Ristorante Paradiso/Gente

[Raimaru]

Ristorante Paradiso et Gente

Genres : seinen, tranches-de-vie, romance
Nombre de volumes : One Shot (Ristorante Paradiso); 1 sur 3 prévus (Gente)
Éditeur : Kana collection Big Kana
Publication VO : 2006 et 2007, tous deux dans le magazine Manga Erotics F (Ohta Publishing)
Prix : 8€50

Synopsis

Ristorante Paradiso : Nicoletta est une jeune femme italienne de 21 ans. Il y a 15 ans, sa mère Olga l'a laissée à ses grand-parents dans le but de séduire un restaurateur un brin bourru, Lorenzo. De plus en plus déçue par sa mère au fil du temps, qui ne vient que très rarement la voir, elle se décide à aller à Rome, dans le but de débarquer au restaurant de Lorenzo afin de lui avouer qu'elle est sa belle-fille. Mais voilà, d'emblée elle est surprise par cet étrange restaurant qu'est la Casetta dell'Orso. Le personnel est uniquement constitué d'hommes d'âge mûr, portant des lunettes de presbyte. Tous sont des gentlemen qui ont contribué à fidéliser la clientèle majoritairement féminine. Au final, on assiste à la vie quotidienne de ce petit restaurant et aux histoires émotionnelles de Nicoletta...

Gente : L'histoire de Gente de déroule avant Ristorante Paradiso et nous conte les débuts du restaurant, ainsi que l'arrivée des différents membres du personnel et leur histoire. Cette fois, Nicoletta ne fait pas partie de l'intrigue.

Un mot sur l'auteure

Natsume Ono est née le 9 juillet 1977. En France, elle est déjà connue pour Goyô. Elle a aussi publié divers Yaoi sous le pseudonyme de Basso.

Avis

La franchise Ristorante Paradiso fait partie de ces oeuvres réalistes rares dont l'intrigue ne se déroule pas au Japon. A l'instar de Monster qui possédait la même particularité, mais dont le héros était japonais, les personnages et le cadre sont entièrement italiens. Et de ce point de vue, Natsume Ono a réussi son pari : l'immersion est totale. On est d'emblée embarqué dans la petite vie tranquille de la Casetta dell'Orso en pleine Rome. L'ambiance y est raffinée et la lecture est raffrachissante et agréable. Et n'est ce pas là la but d'un manga tranches-de-vie ?

Bien entendu, si l'ambiance contribue à la réussite de la série, Ristorante Paradiso a connu un succès conséquent, car Natsume Ono a sû rendre ses personnages attanchants. Nicoletta, la jeune femme impulsive, qui s'éprend d'un homme d'âge mûr; Olga, la mère indigne pas si indigne que ça; Claudio, le serveur au mariage tumultieux, mais très charmant, sans oublier Gigi, Lorenzo, Luciano et les autres. Tous sont décrits simplement mais efficacement. Leurs sentiments sont retranscrits à merveille à travers l'intrigue et tous apportent quelque chose à l'histoire. C'est d'ailleurs dans la suite, Gente, que ce fait est remarquable : chaque chapitre se focalise sur un protagoniste.

Parlons du graphisme. Les dessins de Natsume Ono sont reconnaissables entre mille. Pour un manga dont les histoires sentimentales font l'objet du thème principal, les émotions passent bien. Sans doute mieux que dans la plupart des dessins de manga. Cependant, je dois noter quelques défauts de proportion assez dérangeants par moment. Quoiqu'il en soit, c'est ce style et pas un autre qui font de Ristorante Paradiso et Gente les mangas qu'ils sont.

Quant à l'édition, j'ai reproché à Kana (et je ne crois pas être le seul) de faire des bouquins d'assez mauvaise qualité. Mais globalement, le manga est de bonne facture, malgré un papier un peu fin. Rien ne m'a choqué au niveau de la qualité de traduction, Kana a même pensé à garder des mots italiens, tels que "Buona Sera", présents dans la version originale. Mais chaque volume est tout de même relativement cher...

Au final, un manga tranche-de-vie des plus plaisants, avec un côté "josei raffiné" qui ressort et c'est tant mieux. Une série courte qui en vaut la chandelle. A noté que la licence s'est vue adaptée en anime sous le titre Ristorante Paradiso en 2009.

[shun]

ayant trouvé les 2 tomes en occas pour 1€, je me suis laissé tenté au vu des avis positif sur la série.

déjà j'ai été étonné positivement par le graphisme, a la vue des couv je m'attendais plutôt a un graphisme proche de "Yamada Naito" en soi alternatif. alors qu'en faites c'est tout le contraire, le dessins est beau avec le petit geste d'originalité qu'il lui faut pour ne pas être lisse. comme quoi les couv peuvent jouer beaucoup, tout le monde ne jetant pas un coup d'oeil a l'intérieur d'un livre.

pour ce qui est le l'histoire j'ai lu uniquement "gente", là par contre j'avoue avoir été un peu déçu, ce n'est pas du tout mauvais, mais c'est juste que j'ai pas accroché au personnages, pourtant j'aime bien les petites histoires "tranches de vie". mais bon ça malheureusement c'est au feeling de chacun.

pour ce qui est de goyo ce n'est pas du tout mon type d'histoire, j'ai vraiment du mal avec les histoires de samourai ( visuellement, époque, personnalités, etc ) donc je ne le lirais pas.

[Otaku62]

En même temps Shun,tu commences la série avant de lire le One Shot qui en est à l'origine...
Peut être qu'en ayant lu Ristorante Paradiso avant Gente ton avis aurait peut être changé(je n'ai pas lu le manga,c'est juste pour signaler l'ordre "chronologique" de l'histoire...)

[shun]

En même temps Shun,tu commences la série avant de lire le One Shot qui en est à l'origine...
Peut être qu'en ayant lu Ristorante Paradiso avant Gente ton avis aurait peut être changé(je n'ai pas lu le manga,c'est juste pour signaler l'ordre "chronologique" de l'histoire...)

l'auteur lui même précise qu'on peu lire l'un comme l'autre, c'est un complément dans les 2 sens.

[Otaku62]

Ah là,je ne dis plus rien.

[ShadO]

Vol. 2:

"Si nous allions chercher le bonheur ?"

Ce second volume de Gente sera l'occasion de développer davantage certains personnages incontournables de la Casetta Dell'Orso, à commencer par Claudio et Furio. On apprend ainsi qu'ils se sont déjà rencontrés auparavant, mais le cuisinier n'en a plus aucun souvenir. Ensuite, ce sera au tour de Teo et de Vanna de se dévoiler à nous. Là encore, on replonge dans le passé pour saisir au mieux l'évolution de leur relation qui ne manque décidément pas de piquant. Enfin, c'est Gabriella et, par son intermédiaire, Olga elle aussi, qui seront sur le devant de la scène.

Il aura fallu un peu de temps, mais avec ce deuxième opus Gente trouve définitivement sa place dans notre coeur. On commence à vraiment connaitre chaque protagoniste, à cerner le caractère de chacun, à avoir de l'affection pour l'un ou l'autre. De ce fait, les différentes histoires qui nous sont contés prennent directement une toute autre dimension. Touchantes, amères, mais toujours avec cette petite pointe d'espoir et de bonheur, elles représentent finalement très bien la réalité de ce monde. Une rencontre faite au hasard d'un soir ne peut peut-être pas radicalement changer une vie à tous les coups, mais elle peut certainement dessiner un sourire sur des lèvres boudeuses depuis bien trop longtemps.

Ces différents retours dans le passé qui nous sont offerts permettent également de découvrir tout ce petit monde sous un autre jour, et de constater dans le même temps les changements opérés chez chacun et chacune. Tout cela ne faisant que renforcer notre attachement aux différents personnages. Du reste, si dans un premier temps il faut bien avouer que Claudio pouvait être considéré comme le principal attrait du titre, cela étant dû notamment à la place prépondérante qu'il occupe dans Ristorante Paradiso, ce n'est désormais plus le cas. Non pas qu'il ai perdu en charisme ou en intérêt, au contraire, mais tout simplement parce que ses confrères sont revenus à sa hauteur et qu'il n'y a plus un membre ou client du restaurant moins attrayant qu'un autre.

Qui plus est, même s'il ne se passe dans le fond pas grand chose, l'auteur parvient toujours aussi bien à rendre la lecture à la fois facile et entrainante. On s'imprègne avec plaisir des ces petites tranches de vie somme toute banales dans lesquelles Ono a su insuffler l'étincelle de magie suffisante afin de nous envouter irrémédiablement.

D'ailleurs, pour ce qui est de nous envouter, le trait si particulier de l'auteur le fait lui aussi de plus en plus. Si l'on pouvait être rebuté au premier abord, force est de constater qu'au fil des pages et des volumes, on l'apprécie de plus en plus. Son apparente simplicité et sa fausse maladresse conviennent en définitive parfaitement bien au propos traité. Mieux, il ne fait que l'embellir encore davantage.

Gente nous a donc séduit pour de bon et l'on regrette du coup qu'il n'y ai plus qu'un seul et unique volume à se mettre sous la dent. Mais après tout, mieux vaut ne pas abuser des bonnes choses par pur gourmandise, la digestion n'en serait que plus douloureuse ! Enfin, pour la petite histoire, il est à noter que la fin de ce tome correspond au début de Ristorante Paradiso.

[ShadO]

Vol. 3:

Les têtes continuent de défiler à la Casetta Dell'Orso tandis que l'on en apprend toujours davantage sur les différents membres du personnel de celui-ci. L'histoire de ce troisième opus se situant après Ristorante Paradisio, on retrouve donc la charmante et pétillante Nicoletta qui ne se prive pas pour apporter son grain de sel de le quotidien de chacun. Ce sera l'occasion de développer un peu plus Lorenzo, mais aussi monsieur Rizzo, un homme qui éprouve bien des difficultés avec son couple !

Déjà la fin qui arrive pour Gente ! Dommage, dommage. Surtout compte tenu de la qualité de la série et de l'intérêt croissant que l'on porte aux différents protagonistes de cette dernière. Pas de réelles surprises ici, on retrouve ce qui avait parfaitement bien marché précédemment. Tantôt l'on oublie quelque peu le restaurant pour se concentrer sur les relations entre personnages secondaires dans un tout autre environnement, tantôt on en revient à ce lieu de plaisir afin de se recentrer sur les principaux intervenants et sur leurs petits soucis de tous les jours ou, inversement, sur leurs moments de bonheur, éphémères ou non.

La tarentelle des sentiments instaurée par Natsume Ono continue de battre son plein, jouant sur le registre de la légèreté, du chagrin, de la douceur. Malgré les quotidiens parfois compliqués et les mines désabusés que l'on est invité à suivre et découvrir, une véritable chaleur se dégage du récit qui ne cesse de nous séduire toujours davantage. L'auteur maitrise clairement son sujet et joue, tout en subtilité, avec les différents éléments qu'elle a introduit dans son univers. Il est également appréciable de la voir s'attarder sur des personnes plus ou moins délaissées jusque là, à l'image de Lorenzo.

Par contre, on regrettera un petit peu le fait qu'elle ait par moment du mal à apporter de la variété dans l'apparence de ses intervenants. On a, et c'est bien dommage, parfois difficile à reconnaitre exactement qui est qui. Est-ce quelqu'un que l'on connait mais évoluant quelques années plus tôt ? Ou bien pas du tout ? Enfin, cela ne vient pas non plus gâcher la lecture, loin de là. On aurait également aimé avoir droit à l'un ou l'autre opus supplémentaire, histoire de prolonger encore un peu ce délicieux met. Cela dit, la série s'arrête probablement à un bon moment, tout bien réfléchi.

Au niveau de l'édition, on notera quelques erreurs assez aberrantes qui sont venues se glisser dans les textes. Inversion de noms entre Olga et Nicoletta, cette dernière qui parle de monsieur Rizzo à la première personne,... Peut mieux faire ! C'est d'autant plus étonnant que ce n'était pas le cas dans les volumes précédents. Néanmoins, on retrouve en fin de tome quelques pages consacrées à la version anime de la série. Voila de quoi se racheter, en partie !

Gente se conclut donc de manière tout à fait appréciable. L'auteur aura su, au travers des différents tomes, dépeindre avec précision, maitrise, et originalité la vie de quelques italiens, et surtout italiennes, passionnés de restauration, et d'hommes mûrs, presbytes si possible, bien évidemment ! Voila un sujet inattendu de la part d'un auteur étonnant pour un seinen qui n'aura cessé de surprendre. Une chose est en tout cas certaine, le travail de Natsume Ono, que ce soit celui réalisé ici-même ou celui effectué sur Goyo, son autre série, est à découvrir très vite si ce n'est déjà fait !