La cité Saturne

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Wang Tianjun
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La cité Saturne

Message non lu par Wang Tianjun » 06 nov. 2009, 06:57

« Je ne peux pas détourner le regard. Je suis aspiré. »
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La cité Saturne
Fiche technique
  • Auteur : Hisae Iwaoka (Yumenosoko, Hana-Boro)
  • VO : Edité chez Shogakukan depuis 2006, 4 tomes (en cours)
  • VF : Edité chez Kana depuis Nov. 2009, 1 tome (en cours)
La fiche complète sur Manga News


Synopsis :
Depuis que la Terre est devenue une zone protégée, les hommes vivent dans une cité formant un anneau autour de la planète. Ce complexe est divisé en trois niveaux : inférieur, médian et supérieur. Les habitants du niveau inférieur sont les plus pauvres, et ceux du niveau supérieur sont les plus aisés. Mitsu vit au niveau inférieur et vient de quitter le collège.

Il vit seul depuis la disparition de son père, cinq ans plus tôt, alors qu'il nettoyait une vitre du niveau inférieur. Mitsu décide alors de suivre la même voie que son père en devenant également laveur de vitres. Ainsi, il espère pouvoir approcher l'endroit où son père a disparu. Mais cela lui permettra aussi de visiter tous les niveaux qui composent l’anneau et de rencontrer ses habitants tous plus différents les uns que les autres. En nettoyant leurs vitres, c’est comme si Mitsu rentrait peu à peu dans le monde de chacun…!




Chronique du tome 1 :

Aujourd’hui, des mangas, on en a sur tout et n’importe quoi, sur la musique, sur la pâtisserie, sur les enseignants, les pompiers… Cette série de Hisae Iwaoka vous propose de suivre le quotidien pittoresque de… laveurs de carreaux. Non, non, vous ne rêvez pas… Mais restez encore un peu, car ces nettoyeurs de vitres ne sont pas vraiment comme les autres, de par leur lieu de travail, à savoir la cité Saturne ! Dans un certain futur, ce gigantesque anneau orbital s’élèvera à 35000 mètres de la surface de la Terre. Cette dernière ayant été érigée au statut de zone protégée, c’est toute l’humanité qui vit au sein de cet imposant complexe satellitaire. La société s’y est bâti selon trois niveaux : le niveau supérieur, où vivent les classes aisées, le niveau inférieur ou vivent les gens plus modestes, et enfin, un niveau intermédiaire, qui contient les infrastructures publiques, notamment les écoles.

C’est dans ce contexte qu’apparaît notre héros, Mitsu. Son diplôme de collège en poche, le jeune garçon désire entrer dans la vie active en devenant un nettoyeur des vitres extérieures de la station. Un rôle capital pour faire entrer la lumière naturelle au sein de l’édifice. Mais pour Mitsu, c’est surtout l’occasion de suivre les traces de son père et de comprendre les raisons de sa disparition, cinq années plus tôt. Il aura alors l’occasion de collaborer avec d’autres personnes comme le doyen Jin qui lui apprendra les ficelles du métier, mais également Makoto, qui n’appréciera guère l’arrivée du garçon dans la compagnie, se fait chouchouter de tous.

Mais ne réduisons pas cette série à la simple quête initiatique du garçonnet : la cité Saturne est une histoire d’une richesse inattendue, qui peut s’apprécier à divers niveaux de lecture. A l’instar de ses homologues de S.F. que sont Planètes ou Aria, le rythme est lent, presque amorphe, afin de rendre un point de vue contemplatif à cet univers d’anticipation fantasmé, et pourtant très cohérent. Tout comme Mitsu, on plonge totalement dans l’émerveillement d’une vision de notre planète depuis l’espace. De plus, tout comme ces deux séries, on retrouve cet aspect « tranche-de-vie » dans un lieu qui n’a rien de commun, mais la justesse du propos de l’auteur et la description de l’infrastructure apportent beaucoup de réalisme à l’ensemble. La lutte des classes est décrite de manière très juste, sans user de clichés visant le pathétique. Ici, tout est dans le symbole apporté par nos héros. Les riches ont de quoi se payer leurs services, et bénéficient alors de la lumière du soleil, alors que les vitres des pauvres restent désespérément ternes et ils vivent dans l’obscurité. Les nettoyeurs de carreaux ont alors un travail assez ingrat, dangereux parfois, mais leur rôle est pourtant si essentiel. Ils subissent les moindres caprices de leurs employeurs, sont voués à être remplacés à plus ou moins long terme par des machines automatisées, et pourtant ils continuent de trouver de la gratitude dans le regard des gens, même quand celui-ci passe au travers d’une vitre. Pénétrant ainsi dans l’intimité de leurs clients, on découvrira tour à tour le quotidien de ces gens qui vivent au sein de la station, même si l’accent est surtout mis sur les employés eux-mêmes, aux destins tellement atypiques.

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Atypique, un qualificatif qui sied également au trait de Iwaoka. Le design des personnages est très particulier, aux limites du Super Deformed, avec des visages rondouillards et des yeux très petits, rendant des expressions tout en retenue, parfois figées. Les décors sont très réussis, utilisant une compromis habile entre le crayonné et le tramage. Le découpage des cases très sobre, permet quant à lui de retranscrire parfaitement le rythme reposé du manga. L’édition offerte par Kana est plus que correcte au niveau du support, avec une couverture légèrement gaufrée. L’encrage et le papier sont également de très bonne qualité. En revanche, l’adaptation des textes souffre parfois de quelques lourdeurs, du fait d’une traduction bien trop littérale, au point que l’on ne comprend parfois plus le sens du dialogue d’une case à l’autre. Une mauvaise habitude chez l’éditeur qui devrait être corrigée au plus vite…

En conclusion, si la cité Saturne ne paye pas de mine de premier abord, son aspect contemplatif devrait séduire les amateurs de récits calmes et qui savent prendre leur temps, en le consacrant aux portraits de personnages très attachants. Une petite perle du genre, qui risque malheureusement de passer inaperçu, ce serait bien dommage !

Les +
  • Un univers original que l'on a de cesse de découvrir et de contempler
  • Chroniques de la vie d'êtres ordinaires dans un monde qui l'est moins
  • Les différents niveaux de lecture offert
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Les -
  • Le dessin ne plaira pas à tout le monde
  • Le rythme très lent peut lasser si on n'est pas dans l'ambiance
  • La traduction trop littérale qui vient gâcher le plaisir
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"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
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Koiwai
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Re: La cité Saturne

Message non lu par Koiwai » 07 nov. 2009, 13:55

T'es chiant, Wang. J'étais très attiré par ce titre, je l'ai longuement feuilleté chez mon libraire, j'avais encore plus envie de l'acheter après ça, puis je me suis dit "noooon Koiwai, sois raisonnable, tu viens de commencer plein de nouvelles séries", et je l'ai reposé. Et à cause de deux petits mots dans ta chronique (je laisse deviner lesquels :mrgreen: ), je sais que je ne pourrai plus résister la prochaine fois que j'irai chez mon libraire ^^
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Wang Tianjun
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Re: La cité Saturne

Message non lu par Wang Tianjun » 07 nov. 2009, 14:01

Koiwai a écrit :T'es chiant, Wang.
Je sais, on me le dit souvent. Surtout que je fais pas le service "satisfait ou remboursé" :twisted:
Koiwai a écrit : Et à cause de deux petits mots dans ta chronique (je laisse deviner lesquels :mrgreen: ), je sais que je ne pourrai plus résister la prochaine fois que j'irai chez mon libraire ^^
Aria et Planètes ? :)
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Re: La cité Saturne

Message non lu par Koiwai » 07 nov. 2009, 14:21

Koiwai a écrit : Et à cause de deux petits mots dans ta chronique (je laisse deviner lesquels :mrgreen: ), je sais que je ne pourrai plus résister la prochaine fois que j'irai chez mon libraire ^^
Aria et Planètes ? :)
Yep :mrgreen:
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Re: La cité Saturne

Message non lu par Niouki » 08 nov. 2009, 21:40

Je l'ai commandé hier sur le site de la Fnac, j'attends la réception avec impatience, je ne crains absolument pas les récits qui prennent leur temps si ça donne quelque chose de beau. J'inaugure mon premier seinen avec ce manga :) Je viendrai peut-être vous en dire des nouvelles :mrgreen:
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Re: La cité Saturne

Message non lu par Blacksheep » 08 nov. 2009, 22:36

Très sympa et prometteur même si je ne suis pas aussi convaincu que Wang. Par contre la traduction mais quelle horreur !!!
Pourtant sur Ushijima ou Bakuon Retto le boulot de Pascale Simon passe bien mais là ! J'ai du relire plusieurs passages tant j'avais pas compris à la 1ere lecture.
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Wang Tianjun
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Re: La cité Saturne

Message non lu par Wang Tianjun » 09 nov. 2009, 05:37

Blacksheep a écrit :Par contre la traduction mais quelle horreur !!!
Tout à fait, une vraie pénitence !

Je suis fier de moi, j'ai réussi à reconnaitre son "style" avant d'aller sur les crédits... elle fait partie des traducteurs identifiables au premier coup d'oeil à la manière de Sylvain Chollet... mais pas pour les mêmes raisons ! :mrgreen:
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shun
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Re: La cité Saturne

Message non lu par shun » 09 nov. 2009, 14:29

Blacksheep a écrit :Très sympa et prometteur même si je ne suis pas aussi convaincu que Wang. Par contre la traduction mais quelle horreur !!!
Pourtant sur Ushijima ou Bakuon Retto le boulot de Pascale Simon passe bien mais là ! J'ai du relire plusieurs passages tant j'avais pas compris à la 1ere lecture.
c'est peut être aussi tordu en vo ?
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ShadO
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Re: La cité Saturne

Message non lu par ShadO » 09 nov. 2009, 17:02

Wang Tianjun a écrit : Mais ne réduisons pas cette série à la simple quête initiatique du garçonnet : la cité Saturne est une histoire d’une richesse inattendue.
L'univers est riche en effet, mais je trouve pour le moment qu'il n'est pas exploité au mieux. L'histoire pour le moment est par contre assez pauvre selon moi. Au départ le synopsis présentait la disparition du père de Mitsu comme assez mystérieuse, mais au final elle est très vite éclaircie. Après on tombe dans un schéma de petites histoires presque individuelles ou Mitsu rencontre une nouvelle personne pour le compte de qui il doit laver les carreaux, mais j'ai le sentiment après avoir fini ce tome que ça va devenir très rapidement lassant si on reste dans le même schéma.
A l’instar de ses homologues de S.F. que sont Planètes ou Aria, le rythme est lent, presque amorphe, afin de rendre un point de vue contemplatif à cet univers d’anticipation fantasmé, et pourtant très cohérent. Tout comme Mitsu, on plonge totalement dans l’émerveillement d’une vision de notre planète depuis l’espace.
C'est lent oui, mais surtout l'auteur n'arrive pas à vraiment captiver, ni à faire ressentir un réel émerveillement, peut-être est-ce dû aux dessins assez particuliers, dont je ne suis pas spécialement fan je dois bien l'avouer.

De plus, tout comme ces deux séries, on retrouve cet aspect « tranche-de-vie » dans un lieu qui n’a rien de commun, mais la justesse du propos de l’auteur et la description de l’infrastructure apportent beaucoup de réalisme à l’ensemble. La lutte des classes est décrite de manière très juste, sans user de clichés visant le pathétique. Ici, tout est dans le symbole apporté par nos héros. Les riches ont de quoi se payer leurs services, et bénéficient alors de la lumière du soleil, alors que les vitres des pauvres restent désespérément ternes et ils vivent dans l’obscurité.
Je trouve au contraire qu'il y a un certain manque de réalisme à ce niveau là. En tout cas l'auteur ne justifie pas pourquoi les gens sont autant amorphes par rapport à leur condition sociale( les gens de la partie inférieure bien entendu ). Ils ont l'air d'accepter leur sort comme si de rien n'était alors qu'ils ne peuvent pas aller là où ils veulent, ils sont condamnés pour la plupart à travailler au niveau inférieur peu importe leur niveau, etc... J'aurai aimé que l'auteur explique un peu comment on en est arrivé là. D'ailleurs qui gouverne? Comment tout cela fonctionne? On ne sait pas grand chose, comme je disais précédemment, l'univers créé est intéressant mais n'est pas pleinement exploité.


Bref pour le moment je ne suis que moyennement convaincu, même si il y a de bonnes idées, tout n'est pas encore parfait, loin de là, et je ne peux pas dire que je sors de ma lecture avec une réelle envie de connaitre la suite.
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né un11septembre
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Re: La cité Saturne

Message non lu par né un11septembre » 10 nov. 2009, 11:07

la série à un coté doux et triste à la fois.
on retrouve bien le ton de hana-boro et yumenosoko, dont je n'ai pas été particulièrement fan.
le graphisme un peu gnan gnan m'exaspere et j'ai hesité à 2 fois avant de me laisser tenter par le contexte même de l'histoire.
j'ai été emerveillé par les sorties dans l'espace mais l'organisation même de la station à la metropolis me smble d'un extreme banalité et assez absurde.
la distance devrait gommer toute distinction sociale pas de riche ou de pauvres, tous égaux dans la vie en orbite.
le postulat de base m'enerve un peu et je rejoint le commentaire de ShadO concernant le comment du pourquoi de cette vie en orbite géostationnaire.
quand on veut faire de la science fiction, il faut faire admettre son univers au lecteur et ne pas rester dans le vague comme ici par manque de connaissance.
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