Un bol plein de bonheur
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Chronique faite par Néun:
Pour ma part, je me retrouve dans la chronique de Néun. Un titre réaliste qui aborde le rôle parental avec force et dresse un portrait apologique et touchant des mères-courage se sacrifiant complètement pour leur progéniture. Le tout m'a d'autant plus touché que le trait réaliste de l'auteur ne cherche jamais à embellir les choses et les personnages, à commencer par cette mère qui a réussi à me faire lâcher quelques larmes à la fin.Œuvre réaliste et probablement en partie autobiographique, ce manga retrace le portrait d’une mère divorcée forte et indépendante devant faire face aux difficultés financières et aux préjugés sociaux pour élever seule son fils.
Un choix de départ courageux et qui aurait pu paraitre égoïste, son abandon du foyer familial et d’un mari joueur et ivrogne, devient le plus grand des sacrifices tant cette mère courage se voue corps et âme à l’éducation et à l’enseignement de valeurs parmi les plus hautement évaluées par la société japonaise. Le portrait est un peu lourd et fort larmoyant mais il restitue avec force l’évolution des mœurs dans un pays assez rigide socialement et l’édification d’une personnalité, celle de cet enfant qui grandit en bravant les obstacles et qui n’aurait pas été la moitié de l’homme qu’il est devenu sans l’abnégation d’une femme que rien n’arrêta sauf la mort.
C’est une œuvre qui se lit aisément mais difficile à vivre. On ne se pose pas la question de l’intérêt de ce manga ou du pourquoi de sa publication en français mais le lecteur doit questionner son envie de le lire. La force du témoignage est bouleversante et remet en balance l’équilibre entre affection/dévouement et intransigeance/punition que doit comporter tout rôle parental.
D’un autre coté, l’œuvre joue énormément dans le pathos et le dessin est réaliste mais assez laid et sans concession au beau. Rien n’émerveille et rien ne soulage les malheurs que l’union d’une mère et d’un fils soudés étroitement par la difficulté de vivre en étant une charge pour l’autre.
Un ouvrage loin des clichés, si l'on excepte le côte beaucoup trop larmoyant des protagonistes par moments, qui vaut le coup qu'on s'y intéresse, d'autant que ce n'est qu'un one-shot.