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Le labyrinthe des rasoirs
Posté : 10 mai 2012, 18:05
par Luciole21
http://www.manga-news.com/index.php/ser ... rasoirs-le
Je l'ai attendu celui là, c'est rien de le dire...la déception est d'autant plus grande.
C'est un recueil d'histoires courtes.
L’œuvre tombe dans le travers que je redoutais : malsain, scatophile, presque pornographique, cela ne me dérange absolument pas, le problème est qu'il ne transmet rien. Le manga semble nous livrer des images de douleurs des plus trash sans raison, simplement comme ça, pour rien (mais apparemment, c'est parce que je suis un mec, comprenne qui pourra).
J’exagère volontairement le trait, les histoires nous montrent des traumatismes, des passions inavouées, elles ne sont pas sans connotations dénonciatrices, mais c'est trop simple, trop facile, trop superficiel.
Graphiquement, je n'aime pas, je trouve les dessins vieillots et souvent confus. L'édition est bonne, malgré quelques mauvais choix (écrire en noir sur un fond noir...). Quand à l'interview à la fin il y a du bon (les infos concernant l'auteur) et du moins bon (la discussion vire au n'importe quoi "et vous les filles, vous vous branlez ?" --")
Bref, très déçu de cette lecture que je déconseille.
Re: Le labyrinthe des rasoirs
Posté : 11 mai 2012, 02:30
par Koiwai
Le topic tombe bien, la chronique devrait arriver bientôt. Personnellement j'ai plutôt aimé, mais objectivement ce n'est effectivement pas ce qu'Imho a sorti de meilleur, très loin de là.
Re: Le labyrinthe des rasoirs
Posté : 11 mai 2012, 09:38
par Kimi_
J'attendrai ta chronique pour me décider Koiwai.

Re: Le labyrinthe des rasoirs
Posté : 11 mai 2012, 20:03
par John Doe
Assez d'accord avec Luciole. je suis très déçu de cet achat : quelques histoires ressortent du lot, mais dans l'ensemble rien ne m'a véritablement marqué.
Les dessins n'ont rien d'inoubliables, bref un manga assez dispensable à mon goût.
Re: Le labyrinthe des rasoirs
Posté : 22 mai 2012, 08:32
par Koiwai
Avec le Labyrinthe des Rasoirs, les éditions Imho nous invitent à découvrir pour la première fois en français le mangaka atypique Jun Hayami, à la carrière fortement éloignée de ce que l'on peut voir d'habitude : là où la majorité des auteurs de shônen s'adaptent au moule, lui, qui a commencé sa carrière dans les années 70 dans ce domaine, n'en supporte pas les contraintes et préfère rapidement s'en éloigner pour se lancer dans le manga érotique, puis horrifique à la fin des années 80. Le Labyrinthe des Rasoirs, c'est un peu le mix entre les deux courants où l'auteur s'est fait ses lettres de noblesse : sexe et horreur.
Du sexe, oui, et pas qu'un peu : n'attendez pas ici une oeuvre érotique comme on en voit tant en France, le trait de Jun Hayami n'est pas censuré et ne cache rien.
De l'horreur, aussi, mais pas celle que l'on attendait forcément. Pas de l'horreur qui prend aux tripes, pas de l'horreur grotesque "ero-guro" non plus, mais une horreur réaliste, s'immisçant au fin fond des plus terribles perversions humaines, via les vices extrêmes et tordus de personnages s'enfonçant peu à peu dans l'auto-destruction, parfois par simple plaisir, parfois pour tenter d'échapper à leur mal de vivre. Relations sadomasochistes poussées à l'extrême, tortures, meurtres, scatophilie : les horreurs du Labyrinthe des Rasoirs, ce sont celles-ci, ce sont les déviances humaines. Et sur ce point aussi, l'auteur ne se censure pas et offre des pages réellement peu ragoûtantes, crues, même si son trait épuré tend parfois à se limiter de lui-même.
Le trait du mangaka, justement, sera incontestablement un frein pour quiconque n'est pas ouvert ou curieux : comme déjà dit épuré, le coup de crayon de Jun Hayami ne s'embarrasse pas des artifices d'aujourd'hui, si bien qu'il en paraît très vieillot, ne serait-ce que dans les visages marqués des personnages.
Mais le principal problème de l'oeuvre ne vient pas de là, mais plutôt du manque d'approfondissement des différentes histoires, qui, pour la plupart, s'achèvent sans qu'on en saisisse toute la portée. Jun Hayami se contente bien souvent de dépeindre les perversions et déviances humaines de manière physique, via ses dessins, mais ne va pas vraiment plus loin, si bien qu'on reste en grande partie sur sa fin.
A vrai dire, principalement à cause de ça, il paraît difficile d'être pleinement satisfait par ce Labyrinthe des Rasoirs, qui a un goût de trop peu, d'instants pas assez développés, trop pris "sur le fait". Un trop peu que la longue postface, composée d'une entrevue de l'auteur avec des lectrices féminines, ne parvient pas à combler pleinement, malgré l'immense intérêt de ses douze pages, qui permettent de mieux cerner la démarche de l'auteur.
Dans tous les cas, s'il faudra prendre cet ouvrage pour ce qu'il est, c'est à dire comme une pure curiosité qui vaut moins pour la qualité de ses histoires que pour l'arrivée en français d'un auteur culturellement intéressant, on ne peut que remercier les éditions Imho pour nous amener à nouveau un auteur tout à fait unique, le tout via une édition qui ne souffre d'aucun gros problème, et où la postface est un plus loin d'être négligeable.