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Histoires d'oeil

Posté : 15 avr. 2010, 22:39
par Koiwai
Histoires d'oeil
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S'inspirant de romans de Yukito Ayatsuji, Histoires d'oeil est un recueil de trois nouvelles à tendances horrifiques et fantastiques mises en images par Miyako Cojima. Le seul lien entre les trois histoires est le nom de leurs héroïnes: Yui, par ailleurs sous-titre de l'ouvrage.
Malheureusement, on ne peut pas dire que le fond soit des plus originaux.

Ainsi, dans la première histoire, nous découvrons le professeur Ujo, qui tombe amoureux d'une jeune fille prénommée Yui. Mais alors qu'il la demande en mariage, la demoiselle lui fait une bien étrange révélation: quand on lui coupe différentes parties du corps, celles-ci finissent par repousser...
La deuxième histoire voit un couple devenir fidèle au restaurant Yui, un bien mystérieux restaurant proposant des mets tout sauf normaux: insectes, vermines, voire chair humaine, et va même jusqu'à proposer à leurs plus fidèles clients de goûter leur propre chair !
La troisième et dernière histoire, la plus travaillée des trois, est également celle qui donne son nom au recueil. Dans une petite ville, un mystérieux criminel a enchaîné six meurtres en arrachant les yeux de ses victimes... Dans quel but ?

Trois histoires pour trois-semi déceptions. Dans chacune d'entre elles, le manque d'ambition de la dessinatrice transparaît, celle-ci se contentant de raconter ses récits de manière linéaire, en posant les faits à travers les yeux d'un unique protagoniste principal assez creux, sans jamais chercher à instaurer le moindre suspense, sans jamais tenter d'éveiller la moindre petite interrogation chez le lecteur. Pas d'interrogations quant au mystérieux pouvoir de régénération de la Yui de la première histoire, pas d'esprit titillé par ce que pourraient bien être les divers plats du restaurant Yui avant que la vérité ne soit lâchée (là aussi, sans même tenter de se faire surprenante, ne serait-ce qu'un peu). Seule la troisième histoire s'en tire un peu mieux, mais là aussi, la narration reste bien fade quant aux révélations.

Sans ambition sur le fond et dans sa narration, le titre se contente donc d'essayer de jouer sur l'ambiance. Ici, une ambiance glauque, parfois un peu mystique, parfois un peu malsaine, juste mise en avant par quelques effets gores plus ou moins réussis. Le trait de la mangaka, complètement déshumanisé, reste assez pauvre et inégal si on le compare à d'autres titres du genre.

Ni bon ni mauvais, pas indigeste mais pas passionnant, Histoires d'oeil flirte parfois avec ce que l'on peut trouver dans les oeuvres de Junji Ito sans jamais en atteindre les mêmes qualités.

Du côté de l'édition, on reprochera principalement le papier trop fin, laissant apparaître le verso des pages par transparence. Traduction, lettrage et adaptation font leur office. Les principaux bons points vont au grand format et aux huit premières pages en couleurs (assez ternes), proposant par ailleurs une histoire dessinée spécialement pour ce livre.