L'Île Infernale

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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L'Île Infernale

Message non lu par Koiwai » 09 oct. 2012, 12:00

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La fiche sur le site


Tome 1 :

En 2009, le gouvernement japonais a aboli la peine de mort, celle-ci étant remplacée par une nouvelle sanction ultime : le bannissement sur des terres dépeuplées et lointaines. L'une d'elles, nommée l'île infernale, est la plus lointaine des terres d'exil, celle recelant les plus dangereux criminels.

Parce qu'il a tué cinq personnes, le dénommé Ei Mikoshiba est exilé sur l'île infernale, en même temps que trois autres criminels. Très vite, il découvre les "joies" de ce cadre insulaire loin d'être idyllique, puisqu'à peine le pied sur l'île, deux de ses nouveaux compagnons sont abattus par des occupants pas très accueillants...

D'emblée, le ton est donc donné dans l'Île Infernale, tout premier manga publié par les éditions Komikku, qui offrent ici une oeuvre promettant de ne pas faire dans la dentelle. Dès les premières pages, le lecteur est immergé dans une violence brute, et l'île infernale semble bien porter son nom. Pourtant, Ei Mikoshiba n'est pas là par hasard, mais parce qu'il l'a voulu : rongé par un insatiable désir de vengeance, il est venu chercher sur l'île l'homme qui a massacré sa famille six ans auparavant, son ancien ami, Ryôji Sasaki. Mais dans cet enfer permanent, parviendra-t-il seulement à atteindre son but ?

Comme le laissent donc deviner les premières pages, le récit du mangaka Yusuke Ochiai, jusque là inconnu en France, ne se veut aucunement fin ou psychologique, et donne dans le pur divertissement dense et violent, aspect fort bien servi par une narration très rythmée, qui ne retombe jamais, par un découpage fluide et vivant, et, surtout, par un coup de crayon brut de décoffrage et taillé à la serpe, qui parvient sans mal à faire ressortir toute la violence ambiante qui règne sur cette île. Le caractère et le look des personnages colle parfaitement, lui aussi : doté d'un profond désir de vengeance et d'une détermination sans faille, Ei Mikoshiba, face à des occupants jamais très finauds, s'impose comme un héros au tempérament fort, qui ne se laissera jamais marcher dessus, au contraire de son camarade d'infortune Hirofumi Kôzuma, au physique tellement plus gentillet que tous les autres et à la personnalité tellement naïve qu'il ferait presque tâche dans ce décor...

Porté par ce style qui colle très bien au fond, le lecteur se laisse donc porter par les événements, amenés clairement, juste entrecoupés de quelques bouts de flashbacks permettant petit à petit de cerner le passé de Mikoshiba et Sasaki, et proposant un voyage tout sauf reposant au coeur d'un paysage sauvage où seuls les plus forts peuvent survivre, et où de nouvelles règles tout sauf tendres ont été instaurées par les exilés les moins faibles... Assez linéaire et classique pour l'instant, l'histoire ne surprend pas beaucoup et reste encore avare en informations sur les principaux personnages, mais l'ensemble se révèle facilement prenant pour qui aime le genre, et, via des dernières pages intrigantes quant à l'apparition d'un personnage qui détonne par rapport aux autres, parvient à éveiller un tant soit peu la curiosité sur le plan scénaristique.

Simple mais efficace, voilà qui résume assez bien ce tome 1, peu surprenant mais rudement efficace dans sa catégorie. L'essentiel est assuré : l'amateur d'histoires violentes, intenses et brutes de décoffrage trouvera ici chaussure à son pied, en attendant de voir ce que nous réserve une histoire qui a quelques arguments à montrer et qui ne devrait pas traîner, la série étant bouclée en trois volumes.

Du côté de l'édition, Komikku nous offre un joli premier coup d'essai : les quelques petits problèmes de moirage passent globalement inaperçus, le papier est de bonne qualité, la traduction excellente, le choix des polices pour les onomatopées est cohérent et est bien intégré.
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Koiwai
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Re: L'Île Infernale

Message non lu par Koiwai » 09 janv. 2013, 21:28

Tome 2 :

Ei Mikoshiba est arrivé de son plein gré sur l'île infernale, dans le seul but de retrouver l'assassin de sa famille : Sakaki, qui était autrefois son meilleur ami. Arrivé sur place, il voit la plupart des prisonniers qui l'accompagnaient sauvagement abattus par les occupants de l'île, puis il parvient jusqu'à Paradis, la principale ville de l'île, régie par des règles aussi strictes qu'inhumaines, où les plus forts dominent sans états d'âme les plus faibles, relégués au rang d'esclaves vidés de toute substance, les servriers. Et si Ei ne veut pas finir comme ces derniers, il devra s'imposer. De fil en aiguille, il découvre la hiérarchie de l'île, avant d'être contraint de participer à un combat à mort en arène afin de prouver sa valeur. Au fil de ce combat, il entrevoit Ichi, une fillette instaurée Déesse de l'île, et aperçoit auprès d'elle celui pour qui il est venu sur l'île infernale. Les questions se bousculent alors : qui est la mystérieuse Ichi ? Quel rôle a Sakaki auprès d'elle ? Quelle mission cache également cette île autour de cette jeune fille et des servriers ? S'il veut avoir une chance d'en apprendre plus, Ei doit avant tout sortir victorieux de l'arène...

Ce deuxième tome s'ouvre sur la suite et fin du combat en arène, rendu intense par des dessins toujours taillés à la serpe. La violence est bien là, l'action est dense, mais Yusuke Ochiai a le bon goût de ne pas trop faire traîner les choses. Et une fois sorti de l'arène, ce sont de nouveaux problèmes qui attendent Ei...

En réalité, difficile de parler de ce tome sans en dire trop, le mangaka nous offrant un rythme très soutenu où les évolutions et révélations arrivent sans cesse. Pour faire court, disons donc que l'on continue de suivre le parcours chaotique d'Ei, non aidé par certaines personnes de son entourage, plus désireuses qu'autre chose de s'approcher du statut d'Ichi ou de grimper les échelons sur l'île. On se retrouve avec des protagonistes secondaires assez discrets mais bien campés, qui offrent encore un peu plus de densité à une intrigue qui, si elle ne révèle rien de foncièrement original pour l'instant, est sacrément bien racontée. Ainsi en apprend-t-on rapidement plus sur la dénommée Ichi, sur le destin des servriers et sur le complot que semble cacher l'île, tandis que continuent de se dévoiler les événements tragiques s'étant déroulé 8 ans auparavant et ayant abouti sur la mort de la famille d'Ei, au fil de morceaux de flaschback bien disséminés.

On se régale donc face à un divertissement très bien huilé, qui enfonce toujours plus Ei dans l'enfer d'une île riche en secrets, et où il aura fort à faire pour se sortir des différents obstacles qui se dressent sur sa route... pour peu qu'il s'en sorte. La narration est très soutenue, l'intensité des événements est bien retranscrite par un dessin brut de décoffrage, les révélations arrivent à bon rythme. Aucun temps mort dans ce divertissement qui remplit aisément son rôle.
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Re: L'Île Infernale

Message non lu par Koiwai » 10 avr. 2013, 20:50

Tome 3 :

Alors que l'on pensait qu'Ei Mikoshiba était venu sur l'île dans le but de régler son compte à Sakaki, notre héros remet en cause tout ce que l'on pensait fondé, insinuant que Sakaki ne serait pas l'assassin de sa famille... Que cache ce nouveau coup de théâtre ? Quel est le but réel de Sakaki ? Et qui est l'assassin ?

Toutes les réponses arrivent dans un troisième et dernier volume tonitruant, qui, sans être particulièrement original côté histoire, surprend joliment en offrant à nouveau et toujours au bon moment des coups de théâtre plutôt imprévisibles, qui aboutissent sur une dernière ligne droite intense, dont la tension est parfaitement rendue par les dessins denses et bruts de l'auteur, ainsi que par une narration impeccable, qui fait très bien ressortir l'essentiel et ne souffre d'aucune baisse de rythme.

Sans être spécialement violente, la lutte finale parvient à être prenante en offrant de jolis climax et en ne laissant jamais le rythme retomber, même si l'on pourra trouver que nos héros se tirent de certaines situations assez facilement. Mais on se prend totalement au jeu, l'essentiel est assuré, et Yusuke Ochiai nous montre surtout que son court récit a été habilement pensé pour offrir tout ce que l'on demande à un manga à suspense de ce type, d'autant que l'on a droit à une vraie conclusion.

Sans être très original, L'île infernale aura donc accompli son rôle de divertissement efficace d'un bout à l'autre. Pas besoin d'une histoire hyper inventive pour plaire, il peut suffire de la maîtriser parfaitement du début à la fin, en jaugeant bien les rebondissements et en ne laissant jamais retomber l'adrénaline. La série de Yusuke Ochiai en est une excellente preuve.
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Luciole21
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Re: L'Île Infernale

Message non lu par Luciole21 » 10 avr. 2013, 22:39

Un manga plutôt sympa même s'il est un peu trop linéaire et que les personnages sont trop peu nuancés, et puis le tout manque d'originalité. En fait j'aurais lu le manga il y a 5 ans, je l'aurais probablement adoré, mais depuis, j'ai lu pas mal de titre et les ficelles présentent ici me semblent déjà vues. Ça reste sympa graphiquement, et cela rempli effectivement son rôle de divertissement.
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