Baptism

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
Rider on the Storm
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Baptism

Message non lu par Koiwai » 17 juin 2009, 23:24

Baptism
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La fiche sur Manga-news

Tome 1:

Célèbre actrice de cinéma réputée pour sa grande beauté, Izumi Wakakusa est une femme qui semble promise à un avenir radieux. Mais ce que le public ignore, c'est que la jeune femme cache sous son maquillage les signes de la dégradation de sa beauté, et notamment des taches qui la défigurent et grandissent de jour en jour. Horrifiée et obsédée par cette laideur, elle met au point un terrible plan visant à lui faire retrouver sa beauté originelle. Les années passent, Izumi s'est réfugiée dans l'anonymat et a donné naissance à une petite fille, Sakura. Comblée d'égards du matin au soir, la fillette mène une existence paisible et heureuse, ignorant totalement les horribles raisons de sa venue au monde...

Après L'Ecole emportée, Baptism est le deuxième titre de Kazuo Umezu, l'un des précurseurs du manga d'horreur, à débarquer en France aux éditions Glénat et en format Bunko.

Une nouvelle fois, c'est un décor terrifiant que plante le mangaka. Censée être pour un enfant le lieu rassurant et apaisant par excellence, le nid familial devient ici pour Sakura l'incarnation même de l'enfer, au fur et à mesure qu'elle découvre les horribles plans de sa mère. Tentant par tous les moyens d'échapper à cette menace, elle n'y parvient jamais, et à l'instar de L'ecole emportée, la figure enfantine est ici une nouvelle fois l'innocent jouet de la folie adulte.

Mené de main de maître, le titre se révèle incroyablement prenant et doté d'une tension presque palpable. Cela est en grande partie dû au talent de Kazuo Umezu, dont le trait sombre, qui a fort bien vieilli, est sans concession, porté par bon nombre de scènes-choc, de visages totalement apeurés, de bouches hurlantes et de regards exorbités. L'ensemble baigne sans cesse dans une atmosphère sombre, malsaine, folle et impitoyable, au sein de laquelle la pauvre enfant ne semble avoir aucune chance de s'en sortir.

Avec ce premier volume, Kazuo Umezu semble signer un nouveau coup de maître dans la catégorie du manga d'horreur. A confirmer par la suite.


Tome 2:

Le projet fou et mystérieux d'Izumi s'est concrétisé: elle a pris possession du corps de son enfant et a retrouvé sa jeunesse. Désormais, elle jette sont dévolu sur son professeur, dont elle tombe amoureuse. Mais celui-ci est déjà mari. La suele solution: rendre folle Kazuyo, l'actuelle femme du maître. Et pour ce faire, Izumi ne reculera devant rien...

Après un premier volume effrayant de par le mystère des plans d'Izumi et l'issue incertaine pour la petite Sakura, le lecteur voit son effroi dû au mystère, à la peur de l'inconnu, se changer en effroi face aux desseins machiavéliques, conférant à la folie pure, d'Izumi. C'est avec un noeud à l'estomac et un intérêt plus que malsain que l'on voit en détails l'horrible et égoïste héroïne de cette série infliger les pires horreurs possibles à Kazuyo, tandis que le Maître ne se doute de rien et pense que sa femme devient folle quand elle accuse "Sakura" de tous les maux. Et en effet, qui pourrait voir le diable dans un visage enfantin ? Ainsi, l'innocente, fragile et victime figure enfantine du premier volume, une fois son innocence perdue, devient une figure d'horreur: les rôles se sont inversés. C'est là toute la force du récit d'Umezu.
Avec ce deuxième tome, les desseins d'Izumi sont plus que jamais en marche, et le lecteur constate que rien ne semble pouvoir les contrer. Effrayant et implacable.
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kynoo
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Re: Baptism

Message non lu par kynoo » 18 juin 2009, 08:23

Baptism prouve une fois de plus que l'horreur est bien plus efficace quand elle ne s'attache pas à présenter des gros monstres baveux. La série est longue pour un genre qui se compose presque essentiellement de novelettes dépassant rarement une cinquantaine de pages.
Tout repose sur la dualité perversion/innocence, gérée de façon magistrale par Umezu. Loin de la répétitivité lassante de l'Ecole emportée, Baptism n'est toutefois pas exempt de longueurs.
La fin, élément essentiel sur lequel tant de séries trébuchent, est fatale à Baptism qui se conclut en pirouette malvenue.

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