
Tome 1:
Des guerriers et stratèges de toutes époques et tous pays, de Toyohisa Shimazu à Nobunaga Oda, en passant par Yoichi Nasu, Hannibal, le stratège romain Scipion l'ancien, les bandits du Far West Butch Cassidy et le Kid, et même Jeanne d'Arc et la princesse russe Anastasia, se retrouvent tous contre leur gré dans un autre monde peuplé d'elfes et de dragons, où ils doivent défoncer la gueule à des méchants. Voilà pour l'histoire. Ca frise le néant.
Mais pour le reste, c'est diablement efficace. Kohta Hirano ne se prend pas la tête et nous sert des personnages revus à sa sauce, donc sérieusement ravagés et un brin débiles et hystériques, ce qui leur enlève toute trace de classe et de charisme de manière assez amusante. Et parce que du Hirano ne serait pas du Hirano sans des persos fonceurs et qui se jettent dans la bataille sans chercher à comprendre, hé bien c'est le cas de tout le monde dans ce manga, à l'image du passage où un aviateur japonais prend part à la bataille d'instinct dès qu'il arrive dans ce monde mystérieux.
Le trait si particulier du mangaka fait le reste: c'est péchu, violent, dynamique. Un vrai défouloir.
En somme, une lecture très fun portée par des personnalités historiques toutes métamorphosées en psychopathes en puissance. Ca divertit efficacement, le contrat est rempli, mais j'attends quand même de voir s'éclaircir le vague scénario au milieu de ce joyeux bordel qui a quelque chose de jouissif.
Du côté de l'édition, on a droit aux pages couleurs, à un papier de qualité et à une traduction fluide. Par contre, gros point noir: il faut croire que Tonkam n'a pas relu le tome avant de le mettre en vente, parce que c'est bourré de fautes d'orthographe et d'oublis de mots, jusque dans le lexique de fin, qui parvient d'ailleurs à être beaucoup trop sommaire (voir la note inutile sur Nobutada Oda, dont on nous donne juste les dates de naissance et de mort) et à se répéter à plusieurs reprises. Par exemple, preuve parfaite de la non-relecture, les notes 4 et 8 concernent toutes deux Mitsuhide Akechi en répétant exactement la même chose de manière légèrement différente. Ou encore, la note 6 sur Ranmaru Mori, on la retrouve au bas de la page 64. Nan, là, faut le faire quand même. Après le coup de la note de traduction sur une expression française dans Vampire Bund, Tonkam arrive encore à se surpasser dans le nawak.