Montage

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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Montage

Message non lu par Koiwai » 04 janv. 2014, 16:08

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La fiche sur le site


Tome 1 :

En 2004 à Nagasaki, le jeune Yamato Narumi, 10 ans, rentre de l'école avec son amie d'enfance Miku Odagiri, 12 ans. En prenant un raccourci, ils ne savent pas encore sur quoi ils vont tomber : dans une ruelle, un inspecteur laissé pour mort, juste avant de succomber, reconnaît en lui le fils de Tetsuya Narumi, et lui fait une étrange révélation... Son père est celui qui a commis le vol des 300 millions de yen le 10 décembre 1968, et est donc celui qui se cache derrière la plus grande affaire non élucidée de l'histoire criminelle du Japon ! Du haut de ses dix ans, Yamato ne perçoit pas encore toute l'ampleur de cette information, n'a même pas la confirmation qu'elle est vraie, mais se rend vite compte qu'il y a effectivement quelque chose de louche qui se trame. Car dans la foulée, c'est aussi son père qui est retrouvé mort, flottant sur l'eau après avoir emprunté une barque de pêche, difforme, avec comme seul moyen de l'identifier sa carte d'identité. Un accident, paraît-il...
Désormais orphelin et recueilli par les parents de Miku, Yamato grandira en leur compagnie, mais gardera toujours dans un coin de sa tête les dernières paroles de l'inspecteur : "ne fais confiance à personne...".
Six années plus tard, Yamato a désormais 16 ans, et Miku 18. Alors qu'ils vivent paisiblement, le destin les remets brutalement face à la sordide affaire des 300 millions de yen...

L'affaire des 300 millions de yen semblait être un sujet prédestiné au mangaka Jun Watanabe, celui-ci étant né pile le jour où le crime a été commis, le 10 décembre 1968. S'inspirant de ce fait réel pour développer un thriller haletant, l'auteur pose d'habile manière des bases plutôt solides, où fleurent constamment le mystère, le danger, et l'incertitude.
Car Yamato le sait : si tout ceci est vrai, il ne peut faire confiance à personne, le doute est partout, s'infiltre en lui à tel point qu'il est méfiant envers tout le monde, y compris envers son père adoptif ou envers Taisei Suzuki, un disciple au kendo du père de Miku. Alors quand survient un terrible événement en même temps qu'apparaît une piste vers ce qui pourrait être le butin du vol de 1968, l'engrenage se met en marche, et voici notre héros et ses très rares alliés lancés un peu malgré eux sur la piste, tandis que les dangers ne cessent plus d'affluer autour d'eux. Disparitions, tentatives d'enlèvement, meurtre, corruption... La menace peut venir de partout.

Et c'est bien là la grande qualité de ce premier volume, qui instaure constamment un climat de danger autour de Yamato et Miku, qui auront fort à faire pour se sortir indemnes d'une énigme où ils viennent seulement d'être plongés. Les rebondissements sont déjà légion et sont souvent inquiétants de par leur aura de mystère, l'ambiance est encore renforcée par la méfiance permanente de Yamato envers quasiment tout le monde, les premiers véritables ennemis sont déjà en place... Et pourtant, il faut se dire que tout ce premier volume n'est qu'une grande mise en place. En effet, si le tout est mouvementé, dans les grandes lignes on n'a qu'une grande introduction, et on s'attend un peu à tous les gros événements qui se passent dans cette mise en place, mais il y a aussi quelques surprises et interrogations quant à certains événements précis, qui laissent clairement penser que l'histoire ne se limitera pas à la recherche du magot ou même à sa conservation face à des ennemis qui veulent aux aussi mettre la main dessus. En fait, dans la construction, on peut penser à un autre thriller bien connu qui est Monster, les deux oeuvres ayant en commun un premier tome très riche et mouvementé, qui conclut déjà certains éléments classiques mais importants pour mieux instaurer d'autres pistes autrement plus ambitieuses.

Le style de l'auteur se veut réaliste, que se soit dans la narration ou dans les dessins. Physiquement les personnages sonnent assez vrai malgré leur visage un peu lisse et leur petit manque d'expressivité par moments, les décors sont basés sur du concret (voir l'île de Gunkanjima, fidèlement reproduite), l'ambiance qui se dégage de l'ensemble est à la fois moderne et tendue. Côté narration, ce premier volume se partage entre trois époques : un peu 2004 pour le début, pas mal 1968 pour des petits flashback venant présenter clairement le déroulement du vol des 300 millions, et essentiellement 2010, l'époque où se déroulent les aventures de Yamato et Miku. Les choses sont fluides, rythmées, hautement appréciables.

On attend donc avec curiosité et impatience de voir quelles surprises la suite réservera, le choix des éditions Kana de sortir le tome 2 en même temps que le tome 1 paraissant dès lors très judicieux.

En fin de tome, les quelques pages bonus sur l'affaire des 300 millions et sur l'île de Gunkanjima sont un plus intéressant.



Tome 2 :

Depuis la disparition de Takeo et Yôko Odagiri, la vie de Yamato et Miku a définitivement basculé. Alors qu'ils viennent de récupérer les 300 millions, les voici poursuivis par un flic véreux, Sekiguchi, qui va jusqu'à tuer un innocent pour faire accuser de meurtre les deux adolescents et les avoir sous son emprise. Nos deux héros sont pris au piège par la police et auditionnés comme témoins du meurtre, mais ils savent que s'ils veulent échapper à Sekiguchi, il leur faut prendre la fuite. Avisé, Yamato a justement pris les devants pour échapper à la police...

Dans ce deuxième volume, voici Yamato et Miku traqués dans tout le pays par la police, certains flics, comme le dénommé Mizuhara, étant déterminés à les retrouver. Mais Yamato, dont la méfiance envers tout le monde n'a d'égal que la ruse, a plus d'un tour dans son sac, et le prouvera tout au long du volume.
Dans l'avancée de l'histoire, ce tome ne se résume guère qu'à une longue chasse à l'homme, les deux adolescents étant traqués de toutes parts et ne pouvant compter que sur la ruse de Yamato qui prouvera à de nombreuses reprises une grande finesse d'esprit (notamment pour récupérer l'argent sans se faire prendre), et sur quelques alliés comme Natsumi Nakano, une élève des cours préparatoires qui a le coup de foudre pour notre héros, ou évidemment Taisei Suzuki... qui reste on ne peut plus énigmatique.
De manière générale, c'est l'ensemble du volume qui se fait plus énigmatique, qui accentue les interrogations autour de la plupart des personnages, certains confirmant qu'ils ne sont pas nets. Evidemment, Serizawa est toujours là, confirme son statut de taré en dévoilant plus son intérêt pour la traque des adolescents que pour l'argent. Mais quelle est la personne qui est au-dessus de lui, pour laquelle il travaille ? Egalement, quel est l'objectif exact de Taisei ? Et qu'en est-il des époux Odagiri ? Sont-ils réellement retenus quelque part ? Une nouvelle fois, les choses reposent beaucoup sur la méfiance permanente de Yamato envers ceux qui l'entourent, et on a hâte de voir se démêler le vrai du faux.

Assez linaire dans la fuite des deux adolescents et ne faisant pas beaucoup progresser l'intrigue, ce deuxième tome apporte surtout de nouvelles interrogations, et fait entrer en scène de nouveaux personnages. On n'évite pas des petits clichés (la scène de la douche, la jolie jeune fille qui a le coup de foudre pour le héros et décide alors de l'aider sans se poser trop de questions...) et quelques moments too much (Sekiguchi tellement taré qu'il menace l'un de ses collègues en lui enfonçant son pistolet dans la bouche, et cela ne fait réagir personne autour...), mais les énigmes sont bien présentes et le rythme tendu, si bien que la lecture devient facilement addictive. Espérons quand même que l'on aura rapidement quelques réponses !
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Koiwai
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Re: Montage

Message non lu par Koiwai » 04 juin 2014, 17:51

Tome 3 :

Pendant que Yamato et Miku se réfugient dans un hôtel pour préparer la suite de leur fuite, leurs alliés sont menacés. L'enseignant Taisei Suzuki est désormais espionné de près. Quant à Natsumi Nakano, elle a été repérée par Sekiguchi, qui l'a kidnappée, et cherche désormais à lui faire cracher le morceau, sans quoi il la tuera...

Après une fin de tome 2 qui entretenait assez bien la tension, le troisième volume s'ouvre sur des rebondissements qui la font retomber, la faute à la façon dont Jun Watanabe mène sa barque.
Ainsi, le suspense autour de l'espionnage de Taisei ne dure pas longtemps et est très vite réglé. Mais c'est surtout la partie concernant Sekiguchi et Natsumi qui déçoit, les deux personnages campant assez mal leur rôle. En effet, à l'instar de Yamato par moments, la jeune fille affiche beaucoup trop de sang-froid pour nous happer dans son malheur. Alors que Sekiguchi ne reculerait devant rien pour la faire parler et qu'il va jusqu'à lui balancer un cadavre sous les yeux, le manque de réaction et le self-control de la demoiselle atténue toute tension. Et à partir du moment où elle parvient à faire aller Sekiguchi dans son sens, on sait déjà comment tout ça va se terminer, encore plus avec la grosse coïncidence qu'est l'apparition de Mizuhara... Quant à Sekiguchi, s'il était déjà too much par moments, il le devient plus que jamais dans sa façon sadique de parler, dans sa manière de prendre les événements comme un jeu et dans sa tendance à donner des mandales aux inconnus qui passent. On avait déjà amplement compris que le bonhomme est très sombre, et il n'était pas nécessaire d'en rajouter autant, car là l'auteur tombe malheureusement dans la surenchère, dans la caricature, au point que Sekiguchi en devient un peu plus ridicule qu'effrayant.
Pendant ce temps, du côté de Yamato et Miku, ça bouge très peu, et à vrai dire nos deux héros sont quasiment absents du tome, puisqu'on les voit juste se préparer pour la suite dans leur chambre d'hôtel. C'est néanmoins l'occasion de voir une Miku sur le point de craquer (en tout cas, c'est ce que les dialogues disent, car visuellement ça se ressent peu), cela poussant Yamato à s'interroger sur la façon dont ils pourraient s'en sortir. Et s'ils veulent pouvoir reprendre un jour une vie paisible, il leur faut avant tout découvrir toute la vérité...

Cette vérité, elle commence alors à s'entrevoir très légèrement quand arrive un long flashback occupant plus de la moitié du tome. Bien que sur le coup on se demande pourquoi ce flashback arrive maintenant tant il brise le rythme, on se retrouve plongé en 1966, deux ans avant que le vol des 300 millions n'ait lieu. Yûdai, jeune garçon de 15 ans arrivé de Nagasaki à Tokyo pour retrouver quelqu'un et chercher un travail, se retrouve embarqué dans une histoire mêlant des yakuza. Pour lui, ce sera le point de départ de plusieurs rencontres, et d'un parcours qui va hautement conditionner ce qu'il deviendra ensuite... On ne cachera pas que les différents rebondissements de ce flashback sont extrêmement convenus et qu'ils ne dégagent pas grand chose du fait de leur aspect assez sommaire. Il faut alors jeter un oeil du côté de la galerie importante de personnages qui se met en place, avec plusieurs nouvelles têtes qui apparaissent. On voit alors, petit à petit, se dessiner les origines de certains rôles qui auront leur importance pendant le vol ou même encore dans le présent, à l'image de Sawada. Pourtant, difficile d'être totalement convaincu, la faute à une possible confusion entre certains protagonistes. Jun Watanabe enchaîne les nouveaux arrivants en se contentant généralement de préciser leur nom, et certains peinent à marquer le lecteur, d'autant que le mangaka a un mal fou à offrir des physiques très différents aux hommes d'un certain âge. Malgré l'intérêt certain du flashback, on a donc beaucoup de mal à s'immerger.

Montage reste une lecture sympathique, mais pour l'instant, le récit qu'on nous promettait haletant peine à décoller. La tension n'est pas au rendez-vous, les personnages manquent cruellement d'impact ou sont, au contraire, too much, et on se demande un peu pourquoi arrive maintenant ce long flashback. Même si le nom de la série vient probablement de cette impression de montage de scènes, l'impression que l'auteur colle ses scènes les unes aux autres sans grande inventivité est trop forte, et il faut espérer que la série décolle vite et retrouve son rythme haletant, car le potentiel est là.
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hdix
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Re: Montage

Message non lu par hdix » 06 juin 2014, 07:12

Ah tiens mais je n’étais encore pas venu poster là ?? :roll:

Montage est une série que j'ai découvert complètement par hasard dans le rayon d'une librairie, et pour une fois, en tout cas pour l'instant, je ne regrette pas mon achat impulsif.

Graphiquement, même si plutôt banal, montage est très agréable à lire. les dessins sont propres, nets, et assez bien détaillés. c'est plutôt ordinaire, mais c'est le genre que j'apprécie. donc point positif là dessus.

coté narration, je n'ai pour l'instant jamais été perdu dans ma lecture, ni même lassé ou rebuté par les dialogues. chaque tome est un bon moment de lecture. c'est fluide et ca ne part pas dans tous les sens.

coté histoire, il est vrai qu'il y a une petite baisse de régime comparé au début de la série et le coté haletant et stressant du début. mais pour l'instant ca ne me gène pas trop. j'espere quand même que ca ne va pas rester dans le mou, et que l'on reviendra sur des chapitres un peu plus speed.

Dans l'ensemble Montage est une de mes séries préférées du moment.
J'apprécie mes lectures, je désespérais de trouver un récit un peu plus mature, et je trouve que celle là a bien commencé et a un gros potentiel.
A chaque sortie, montage se trouve en haut de ma pile de mes lectures à venir.
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Re: Montage

Message non lu par Koiwai » 06 juin 2014, 08:23

C'est vraiment le tome 3 qui met un gros coup de mou, je trouve, parce que les deux premiers étaient pas mal. Mais dans le tome 3, j'ai vraiment eu du mal avec la première partie, ses "rebondissements" extrêmement faciles... et surtout ce méchant poussé à l'extrême, tellement méchant qu'il en devient ridicule.
Mais j'ai bon espoir pour la suite.
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Re: Montage

Message non lu par Koiwai » 09 juin 2014, 18:11

Tome 4 :

Yamato et Miku ont réussi à fuir sans éveiller les soupçons et ont été rejoints par Taisei, qui les a emmenés dans une hôtel récemment abandonné où ils pourront mettre au point la suite de leur plan pour tenter de découvrir toute la vérité sur l'affaire des 300 millions. Du moins, c'est ce qu'ils pensent, car un nouveau bouleversement vient précipiter leur réflexion : un soir, Yamato et Taisei ont la surprise de voir Miku disparaître seule avec les clés des valises... Pour quelle raison ? Ils se doutent très rapidement que Sekiguchi lui a tendu un piège, et comptent bien la retrouver au plus vite grâce à l'émetteur que Taisei a placé dans les clés... Mais arriveront-ils à temps ? Car pendant qu'ils se mettent en route, Miku est déjà face au terrible flic véreux...

Poursuivant son tour du Japon, le récit de Jun Watanabe nous emmène cette fois-ci à Miyajima, où nos héros doivent une nouvelle fois se confronter à Sekiguchi, le flic véreux étant prêt à tout pour parvenir à ses fins. Au coeur de la nuit, Montage retrouve un tant soit peu la tension de ses débuts, grâce à un rythme un peu plus haletant dû à la course contre la montre qui s'engage pour Yamato et Taisei afin de venir en aide à Miku. Mais une nouvelle fois, il est difficile d'être pleinement happé par le récit, la faute à plusieurs éléments.

Tout d'abord, il y a toujours chez les principaux personnages un côté trop caricatural qui empêche de ressentir toute l'empathie ou tout l'effroi qui devrait se dégager d'eux. Si l'on apprécie que Miku prenne un peu plus les devants, on ressent surtout pour elle un mélange d'empathie et d'irritation, car elle tente bien quelque chose, essaie de prendre Sekiguchi au piège, mais le fait de façon extrêmement naïve, sans aucune certitude, se jette finalement dans la gueule du loup assez bêtement. On sait d'avance quelle direction va prendre le plan de l'adolescente, et le pire reste alors à venir... Le pire, c'est évidemment Sekiguchi, toujours plus caricatural dans son rôle de gros méchant sadique et sans pitié. Décidément pas très finaud, Jun Watanabe nous offre une scène assez gratuite et totalement artificielle dans la manière qu'elle a de présenter l'aspect pervers du flic véreux, et ne cesse d'en rajouter autour de son côté taré, le coup de la colle instantanée étant un summum de ridicule.

Il y a, ensuite, quelques éléments à la limite de l'incohérence, qui viennent chagriner le lecteur attentif.
Bien que Miku avait pour ordre de se rendre seule au point de rendez-vous avec Sekiguchi, rien ne l'empêchait, une fois le téléphone éteint, de prévenir quand même Yamato et Taisei. La demoiselle aurait très bien pu concocter à la va-vite un petit plan avec ses deux compagnons, plutôt que de se jeter toute seule dans la gueule du loup comme une cruche.
Quant au but de l'envoi anonyme des billets aux médias, il laisse circonspect... Mais les personnages ont-ils intérêt à à alerter les médias, à faire venir les journalistes dans l'affaire ?
Plus anecdotique, on note que, si l'infâme Sekiguchi s'est fait un plaisir de déshabiller et ligoter Miku pour mieux la tripoter, il a quand même pris soin de lui remettre ses chaussures et de les nouer. C'est mignon.

Bref, tout ça pour constater que, dans les faits, l'intrigue avance une nouvelle fois à rythme d'escargot, nos héros en étant quasiment toujours au même point, à ceci près que Yamato semble avoir cerné qui était l'inspecteur de police qu'il a vu mourir plus jeune. On apprécie assez de voir certains éléments, certains personnages du passé et du présent se rejoindre, mais le reste n'est fait que de nouvelles interrogations, ou de questions s'accentuant ou se confirmant. On se demande toujours qui se cache exactement derrière Sekiguchi, on a la confirmation que Taisei poursuit un objectif qui lui est propre et n'a pas tout dit à Yamato (l'insistance de Yamato sur les secrets de Taisei est d'ailleurs un peu lourde... Et puis, quelle bonne idée de faire comprendre à Taisei qu'il sait qu'il cache quelque chose), on est amené à s'interroger plus qu'avant sur le flic véreux qui semble très bien connaître l'enfance de Yamato et Miku et cache clairement quelques secrets bizarres (quel est ce numéro tatoué sur sa peau ?)... Mais le trop-plein de questions par rapport au manque de réponses commence à lasser. Du côté de Mizuhara et Natsumi, on attend que ça bouge.

De trop grosses ficelles, des manières souvent très artificielles et inutilement too much de faire ressortir la tension, des personnages trop lisses, une histoire qui peine toujours à réellement avancer... Les thrillers de ce genre étant assez rares, Montage peut parvenir à toucher un certain public, d'autant que le tout se lit globalement sans gros déplaisir, mais l'histoire de Jun Watanabe ne convainc toujours pas.
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Re: Montage

Message non lu par Koiwai » 12 juin 2014, 19:37

Tome 5 :

Yamato, Miku et Taisei sont parvenus à capturer Sekiguchi et ont récupéré son téléphone, espérant y trouver une piste qui pourrait les faire avancer dans leur enquête... et c'est à ce moment précis que le téléphone sonne, laissant comprendre à Yamato que le suite des choses devra les emmener à Tokyo. Mais ce que Yamato et Miku n'avaient pas prévu, c'est le revirement de comportement de Taisei. Le prof dévoile enfin une partie de son véritable jeu, partant poursuivre son objectif de son côté en laissant derrière lui les deux adolescents endormis. Quand ils se réveillent, Yamato et Miku ne peuvent que se réfugier dans un endroit plus sûr, où finit par les rejoindre Mizuhara, qui a retrouvé leur trace grâce au téléphone de Natsumi. C'est ensemble que les trois jeunes gens partent pour Tokyo, sans savoir que Sekiguchi, à nouveau libre, remonte à nouveau leur piste...

Après le petit coup de théâtre du début de tome, Yamato et Miku poursuivent donc leur route jusqu'à Tokyo en compagnie d'un allié sans doute plus fiable que Taisei : le policier Mizuhara, droit dans ses pompes en tous points, qui va les aider à remonter la maigre pistes qu'ils ont réussi à obtenir : celle d'Akira Shôji. Ici, Jun Watanabe parvient à nous immerger sans trop de mal dans la remontée de cette piste, poussant forcément notre trio à faire de nouvelles rencontres, dont certaines, très mystérieuses, ne se font qu'en brèves apparitions, à commencer par l'énigmatique homme à la canne, que l'on retrouve en plusieurs lieux.
Mais pendant ce temps, la tension se remet en place, car sans qu'ils le sachent, nos héros sont traqués de plus près que jamais, par Sekiguchi, par l'homme à la canne, et par un nouveau venu : un jeune garçon qui, à son tour, joue allègrement le bon gros sociopathe too much. Et en parlant de too much, Sekiguchi, une fois de plus, n'est pas en reste... On évitera de trop en dire, et on signalera juste le quota de morts de plus en plus élevé autour de nos héros.

Quoi qu'il en soit, même si le récit est toujours plombé par quelques clichés et facilités, cette fois-ci les pistes mises en places commencent sérieusement à se rejoindre, car au fil de leur enquête, nos héros croisent des noms que nous ne connaissons que trop bien, et que l'on commence avec intérêt à relier les uns aux autres. Il n'en faut pas plus pour redonner à l'oeuvre le petit coup de boost que l'on attendait, en espérant que ça dure et que les fils continuent de se nouer dans le prochain volume.
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Re: Montage

Message non lu par hdix » 13 juin 2014, 06:50

Mon tome doit bientôt arriver.

j'ai hâte du coup :D
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Re: Montage

Message non lu par Koiwai » 18 sept. 2014, 23:09

Tome 6 :

En parcourant un livre sur Gunkanjima chez Domon-chan, Yamato tombe sur une photo qui le laisse de plus en plus interrogateur, mais son enquête peine encore à décoller. C'est alors que Domon-chan trouve une disquette dans une peluche qu'elle avant autrefois offerte à Akira Shôji. Nul doute qu'il s'agit là d'un élément important renfermant sans aucun doute des informations capitales. Encore faut-il trouver un ordinateurs lisant encore des disquettes...

Il faut attendre un bout de temps avant d'enfin connaître le contenu de cette disquette, qui, par ailleurs, témoigne d'une nouvelle facilité de l'auteur (comme par hasard, Domon-chan la trouve pile quand il faut). Et avant cela, on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose d'intéressant. Jun Watanabe intrigue gentiment autour de ses autres personnages sans être très finaud : le discret retour de Sekiguchi donne lieu à une brève scène de sexe mal placée, Asagiri continue de guetter dans l'ombre et se prépare à agir en dévoilant toujours plus un côté psychopathe too much qui n'a rien à envier à Sekiguchi, et finalement on reste surtout intrigué par le rôle que jouera Yûdai Kawasaki. Mais ça, il faudra encore attendre pour le savoir...
A part ça, toute la première partie du tome s'éternise un peu trop sur des choses sans intérêt et qui font un peu tâche : Domon-chan qui fait des caprices, Domon-chan qui fait des moues mignonnes, Domon-chan qui montre ses robes, Domon-chan qui met des oreilles d'ours à Miku, Domon-chan qui sort manger une glace et regarder un arc-en-ciel avec nos héros... Au bout d'un moment, on se demande si on est toujours dans un thriller.

Il faut finalement attendre 100 pages pour qu'il se passe enfin quelque chose faisant avancer l'histoire : la disquette révèle des informations capitales, et si les révélations n'ont pas grand chose d'étonnant au niveau de l'instigateur, elles offrent beaucoup plus d'intérêt au niveau de l'hypothèse qu'elle entraîne sur la possible utilité réelle du vol des 300 millions : un complot d'une envergure plus importante que nos héros le pensaient ! En prime, après cela, le long flashback qui se déroulait quelque temps avant le vol prend encore un peu plus de sens.

Après cela, c'est le retour à un peu plus d'action : Asagiri, sur ordre du mystérieux homme pour lequel il travaille, passe enfin la vitesse supérieure, et si l'auteur tend une nouvelle fois à rallonger la sauce (la tentative de coup de taser dans la nuit est inutile, si ce n'est pour faire ressortir une énième fois le côté trop taré d'Asagiri), on se prend volontiers au jeu, d'autant qu'il promet un prochain tome mouvementé.

Un nouveau pas est fait vers la vérité, plusieurs pièces du puzzle commencent à bien s'imbriquer, mais il est dommage que Jun Watanabe offre encore quelques facilités, insiste trop sur les caractères too much et sans subtilité de certains personnages, et, surtout, étire tant son récit autour d'éléments inutiles et cassant le rythme.
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Re: Montage

Message non lu par hdix » 21 oct. 2014, 13:56

ca y est lu mon tome 6.

sommes nous les 2 seuls à lire cette série ?? :shock:

Un bon tome pour moi, même si je suis d'accord sur le caractère too much de certains perso, et de la longueur. ca casse un peu le rythme.

toute fois dans l'ensemble, la lecture reste agréable, je ne suis pas lassé, et l'histoire avance tout de même et de façon intéressante. et promet quelques surprises surement plus ambitieuses qu'attendues ( enfin j’espère)
je me pose quand même la question de savoir ce qu'il va se passer au vu du nombre de tomes déjà sorti au japon, et c'est pas fini.
J'apprécie aussi énormément l'aspect graphique de cette série, qui me convient totalement.
Je ne suis pas mécontent d'avoir découvert cette série, ca faisait un moment, que j'en cherchais dans ce genre là.
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Re: Montage

Message non lu par Koiwai » 11 déc. 2014, 13:13

Je crois que Sekiguchi est immortel, en fait. Les dernières pages du tome 7 sont proches du nanar ^^""


Tome 7 :

Yamato a été kidnappé par Asagiri, l'étudiant psychopathe aux ordres du mystérieux homme à lunettes. Quand il se réveille, notre héros est bâillonné, ligoté, et retenu prisonnier dans un camion lui-même enfermé dans un container. Il ne tarde pas à se rendre compte qu'il n'est pas seul dans cette galère : le policier Mizuhara est là, lui aussi, et est gravement blessé. Yamato doit rapidement trouver un moyen de se sortir de là, non seulement pour que l'état de Mizuhara ne s'aggrave pas, mais aussi parce qu'il devine que la prochaine cible d'Asagiri sera Miku... Sans oublier que Sekiguchi, dans l'ombre,e st toujours là, prêt à se jeter sur ses proies.

Après un tome 6 qui apportait de nouvelles pistes sans totalement les concrétiser, Jun Watanabe joue la carte de l'action et du suspense dans un septième volume qui s'en tire honorablement de ce côté-là. Grâce à un certain sens du rythme, l'auteur parvient constamment à nous donner envie de lire la suite du volume, chaque chapitre se finissant sur un petit climax au bout duquel on se demande si nos héros s'en sortiront ou non.
C'est efficace... et pourtant, il paraît difficile, une nouvelle fois, d'être pleinement satisfait à la lecture. La cause ? Une nouvelle déferlante de rebondissements beaucoup trop gros ou un peu répétitifs/lassants, notamment un Mizuhara qui revient en deux temps trois mouvements sur le lieu où Yamato et lui étaient séquestrés alors qu'il était laissé à moitié mort à l'hôpital, une Miku encore et toujours kidnappée, un nouveau compagnon d'infortune plutôt bonne poire pour nos héros, et les apparitions toujours au bon moment d'un Sekiguchi plus taré que jamais, qui confirme encore et toujours son statut de méchant qui est méchant juste histoire d'être méchant. Et si ce personnage était déjà très souvent too much auparavant, il l'est plus que jamais dans une fin de tome complètement improbable, qui prête plus à rire qu'autre chose... A force d'en faire des tonnes sur Sekiguchi, l'auteur le rend totalement ridicule.
Et pendant ce temps, le scénario, lui, n'avance pas d'un poil...

Les problèmes de Montage, depuis le début de la série, sont toujours un peu les mêmes. Jun Watanabe a beau réussir à rendre son récit divertissant et jamais inerte, les grosses ficelles et l'aspect toujours plus caricatural des personnages empêchent l'oeuvre de s'élever réellement, et après 7 volumes il y a la sensation que l'histoire fait du surplace et n'a quasiment rien dévoilé, ce qui commence à être vraiment embêtant...
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