The Sacred Blacksmith

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 12 avr. 2010, 22:41

The Sacred Blacksmith
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La fiche sur Manga-news


Tome 1:

Un succès certain au Japon après seulement trois volumes parus, une adaptation animée voyant le jour cette année... C'était avec beaucoup d'espoirs que l'on attendait en France le premier volume de The Sacred Blacksmith, adaptation en manga d'une série de romans de fantasy à succès signée Isao Miura, et nouveau manga-phare du catalogue des éditions Doki Doki. Ce premier tome enfin dans les mains, qu'en est-il réellement ?

Il y eut une époque où le Continent fut en proie à une guerre sanglante pendant laquelle les pactes démoniaques étaient légion. Quarante-quatre ans après la fin de cette guerre, la jeune et jolie Cecily Campbell, apprentie chevalier et descendante d'une famille d'anciens nobles, est à la recherche d'une forge dans le but de réparer sa vieille épée. C'est dans ces conditions qu'elle fait la connaissance de Luke Ainsworth, un forgeron bien mystérieux faisant preuve d'indéniables talents au combat à l'épée, et de son assistante Lisa, une adorable petite elfe. Nos héros se retrouvent ensemble face à de bien étranges dangers: des individus sous l'emprise d'un pacte démoniaque, alors que ces derniers sont interdits depuis la fin de la guerre... Ces évènements marquent pour eux le début d'une aventure ensemble.

Ce premier opus sert avant tout à planter le décor.
On y fait donc la connaissance des principaux personnage, et quelques-uns de leurs aspects sont d'ores et déjà révélés. Ainsi, on apprend rapidement les origines de Cecily et les raisons qui la poussent à vouloir devenir un digne chevalier. Le personnage de Lisa a lui aussi droit à quelques légères informations, principalement sur les raisons de sa présence aux côtés de Luke. Luke qui, d'ailleurs, s'impose déjà comme le protagoniste le plus intéressant et mystérieux de ce début de série. Quel est son passé ? D'où tire-t-il sa force ? Quel est exactement ce lien qu'il semble avoir noué avec Lisa ? Les énigmes ne manquent pas autour du jeune homme.
En parallèle, l'univers dans lequel se déroule la série se voit lui aussi introduit de manière plutôt convaincante: les principaux éléments sont vite présentés, à l'image de ce fameux pacte démoniaque, pacte d'un humain qui accepte de laisser son corps à un esprit démoniaque flottant dans les airs pour se transformer en monstre à la force colossale. On comprend rapidement que la lutte de nos héros contre ces pactes sera l'un des principaux sujets par la suite. La géographie du Continent est elle aussi succinctement présentée, et il n'y a rien de bien compliqué à retenir de ce côté-là: depuis la fin de la guerre, le territoire est partagé entre trois grandes forces: l'Empire, l'Etat Militaire et l'Union des Foules, et l'action de ce tome se situe à Housman, une ville marchande située aux confins du continent. On n'en saura pas beaucoup plus pour le moment sur tout ceci, si l'on excepte quelques informations sur Housman entraperçues à travers Cecily, liée aux origines de la ville. On notera enfin, tout au long de ce premier tome, que le grand intérêt que porte le mangaka Kôtarô Yamada aux sabres se ressent pas mal: en plus des intéressantes pages bonus sur ce sujet en fin de volume, quelques informations sont disséminées ça et là, notamment sur la manière de forger les katana.

Ce premier volume présente donc plutôt bien les choses, entretenant d'ores et déjà quelques zones d'ombre, notamment autour de Luke. Les principaux points sont d'ores et déjà en place à la fin de ce premier volume, qui se présente surtout comme une sorte d'introduction avant le début de la véritable aventure. Malgré tout, le fond en lui-même ne possède rien de bien original pour l'instant, mais ne demande qu'à se développer.

En ce qui concerne les dessins, celles et ceux qui ont lu Etoile, paru chez Tonkam, reconnaîtront facilement ici la patte de Kôtarô Yamada: on retrouve un trait réellement magnifique et maîtrisé, extrêmement fin, expressif et lisse (dans le bon sens du terme). Cela dit, si l'on retire les quelques scènes un peu sanglantes, l'ensemble s'apparente plus à un shônen qu'à un seinen: Yamada prend visiblement plaisir à offrir à ses personnages des poses classes un peu sorties de nulle part, au sein d'une mise en scène un brin "too much". Cela est d'autant plus vrai lors des scènes d'action, qui, par ailleurs, manquent encore de véritable ampleur car représentées de manière trop superficielle. Le physique parfois exagérément mignon et enjoué de Lisa paraît également un peu bizarre dans une série de fantasy ayant apparemment la volonté de développer une suite relativement sombre avec cette histoire de pactes démoniaques. Enfin, signalons quelques très brèves scènes de fan-service.

Si ce premier volume, malgré sa brièveté (seulement 154 pages), est agréable à suivre, plante bien le décor et annonce une suite qui devrait gagner en intérêt dans son fond, on est pour l'instant un peu sceptique face à l'hésitation permanente entre seinen et shônen qu'affiche Kôtarô Yamada sur les plans visuel et narratif. Quelques détails liés à cela titilleront les plus exigeants, mais quoiqu'il en soit, voici une entrée en matière plutôt plaisante dans l'immédiat, sans être captivante.

C'est une belle édition que nous proposent les éditions Doki Doki: traduction, adaptation graphique et lettrage convaincants, et quatre premières pages en couleurs à l'excellent rendu.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 24 juin 2010, 01:25

Tome 2:

Après un premier volume qui posait de manière superficielle les bases de l'histoire mais laissait supposer une suite de plus en plus intéressante, on attendait beaucoup de ce deuxième tome... qui n'atteint jamais l'objectif escompté.

Ainsi, c'est avec quelques craintes que l'on passe les deux premières pages du volume, qui voient l'adorable enfant Lisa, allongée dans son lit, nue, se réveiller avec un air on ne peut plus candide pour nous sortir une réplique d'une naïveté affligeante... On reste dubitatif face à cette courte scène de fan-service d'un goût douteux, qui ne correspond aucunement à l'image que l'on se fait, à la base, de la série... Que vient faire là une telle scène, monsieur Yamada ?
La suite du chapitre ne rassure guère: tandis que Cecily se voit chargée de veiller sur Aria, une épée fantastique ayant pris l'apparence d'une jeune femme, on sent chez l'auteur une volonté d'approfondir, en vrac, le personnage de Lisa, dévouée corps et âme à un Luke qui ne semble pas spécialement prendre soin d'elle, comme le montrent les guenilles qui lui servent de vêtements. S'en suit alors une séance shopping en compagnie de Cecily, Lisa et Aria, d'où découlent le fan service habituel, mais surtout un certain malaise pour le lecteur, qui, une nouvelle fois, ne s'attend pas à voir une scène aussi niaise et dépourvue d'intérêt dans un manga qui se dit être de type heroic-fantasy. On est d'autant plus déçu que, finalement, ce chapitre ne permet aucunement d'approfondir le personnage de Lisa. Tout au plus, on ressentira un peu plus de sympathie pour cette mignonne petite bouille. Mais quoiqu'il en soit, Kôtarô Yamada passe ici au travers de son objectif.

Fort heureusement, la suite du volume a un peu plus d'intérêt, puisqu'Aria, le nouveau personnage intégré de manière on ne peut plus banale et maladroite, sera évidemment à l'honneur: l'heure de la vente aux enchères de l'épée fantastique est venue, et c'est le moment que choisit un démon créé par un pacte démoniaque pour attaquer l'assemblée et tenter de s'emparer d'Aria. Et ainsi, entre deux scènes d'action simplistes et dépourvues de la moindre tension (la faute à un coup de crayon qui, tout aussi magnifique soit-il, reste desservi par une mise en scène sans inspiration et un découpage banal), le mangaka balance ici et là, sans jamais tenter de faire monter la tension ou le mystère, quelques révélations sur la véritable nature de Lisa et d'Aria qui tombent totalement à plat. La lecture ne nous chamboule pas comme elle aurait pu le faire, c'en est véritablement dommage.

Et Luke dans tout ça ? Hé bien, il reste au second plan, et ne repasse au premier que pour aller prêter main forte à Cecily lors du combat, le tout avec un découpage tentant de le rendre classe. Too much, dirons-nous.
Quant à Cecily, elle reste cantonnée à son rôle de jolie potiche fidèle à ses convictions, dotée d'une certaine humanité (comme le prouve sa compassion pour le démon, qui fut autrefois un homme), tentant de faire du mieux qu'elle peut dans son rôle de chevalier mais ayant encore de gros progrès à faire, et continuant à harceler Luke pour qu'il lui crée un beau sabre.
Et entre nos deux héros continuent d'apparaître régulièrement quelques petits clashs ayant visiblement un but humoristique, car souvent porté sur la poitrine de notre héroïne. Ah.
Au beau milieu de tout ceci, aucun élément ne vient faire avancer l'histoire principale (que l'on a encore beaucoup de mal à cerner), si l'on excepte les vagues apparitions, au détour de deux ou trois cases disséminées ici et là, d'un individu qui devrait probablement s'annoncer comme l'un des grands méchants de la série, puisqu'il semblerait que ce soit lui qui s'amuse à créer de nouveaux pactes démoniaques. Tout ceci reste bien léger.

Banal voire déroutant dans son déroulement, creux au niveau de l'approfondissement des personnages, n'apportant quasiment rien à la trame de fond, n'osant rien, ce deuxième volume, s'il se lit facilement et rapidement (seulement 154 pages, ça aide) et n'est pas foncièrement désagréable, ne parvient jamais à confirmer les quelques espoirs d'amélioration que l'on émettait après la lecture du premier tome, bien au contraire. Preuve qu'un coup de crayon magnifique ne suffit aucunement à faire un excellent manga. On attend mieux de la suite, et on attend surtout de ce mangaka prometteur qu'est Kôtarô Yamada qu'il s'affranchisse de cette banalité de ton dans laquelle il s'est d'ores et déjà embourbé.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 07 sept. 2010, 13:04

Tome 3:

Après un deuxième volume relativement décevant, The sacred Blacksmith se devait de relever la barre... La mission est-elle réussie ? La réponse est oui, mais pas autant qu'on aurait pu l'espérer.

Les choses démarrent très vite dans ce tome, puisqu'après 4 superbes pages en couleurs, le lecteur est directement plongé dans un affrontement opposant Cecily et Aria à trois demoiselles cherchant à s'emparer de l'épée enchantée. Pendant ce temps, Luke, dans sa forge, est accosté par une mystérieuse jeune fille du nom de Charlotte... qui sont ces 4 nouvelles venues, et pourquoi veulent-elles mettre la main sur Aria ?

Après un premier combat assez sommaire permettant surtout de mettre en avant les caractéristiques de chacune des épées enchantées des trois ennemies, les explications arrivent: fille illégitime de l'Empereur, Charlotte a été contrainte à l'exil, accompagnée par trois guerrières chargées de la protéger. Dans le but de regagner sa place dans l'Empire et de redorer l'image de sa mère, morte un an auparavant, la jeune fille a décidé d'amener, comme demandé, une arme enchantée de grande renommée et un forgeron réputé à l'Empereur.
Mais tous les efforts de Charlotte seront malheureusement vains: l'Empire l'a définitivement abandonnée. Une solution s'offre alors à elle: se réfugier dans l'Etat Militaire, où elle pourra reprendre une vie normale, en échange d'informations sur l'Empire... Pourra-t-elle se résoudre à trahir l'Empire et à abandonner l'idée de reluire l'image de sa mère ? Si Cecily et Housman, le bourgmestre de la cité marchande, la poussent dans ce sens, les trois camarades de Charlotte s'y opposent... Il faudra à Cecily toute sa détermination et sa perspicacité pour les convaincre.

On se retrouve donc ici avec une histoire de fond assez classique, mais plutôt bien exploitée, car elle permet de mettre en avant pas mal de choses importantes sans connaître les baisses de ton du précédent volume.
On découvrira donc Aria et Cecily en pleins tourments: pendant que la première s'interroge sur sa nature exacte, qui semble la différencier de nombre d'autres épées enchantées incapables de prendre forme humaine, la première prend conscience qu'elle n'exploite pas encore totalement toutes les capacités de son épée, et commencera un entraînement intensif, qui révèlera une partie de ses effets lors du combat final de ce tome.
Parlons justement des combats: c'est un fait, ils s'avèrent ici un peu plus intéressants qu'auparavant, Kôtarô Yamada exploitant volontiers les capacités des différentes épées enchantées pour nous offrir des affrontements un peu plus stratégiques, même si tout cela reste encore assez superficiel. On espère que la suite continuera sur cette voie.
Mais c'est surtout l'univers global de la série qui continue de s'enrichir, même si le tout reste, là aussi, encore vague: par l'intermédiaire du choix que devra faire Charlotte, le lecteur cerne un peu mieux ce qui se trame entre les différentes nations du continent: si la paix est maintenue, les nations, ici l'Empire et l'Etat Militaire, conservent des relations tendues entre elles, qui pourraient à tout moment faire resurgir la guerre. D'autant que la fin de tome nous dévoile l'identité de celui qui pourrait bien être l'un des principaux méchants de la série, et qui serait directement rattaché à l'Empire...
La situation de Cecily nous intrigue aussi: malgré les dégâts qu'elle cause lors du combat final, les principaux pions forts de la cité marchande continuent de prendre soin d'elle, comme s'ils avaient conscience qu'un grand rôle l'attend...
Quant à Luke, il reste une nouvelle fois au second plan. A vrai dire, il est quasiment absent de ce tome, si ce n'est pour faire quelques réflexions à Cecily ou se demander pourquoi il est à nouveau venu à son secours... Du côté des lecteurs, on s'interroge moins que lui sur la nature de sa relation avec Cecily: le forgeron bourru ne serait-il pas moins insensible qu'il ne souhaite le montrer ?
Enfin, on s'interroge volontiers sur le futur rôle d'Evadne, l'épée enchantée de Charlotte, elle aussi capable de se changer en être humain. Celle-ci garde un rôle très secondaire ici, voire quasiment inexistant, mais tout laisse penser que nous la retrouverons plus tard... Peut-être lors d'un combat contre l'Empire, qui sait ?

La série continue donc de s'enrichir à son rythme, c'est à dire assez lentement et de manière assez artificielle, mais s'enrichit tout de même. Dès lors, The sacred Blacksmith reprend du poil de la bête, mais tout n'est pas meilleur pour autant. En effet, si, comme déjà dit, les combats revêtent un peu plus d'intérêt, on reste un peu déçu par la facilité avec laquelle Kôtarô Yamada narre son histoire. En quelques pages seulement, les ennemies du début deviennent presque de grandes amies de Cecily, les guerrières ayant cherché à s'emparer d'Aria se retrouvent à barboter dans le bain avec notre héroïne. Que cela trouve une explication dans le fait que Cecily accorde une confiance certaine aux quatre demoiselles, certes, mais il y a tout de même des limites à la facilité.
Il faudra également à nouveau compter sur le fan-service, et de ce côté, le mangaka mange à tous les râteliers: héroïnes transformées en maids, classique scène de nu dans le bain avec séance de pelotage à la clé... pour un rendu humoristique très léger ne collant pas toujours avec ce qui se trame.

Si la facilité reste toujours là, et que les différences de ton ne sont pas toujours bien dosées, ce troisième volume relève tout de même clairement le niveau après un deuxième tome moyen. A défaut d'exceller, ce tome divertit sans mal, et promet une suite qui devrait continuer de gagner petit à petit en intérêt.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 21 janv. 2011, 00:20

Tome 4:

Après trois volumes tournant autour du sujet, ce quatrième tome de The Sacred Blacksmith ouvre enfin la voie vers les choses sérieuses, en apportant de nombreuses révélations de première importance.

Alors qu'il se recueille devant la tombe d'une certaine Lisa Oakwood, Luke décide de révéler à Cecily la plus sombre facette de son passé. Le récit commence donc par nous plonger trois années en arrière, à travers un petit flashback expliquant bien des choses en les mettant en lien les unes avec les autres, des origines de Lisa à l'identité de la plus grande menace du continent, le monstre Valbanyl, en passant par l'origine des pactes démoniaques et le lourd héritage laissé à Luke par son père. En plus d'enrichir de manière considérable le récit, le tout offre enfin aux personnages de Luke et de Lisa une vraie consistance, un background et un rôle les plaçant au premier plan, en plus de nous éclairer sur le titre de l'oeuvre.

La suite du volume voit Luke et Cecily se rendre à un conseil de première importance, puisqu'il réunit des figures importantes de différents Etats du continent... dont fait partie le mystérieux Siegfried, dont nous apprenons enfin l'identité exacte. Quant à ses intentions, elles restent évidemment encore obscures... Quoi qu'il en soit, ce passage voit se préciser le rôle d'un Luke mis à en difficulté par les représentants des différents Etats, qui ne lui accordent que peu de crédit, notamment à cause de ce qui s'est passé trois ans auparavant. Contre toute attente, c'est alors Cecily, dont la jeunesse la rend toujours aussi fougueuse, qui va prendre le parti du jeune forgeron et le défendre avec une logique dont on s'étonne qu'elle vienne d'elle, tant notre héroïne paraissait jusqu'à présent assez banale, voire cruche. Quant à sa décision au sujet de Valbanyl, bien que prévisible, elle confirme que l'histoire principale est désormais bel et bien lancée.

La fin du tome, quant à elle, voit faire irruption dans la ville un nouvel ennemi, un inhumain grotesque que Cecily va prendre en chasse. Mais bientôt, Luke et Lisa se retrouvent pris dans la lutte, et la petite fille démon se retrouve prise au piège en compagnie de notre héroïne... Qu'adviendra-t-il d'elles ? Il faudra attendre le cinquième volume pour le savoir, mais en attendant, le tout confirme à nouveau la volonté d'une Lisa bien décidée à rester auprès de Luke, et la détermination de Cecily dans son rôle.

Révélations en pagaille, histoire bel et bien lancée, développement des liens entre certains personnages (Luke et Lisa en tête), confirmation de la fougue d'une héroïne qui gagne petit à petit en charisme... L'histoire de The Sacred Blacksmith reste peu originale dans son genre, et l'on pourra également regretter une narration assez banale par moments (les révélations de Luke sur son passé auraient sûrement pu être plus riches en émotion) et quelques facilités (comment une menace aussi importante que Valbanyl peut-elle rester sans protection au fin fond d'une grotte au point d'être accessible à des enfants ?), mais ce quatrième volume apporte indéniablement beaucoup au titre, le tout se suit avec plaisir et est porté par un travail visuel fluide et agréable. L'essentiel est assuré, et l'on espère que le cinquième volume confirmera la bonne impression que laisse ce quatrième tome.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par jojo81 » 12 mars 2012, 09:38

Tome 5:

Le cinquième volume de The sacred Blacksmith débute sur la suite et la fin de l'affrontement entre Cecily et l'inhumain. Cette dernière parvient à le vaincre grâce à une intervention de Lisa. Mais, comme l'annonçait la couverture, Siegfried fait son apparition. Il veut récupérer le corps de l'inhumain car il appartient, selon lui, à l'empire. Outre l'inhumain, un dangereux condamné à mort s'est échappé. C'est le garde du corps de Siegfried qui devra se charger de le retrouver. Ainsi Siegfried ordonne à Cecily de le protéger jusqu'au soir du bal.

Kotaro Yamada va ainsi mettre en péril toutes les croyances de Cecily, et il va également remettre en question sa condition de femme. La jeune héroïne, bien contente d'être adulée pour avoir vaincu l'inhumain, devra vite redescendre sur terre. Entre ses collègues chevaliers, jaloux, qui lui font comprendre qu'elle n'est rien sans Aria, et les paroles et actes de l'ignoble Siegfried, Cecily aura du mal à vivre le fait d'être une femme. Sans compter que Luke, le garçon dont elle est amoureuse, lui dit qu'elle n'est pas féminine.

Le cinquième tome se base donc sur la relation entre Cecily et Siegfried. Ce dernier va lui dévoiler des terribles vérités sur des faits politiques qui vont clairement ébranler les convictions naïves de la jeune héroïne. Siegfried n'a pas peur de passer pour un personnage ignoble, au dessus des lois, pour qui le sort des autres importe peu. Il livre des vérités à Cecily et la déstabilise ainsi. Il va même jusqu'à critiquer Luke, ce que Cecily ne supporte pas. C'est ainsi qu'est amenée une scène charnière du manga que Kotaro Yamada redoutait d'adapter du light novel d'origine. L'auteur, désireux de ne pas maltraiter ses personnages, ne va pas au bout de ses idées. Mais le résultat est là, Cecily en a plus que jamais assez d'être une femme, et en veut à la vie de Siegfried.

Tout au long de la lecture, on regrette que The sacred Blacksmith soit surjoué, pas crédible. Le fait que l'auteur de veuille pas blesser plus profondément ses personnages laisse aussi un sentiment mitigé. On s'attache fortement à Cecily et ses amis, donc tant mieux, mais d'un autre côté on a la désagréable sensation que Kotaro Yamada ne va pas au bout des choses, et donc que son manga est surfait. L'auteur ne parvient pas à trouver le juste milieu entre scènes noires et ambiance bon enfant. Certains bons points comme le plaisir de lecture, le développement des personnages ou encore l'émouvante scène finale sont tout de même à relever. Le cinquième tome de The sacred Blacksmith marquera donc le lecteur de la série. Mais dans l'absolu, il est pourtant loin d'être exceptionnel. Attendons la suite pour voir comment l'auteur va développer ce qu'il a mis en œuvre.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 01 mai 2013, 16:58

Tome 6 :

Cecily, Luke et Lisa sont envoyés en mission au sein de l'Etat Militaire : pendant que notre héroïne fait la connaissance de Zenobia "la petite reine" afin de sceller un alliance entre la Cité Marchande et l'Etat Militaire, le blacksmith et sa petite compagne se rendent à l'atelier où sont forgées les épées sacrées. Cela devrait être l'occasion pour Luke de parfaire son art et de créer l'épée parfaite, mais rien ne se passe vraiment comme prévu, les forgerons de l'Etat Militaire refusant de laisse le jeune homme pénétrer dans leur forge. Pendant ce temps, l'avenir s'assombrit encore, l'Empire mené par Siegfried s'alliant avec l'Union des Foules et se préparant à batailler contre l'alliance de l'Etat Militaire...

Après une longue attente, on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose de concret dans ce sixième volume, qui vise surtout à reposer le contexte, et qui le fait somme toute de façon claire et concise. On découvre donc, en parallèle, la petite reine de l'Etat Militaire et ses compagnes (des têtes déjà vues), et les problèmes de Luke pour pouvoir découvrir la forge des épées sacrées, ainsi que ce qui se trame du côté de l'Empire, qui prépare déjà ses propres intérêts face à l'Etat Militaire après la bataille qui mènera normalement à la perte de Valbanyl.

Dans le fond, tous les principaux enjeux sont clairement présentés, mais il reste constamment cette impression que tout est un peu trop gentillet ou lisse. Ainsi, le ton fan-service (une petite scène de bain, le design mignon de la reine de l'Etat Militaire...) et les dessins très beaux mais assez lisse de Kôtarô Yamada donnent à nouveau l'impression de ne pas toujours coller au contexte ou à l'ambiance voulue. De même, de nombreux axes sont trop vite survolés pour vraiment marquer, à commencer par la rencontre entre Cecily et Zenobia, notre héroïne sortant par exemple une réplique bien trempée à la petite reine sans que ça ne semble avoir le moindre impact sur elle. Ou encore, la prise de conscience par Cecily de ses sentiments pour Luke qui évolue à la vitesse d'un escargot (ces sentiments, on les a compris depuis longtemps...), voire aussi le focus sur la vue déclinante de Luke, là aussi un point dont on a conscience mais qui peine à vraiment évoluer, même si le blacksmith parvient enfin à se confier à Lisa. Enfin, la petite bataille de fin de volume ne tient pas ses promesses : au vu de sa préparation, on s'attendait à quelque chose d'un peu plus intense, et on a finalement une bataille bâclée en quelques pages, où seules ressortent quelques prouesses graphiques de l'auteur.

Au niveau du contexte, il y a donc des évolutions claires et nettes, qui annoncent de grands bouleversements pour la suite. Mais pour le reste, on ne peut pas dire que ce soit la folie : ça stagne un peu, certains points importants sont trop vite abordés et peinent à être vraiment marquants. L'équilibre n'est donc pas toujours juste dans ce tome de recontextualisation bourré d'idées, mais qui peine parfois à faire ressortir l'essentiel et donne l'impression de se traîner en longueur. Au vu du rythme de parution, cette impression est assez dommageable, mais l'ensemble conserve suffisamment de qualités pour plaire à ceux qui aiment la série depuis ses débuts, et tout annonce une suite mouvementée.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 07 mai 2013, 12:41

Tome 7 :

La bataille qui opposait Cecily et ses compagnons aux inhumains s'est soldée par un statu quo. L'Etat Militaire et L'Union Impériale en sont donc toujours au même point dans leur lutte, mais la récente bataille a affaibli Aria qui ne peut plus se transformer en épée. Lui aussi mal en point à cause des épées sacrées qu'il forge et qui affaiblissent peu à peu son âme et son corps, Luke décide de se rendre au coeur du volcan, tandis que les choses se compliquent pour Cecily lorsque des assassins de l'ancienne Union des Foules kidnappent Aria...

The Sacred Blacksmith est une série qui a tendance à avancer assez lentement, que ce soit dans son rythme de parution ou dans son scénario, et ce septième volume ne déroge pas à la règle, puisqu'aucune grosse avancée n'y est visible. A vrai dire, Kôtarô Yamada préfère y insister sur certaines révélations, et aussi sur certains drames annoncés qui peinent encore et toujours à évoluer. Ainsi en apprend-on plus sur le passé du premier des Housman et des ancêtres de Cecily, révélations qui apportent une nouvelle pierre à l'édifice en accentuant l'horreur des actes passés de certains et en mettant en avant le destin tragique qui attend notre héroïne si elle n'est pas sauvée par Luke. En comptant en plus l'avenir dramatique qui semble aussi se dessiner pour le forgeron et pour Aria, c'est l'occasion pour le mangaka de peaufiner gentiment les relations entre ses héros, l'amour que se portent Cecily et Luke ne faisant désormais plus aucun doute et devant se sublimer dans ces destins tragiques.

The Sacred Blacksmith conserve donc ici son rythme assez lent, où concrètement les choses évoluent assez peu pour mieux s'intéresser aux sentiments que se portent les personnages et au destin tragique qui semble les attendre. La mort semble proche de Luke et D'Aria, l'ambiance dramatique voulue par l'auteur ressort bien, le seul problème étant qu'on avait globalement déjà compris cette destinée tragique qui les attend. Attention, donc, à ne pas en faire trop côté dramatisation, et à faire enfin réellement bouger les choses dans le prochain tome, après ce volume qui certes apporte de nouvelles informations, en confirme d'autres et se suit sans mal grâce à la clarté de l'ensemble, mais a toutefois à nouveau tendance à ne pas faire bouger grand chose.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 09 juin 2014, 19:51

Tome 8 :

Pendant que Cecily et Aria affrontaient leur ennemi, Luke et l'archéologue Ewin ont pénétré dans la grotte où est scellé Valbanyl, mais s'y sont retrouvés enfermés suite à un tremblement de terre. Poursuivant leur chemin, les deux hommes font une découverte aussi primordiale qu'inquiétante : une amas de chair difforme et, non loi de là, une épée, droite, figée dans le sol, qui servait de sceau pour maintenir Valbanyl, mais qui est désormais défaillante. L'inhumain est prêt à se réveiller et à semer à nouveau le chaos, et rien ne semble pouvoir permettre à Luke, notre forgeron sacré au bord de la mort, d'empêcher cela... rien, sauf la voix de celle qui est la plus chère à ses yeux.

Dans un début de tome chaotique, Kôtarô Yamada fait s'abattre les prémisses du réveil de Valbanyl sur ses héros, qui doivent plus que jamais faire face à l'adversité et à leur destin. Un destin cruel, qui le rapproche peu à peu d'inévitables sacrifices. Mettant assez bien en avant ces sacrifices, l'auteur s'applique ensuite à en faire ressortir les conséquences sur ses héros, plus meurtris que jamais. Cecily ne sait plus vraiment comment réagir vis-à-vis de Luke, elle a quasiment perdu Aria, et Luke et Lisa ont tous deux perdu quelque chose d'important pour sauver temporairement l'humanité. Pour la sauver définitivement, il leur faudra sans doute offrir des sacrifices encore plus terribles, ce sur quoi le mangaka insiste... insiste sans doute un peu trop, puisqu'il l'avait déjà fait dans le tome précédent, et dans celui encore avant.

Mais quoi qu'il en soit, avec la menace de Valbanyl et la dernière partie du tome où l'Union Impériale emmenée par Siegfried prend une décision de prime importance en se dressant pleinement en ennemie, le sujet de l'avenir de nos héros est plus que jamais au coeur de l'intrigue. Chacun des principaux personnages doit affronter son destin, ponctué de rudes épreuves, et pour Cecily cela passe par une petite remise en cause, et par l'affirmation de ce qu'elle ressent et de ce qu'elle veut faire pour le continent. A ce titre, les dernières pages du volume devraient ravir plus d'un fan, même si l'on pourra regretter que Kôtarô Yamada balance certaines choses un peu à la va-vite, à commencer par la petite information sur Siegfried, ou même les petits tourments intérieurs de Cecily qui ne sont traités qu'en surface.

Restant un peu lisse, The Sacred Blacksmith s'offre toutefois ici un tome efficace, qui fait bien avancer les choses et annonce une suite (et dernière ligne droite, si l'on en croit la postface de l'auteur) prometteuse.
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Re: The Sacred Blacksmith

Message non lu par Koiwai » 19 nov. 2015, 19:39

Tome 9 :

Le combat de Luke contre Valbanyl au sein du volcan s'est achevé victorieusement, mais non sans sacrifices : le forgeron a définitivement perdu la vue, ainsi qu'une partie de son espérance de vie, et Lisa a sacrifié un peu de sa chair. De son côté, c'est sa fidèle Aria que Cecily a perdue : l'épée enchantée a utilisé ses derniers pouvoirs pour sortir sa maîtresse d'une attaque des chevaliers de l'union impériale. Mais aucun de nos héros n'est décidé à se laisser aller à la tristesse, et dans un élan passionné Cecily a enfin demandé en mariage celui qu'elle aime !

Le 8ème volume nous laissait sur ces nombreux événements importants, mais alors que les noces se préparent tranquillement, de nouveaux rebondissements arrivent dans le neuvième et avant-dernier volume de The Sacred Blacksmith, et ce dès le début du tome qui voit surgir une femme devant Luke : elle prétend être une épée sacrée et connaître le secret de la fabrication des épées sacrées... Quelle est cette méthode ? Quels sont les trois ingrédients primordiaux ? L'heure est venue de le découvrir ! Une épée sacrée apte à maintenir Valbany prisonnier pourra peut-être voir le jour... mais cela ne pourra se faire sans de nouveaux sacrifices.

Si The Sacred Blacksmith n'a jamais beaucoup traîné dans l'avancée de son scénario, c'est plus que jamais le cas dans ce tome où plusieurs événements, tourments et décisions passent si vite et se résolvent si rapidement qu'on n'a pas vraiment le temps d'en apprécier toute la possible portée dramatique. L'arrivée opportune de l'épée sacrée en début de tome, la prise de conscience des sacrifices qui devront peut-être être faits, les décisions fortes prises par Lisa et Sans-Nom, les tourments de Cecily liés à Aria (il y a peut-être un moyen de la ressusciter, mais son caractère ne sera plus le même et elle risque fort d'être condamnée à un avenir cruel... Doit-elle alors choisir de faire revenir son amie quitte à peut-être lui faire mener une vie de souffrance ?) ... Tout cela est traité un peu rapidement et sans entretenir beaucoup de tension.
Pour autant, difficile de ressortir désintéressé par la lecture, car l'histoire avance indéniablement en prenant aussi en compte les relations entre la cité marchande, l'union impériale et l'Etat militaire, Yamada parvient à faire ressortir l'essentiel avec beaucoup de clarté, et il nous offre quelques beaux moments à commencer par la dernière partie du volume qui a le mérite de concrétiser comme il se doit l'amour que se portent les deux héros.

The Sacred Blacksmith avance vite et plutôt bien, en attendant la suite et normalement fin au prochain tome.
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