Wolfsmund

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Raimaru
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Wolfsmund

Message non lu par Raimaru » 12 avr. 2012, 12:38

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WOLFSMUND
Fiche technique
Auteur : Mitsuhisa KUJI
Type : seinen
Genre : historique
Nombre de tomes : 1 en France, 3 au Japon (en cours)
Éditeur VF : Ki-oon
Éditeur VO : Enterbrain
Prépublication : Fellows !!
La fiche sur le site
Tome 1 par Raimaru

« Un jour viendra où, à force d’avoir trop souffert, le peuple se soulèvera et renversera tous ces tyrans ! »

Au quatorzième siècle en Suisse, le Duc Léopold Ier d’Autriche dirige son Etat d’une main de fer. Il ne reconnait pas l’autonomie des cantons Uri, Unterwald et Schwytz, membres de la confédération des trois cantons, qui se rebellent en représailles. Il réprime dans le sang quiconque lui tient tête ainsi que les membres de la famille du révolté. La passe du Saint-Gothard est un emplacement stratégique alpin qui permet aux persécutés de fuir le pays pour se réfugier en Italie. Surnommée Wolfsmund, la Gueule du Loup, elle est contrôlée par Wolfsram, un magistrat aux ordres du Duc d’Autriche, chargé de filtrer les passages et d’éliminer les criminels politiques. On dit de lui qui peut lire dans le cœur des gens sans jamais se tromper, et dès qu’il met la main sur un fuyard, il l’exécute et l’expose sur la place publique, c’est pourquoi cet endroit inspire autant la terreur.

Avec Wolfsmund, Mitsuhisa Kuji, ancien assistant de Kentarô Miura, nous offre sa première série et se veut déjà ambitieux. En effet, une histoire de ce type demande beaucoup de documentation. Il est aussi nécessaire d’aller au-delà d’un simple récit historique et savoir jouer avec les émotions du lecteur. Il est un peu tôt pour savoir si l’on tient là une future grande épopée médiévale, mais avec ce tome introductif, on a toutes les raisons d’y croire.

En effet, il ne s’agit pour l’instant que d’une introduction. Trois chapitres, trois duos de personnages qui doivent affronter la terrible épreuve de la passe du Saint-Gothard. Le premier couple de personnages est composé de Liese, la fille d’un chef rebelle exécuté qui doit fuir pour ne pas être exécutée à son tour et de Georg, un chevalier aux ordres de ce chef rebelle. Le second duo est constitué de Klaus, une tête pensante du canton d’Uri et de Johanna, une experte en combat qui veille sur lui. Klaus souhaite transmettre un sceau de l’autre côté de la frontière. Guillaume Tell et son fils Walter forment le dernier duo de ce tome. Tous deux souhaitent passer la frontière pour rejoindre leurs compagnons d’armes.

Deux autres personnages marquent encore plus profondément l’intrigue, puisqu’ils sont présents dans tous les chapitres : la tenancière d’une auberge de la passe et l’amman Wolfsram. La tenancière assiste impuissante à toutes les exécutions et incarne la pensée révolutionnaire et la tension ambiante. A l’opposée, Wolfsram est un être qui inspire la peur. Sous son sourire angélique, personne ne semble pouvoir le tromper, et il prend un malin plaisir à exposer les corps des rebelles sur la place publique. Ces deux personnages ne sont pour l’instant pas très développés mais ils sont déjà très appréciables aux yeux du lecteur, car ils possèdent déjà des caractères très marqués et aident à cerner le contexte et les enjeux de la série.

Ce qui caractérise à ce stade la série, c’est le ton qu’elle aborde pour évoquer des sujets historiques dramatiques. Tout est en retenu. Les personnages pleurent évidemment la mort des personnes qui leur sont chers, mais pourtant, il n’y a pas de déversement de rage comme dans certaines autres séries. C’est surprenant dans un premier temps, car certaines scènes sont extrêmement violentes physiquement et moralement, l’amman ne laissant aucune chance à ses victimes. Par exemple, une exécution secondaire dans l’intrigue, à titre illustratif de cette cruauté, consiste en ce que le fils d’un rebelle maintienne le poids de son père sur ses épaules, sinon celui-ci se retrouve pendu. La scène est extrêmement dure et pourtant, l’auteur reste sur un ton plutôt sobre, le fils restant simplement choqué de voir son père pendu. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Tout dépend des sensibilités du lecteur. L’un trouvera l’intrigue trop neutre, un autre pourra y percevoir une tension électrique dans l’ambiance qui menace d’exploser, à l’image de la colère des rebelles.

Là où le jeune auteur a concrètement bien travaillé, c’est d’une part sur la retranscription du contexte historique, où l’immersion en Europe médiévale est complète sur tous les plans ; et d’autre part sur la narration de son intrigue. Il a réussi à instaurer un petit cliffhanger après un cycle d’histoires similaires. En effet, chaque chapitre aboutit à la même finalité. Lors de la lecture du troisième chapitre, on s’apprête à voir la même chose, mais Kuji préfère finir différemment et offre en même temps une ouverture sur ce qui sera probablement la vraie intrigue de Wolfsmund.

Graphiquement, Kuji manque peut-être encore d’identité stylistique, les décors manquent de détails, les vêtements des personnages sont relativement simples. Malgré tout, il ressort des planches une certaine beauté, due à un effet plume. Il a aussi étrangement opté pour un découpage carré des cases, aucune case n’est de biais. On pourrait croire qu’il y perd en dynamisme, c’est à moitié vrai. Il compense par son aptitude à très bien dessiner les mouvements des personnages.

L'édition de Ki-oon est irréprochable, comme d'habitude : papier et impression de qualité, traduction impeccable par rapport au contexte, ni trop maniérée ni trop "moderne".

Ce premier tome de Wolfsmund est un petit succès. Kuji montre déjà une certaine maîtrise de son histoire, de sa narration et de sa capacité à créer des personnages attachants. On s’attend à présent à l’envolée de son intrigue, et on peut bien y croire !
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Koiwai
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Re: Wolfsmund

Message non lu par Koiwai » 12 avr. 2012, 22:21

Excellente lecture que ce tome 1, marquant les débuts d'une série finalement plus originale qu'il n'y paraît, puisque nous n'avons pas droit à une série de fantasy comme on pouvait le supposer, mais à une fiction médiévale basée sur des faits historiques ou a priori légendaires (Guillaume Tell, par exemple). Et finalement, c'est quelque chose d'assez rare dans le manga. Tout comme la localisation et l'époque choisies, en fait (la future Suisse, au 14ème siècle).

Très bonne documentation de l'auteur autour du contexte historique, des partages autour des trois cantons, etc...

Ce tome 1 n 'est qu'un volume d'introduction, les trois histoires qui y sont présentées sont dans le fond très classiques, mais fichtrement bien narrées. On se prend très facilement au jeu, à suivre la quête suicidaire des différents personnages passant devant Wolfsram. Seul véritable, défaut pour moi : Wolfsram, justement. Sa perspicacité et son sadisme sont intéressants et rendent le personnage intrigant, mais à part ça, il reste encore très creux, et ses apparitions et déductions sont d'une facilité (sérieusement, comment il se retrouve en haut de la montagne, dans la troisième histoire ?)...

Comme le dit Raimaru, un personnage récurrent telle l'aubergiste tend à introduire doucement un fil conducteur, et on a hâte d'en voir plus autour du fil rouge, ce qui semble commencer dès la fin du tome 1. Ca a le mérite de ne pas traîner, c'est chouette.

Visuellement, l'auteur, ancien assistant de Kentaro Miura, a une patte assez personnelles, encore maladroite (surtout du côté des personnages, pauvres et inégaux niveau expressions faciales) mais qui devrait progresser. La narration et le découpage sont très fluide, tout est clair, c'est un vrai plaisir.

Une vraie bonne petite surprise, donc.
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Kiraa7
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Re: Wolfsmund

Message non lu par Kiraa7 » 25 avr. 2012, 21:05

Wolfsmund #1

Après le grand Ubel Blatt et le retour de l’heroïc fantasy avec le récent The Arms Peddler, Ki-oon revient en force dans son fer de lance avec titre au contexte médiéval plutôt penché « heroïc » que « fantasy ».
Se passant dans la Suisse du XIVe siècle, nous avons là une série avec des chevaliers en armure, genre assez peu exploité dont les mangas traitant le sujet se comptent sur les doigts de la main.

Wolfsmund, c’est un ensemble d’histoires concernant des clandestins cherchant à traverser le col du loup, cependant pour ceci il faut passer devant la forteresse de Saint-Gothard où règne un seigneur tyrannique Wolfram qui s’occupe de faire passer les gens ou non. Manque de bol, celui-ci a le fâcheux don de percer les différentes tactiques des clandestins qui cherchent à quitter leur pays. Malheureusement, le sort de ces hommes et femmes est souvent injuste et barbare…

Comme dit précédemment, il est bien rare de voir arriver en France des titres à l’ambiance médiévale. Parmi ceux-ci, nous pouvons compter Guin Saga mais aussi et surtout Berserk, et là, surprise : on nous apprend via le dos de la jaquette que l’auteur de Wolsmund n’est autre qu’un ancien assistant de Kentaro Miura, auteur de cette dernière série ! Il n’est donc pas surprenant de croiser ainsi moult épées, cavaliers ou encore châteaux ! Mitsuhisa Kuji nous offre un récit totalement réaliste où aucun être enchanté ne vient se joindre aux héros ainsi qu’aucune magie ne vient les aider à se battre. Là où l’on peut d’ailleurs féliciter l’auteur est sur le fait que la réalisation du manga a du demander beaucoup de recherches pour obtenir un réalisme parfait dans le récit, autant sur l’aspect graphique que scénaristique. Ainsi nous retrouvons les anciens noms des pays de l’Europe de l’Est ainsi que des prénoms archaïques datant de cette époque.

L’originalité de la série est aussi sur le fait que chaque chapitre corresponde à l’histoire d’un duo de personnes, rien ne lie les personnages entre eux sauf ce fameux col du loup à traverser ainsi que 2 personnages : Wolfmar et la tenancière d’une auberge. Bien que le premier personnage ne soit pas encore assez développé (il a encore trop un aspect « grand méchant qui arrive au mauvais moment ») et que le second n’ait jamais un rôle capital dans les 3 histoires, on peut déjà penser qu’un fil conducteur va s’installer rapidement, la fin du tome nous confirme par ailleurs cette idée. Les 3 duos de personnages sont d’ailleurs aussi plutôt intéressants : on commence avec la fille d’un chef rebelle et son fidèle serviteur qui vont devoir trouver un stratagème pour que la fille ne soit pas reconnue ; on enchaîne avec Johanna et Klaus dont la première est une grande combattante qui va se faire passer pour une vielle dame afin de duper les gardes, et on termine avec Guillaume et Walter qui vont tenter de traverser la frontière en faisant une ascension sur les Alpes.

Au niveau de la réalisation, on voit que l’auteur est encore à ses débuts sur certains aspects : les décors sont encore un peu trop vides et surtout trop carrés, les vêtements sont un peu trop simples et manquent de réalisme et enfin le sang a un aspect très arrondi vraiment étrange…
Les personnages manquent encore un peu d’expressions sur le visage éventuellement. Concernant le découpage, toutes les cases sont rectangulaires et aucune n’est coupée en biais : on pourrait se dire que le dynamisme en perd un coup, et bien non car l’auteur se rattrape plutôt bien sur les scènes de combat fluides où les mouvements eux sont dynamiques.

Enfin, l’édition de Ki-oon est comme d’habitude de très bonne qualité : papier plus que satisfaisant, bonne traduction et impression correcte.
Bref, Wolfsmund est donc une agréable surprise où l’aspect médiéval ressort bien, espérons seulement qu’un fil conducteur va bien s’installer au fil des tomes. Les mangas de ce genre sont rares, donc n’hésitez pas !
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Erkael
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Re: Wolfsmund

Message non lu par Erkael » 23 juin 2012, 20:37

Vol 2: Alors que le premier tome avait laissé une excellente impression et avait séduit par sa narration atypique, le second tome était attendu avec une grande impatience et c’est peu de le dire.

Si la fin du premier tome avait laissé entrevoir la mise en place d’une trame sur le point de débuter, nous reprenons de la même manière que dans le volume précédent, avec la même narration, c’est à dire qu’à chaque chapitre sont mis en avant des couples (ou binômes) avec comme toile de fond la rébellion qui gronde et le tyranisme du duché d’Autriche et comme seuls personnages récurrents la patronne de l’auberge à coté de la passe dans les montagnes ainsi que le redoutable Wolfram, le régent de cette passe tant crainte.

Nous commençons par un couple d’aubergistes composé d’une femme odieuse et un homme vieillissant, devenu la risée des villageois. Pour gagner l’amour de sa femme perfide, l’aubergiste vend les rebelles aux troupes d’Autriche… Pour la première fois nous ne suivons pas un couple voulant traverser la frontière, il ne s’agit pas d’un couple de rebelles, mais de traîtres. Cette fois, et c’est voulu ainsi, impossible de s’attacher à ce couple détestable, il provoque plus de mépris qu’autre chose. Et pour une fois le sort qui leur est réservé paraît trop léger. Cependant on ressent également une certaine pitié pour le vieil homme, sous l’emprise de sa femme.
Le couple suivant, une mère et sa fille, sont des messagers devant délivrer un message à la patronne de la taverne…on suit le chemin délicat et cruelle de ces deux femmes terriblement injuste…

Et c’est encore une fois ce qui ressort de se second tome : il est dur et cruel, injuste et violent. Il ne peut laisser indifférent. A ce compte là l’auteur réussit parfaitement, il nous propose des scènes difficilement soutenables, telle que la torture d’une enfant, l’impact n’en est que plus fort. Rarement un personnage avait été rendu détestable que Wolfram, et si certains passages sont durs, ce n’est pas gratuit, c’est pour insister sur la monstruosité de cet homme qui torture avec le sourire, sans aucun scrupule…

La conclusion est à l’image de l’ensemble du volume, saisissante et cruelle, mais surtout elle est inattendue, et donc d’autant plus forte…
Ce n’est que le second tome et déjà cette série nous fait un effet d’une force rare…il ne reste plus qu’à attendre la suite…impatiemment !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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Raimaru
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Re: Wolfsmund

Message non lu par Raimaru » 29 juin 2013, 19:04

J'ai rattrapé mon retard en lisant les trois derniers tomes d'un coup, et quel coup de cœur !

On est régulièrement surpris par les évènements :

[spoiler]par exemple, malgré les innombrables morts, je pensais vraiment que la tavernière serait un personnage central, qui resterait longtemps. Pas de bol, elle meurt au deuxième tome, je ne m'y attendais pas du tout ![/spoiler]

Aussi, ce qui fait qu'on y croit, c'est que l'auteur maitrise la façon de montrer la souffrance. Les scènes de violence, de torture ou de mise à mort sont brutales, mais pas voyeuses. Pour appuyer mon propos, tome 3 :

[spoiler]Quand Bruchtor achève Barbara, c'est violent, c'est même insistant, mais c'est pourtant masqué, puisqu'on ne voit que le chevalier de dos entrain de la marteler de coups.[/spoiler]

De même, tome 4 :

[spoiler]Le rebelle qui a tenté de pénétrer par les tuyaux sanitaires et qui se trouve ébouillanter à l'huile dans la merde, c'est vraiment un choc. Et pareil, ce n'est pas montré directement.[/spoiler]

J'ai toujours été partisan du principe que la violence dans une fiction est plus efficace quand elle est indirecte, voire hors-champ. Et qu'un si jeune auteur arrive à mettre ce procédé en application, que je ne trouve pas facile, ça donne envie de le suivre de près.

Pourtant, on ne peut pas dire que c'est un manga qui est vide d'images chocs, il y en a régulièrement. Mais Kuji sait arrêter les frais que dès ça devient insoutenable.

Et bien sûr, toute ces scènes, très tristes et très chocs, servent l'histoire, de ce peuple opprimé qu'on pousse à bout. Apparemment, Wolfsmund fera six tomes (juste une rumeur, je n'irai pas jusqu'à confirmer). Il n'en faut pas plus pour en faire une belle série.
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Erkael
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Re: Wolfsmund

Message non lu par Erkael » 25 févr. 2014, 22:37

Vol 5: Il aura fallu attendre un an pour avoir le bonheur de retrouver Wolfsmund, quasiment un an jour pour jour pour avoir le plaisir de reprendre le titre où on l’avait laissé, pour retrouver nos héros en si mauvaise posture… L’attente a été très longue, mais au vu de la qualité de ce cinquième tome, on se dit que cela valait le coup ! C’est donc fébrile que nous entamons la lecture, en sachant que du sang et des larmes nous attendent !

La bataille fait rage ! Les insurgés attaquent la forteresse du col de Saint Gothard des deux cotés, les portes nord et sud sont prisent d’assaut, mais elles tiennent bon ! Nombreux sont tombés avec le sentiment que la forteresse restera imprenable…mais enfin une brèche est ouverte et les insurgés peuvent tenter une percée…mais l’affaire est loin d’être réglée !

On reprend donc en plein cœur de cette bataille féroce faisant rage où les cadavres s’empilent déjà, au sens propre comme au figuré. Et alors que l’espoir naissait chez les insurgés, on pensait que le plus dur était fait…on se trompait lourdement ! Passer la première herse est une chose, mais ne serait ce que franchir le fossé qui la sépare de la seconde, c’en est une autre… Ensuite les gardes, et notamment leur capitaine, attendent les rebelles. Et ensuite il faudra prendre les tours…chaque étape fera couler beaucoup de sang et devra occasionner de nombreux sacrifices. Et bien évidemment le lecteur n’est pas épargné, ce qui nous est proposé est très violent, mais renforce ce réalisme…la guerre est violente, il ne peut en être autrement !
On suit donc la prise du fort étape par étape, en sachant que le temps joue contre nos héros, ils doivent s’en emparer avant que les renforts n’arrivent. Et c’est justement ce qui rend ce volume si passionnant, de suivre cette pénible avancée dans le camp ennemi, où chaque pas peut être mortel, où de terribles pièges les attendent à chaque recoin. Rentrer n’était pas forcément le plus dur, même à l’intérieur rester en vie est une véritable gageure.

La défense est bien entendu organisée par le cruel Wolfram, personnage dont on attend la mort avec impatience, tant l’auteur a réussi à le rendre détestable, de ce point de vue, on a rarement vu un auteur réussir aussi bien cette tache. Et cette violente émotion est valable pour tout le reste….Wolfsmund nous prend littéralement aux tripes et nous secoue. On suit la progression de nos héros le souffle coupée, on se met dans la même situation qu’eux, on angoisse avec eux, on redoute les pièges comme les personnages peuvent les redouter, on partage cette colère, cette rage, notamment envers Wolfram, et ce jusqu’au bout.

La lecture en est donc terriblement intense, elle est pour ainsi dire violente psychologiquement, on est littéralement happé par les évènements de ce tome qui ne nous laisse respirer à aucun moment.
Cette progression étape par étape nous plonge dans un réalisme sidérant, là où très souvent, quand il s’agit de prendre un fort, que ce soit sur le papier ou devant un écran, il semble suffire de faire tomber la porte pour remporter la victoire. Cela démontre une nouvelle fois que l’auteur ne fait pas les choses au hasard, on ressent une sérieuse documentation, sentiment confirmé par des schémas en coupe des différentes parties du château, pour que le lecteur comprenne bien ce qui se joue sous ses yeux…

Tout ceci nous conduit à une conclusion qui va une nouvelle fois nous secouer, nous retourner, provoquer chez nous une crainte alors qu’on se sentait enfin en sécurité… Rarement un auteur aura fait preuve d’une telle maîtrise !

Une œuvre passionnante, réalisée par un passionné !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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cicipouce
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Re: Wolfsmund

Message non lu par cicipouce » 25 févr. 2015, 16:05

J'ai commencé ce manga y'a pas longtemps (moins d'une semaine) et ça a été une bouffée d'air frais !!!
Pour une fois que les gentils crèvent !!! \o/
j'ai hâte d'avoir les tomes qui me manquent !!
.(¯`•¸·´¯) * ƇιƇιǷѻμƇε *(¯`·¸•´¯).

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Koiwai
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Re: Wolfsmund

Message non lu par Koiwai » 04 mars 2015, 15:10

J'ai trouvé le tome 6 moins bon que les précédents. pas mauvais, mais moins bon.

Concrètement, j'ai passé un bon moment de lecture, surtout parce que l'ambiance sans concession est toujours là, et parce que [spoiler]Wolfram prend vraiment cher avec l'une des scènes de torture les plus dégueulasses que j'ai vues dans un manga.[/spoiler]Ce qui me paraît en parfaite adéquation avec la façon dont les choses devaient sûrement se passer à l'époque :mrgreen:

Mais à part ça, pas mal de petits éléments m'ont un peu gâché la lecture.

Tout d'abord, le duel du début de tome entre Walter et Wolfram, qui est clairement médiocre. Un peu à cause des dessins de l'auteur, dont la pauvreté n'est habituellement pas problématique (mieux, d'habitude elle contribue bien à l'ambiance), mais qui ici souffre de gros problèmes de clarté et de dynamisme. Et surtout à cause de retournements de situations ridicules. [spoiler]Walter qui reste trop balaise pour un gars à moitié dégommé et qui retrouve ses forces via des valeurs dignes de shônen basiques, ce n'est pas ce que j'attends de la série. Surtout quand, en plus, Wolfram se fait avoir aussi minablement.[/spoiler]

Ensuite, la scène de torture et tout ce qui s'en suit : la fête, les orgies... Comme déjà dit, le déroulement de tout ça me paraît largement crédible dans le contexte médiéval (je suis loin d'être spécialiste médiéval, mais un ami très intéressé par cette époque me raconte souvent des anecdotes croustillantes avec des trucs de ce style :mrgreen: ), mais je trouve le tout vraiment trop taillé à la truelle. Pas de vrai développement, un étalage des choses basique et un peu racoleur... Wolfsmund n'a jamais été un modèle d'approfondissement et ce n'est pas franchement ce qu'on en attend, mais là je trouve que l'auteur cherche juste à choquer pour choquer. Pire, la niaiserie basique confondante qui se dégage du passage avec Johann et Bertha, niaiserie renforcée par les quelques apparitions fantomatiques ridicules devant Walter.

Enfin, il y a quand même aussi une pointe de déception concernant Wolfram. Finalement, lui non plus n'aura eu aucun vrai travail valable : [spoiler]c'est juste une grosse enflure, qui reste une grosse enflure jusqu'au bout et qui finit comme une grosse enflure (et ça, ça fait plaisir de le voir finir comme ça).[/spoiler] Mais à part ça, aucun travail dessus, il reste une coquille vide.

Bref, semi-déception. J'attendais clairement un peu plus de ce tome que cet amas de trucs basiques, niais et sans la moindre profondeur. Reste la fin de tome, qui intrigue pour la suite et fin dans le prochain volume.
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