I am a Hero

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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I am a Hero

Message non lu par Koiwai » 25 avr. 2012, 20:06

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La fiche sur le site


Tome 1:

Figurant régulièrement dans le top des ventes au Japon, I am a Hero était une série qui attirait fortement la curiosité, ne serait-ce que par son titre et ses couvertures. En ce mois d'avril 2012, la série de Kengo Hanazawa, auteur jusqu'alors inconnu en France, débarque enfin dans nos contrées grâce aux éditions Kana, qui lui offrent une jolie publicité. Attendu au tournant, ce nouveau seinen tient-il ses promesses ?

Pour le savoir, il faudra déjà adhérer au parti pris de l'auteur dans une introduction aussi étrange et difficile à cerner que fascinante. Les premières pages laissent voir une porte blindée de verrous s'ouvrant les uns après les autres, puis finissant par laisser apparaître un homme qui se met à effectuer une danse bizarre, puis à parler tout seul, ou plutôt à un ami imaginaire, à provoquer les esprits malins... Le ton est donné : pendant une soixantaine de pages, Kengo Hanazawa nous plonge aux côtés d'un homme qui ne laisse pas de marbre : paranoïaque au point d'avoir un fusil et de verrouiller exagérément sa porte, seul au point de s'inventer des amis, médiocre au point de s'imaginer à la lutte contre des esprits et de se répéter qu'il est un héros, histoire de ne pas se lamenter sur sa médiocrité... Cet homme, c'est notre personnage principal, Hideo Suzuki.
Etrange, cette introduction l'est. Efficace aussi. Si l'on se demande où l'auteur va nous amener, il paraît difficile de ne pas tourner les pages avec curiosité, tant Hideo se démarque de la majorité des héros habituels. Et il est d'autant plus dur de décrocher que le mangaka, se focalisant directement aux côtés de Hideo, rend facilement le tout immersif.
A vrai dire, dans cette introduction, on pense volontiers aux histoires courtes d'Inio Asano, via ce goût pour la peinture de personnages se dépêtrant dans une vie moyenne, médiocre ou simple, tandis que les plus grosses frasques de Hideo rappellent les instants plus étranges et barrés de Bonne nuit Punpun.

La suite, quant à elle, nous immerge toujours plus dans le quotidien de Hideo, dont on découvre les principales activités, les principaux traits de caractères. Ainsi découvre-t-on un homme moyen, sans histoire réellement abracadabrante, qui vit depuis des années de son job d'assistant de mangaka, la seule fois où il fut mangaka à part entière ayant été un semi-échec. En parallèle, on découvre un caractère particulier (par exemple, un goût prononcé pour le monologue l'aidant à évacuer les peurs qui le tiraillent), et sa relation un brin bancale avec Tekko, une jeune femme un peu instable, se réfugiant dans ses bras alors qu'elle ne fait que parler de son ex, un mangaka qui a réussi. Un état de fait qui a le don d'irriter Hideo, mais contre lequel il n'a pas la force de se rebeller.
Ainsi voit-on se dessiner petit à petit le portrait d'un Hideo se réfugiant dans ses illusions et ses délires, ou se raccrochant comme il le peut à ses lueurs d'espoir (Tekko) pour surmonter sa vie médiocre.

Le pari de Kengo Hanazawa est globalement réussi : le portrait de Hideo est efficace, immersif, sort de l'ordinaire, et profite à Kengo Hanazawa pour apporter certains de ses points de vue sur des éléments du monde qui nous entoure, comme les journalistes de la télé ou, surtout, le milieu du manga. Mine de rien, l'auteur apporte ici, via le quotidien de Hideo en tant qu'assistant de mangaka, pléthore de petits détails sur ce milieu : horaires de travail, conditions de travail, rôle des assistants, aspects plus techniques (critères préétablis et méthodes de floutage sur les mangas érotiques, par exemple)...
Mais en filigrane, on voit surtout arriver petit à petit le principal sujet, via des indices disséminés de part et d'autre au fil des pages : des individus sont mordus, une fille renversée par une voiture se relève et poursuit sa route alors que sa nuque est brisée, des personnalités importantes sont soudainement malades ou hospitalisées d'urgence, les forces d'auto-défense envahissent la rue... Les signes ne trompent pas : quelque chose de grave est en train d'arriver, mais Hideo, perdu dans sa médiocre vie, y fait à peine attention... jusqu'à des dernières pages marquant l'arrivée du premier événement-choc pour lui, qui, à n'en pas douter, va l'obliger à se faire violence, à regarder la réalité en face. A partir de là, peut-être réussira-t-il à devenir enfin le héros de sa propre vie, mais seule la suite nous le dira.

En tout cas, tout est en place dans cette introduction construite en plusieurs temps : mise en place d'un personnage principal étrange, présentation de son quotidien médiocre permettant à l'auteur d'aborder en filigranes de nombreux sujets, et lente arrivée en parallèle des événements destinés à changer le cours des choses. De par cette introduction déconcertante et cette construction en plusieurs temps, certains lecteurs risquent fort de rester un peu circonspects sur le coup, d'autant que certains éléments, comme les délires barrés de Hideo, sont très présents puis tendent à s'estomper un peu par la suite. Mais il y a dans ce tome 1 tout ce qu'il faut pour intriguer, et c'est avec une curiosité certaine que l'on se penchera sur le deuxième volume.

C'est également sur le plan visuel qu'il faudra adhérer au style de l'auteur. A vocation généralement réaliste jusque dans les décors urbains un peu malsains ou étouffants, le trait de Kengo Hanazawa rappelle un peu celui de Shohei Manabe, l'auteur d'Ushijima. Mais on notera également un goût pour les visages exagérément expressifs ou peu ragoûtants, histoire de renforcer l'ambiance étrange.
De manière générale, les dialogues n'hésitent pas non plus à être assez rentre-dedans ou vulgaires, à l'image de l'étrange "Comptine des chattes" de Hideo. Quelques dessins se veulent même volontairement très malsains ou choquants, à l'image de la scène où Hideo urine sur son ami imaginaire encastré dans les toilettes.
Des aspects qui pourraient aisément écarter une tranche du lectorat, tant ils sont parfois volontairement exagérés pour créer une ambiance encore plus particulière.

Du côté de l'édition, les éditions Kana nous offrent un bon travail. La traduction, qui peut paraître un peu étrange sur certaines phrases, s'en sort globalement très bien, notamment pour retranscrire les longs monologues de Hideo. Les premières pages en couleur sont un plus sympathique, et l'on saluera l'effort effectué sur la couverture pour incruster le titre sous les reflets argentés.
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Re: I am a Hero

Message non lu par Koiwai » 27 avr. 2012, 08:58

Tome 2:

Loser invétéré, recroquevillé sur sa vie médiocre, Hideo Suzuki n'a guère prêté attention aux nombreux éléments annonciateurs d'événements apocalyptiques, mais le voici confronté à la dure réalité quand, allant rendre visite à sa copine Tekko, il se retrouve nez à nez avec une jeune femme métamorphosée, complètement désarticulée, les veines apparentes, et luttant contre elle-même pour ne pas tuer son chéri...

Les dernières pages du volume 1 ne laissaient aucun doute : nous voici plongés dans le vif du sujet, en même temps que Hideo se retrouve confronté directement, pour la première fois, à l'horreur de la situation. Il se retrouve donc aux prises avec Tekko pendant plusieurs dizaines de pages qui sont l'occasion pour lui et pour le lecteur de voir de près, pour la première fois, l'un de ces personnages atteints d'un mal énigmatique les zombifiant. Et plusieurs choses frappent, apportant une ambiance indescriptible, à la fois malsaine et décalée, qui sort du lot.
Ainsi, alors que la situation est critique pour Hideo, la lutte de Tekko contre ses pulsions, contre elle-même, tend à offrir des scènes semblant sortir d'ailleurs. Ainsi, par exemple, se retrouve-t-elle encastrée dans sa porte d'entrée, tentant désespérément, misérablement, de mordre Hideo, puis de le sauver lorsque d'autres créatures s'approchent de lui.
Le relatif ridicule de certains situations est encore renforcé par le parti prix visuel de Kengo Hanazawa dans la peinture de ces êtres zombifiés, sortes de pantins désarticulés, capables de se contorsionner dans tous les sens au point d'adopter des positions totalement étranges.
Enfin, ce qui frappe une nouvelle fois, c'est la passivité totale de Hideo. Le passage avec Tekko s'étire, devient de plus en plus malsain et ubuesque au fil de la lutte de la jeune femme contre elle-même, tandis que Hideo, de son côté, enchaîne les paroles et les gestes décalés par rapport à l'horreur de la situation, comme s'il refusait encore celle-ci en bloc et préférait continuer de s'enfermer dans sa coquille.

Et grosso modo, la suite du volume est de la même trempe. Hideo s'enfuit, erre dans la ville, autour d'être devenus fous et complètement déformés qui sont autant de nouvelles preuves d'une situation ubuesque, tant Kengo Hanazawa se fait plaisir en maltraitant physiquement les victimes. Et pour offrir un décalage toujours plus fort, le mangaka ne s'arrête pas là, puisque ses zombies possèdent une bien étrange faculté, les rendant apparemment capables de garder en tête certaines expressions tout à fait humaines. Vous pourrez donc, entre autres, voir le propriétaire zombifié courser notre héros en s'écriant "le loyer !"... Effet garanti. La façon qu'a l'auteur de dépeindre les zombies est définitivement originale.

Ainsi se poursuivent les aventures de Hideo, dans un volume où il n'évolue que très peu, et où l'on peut trouver le temps long si l'on ne se laisse pas happer par l'ambiance. Notre héros continue de croiser sur sa route des vieilles connaissance zombifiées ou non, comme Mitani ou Mi-chan, certaines de ces retrouvailles étant l'occasion pour Kengo Hanazawa de revenir sur certains éléments qu'il avait commencés à aborder dans le tome 1. Ici, via Mitani, c'est principalement le cas du manga, et il faut avouer que s'il est assez étrange de voir un tel sujet revenir alors que les personnages vivent une crise totale, la démarche de l'auteur n'est pas inintéressante dans la façon qu'il a de dépeindre chez les mangakas des êtres un coupés du monde, enfermés chez eux pour travailler, et ne rencontrant donc personne qui soit susceptible de les contaminer.
La présence de Mitani est également celle qui commence réellement à ouvrir les yeux à Hideo : les paroles de cet homme déclarant qu'il se sent en vie pour la première fois semblent trouver un écho chez notre personnage principal, et nul doute qu'il en prendra conscience par la suite, comme le laissent deviner les dernières pages, où il prend enfin un peu conscience de tout ce qui vient de se passer. Et nul doute que tout ne fait que commencer pour lui, car une chose paraît certaine : celui qui était il y a encore quelques heures un être médiocre, enfermé dans sa paranoia, semble être désormais le mieux armé pour s'en sortir.

Visuellement, Kengo Hanazawa conserve cette patte faite de réalisme, où viennent s'ancrer les situations ubuesques déjà évoquées. Ce qui marque également, c'est une mise en scène capable d'être particulièrement grandiose quand il le faut. Si l'ensemble est constamment dynamique et fait parfaitement ressortir l'ambiance, certaines scènes laissent complètement abasourdi tant elles sont parfaitement découpées pour faire ressortir le surréalisme de la situation. C'était déjà le cas des dernières pages du volume 1, ça l'est encore plus lors des doubles-pages impressionnantes de la scène de l'avion, qui ne laisseront personne indifférent.

Petit à petit, I am a Hero impose son style, son ambiance, son parti prix totalement uniques, et que l'on y accroche déjà totalement ou pas encore, force est de constater que cette lecture ne laissera personne indifférent. Kengo Hanazawa nous promet ici une série unique en son genre, dont on découvrira la suite avec beaucoup de curiosité. Dans tous les cas, le choix des éditions Kana de sortir simultanément les deux premiers volumes était ici très judicieux, le premier opus n'étant qu'une longue introduction.
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Re: I am a Hero

Message non lu par Koiwai » 31 mai 2012, 01:09

Tome 3 :

Hideo Suzuki, marginal, paranoïaque, schizophrène, halluciné, lâche et autres joyeusetés, se contentait de sa médiocre vie, jusqu'au jour où tout a basculé : dans la rue, les gens sont devenus petit à petit tous fous, s'entre-dévorant en transmettant toujours plus l'étrange mal dont ils sont atteints. Tekko, la copine de Hideo, à essayé de bouffer son amant après s'être désarticulée et encastrée dans une porte. Quant aux collègues du bonhomme, l'une a vu sa tête exploser, l'autre s'est fait décapiter par un avion. Rien que ça.

C'est dans ce contexte dont l'improbabilité et la cocasserie dégagent surtout quelque chose d'extrêmement crade et malsain que Hideo cherche à présent à s'échapper, à s'éloigner de la civilisation pour survivre. Et dès lors, le marginal qu'il est devient le mieux armé pour s'en sortir.
Ainsi, les différentes étapes de la fuite s'enchaînent, le métro et le taxi étant de nouvelles preuves d'un monde qui n'était déjà pas très chouette à la base - comme le montrent l'indifférence générale et l'égoïsme des gens dans le métro face à quelqu'un en train de se faire attaquer - et qui perd toujours un peu plus pied, devient de plus en plus glauque sous le coup de crayon de Kengo Hanazawa, qui ne nous épargne rien : visages peu ragoûtants, se déformant de plus en plus sous l'emprise du mal, attaques aboutissant sur des morceaux de chair déchirés... le tout sous un trait réaliste à faire pâlir.

L'auteur est donc toujours bien dans son trip, et les lecteurs ayant accroché aux deux premiers tomes continueront d'adhérer à cette oeuvre ô combien immersive, d'autant qu'en plus de ce cocktail gore et malsain, Hanazawa continue de dresser un portrait assez déséquilibré de son héros, qui se parle à lui-même, frôle la schizophrénie, a des hallucinations, et tente de se convaincre qu'il peut désormais être un héros. Pourtant, il faut bien avouer que l'action traîne réellement en longueur à quelques reprises, à cause de textes parfois trop envahissants pour pas grand chose, bien qu'ils contribuent grandement à l'ambiance. Ainsi, si certaines tirades permettent encore et toujours de dresser le portrait du héros ou de la société, ou encore d'apporter quelques précisions sur certains points (le salaire des mangakas, par exemple), d'autres moments, notamment quand Hideo est seul dans la mer d'arbres, sont définitivement trop longs.

Reste qu'au bout d'un moment, le passage dans la mer d'arbre amène Hideo à faire une rencontre intéressante, au coeur d'un endroit pourtant supposé désert. Ainsi apparaît une nouvelle tête plutôt intrigante, assez attachante bien que pas très nette non plus puisqu'elle ne sait même pas reconnaître un suicidé, et dont on attend avec curiosité de voir le rôle qu'elle jouera.

I am a hero continue donc son chemin toujours aussi efficacement, en ne changeant pas cette recette totalement unique qui peut séduire autant que rebuter. Dans tous les cas, l'oeuvre est immersive, dérangeante, et visuellement très soignée, jusque dans le détail des ombres des arbres sur le corps de Hideo. Toutefois, on constatera à la page 223 l'un de ces bugs informatiques privant le personnage d'une partie de son corps...
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Re: I am a Hero

Message non lu par Koiwai » 27 août 2012, 08:39

Tome 4 :

En lisant les intéressantes pages bonus de ce quatrième volume, on ne sera pas vraiment étonné d'apprendre que Kengo Hanazawa possède parmi ses sources d'inspiration les oeuvres d'un certain Hideki Arai, auteur de Ki-Itchi !! et The World is Mine. Avec ce parcours d'un héros marginal dans un monde en proie à la folie, I am a Hero rappelle volontiers, par certains aspects, The World is Mine, et si l'on aperçoit avec évidence la critique d'une société instable où l'antisocial est une menace venant de toutes parts, ce quatrième volume s'avère plus discret sur ce point, puisqu'il préfère se focaliser sur la naissance d'un duo détonnant.

Hideo fait désormais équipe avec Hiromi, lycéenne un brin marginalisée au sein de son groupe de copines, qui finit à son tour par découvrir les changements du monde : ses camarades de classe d'hier sont devenues les pires menaces possibles, et le salut ne semble pouvoir venir que d'un Hideo qui la protège comme il peut. Notre trentenaire asocial n'a pas encore totalement confiance en lui, reste un peu à l'ouest, un peu lâche par moments, mais le nouveau contexte le place en position de force et le pousse à agir : pourrait-il enfin devenir le héros qu'il se persuade tant d'être ?
Ce tome se concentre donc sur la naissance du duo Hideo/Hiromi, au gré de nouvelles rencontres peu amicales qu'il va falloir régler par la fuite ou la violence. On reste alors très intéressé par les solutions choisies par les deux personnages, par la lente naissance d'une relation de confiance entre eux, relation où chacun des deux révèlera un peu plus sa façon d'être : hors de question pour la lycéenne de rester inerte, elle voudra abattre elle-même son ancienne amie au fusil sous les conseils avisés de son nouvel allié.

Dans le fond, celles et ceux qui reprochaient aux précédents volumes une avancée de l'histoire très lente seront toujours aussi circonspects, car ici, les choses avancent toujours aussi peu, malgré des dernières pages apportant enfin quelques précisions et annonçant l'entrée en scène des hautes instances du pays. En attendant de voir sur quoi cela va aboutir, c'est surtout la mise en scène de l'auteur qui, une nouvelle fois, séduit totalement. C'est simple, on crie au génie : n'hésitant pas à changer sa focalisation comme lorsqu'il nous immisce dans la vue qu'a l'un des contaminés sur nos deux héros, Kengo Hanazawa propose en plus un découpage maîtrisé, où il continue de décomposer minutieusement certaines actions importantes pour en augmenter l'impact. Et ça marche : des scènes comme celle des deux premières pages ou comme l'attaque de la voiture font froid dans le dos tant elles sont détaillées, immersives, malsaines. Le tout étant à nouveau renforcé par l'aspect unique de créatures peu ragoûtantes et complètement désarticulées, à tel point que l'horreur que cela suscite chez le lecteur laisse parfois place à un rictus teinté de malaise face à des choses si "absurdes".

Pendant que se consolide un duo intéressant, Kengo Hanazawa confirme surtout une chose dans ce tome : il est un génie de la mise en scène, à la patte tout à fait unique. Rien que pour ça, I am a Hero vaut déjà le coup. Alors quand on voit qu'I am a Hero est très loin de se limiter à ça, inutile de dire qu'il s'agit là d'une série à essayer à tout prix.
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Luciole21
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Re: I am a Hero

Message non lu par Luciole21 » 28 août 2012, 19:20

I am a hero 01 :
Commençons par l'histoire. Hideo est un jeune assistant mangaka qui cherche à percer, régulièrement en proie à des hallucinations. Autour de lui, la population semble se transformer en zombies.

Immersif mais lent, voilà comment je décrirais ce premier tome. J'adore l'univers comme les dessins (qui me font penser à ceux de Sprite), je ne pourrais pas être plus précis, c'est juste « mon style », c'est ce que j'aime. Cependant, ce premier volume se fait assez longuet, on nous présente le personnages en détail, sa vie, ses démon, son travail, sa compagne... On met donc l'histoire en place et c'est à la fin du volume seulement que l'action commence véritablement. Une fin par ailleurs flippante, vraiment : 4 doubles pages en fin de volume sont parmi les plus effrayante que j'ai jamais lu. La peur est retransmise à merveille, chapeau. (ou alors je suis vraiment impressionnable)

Pour résumé, un premier volume qui pose des jalons pour la suite que je suis impatient de découvrir.

Tom 02 :
Et hop ! La suite ^^

Comme prévu, l'histoire se développe dans ce volume, les zombies se multiplient, le personnage et le lecteur découvrent un monde plongé dans l'horreur.

Une fois encore, la peur est retransmise avec brio et j'adhère toujours autant à l'univers. Plus de lenteurs dans ce volume, bien au contraire, se met en place une intrigue haletante, qui ne nous laisse aucun répit. En revanche on notera un nouveau défaut : le manque de personnage.[spoiler]En effet, le héros se retrouve très vite seul puisque la totalité de son entourage et des personnages que l'on avait rencontrés sont mort, dommage.[/spoiler]

En définitif, un super volume malgré un manque de diversité dans les personnages. Vivement la suite \°/
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Re: I am a Hero

Message non lu par Luciole21 » 21 sept. 2012, 21:39

I am a hero 04 :
Dans ce volume, on se concentre sur la relation entre Hideo et Hiromi. Notre héros n'est donc plus seul et c'est justement ce qu'il manquait à l’œuvre : un second personnage récurent. Le duo ainsi formé est tout simplement fascinant, leurs dialogues sont franchement...inhabituels, mais originaux et géniaux. Une fois de plus, l'histoire avance peu, mais bien, on est littéralement happé par le récit et sa mise en scène, très avant gardiste et parfaitement efficace, traduisant la peur avec un succès inégalé.
Encore un tome immersif et horrifique pour une série définitivement unique.
16/20
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Re: I am a Hero

Message non lu par Koiwai » 07 oct. 2012, 19:03

Tome 5 :

En suivant une foule de survivants, Hideo et Hiromi envisagent de se rendre en hauteur, sur le Mont Fuji, où, selon des rumeurs, l'air raréfié empêcherait la propagation de l'étrange mal infectant toujours plus de personnes. Mais au sein d'une foule rassemblée qui attend de pouvoir avancer, le mal pourrait vite se répandre, et frapper encore... Dans ce chaos toujours plus grand, Hideo et Hiromi ont-ils une chance de s'en sortir ?

Une nouvelle fois, Kengo Hanazawa excelle dans la création d'ambiance, la masse grouillante de personnes collées les unes aux autres et leurs conversations mélangées au point d'en devenir incompréhensibles instaurant une atmosphère assez étouffante où l'on se doute vite que le mal va se propager, tandis que la mise en scène, toujours aussi soignée, très large, "posée", méticuleuse dès que les attaques ont lieu, continue de faire son effet, encore plus quand ceux qui sèment la terreur sont l'incarnation même de l'innocence... Les enfants ! Le mangaka n'a pas peur d'aller loin pour déstabiliser le lecteur, et le fait à merveille, même si ce passage dans la foule risque d'en lasser certains de par sa longueur, l'ensemble s'étirant sur quasiment la moitié du tome.

Mais c'est bel et bien au beau milieu de cette foule que transparaît plus que jamais le rôle d'un Hideo qui a encore des progrès à faire pour devenir le héros de sa propre vie et ne plus être qu'un simple personnage secondaire, chose qu'il est toujours quand on le voit galérer pour se frayer un chemin parmi les gens, ou ne trouver aucune réponse quand il tente de manière bancale de se poser en leader de la foule.
Et pourtant, la suite du tome montrera que des progrès ont été faits, car pour Hiromi qui a été sauvée par Hideo, le trentenaire a un peu l'allure d'un héros, comme elle le dira elle-même.

Nouvelle preuve d'une volonté de l'auteur de se démarquer, le volume propose ensuite un passage amenant quelques informations sur le mal contagieux, informations encore vagues, mais qui intriguent et interpellent de par la façon dont elles sont amenées, au fil de conversations sur internet. Le concept est intéressant, ces conversations parfois décousues ancrent toujours plus le récit dans une ambiance un brin étouffante tout en interpellant sur les exagérations du net, mais certains lecteurs risquent fort de rapidement déchanter face à ce parti pris qui peut devenir assez lourd à lire. Heureusement, Kengo Hanazawa ne s'attarde pas là-dessus plus que de raison, et c'est bel et bien sur une dernière page marquante et inquiétante que se referme ce volume, une page donnant envie de connaître la suite au plus vite.
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Re: I am a Hero

Message non lu par Luciole21 » 11 oct. 2012, 19:16

Un volume très lent. L'auteur expérimente, comme souvent, et à la fois j'adore, à la fois, le passage avec les forumeurs est un peu longuet.
Mais la fin ravive très nettement mon intérêt, je veux la suiiiiiiiiiiite !!!
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GreenMushRoom
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Re: I am a Hero

Message non lu par GreenMushRoom » 01 déc. 2012, 21:57

Salut à tous les fans d'I am a Hero,

j'aurais juste une question qui me trotte dans la tête... Existe-t-il une logique dans ce manga ?
Dans la vie réelle cela ne se passerait pas du tout de la façon d'écrite.
Qui réagirait de la sorte en apercevant un "monstre" ?

A moins que je me trompe complètement et que ce soit normal. Que l'auteur veut justement un manga sans aucune logique ?

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Wang Tianjun
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Re: I am a Hero

Message non lu par Wang Tianjun » 02 déc. 2012, 11:04

Il y a mille et une façon de réagir devant une telle situation. Hideo est dans l'incredulité, qui colle parfaitement à son caractère déphasé avec la société qui l'entoure. Et c'est juste ça qui apporte toute la force de la série, à la manière d'un Shawn of the Dead.
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
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