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Fraction

Posté : 04 avr. 2012, 20:05
par Luciole21
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http://www.manga-news.com/index.php/serie/Fraction

Dans les nouveautés imho du mois de Mars, on trouve un ouvrage absolument...
Original
Choquant
Beau
Gore
Unique
Laid
Complexe
Métaphorique
Captivant
Intriguant
Symbolique
Fou
Paradoxal
Avant gardiste

Une véritable claque, dont on ne sort pas indemne. Personnellement j'ai beaucoup aimé (même si je n'ai pas compris certaines histoires courtes de la fin, mais peut être n'y a t-il rien à comprendre) mais ça n'est pas à mettre entre toutes les mains, loin de là.
Dans l’œuvre éponyme, Fraction, l'auteur se met en scène parallèlement à une histoire policière qu'il écrit, ou pas. Le récit est passionnant, l'auteur allie très bien l'histoire à travers une mise en abîme des plus originale, les explications données en parallèle sont très intéressantes également. Si je devais reprocher quelque chose à l’œuvre c'est le fait qu'à un moment, l'histoire principale (celle des meurtres en séries) semble passer au second plan, et souffre d'un petit manque de développement.
Les histoires courtes qui constituent le reste du volume sont très bonnes également, bien que très complexes (je suppose qu'il y aura une critique qui en parlera donc je m’éternise pas sur ce point).
Graphiquement, c'est spécial également, très fin, très libre, on aime ou pas, c'est différent en fonction des œuvres (je me demande d'ailleurs vraiment si elle ont toutes été écrites par le même auteur).
L'édition est très bonne, on à un dossier très complet en milieu de volume, rien à redire.
Fraction est donc une œuvre extrêmement spéciale, mais vraiment à lire :mrgreen:

Re: Fraction

Posté : 04 avr. 2012, 20:10
par Koiwai
C'est sur ma liste d'achats, mais malheureusement, ce sera finalement dans longtemps, faute de budget :(

Shintaro Kago

Posté : 12 janv. 2014, 12:12
par Luciole21
Topic dédié aux œuvres de ce génie.

Ses mangas :

Carnets de massacre

Tome 1 :

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Critique :

Lentement mais sûrement, le style ero-guro se démocratise dans nos contrées permettant à des auteurs assez méconnus d'être parus en France. Après Suehiro Maruo, Usamaru Furuya ou encore Hideshi Hino, quelques uns des pionniers les plus « populaires » du genre en France, un nouveau larron commence à son tour à se faire un nom : Shintaro Kago. Avant Fraction et Anamorphosis, l'auteur nous était présenté par Imho deux ans plus tôt avec Carnets de Massacre, une série en deux volumes.

Comme nous l'indique le sous-titre « 13 contes cruels du grand Edô », nous avons ici affaire à treize histoires courtes plus ou moins indépendantes. Chacun des récits se déroule dans l'ancien Tokyo et les passerelles entre les différents contes se font nombreuses, à travers des personnages ou des situations.
Un club où des maris exhibent fièrement leur femme dont ils altèrent volontairement la beauté en les mutilant au possible, une prostituée capable de déplacer sa langue dans son corps pour la faire jaillir de chacun de ses orifices ou encore un petit et au premier abord innocent pantin de bois qui se transforme en assassin sanguinaire la nuit venue ; voici quelques unes des situations que le manga nous donne à voir.

Inutile de préciser que l'ouvrage n'est absolument pas à mettre entre toutes les mains, comme en atteste la mention « Interdit aux moins de 18 ans » sur la quatrième de couverture. Les scènes pornographiques aux mœurs plus que particulières coutoient étroitement le sang, le pus et la tripaille pour un résultat certes peu ragoûtant.
Attention toutefois à ne pas rester buté sur ses préjugés au point de considérer d'office l'ouvrage comme un ramassis d'immondices purement gratuites. En effet, si on ne peut nier que l'auteur tombe dans une certaine surenchère, celle-ci lui permet de nous présenter des situations absolument inédites, intensément grotesques et imaginatives. L’œuvre est un condensé de situations qui s’avéreront passionnantes et poilantes à souhait pour qui adhère au style, ce qui nécessitera une certaine abstraction de la morale la plus élémentaire.

LE gros point fort de toute la bibliographie de Shintaro Kago réside dans cette folie créative que l'on n'aurait à peine osé entrevoir dans nos délires les plus déments. On sent que l'auteur s'en donne à cœur joie, et le plaisir que, j'en suis sûr, il a éprouvé en concevant ses histoires qui repoussent les limites de l'absurde, déteint sur le lecteur qui dévore littéralement l'ouvrage, s'étonnant de telle ou telle situation à presque toutes les pages.
Les personnages, à la fois incroyablement humains et inhumains nous apparaissent drôles et sympathiques malgré leur cruauté sans bornes, qui affecte tout autant nos « héros » que leur ennemis. Le bienfaiteur d'un instant sera le criminel du suivant, et inversement.

Graphiquement, le style simple mais maîtrisé et unique de l'auteur permet une immersion encore accrue par le grand format du volume. Rarement la laideur n'aura été aussi belle.

Comme souvent, le travail d'Imho frôle la perfection, que ce soit au niveau de l'encrage, du papier ou de la traduction. Profitons-en pour les remercier une nouvelle fois de prendre le risque de publier des ouvrages aussi atypiques en France.

Vous avez une sainte horreur du gore et du sexe ? Carnets de massacres n'est assurément pas fait pour vous. En revanche, si vous avez le cœur bien accroché et que vous cherchez à passer un excellent et incomparable moment de lecture, jetez vous sur cette petite perle qui vous choquera très certainement, ce qui ne vous empêchera en aucun cas d'en redemander. Cela tombe bien, le second volume est paru récemment, courez vous le procurer !

Tome 2 :

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Critique :

Après un premier volume complètement déjanté, Shintaro Kago revient chez Imho avec le second et dernier tome de Carnets de massacre. La folie créative de l'auteur décide cette fois-ci de faire escale dans la région de Tôhoku (nord-est d'Honshû), au 18ème siècle.

C'est plus précisément dans le fief de Tengai que se produiront les «étranges incidents » évoqués dans le sous-titre, fief sous la domination d'une princesse à la santé mentale plus que défectueuse.
La famine affligeant ses habitants, la princesse instaure un système d'impôt assez particulier : vous serez libres d'offrir un membre, un œil, un nez, un sexe ou même l'un de vos enfants, ou encore votre femme. Bref, offrez votre cota de viande consommable pour nourrir le reste de la population, et tout ira pour le mieux. On suit les expérimentations douteuses de la princesse la plus barrée du Japon, toujours agrémentés de délires complètement fous.

Imaginez un monde où la morale n'existe plus. Vous serez alors libres d'expérimenter le hockey sur glace avec un pénis pour projectile, de créer un enfer artificiel et de le faire visiter ou encore de lobotomiser une population entière pour la rendre servile. Imaginez qu'en plus, les lois les plus élémentaires de la physique disparaissent à leur tour, et libre à vous désormais de cultiver vos poils au point d'en faire une force de frappe militaire hors du commun, de séparer vos ennemis en deux grâce au clan des descendants de Moïse ou de cultiver à loisir vos testicules, vos dents et vos hémorroïdes.

En plus de nous emporter dans son imagination sans bornes, l'auteur s'amuse avec les figures et les événements historiques. Démystification des religions chrétiennes et bouddhistes, réinterprétation de certaines découvertes scientifiques ou parodies de batailles épiques, le volume défile sous nos yeux, toujours plus fou, plus barré, plus cinglé, plus dément !

Seul et unique petit défaut : la banalisation du gore le plus absolu. Après un tome un déjà choquant à souhait, l'effet perd ici un peu de son intensité, puisque le lecteur s'habitue quant à la contemplation de ces scènes provocantes. Cela n'empêche bien évidemment pas de passer un moment de lecture unique et prenant, et diable que cela fait du bien !

La pornographie incestueuse et scatophile, les bains de tripes et les tortures en tout genre étant comme toujours de mise avec Kago, l’œuvre est bien évidement à ne pas mettre entre toutes les mains. La mention « -16 » de l'ouvrage pourrait même à mon avis céder la place à un logo « -18 ».

Toujours plus imaginatif et plus FOU, oui FOU, complètement !!! Au point que ça pourrait même en devenir contagieux ! Attention mesdames et monsieur, votre santé mentale pourrait fort bien perdre de sa superbe à la lecture de Carnets de massacre, et pourtant je vous la conseille fortement ! Rejoignez le côté immoral de la force, REJOIGNEZ-NOUS !!!


Fraction

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Critique :

Kôtaro Higashino discute avec ses collègues, serveurs comme lui. Ils cherchent ensemble à déterminer les circonstances précises de la mort des victimes du tueur en série local : le tronçonneur. Comment tranche-t-il ses proies en deux ? Qui est-t-il ? Pourquoi agit-il de la sorte ? Kôtaro sait, il est le tueur.
De son côté, Shintaro Kago, un mangaka prolifique dans le milieu de l'ero-guro, envisage un remaniement de carrière. Peut-être devrait-il créer des œuvres plus grand public ?

À priori, pas grand chose à voir entre ces individus. Pourtant, c'est ainsi que Kago met son récit en place : un chapitre est consacré aux jeunes serveurs-enquêteurs, l'autre à notre auteur faussement en proie à une remise en question de son art.
Peu à peu, les deux intrigues évoluent. Un anonyme copie les assassinats de Kôtaro, et ce dernier compte bien lui faire payer pour ce plagiat ; Shintaro Kago entreprend quant à lui de nous expliquer, à nous lecteurs, les ficelles de la manipulation narrative.
Le lien entre les deux intrigues évolue, et aboutit sur un final délirant, passionnant et surprenant. D'autant plus surprenant que l'auteur passe une bonne partie du volume à détailler la façon dont il va nous piéger, sans que l'on ne voit pourtant rien venir quant au retournement de situation final. Tout finit par se mêler, puis par s'achever en une apothéose narrative des plus originales.
Voilà pour l'histoire principale.

S'en suit une interview de l'auteur et d'un lexique personnel de certains termes présents dans Fraction, indispensables pour qui s'intéresse à son art.
La fin du volume contient diverses histoires courtes de l’auteur, toutes symboliques, métaphoriques, souvent gores et toujours fascinantes.

Il est vain de parler de Shintaro Kago en dehors de ces termes : imagination sans bornes, originalité décadente, abolition des limites de la morale. Tout le reste est fioriture, son œuvre ne nécessite que d'être lu.


Anamorphosis

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Critique :

Après l'impensable Carnets de Massacre et le déroutant Fraction, Shintaro Kago nous revient toujours chez l'éditeur Imho avec un Anamorphosis dans la même veine que ses prédécesseurs ! Toujours aussi gore, aussi morbide, et aussi drôle pour qui sait cerner son humour, l'auteur nous conquit une fois de plus dans un huit-clos des plus originaux suivis par des histoires courtes mais pourtant si glauques !

Anamorphosis est donc un recueil de nouvelles dont la première et aussi la plus longue donne son titre au manga. Cette histoire éponyme nous emmène dans un jeu malsain où plusieurs personnes ont été invité afin de passer 48h dans un bâtiment abritant une maquette d'un quartier résidentiel de Tokyo. Le défi en soi ne paraît pas insurmontable, cependant ce bâtiment est en réalité l'ancien plateau de tournage d'une émission TV qui aurait été annulée suite à la mort d’un des participants ! Les invités vont donc devoir cohabiter avec le fantôme de cet ancien participant et ceux qui auront survécu pourront se partager une grosse somme d'argent, ainsi moins il y aura de gagnants, plus la somme sera grande...alors qui faudra-t-il craindre le plus : le fantôme ou les participants adverses ?

L'histoire d'Anamorphosis commence dès sa première page à surprendre : on suit une présentatrice TV ainsi que son équipe en train de pénétrer dans une maison afin de kidnapper un homme qui sera costumé durant son sommeil en affreux monstre. C'est d'ailleurs cet homme qui sera victime quelques pages plus tard d'un tragique accident, amenant donc d'après les rumeurs son fantôme sur le plateau du tournage. Sur une durée d'environ 130 pages, on nous propose de suivre l'aventure sur deux aspects s'alternant l'un à l'autre, le premier étant parmi les candidats tous un peu perdus dans ce bâtiment avec chacun une vision différente du jeu. Le second aspect lui nous fait suivre le jeu sous les yeux d'un réalisateur et de son assistant (ou plutôt son larbin) qui veulent réaliser un film avec des moyens "à l'ancienne". Si on ne comprend pas trop leur rôle au début du récit, leur importance grandit peu à peu au fil des pages jusqu'au final bluffant.
Tout comme les joueurs, le lecteur se voit surpris plusieurs fois à la lecture d'Anamorphosis : des évènements étranges interviennent régulièrement, on se sent également perdu et les héros pensant que tout ceci n'est qu'un jeu et que toute mort est improbable se voient disparaître l'un après l'autre après avoir vu des choses qui sortent de l'ordinaire. Pourquoi certains personnages rapetissent ? Ou bien alors seraient-ce les autres qui grandissent ? Et puis sommes-nous dans un Tokyo réel, une maquette à l'échelle humaine ou encore dans un rêve ? Tant de questions se posent au fil du récit, et c'est ça qui fait la force d'Anamorphosis : on est complètement perdu jusqu'au final bluffant où l'on se rend compte que nous ainsi que les participants ont été manipulés de bout en bout ! Mais par qui, ça, c'est à vous de le découvrir...
L'auteur aura donc été talentueux sur son histoire en réussissant à nous captiver bien que l'on soit égaré dans un contexte que nous ne cernons pas et en nous choquant avec un final remarquable, décrit seulement par des dessins et nous faisant comprendre pourquoi l'histoire porte ce titre. Bref, une très bonne histoire qui prend toute son ampleur au fur et à mesure que l'on avance dans sa lecture, et le mieux dans tout ça c'est que plusieurs histoires toute aussi remarquables suivent celle-ci !

Suite à Anamorphosis c'est donc bien 9 nouvelles de 8 pages chacune qui suivent l'histoire éponyme et dans celles-ci on retrouve l'auteur sur le même ton employé que dans Carnets de Massacre et Fraction : des histoires courtes, morbides, gores mais drôles !
Sur ce dernier aspect, il faut savoir que c'est un humour particulier : si la moindre vue du sang vous donne des nausées, passez clairement votre chemin car Shintaro Kago est loin de se limiter à ce liquide pourpre, en effet il préfère s'amuser avec tout ce qui est tripes, cerveaux et sexes ! A la lecture de ses histoires, on ne rit pas à la manière que l'on rit devant un bon manga comique, ici c'est plutôt une sensation de gêne mêlée à un rire nerveux, l'auteur s'amuse en effet de situations carrément improbables dans la vie réelle.

Au programme de ce sanglant menu, nous trouvons "Sagiri Tengai, détective de choc et de charme", une petite nouvelle nous faisant suivre une jeune fille qui se prend pour une détective, cependant celle-ci n'hésite pas reproduire la scène du meurtre pour élucider un mystère, et quand on sait que la victime est décédée lors de débats sexuels à tendance sadomasochiste, on vous laisse imaginer la scène... A noter que cette histoire est sans doute la moins malsaine de tout ce qui va suivre et prend l'allure de gag manga, il ne serait pas étonnant de trouver d'autres histoires de ce même personnage dans d'autres recueils.
"La Femme-pluie" est une nouvelle complètement surréaliste où l'héroïne amène la pluie à chaque fois qu'elle sort dehors, ce qui attire un scientifique qui veut créer une race d'humains qui pourrait faire pleuvoir les nuages à leur guise et manipuler au final la météo du monde entier ! Encore un délire bien farfelu de l'auteur mais complètement assumé !
"Un petit quelque-chose" nous conte les aventures d'un couple, une lycéenne et son professeur qui ne pense qu'à coucher avec elle. Dès que cet homme veut grimper sur sa concubine, la voisine tape à leur porte pour venir leur apporter à manger. Pourquoi ? La réponse à cette question se trouve à la fin et est loin d'être des plus joyeuses...
"Les reclus" est sans doute l'histoire la plus moche au plan physique. Tous les enfants refusent d'aller à l'école et de ce fait ils deviennent d'énormes entités incapables de sortir de leur chambre avec des bourrelets sortant carrément des fenêtres, tout comme le pénis des garçons. Le terme "ero-guro" prend tout son sens dans cette nouvelle bien crade qui en dégoutera plus d'un !
"Objets perdus" continue sur la voie malsaine du manga avec l'histoire d'une jeune fille qui subit une opération au ventre mais dont les médecins ont oublié leurs outils à l'intérieur. Seulement après cette intervention, tout le monde se retrouve à avoir un objet coincé dans le ventre de la pauvre jeune fille, même les passants ! Celle-ci se retrouve donc avec un estomac béant dont tout le monde profite pour ranger ses affaires... Encore un récit bien trash et impensable donc, qui nous fait rire tellement cela devient n'importe quoi pour notre plus grand plaisir...
"Massacres" nous parle de malédictions et nous entraîne dans un monde où tout le monde serait possédé par un maléfice datant d'une vie antérieure. En gros, une fille va se retrouver à manger des rats et à perdre des écailles car son esprit possédait il y a longtemps le corps d'un homme assassinant de nombreux serpents. Un véritable commerce de malédictions s'installe devenant un énorme capharnaüm humain des plus impensables.
"Coups de main" est peut être l'histoire la moins amusante de l'oeuvre, reprenant un peu cette idée de possession d'esprit qui accompagne les gens de nos jours. L'héroïne a en effet l'esprit d'un sumo qui la suit et qui auparavant aider les gens à se suicider. Cette capacité va attirer des gens louches...
Celle qui suit, "Permutations", revient par contre dans un bon gros délire de l'auteur où les parties du corps permutent avec les objets ou d'autres parties du corps, ainsi un bébé pourra se retrouver avec un téton à la place de la bouche après la tété et donc la mère se retrouvera avec cette bouche au bout du sein. L'héroïne elle se retrouve également avec une bouche au bout du sein suite à une soirée arrosée dont elle ne se souvient pas de tout et va chercher où se trouve son téton. Drôle et originale, cette histoire a de quoi faire sourire tant le tout se retrouve être complètement farfelu et débile à souhait.
Enfin la dernière, "Transformation", nous conclut le manga avec une histoire à l'humour noir dont le final est assez inattendu. L'héroïne se réveille sur un lit complètement attaché et se demande ce qu'elle fait dans cet hôpital. Cependant celui-ci est loin d'être un hôpital comme les autres...

Comme à son habitude, Shintaro Kago nous aura offert des histoires déroutantes qui savent mélanger habilement le gore à l'humour ainsi qu'à l'érotisme. L'imagination ahurissante de l'auteur n'a de cesse de nous impressionner et on espère de tout coeur retrouver ses autres oeuvres éditées en France sous peu ! En plus de cela, les éditions Imho comme à leurs habitudes nous offrent un travail de qualité entre excellente impression et traduction de qualité (à part peut être une ou deux coquilles).

Si vous aimez le gore, les histoires sortant de l'ordinaire et les huit-clos qui vous prennent la tête tout en vous captivant, Anamorphosis est donc fait pour vous !


Une collision accidentelle sur le chemin de l'école peut-elle donner lieu à un baiser ?

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Critique :

La seule chose prévisible chez Shintaro Kago, c'est son imprévisibilité. Ainsi, après Carnet de massacres, Fraction et Anamorphosis, celui que l'on ne craint plus de qualifier de génie de l'ero-guro débarque une nouvelle fois en France avec un titre (long) qui en dit long : « Une collision accidentelle sur le chemin de l'école peut-elle donner lieu à un baiser ? ». Si cette question hante comme tout un chacun vos plus sombres moments de doute, sachez que vous tenez ici sa réponse, entre autre.

Cet ouvrage est une compilation de planches, de gags en une case, d'histoires courtes et d'expositions qui furent initialement publiées ou exposées dans divers magazines et salles à travers le monde.

On trouve ici de tout.
Des gags en une page ou Kago part d'un fait de société (Kim Jon-Il et le nucléaire, le commerce d'organes, les espaces fumeurs, les voitures électriques...), et imagine un dénouement complètement loufoque de la situation initiale (à titre d'exemple, le dirigeant de la Corée du nord finit par fixer des ogives nucléaires aux missiles avec de la colle à perruque).
On trouve également quelques gags en une seule case, critiques et/ou humoristiques, toujours très bien sentis, toujours originaux.
La plus grande partie de l'album est quant à elle consacrée à des récits courts de quatre pages où l’auteur s'amuse avec la mise en page, explorant et exploitant les possibilités et les limites qu'offre la bande dessinée dans son découpage, sa mise en scène (cet aspect n'est d'ailleurs pas sans rappeler Palepoli, d'Usamaru Furuya). L'auteur nous mène en bateau, trompe le lecteur, ses personnages, se piège lui-même en se mettant en scène, et c'est encore une fois un pur plaisir que de tourner chaque page pour y découvrir une nouvelle facétie.

En plus de sa mise en scène virtuose, Kago nous offre comme à son habitude un contenu à l'originalité outrancière, ou absolument rien n'entrave son imagination débridée, et surtout pas la morale ou la bienséance. Ainsi, vient le perpétuel avertissement : Collision accidentelle est à mettre entre des mains averties, n'ayants peur ni du gore, ni du sexe.

Ajoutez à cela les références à la culture populaire et otaku, la dimension anticonformiste et antialiéniste omniprésente, la beauté pure et simple de certaines planches (l'auteur ayant un trait simple mais maîtrisé qui rappelle parfois celui de Satohi Kon), et l''édition d'Imho sans bavure.

Si vous avez un jour rêvé de voir une véritable course de brancards dont le but est de se faire refouler à un maximum d’hôpitaux (critique acerbe mais néanmoins très drôle de la surcharge dans les hôpitaux), si vous désirez savoir ce que pense les personnages des mangaka qui les dessinent, si vous vous demandez comment l'âge minimum d'utilisation de tel ou tel jouet est déterminé et si vous voulez une bonne fois pour toute dormir d'un sommeil léger et profond en ayant connaissance de LA réponse à LA question « Une collision accidentelle sur le chemin de l'école peut-elle donner lieu à un baiser ? », ruez-vous sur ce nouveau bijou de cet auteur définitivement génial !
Vive Imho, vive l'ero-guro, vive Shintaro Kago !

Re: Shintaro Kago

Posté : 12 janv. 2014, 15:38
par Koiwai
Tu avais déjà créé un sujet sur Fraction, j'ai fusionné les 2 topics.

Re: Shintaro Kago

Posté : 12 janv. 2014, 21:33
par Luciole21
Ah oui, j'avais fait une recherche à "Shintaro Kago" avant pour vérifier, mais étant donné que je n'avais pas cité l'auteur dans mon post sur Fraction ^^"