

Tome 1: (chronique de Shinob)
Mêlant Comédie romantique et musique, le premier volume de la série Play! débarque enfin en France, près d'un an après l'annonce de son acquisition par Taïfu Comics. Derrière un titre et une couverture plutôt accrocheurs, le récit nous dévoile le quotidien d'un groupe de musique, qui s'est formé dans des circonstances pour le moins surprenantes... A vous de les découvrir!
Tsuzumi et Kanade, fondatrices d'Angelilly, recherchent activement un guitariste et une chanteuse pour leur groupe. Elles jettent leur dévolu sur Taichi, jeune étudiant fan de metal, et Uta, une lycéenne mignonne mais naïve, voire même carrément nunuche... Après quelques difficultés et un concert qui nous laissera une impression mitigée, le groupe consolide son envie de continuer dans la musique... la naissance du groupe Angelilly est enfin confirmée!
Au delà de la musique, Play! est avant tout un manga qui relate l'histoire d'amour naissante de Taichi et Uta, les véritables stars du récit, qui éclipsent d'ailleurs tous les autres personnages. Ces deux là forment un duo très touchant, créateur de péripéties, et ces dernières s'avèrent souvent plaisantes à suivre, sauf lorsque l'auteur, Hanamizawa Q-Taro, se sent obligé de mettre trois tonnes d'érotisme via la mise en place de plans on ne peut plus suggestifs... C'est un peu dommage, car Play ! recèle suffisamment de qualités pour ne pas avoir à utiliser ce genre de ficelles...
Les dessins, jolis sans être exceptionnels, donnent du caractère au récit et sont plutôt expressifs. L'auteur a le chic pour donner un côté "kawaii" à son héroïne. Néanmoins, on pourra reprocher le trait juvénile de tous les intervenants. On constatera ainsi que Taichi ressemble plus à un élève de maternelle plutôt qu'à un étudiant.
On aura rien à reprocher au travail de Taïfu Comics sur le titre, doté d'une traduction impeccable et d'une impression correcte. on regrette néanmoins l'absence de pages couleurs. On notera également la présence d'une histoire courte à la fin de ce premier tome.
Cette dernière nous fait découvrir un lycéen prêt à devenir le familier
d'un démon. Anecdotique.
Surfant sur la vague moé, Play! a toutes les qualités pour devenir un très bon titre, même s'il est encore un peu tôt pour se forger un avis définitif. Mais ne vous y trompez pas, la musique n'est ici qu'un moyen pour conter les péripéties amusantes d'un groupe d'amis: il ne faut donc pas considérer ce titre comme le successeur de Beck.
Tome 2:
A présent formé et commençant à acquérir de l'expérience, le groupe Angelilly décide de passer une audition pour participer à un festival. Nos héros y retrouvent leurs meilleures ennemie, et vont avoir fort à faire pour se classer en tête du concours, d'autant qu'il leur faut composer une chanson sur le thème de l'amour et qu'aucun d'eux n'est très calé en la matière. Les membres du groupe décident alors de se reposer sur la pureté des écrits d'Uta.
Après un premier volume qui peinait beaucoup à convaincre, on est surpris en bien de voir l'histoire de Play! évoluer réellement, ici autour des premiers pas d'Angelilly sur scène, via le concours devant les amener à participer à un festival. De manière générale, tout reste très classique, les paroles écrites par Uta dégoulinent de guimauve et les étapes de création et de lancement d'un groupe sont survolées et ne s'embarrassent pas vraiment d'un quelconque souci de réalisme (de ce côté-là on est très loin d'un manga comme Beck), mais on reste étonnamment diverti par les quelques petites péripéties attendant ce groupe, via son évolution pendant le concours puis le festival, où l'osmose collective qui s'est créée entre les membres puis les talents et le gain d'expérience de chacun sont mis en avant. Les premiers pas d'Angelilly sont faits et sont d'autant plus sympathiques à suivre que le coup de crayon de Q-Taro Hanamizawa, s'il reste encore parfois trop léger ou inégal, est capable d'offrir des bouilles attachantes à ses personnages, à commencer par une Uta plus mignonne que jamais. Les fans de moe seront plutôt heureux, les autres vomiront face à la guimauve se dégageant de cette héroïne. Dans tous les cas, on ne peut que reconnaître le charme des protagonistes dans leur catégorie.
Malheureusement, à côté de ça, l'aspect tranche de vie de la série reste, lui, moins convaincant. Si le retour à la maison de la grande soeur d'Uta annonce une cohabitation difficile entre celle-ci et Taichi, ce qui se présente d'abord comme une situation houleuse finit rapidement par tourner en rond, la faute à des quiproquos et des maladresses de Taichi très classiques, parfois à la limite de la vulgarité (le coup des serviettes absorbantes est plutôt de mauvais goût). Et du côté de l'évolution de la relation entre Taichi et Uta, si on la ressent parfois et qu'elle semble bel et bien là, il est dommage de voir à chaque fois le fan-service et les réflexions neuneus de notre héros prendre le dessus.
Si Play! reste un divertissement inégal, une amélioration est présente par rapport au premier tome. On oubliera l'humour vaseux propice au fan-service et la relative idiotie des personnages pour trouver un certain plaisir dans l'évolution du groupe et la jolie frimousse d'Uta, qui reste attachante à partir du moment où elle n'ouvre pas la bouche.
Malgré quelques coquilles dans la ponctuation, l'édition de Taifu reste globalement satisfaisante.