King's game

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Erkael
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King's game

Message non lu par Erkael » 17 févr. 2014, 12:18

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Auteur: RENDA Hitori (Dessin) - KANAZAWA Nobuaki (Scénario)
Edité chez Ki-oon


Nouvelle licence de l’éditeur Ki-oon qui, depuis des années, nous a habitué à d’excellents titres (malgré quelques ratés plus ou moins inévitables), King’s game se présente comme un thriller psychologique dans la mouvance des précédentes séries de l’éditeur (Judge, Doubt, Conductor…) qui se veut cohérent dans son catalogue.

King’s game, série courte en cinq volumes, adaptation d’un roman Japonais, a remporté un grand succès au Japon à tel point qu’une adaptation en film est prévue. D’ailleurs le fait que la série soit courte vu le thème et le scénario est plutôt un bon point, cela évitera de tourner en rond et sans doute bien des passages inutiles !

Kanazawa est un élève de seconde comme les autres, il va en cours, a des camarades, craque pour une amie sans oser lui avouer…bref, rien qui le distingue de la plupart des autres lycéens. Une nuit, après un cauchemar bien étrange (prophétique ?), il reçoit un message signé par « le roi »… Ce message ressemblant à un défi demande à deux élèves de sa classe de s’embrasser. En arrivant en cours le matin, il voit les deux élèves en question entourés par toute la classe, et sous la pression ils s’exécutent. Le lendemain, un autre défi est lancé, un peu moins agréable…cela ressemble à des blagues potaches jusqu’à ce que deux élèves qui n’ont pas relevés leur défi soient retrouvés pendus comme annoncés dans la message en cas d’échec. A partir de là tout les élèves s’affolent et ne prennent plus ça à la rigolade…et les morts s’enchaînent !

On rentre très vite dans le vif du sujet dans ce titre où le premier défi apparaît dés les cinq premières pages, cela sert d’entrée en matière avant même que les personnages soient présentés. Ils le seront au fur et à mesure de l’avancement du titre. C’est un parti pris original qui a le mérite de proposer une approche et une narration différente. Mais cela va peut être trop vite justement, on aurait aimé en savoir un peu plus sur le personnage principal, afin de lui donner plus de consistance, plus d’épaisseur, car à l’issue de ce tome il est juste un garçon sympa qui veut aider ses amis…
Mais l’intérêt du titre ne réside sans doute pas ici. Il est dans le suspens et dans le déroulement de ce jeu macabre. Plusieurs titres viennent en tête quand on lit « King’s game »…on pense notamment en vrac à Death note pour l’aspect prophétique des morts, de même que Mirai Nikki avec en plus l’utilisation des téléphone avec en plus le jeu de survie qu’on retrouve dans Battle Royale où la aussi cela se joue entre camarade de classe, on pense également à Judge chez le même éditeur pour le tueur omniscient (infiltré au milieu des victimes ?) ou encore à Enigma pour son tueur utilisant des énigmes et jouant avec la vie des joueurs… Bref les références sont multiples, plutôt bonnes même, mais pour le moment King’s game semble avoir du mal à justement s’émanciper de ses références lui donnant une saveur d’ersatz sans grande originalité.
Pour autant la série n’est pas sans intérêt, loin de là. On se prend rapidement au jeu et très vite on commence à se poser de très nombreuses questions. Le problème étant que ce titre devrait être résolument mature, alors qu’il a un coté très ado qui empêche de se plonger totalement dedans et de profiter justement de cette ambiance malsaine qui s’installe peu à peu mais qui du coup malheureusement n’est pas assez frappante.
Dans le même genre, la nature des défis tourne pour le moment autour de « X doit coucher avec Y »…cela renvoie fortement à ce coté adolescent un peu grivois mais justement pas assez adulte. Le malaise met trop de temps à s’installer. L’avantage c’est que ce genre de défi provoque des conflits peut être plus importants (pour le moment) que s’il avait s’agit de tuer quelqu’un.
Enfin, dernier gros point noir du titre, mais qui se retrouve dans la plupart des titrés précités servant de références, la multiplication des dialogues lourds et inutiles. Ca parle énormément, toute action est expliqué, justifié, et cela vient ajouter de la lourdeur au titre qui se porterait bien mieux sans ça.
On pourrait trouver dommage que cela se passe dans une salle de classe tout ce qu’il y a de plus normal, dans un monde ouvert, où gravitent les professeurs, où les journalistes viennent relayer les informations sur les morts…peut être qu’en milieu fermé, en huit clos, on aurait davantage profiter de cette ambiance malsaine.

Pour autant on lit ce premier tome très facilement, sans aucun problème, sans forcément s’attarder sur les défauts évoqués, la curiosité est là, et on peut espérer que les personnages et leurs relations seront plus étoffés dans les tomes suivants. Car quoi qu’il en soit on a envie de lire la suite, on a envie de savoir ce qui va se passer.

Le dessin est assez sobre, sans originalité lui non plus mais est clair et lisible. Il a un aspect très shonen, qui contraste assez avec la couverture très adulte. Ce qui pourrait poser problème c’est qu’on a parfois du mal à distinguer un personnage d’un autre, ce qui est ennuyeux dans ce genre de titre, mais à court terme puisqu’ils seront (et sont déjà) beaucoup moins nombreux !

Au final on a premier tome intrigant, sympathique sans être exceptionnel mais qui a le mérite de susciter la curiosité. Et étant donné que la série est courte, les choses vont forcément s’accélérer sans traîner et ça c’est déjà un excellent point !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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Re: King's game

Message non lu par Erkael » 17 févr. 2014, 12:18

Vol 2: Après un premier tome sympathique sans être exceptionnel, avec un trop plein de références ou d'inspirations qui tuaient un peu toute l'originalité que le titre pouvait proposer, et donc une grande parti de son intérêt, ce second volume arrive avec un peu plus de personnalité et vient apporter un peu de fraîcheur à une série qui s'annonce plus intéressante que ce qu'on aurait pu croire!

On était resté sur un choix cornélien, voir même assez glauque où le meilleur ami de notre héros devait coucher avec sa petite amie sous peine de sanction (et dans ce titre la sanction c'est la mort)! Kanazawa concède donc à ce que les deux êtres les plus proches de lui couchent ensemble à ses dépends mais cela ne se fera pas sans violence.
Et c'est en grande parti ce qui caractérise ce tome par rapport au premier, c'est sa violence. Elle est physique, mais elle est surtout psychologique. La pression qui s'abat sur les personnages devient de plus en plus intense et de plus en plus éprouvante, elle le devient même pour le lecteur qui ressent cette oppression assez déstabilisante. Il est juste dommage que l'auteur en fasse un peu trop par moment, on a parfois l'impression que certaines réactions sont, non pas disproportionnées ou excessives (difficile de dire comment on réagirait dans une telle situation), mal interprétées, voir mal mises en scènes. On a l'impression de se retrouver avec une classe de psychotiques hystériques qui réfléchissent au final assez peu!

Le petit plus non négligeable par rapport au premier tome c'est la nature des défis: cette fois on sort du cadre adolescent boutonneux avec des défis puériles du genre X doit embrasser Y, A doit coucher avec B...il est vrai qu'à la sortie du premier tome on pensait qu'on allait vite épuiser le sujet, mais cette fois les défis sont plus intellectuelles, les enjeux sont tout autres puisque les participants ont le choix (léger mais réel) de pénaliser ou non les autres élèves de la classe, des stratégies se mettent en place et donc forcément avec elles apparaissent des tensions, des rancœurs, et forcément des vengeances risquent de se mettre en place...

On note donc une nette amélioration, mais il est encore dommage que les personnages ne soient pas plus développés et apparaissent encore assez creux. Mais c'est déjà beaucoup plus prenant, et à ce stade on a très envie de découvrir la suite!
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Re: King's game

Message non lu par Erkael » 17 févr. 2014, 12:19

Vol 3: Si les deux premiers volumes s’étaient montrés intéressants mais n’avaient pas séduit plus que ça, par manque d’originalité et à cause du manque d’ambiance, ce troisième tome redresse incroyablement la barre ! Les volumes précédents avaient pu paraître fades, mais celui ci possède une saveur rare, un macabre goût exquis qui reste en bouche et qui surtout, enfin, nous donne réellement envie de découvrir la suite (et fin, car dans deux tomes seulement)!

Nobuaki tente par tous les moyens de venir en aide à sa camarade Nami, mais il aura beau tout tenter, rien n’y fera, elle n’échappera pas au triste sort que lui réserve le roi…un nouveau drame s’abat sur la classe.
Le nouveau gage concernera directement Nobuaki qui doit se débarrasser de quelque chose de précieux…un choix difficile d’autant plus quand on ne sait pas ce qu’entend par là « le roi ».

Les choses s’accélèrent un peu, la première partie du tome est assez intéressante, avec notamment la découverte d’indices qui pourraient mener au roi ainsi que la découverte de l’identité de Kamihate, le célèbre hacker qui souhaite lutter contre le roi ! Au cours de ce face à face, Nobuaki prend conscience qu’il ne pourra pas gagner contre un tel monstre (le roi, pas Kamihate) sans faire de sacrifices, la réalité est terrible à accepter, mais tout le monde ne pourra pas être sauvé. Kamihate allant même jusqu’à lui annoncer froidement qu’il faut d’autres morts pour avoir de nouveaux indices…une cruelle réalité contre laquelle notre héros s’insurge mais qui paraît inévitable. Le personnage un peu lisse de départ évolue donc. Le titre gagne en maturité en même temps que son personnage principal, malgré quelques gamineries d’amours adolescentes n’apportant pas grand chose au titre.
Par la suite Nobuaki réalise qu’il ne pourra pas vaincre seul, il lui faut impliquer ses camarades, qui le sont déjà de toute façon !

Et si la première partie du tome voit le titre évoluer correctement, la seconde partie est une véritable folie ! Le jeu s’accélère et les morts s’enchaînent toujours plus nombreuses et toujours plus atroces (se pose à nouveau la question de la méthode des meurtres…comment fait le Roi pour écarteler un homme à distance ?), les élèves tombent comme des mouches et la panique s’empare de tout le monde, y compris du lecteur qui cherche à comprendre ce qui se passe. Les derniers chapitres sont donc terriblement violents psychologiquement, ils le sont d’autant plus que c’est totalement inattendu. Par conséquent, ces chapitres sont frappants et apportent un fort regain d’intérêt au titre.

Ce tome redresse donc grandement la barre et à ce stade la série est réellement devenue passionnante !

ATTENTION !!!! SPOILER !!! ATTENTION !!!! SPOILER !!!
ATTENTION !!!! SPOILER !!! ATTENTION !!!! SPOILER !!!
ATTENTION !!!! SPOILER !!! ATTENTION !!!! SPOILER !!!

Voilà une hypothèse sur l’identité du roi qui n’engage que votre serviteur qui ignore la suite :

Je pense fortement que le roi n’est autre que Nami : elle a touché tous les élèves lorsqu’elle devait trouver le roi avec cette méthode, elle a touché tout le monde sauf elle même. Et dans ce cas pourquoi le Roi n’a t’il pas été identifié ? Elle aurait pu simuler le fait d’être aveugle ; et surtout on ne montre pas son cadavre, et ça c’est une règle quasi imparable dans un manga ou dans un film…si on ne voit pas le corps d’un personnage normalement mort c’est qu’il a de grandes probabilités de revenir !
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Re: King's game

Message non lu par Erkael » 17 févr. 2014, 12:19

Vol 4: Nous voilà déjà à l’avant dernier tome de cette série et à ce stade l’étau se ressert de plus en plus, non pas sur le roi qui demeure encore un mystère (encore que…cf mon point de vue sur le tome 3) mais bel et bien sur les survivants et en particulier sur Nobuaki !
C’est bien simple les élèves de la classe sont de moins en moins nombreux, notamment après l’hécatombe à laquelle on a assisté dans le troisième tome (hécatombe qui se poursuit ici). A la fin du tome ils ne sont plus qu’une petite dizaine. Forcément à ce stade chacun y va de sa théorie en ce qui concerne le roi et certains élèves sont persuadés qu’il s’agit ni plus ni moins de Nobuaki…ce dernier semblant être au centre de tout ! Alors que notre héros se démène et prend tous les risques pour démasquer le roi, il prend l’accusation assez mal et manque de sombrer dans le désespoir…

Ce tome continue de nous accrocher et de nous surprendre. Les auteurs lèvent le voile peu à peu sans trop en révéler non plus et il semble qu’ils arriveront à garder le mystère entier jusqu’au bout. Mais à ce stade ce n’est plus l’identité du roi qui importe (mis à part pour les survivants qui espèrent encore survivre), mais bel et bien les raisons de tout ceci. Le lecteur de son coté cherche plus à comprendre pourquoi qu’à savoir qui !

Ici on sort totalement du cadre de la classe et de la petite vie tranquille des élèves, Nobuaki part sur les traces d’un événement similaire et atteint une petite ville perdue, isolée et fuie par tous. On plonge littéralement dans l’horreur et on pense ici à un titre comme Higanjima au niveau de l’ambiance.
Une plongée dans l’horreur, mais qui n’apporte toujours pas de réponse. Non ici on profite avant tout de l’ambiance, les réponses viendront par la suite dans le dernier tome. Et celui ci s’annonce riche et surprenant. D’autant plus que le final de ce tome vient nous mettre une grande claque ! Malheureusement on doute que ce que nous présentent les auteurs soit véridique, mais si cela s’avérait être le cas, il s’agirait d’un grand coup de bluff et de maître qui choquera plus d’un lecteur !

On attend désormais le dernier volume avec impatience !
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Re: King's game

Message non lu par Erkael » 17 févr. 2014, 12:20

Vol 5: Nobuaki est laissé pour mort, celui qui s’est tant démené pour trouver l’identité du roi et le vaincre ne peut désormais plus aider ses camarades, la sentence est tombée… Alors qu’il ne reste plus que neuf survivants, un ultime ordre est envoyé par le roi : l’un d’entre eux doit lancer un dé et désigner autant de victimes que le score de ce même dé. Les survivants se réunissent pour trouver une solution et alors que la situation leur échappe, une nouvelle surprise les attend…mais cela les aidera t-il ?

Nous voilà déjà au cinquième et dernier tome de cette courte mais excellente série. Cinq c’est un très bon chiffre pour ce genre de titre, cela oblige l’auteur à être concis et à ne pas s’attarder sur des détails inutiles et cela permet surtout à la série de rester prenante de bout en bout sans tomber dans la redite et de devenir ennuyeuse. Jusqu’au bout donc le suspens aura été entier, jusqu’au bout le lecteur aura été happé par ce mystère sanglant sans que le titre ne tombe dans l’affre des longueurs inutiles qui aurait pu le desservir plus qu’autre chose.

La couverture témoigne de l’horreur qui nous attend : on y voit Nobuaki souriant, comme nous adressant un ultime adieu, mais ce dernier est d’une pâleur cadavérique et le visage recouvert de sang. On a plus l’impression d’avoir affaire à un zombie qu’à un étudiant. Ce contraste dérangeant témoigne de la force du titre, une légèreté illusoire laissant la place à l’horreur dans tout ce qu’elle a de plus indicible.
Quelle meilleure façon d’entrer dans le vif du sujet pour ce dernier tome qui va nous proposer de multiples rebondissements. En ce qui concerne celui de Nobuaki, ce n’est pas réellement une surprise, on s’y attendait, au contraire à défaut d’être une surprise c’est une déception, puisque le coup de génie aurait justement été d’en rester là le concernant !
Mais l’épisode mettant en scène tous les élèves restants est excellente : la tension est à son comble, ils sont tous sur les nerfs et les antagonismes ressortent. Certains tentent de mettre des stratégies en place, mais ces stratégies reposent sur la mort des autres élèves, autrement dit le malaise est palpable, c’est terriblement malsain mais c’est ce qui rend ce titre aussi prenant. Et c’est aussi terriblement violent, visuellement mais également psychologiquement !
Cependant tout se passe à peu de choses prés comme on pouvait s’y attendre, du moins en ce qui concerne les derniers survivants. Et c’est là que l’auteur nous perd et nous déçoit quelque peu : la fin s’avère assez peu satisfaisante, et c’est vraiment dommage car il avait réussi à nous entraîner totalement avec lui !
L’identité du roi nous laisse cruellement sur notre faim (mais a le mérite de réduire à néant toutes les théories qu’on avait pu envisager), mais pas autant que le grand final qui n’en est pas un. L’auteur nous propose une fin ouverte, à la limite du rêve et de la réalité, toute interprétation reste possible, mais après un tel suspens et un tel cheminement on aurait pu attendre une fin plus « concrète » et certainement plus explicite.
Ce n’est pas un raté pour autant et ne laisse pas le lecteur dans le désarroi le plus total…on espérait juste un peu mieux.

Quoi qu’il en soit on pourra rapidement se consoler, puisque conjointement à la sortie de cet ultime opus, Ki-oon nous propose « King’s Game Extreme », une seconde saison du titre avec de nouveaux personnage, une nouvelle intrigue, bref un nouveau départ. De quoi nous rassasier sans tomber dans les longueurs. Il ne reste plus qu’à espérer que cela ne soit pas trop redondant !
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Re: King's game

Message non lu par Erkael » 18 févr. 2014, 01:12

King's game extreme 1: A peine King’s game se termine que Ki-oon embraye sur King’s game extreme, la suite directe de la première série! Nous n’avons même pas le temps de la regretter étant donné que ce premier tome de la seconde saison sort simultanément avec le dernier de King’s game…on ne peut pas être mieux servi que ça !

On était donc resté un peu sur notre faim avec la conclusion de King’s game qui n’en était pas vraiment une. On avait laissé Nobuaki en unique survivant, faisant le vœu d’oublier tout ça et de revenir dans un monde normal, on ne savait pas trop si les dernières pages nous montraient son vœu sous forme de rêve ou de fantasme ou s’il s’agissait de la réalité…une fin relativement peu satisfaisante donc, mais sans grande importance puisqu’il ne s’agissait pas réellement de la fin, la preuve en est de ce volume 1 de King’game extreme !

Tout commence par la présentation de nouveaux élèves dans une autre classe dans un autre département…à ce stade on pense alors que nous allons revivre la même chose mais avec de nouveaux personnages. On s’attend donc à une possible redondance mais une approche différente peut être intéressante. Mais cette classe accueille un nouvel élève : Nobuaki Kanazawa ! Le même Nobuaki qui a déjà connu l’horreur une première fois ! Désormais nous en sommes sur, ce titre est bel et bien la suite directe du premier, et la conclusion de ce dernier n’était bien qu’un rêve…tous ses camarades sont morts et il demeure le seul survivant du drame.
Un nouvel horizon s’offre alors au titre, avec de nouvelles perspectives ! On découvre un Nobuaki hanté par les évènements qu’il a vécu (qui ne le serait pas ?) et qui refuse d’être approché par les autres, il se protège comme il peut et refuse de nouer tout contact avec autrui craignant que le drame qu’il a vécu se reproduise…ce qui bien entendu ne manquera pas d’arriver.
Il aura fallu attendre toute la première partie pour que Nobuaki soit développé et possède enfin une réelle personnalité travaillée et intéressante autre que « je veux sauver tout le monde ». On partage son malaise, ses craintes, ses angoisses…on le voit incapable de s’endormir avant minuit de crainte de recevoir un nouvel ordre du roi. Il est solitaire et ne souhaite pas se rapprocher des autres…mais il est tombé sur une classe où les élèves sont soudés et font tout pour l’intégrer. Il va finir par succomber à leurs avances et reprendre un semblant de vie normale, au détour d’olympiades organisées par son nouveau lycée. On a alors ce qui nous manquait dans la première série avant que tout ne commence, c’est à dire un épisode tranche de vie tout ce qu’il y a de plus classique pour s’imprégner de l’ambiance de la classe, de ses membres, pour apprendre à les connaître et commencer à en apprécier certains.
Et c’est alors que le cauchemar recommence !

Nobuaki est effondré, bien qu’il redoutait ça, il ne sait comment réagir ! D’autant plus qu’il est concerné par le premier ordre : embrasser une de ses camarades qu’il connaît à peine. A ce moment du récit on se dit naïvement que les ordres seront les mêmes et dans le même ordre ce qui pourrait nuire à l’ensemble…mais c’est sous estimer l’auteur !
On assiste alors à une vaine résistance de notre jeune héros qui tente de prévenir ses nouveaux camarades qui l’ignorent et se moquent de lui. Mais qui le croirait ? Tel Don Quichotte luttant contre des moulins, Nobuaki est totalement impuissant et bien qu’il connaisse les conséquences de ce jeu macabre il ne peut contourner ses règles et se retrouve contraint de jouer à nouveau.

Et très rapidement tout s’emballe dans le dernier tiers du volume : maintenant que le lecteur sait ce qui l’attend, il est temps de le prendre à contre-pieds et de tout chambouler ! Tous les ordres donnés dans la première série, ou presque, sont donnés à nouveau mais cette fois tous en même temps…presque tous les élèves sont alors concernés…et le carnage commence ! Le jeu prend alors une tout autre tournure et les évènements également ; les élèves n’ont pas le temps de se familiariser avec le drame qui les attend, ils sont bousculés comme le lecteur qui perd ses repères.
Nobuaki se trouve au centre de toutes les accusations et les élèves montrent un nouveau visage : celui de la peur, de la colère et de l’irrationalité. Les changements qu’on a pu observer dans la première série sont ici amplifiés et l’ensemble est d’autant plus violent psychologiquement pour les personnages mais également pour le lecteur.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour pénétrer dans cette ambiance malsaine qui caractérisait le titre. On est maintenant plus curieux que jamais de découvrir ce qu’il en est et comment expliquer tout ceci à nouveau (en espérant que l’explication soit plus satisfaisante que dans la première partie).

L’approche narrative reste la même mais le trait évolue puisque cette fois ce n’est plus Hitori Renda qui est au dessin mais Renji Kuriyama. Le graphisme est moins fin, un peu plus grossier mais reste très correct, le dessin fait encore plus shonen que précédemment.

Si King’s game est parti plus doucement pour s’avérer être une grande réussite, ce premier tome de King’s game extreme part très fort et nous promet de grands moments !
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Re: King's game

Message non lu par Erkael » 22 avr. 2014, 00:07

King's game extreme 2: Après une première série passionnante mais nous laissant sur notre faim, et après un premier tome surprenant contre toute attente, KGE continue de jouer avec nos nerfs pour notre plus grand plaisir.

Nobuaki est au centre de ses nouveaux camarades qui le soupçonnent tous d’être responsable du lancement de ce nouveau « Jeu du roi ». Tous pensent qu’il sait comment échapper au jeu, voir qu’il le mène lui même. Mais malgré sa bonne volonté d’aider ses nouveaux « camarades », notre héros ne peut qu’assister à de nouvelles morts atroces.
Il sera surtout confronté à une élève particulièrement dérangée, une manipulatrice qui va renforcer la crainte à sa encontre pour la transformer en haine. Il faudra l’arrivée d’un autre élève, un retardataire, pour calmer les autres et venir en aide à Nobuaki.

Il règne sur ce second tome, en particulier la première moitié, une profonde et violente hystérie personnalisée par le personnage de Natsuko Honda, une jeune fille incroyablement malsaine et manipulatrice. Il s’en dégage un profond sentiment de malaise, peut être encore plus fort que celui provoqué par le jeu en lui même. Voir les élèves ruer de coups Nobuaki le laissant pour mort a vraiment quelque chose de dérangeant, on tombe dans les cotés les plus pervers et lâches de l’être humain. L’auteur n’étant pas tendre avec le regard qu’il porte sur ses protagonistes et leurs réactions : la force du groupe permet de se déresponsabiliser, de suivre un mouvement sans pour autant réfléchir à son sens et à ses conséquences… Ici l’auteur propose donc un personnage absolument détestable comme on en a rarement vu (et pourtant on a croisé beaucoup tout manga confondus)
Tout ça est bien sur contrebalancé par un personnage d’une droiture exemplaire, peut être un peu trop pour être crédible. Il rappelle un peu ce qu’était Nobuaki dans la première série.

La seconde moitié du tome nous entraîne à la recherche des origines du « Jeu du roi » avec un retour dans le village que notre héros avait déjà visité dans la première série. Bien entendu on peut se poser la question de la logique de la chose…pourquoi trouverait il plus d’éléments de réponses que la première fois ? Et pourtant cela sera le cas… Un peu facile.

Certaine éléments de réponses commencent à poindre mais l’ensemble est encore très obscure. Quoi qu’il en soit cela nous tient en haleine et s’avère être extrêmement prenant !

Un second tome passionnant et dérangeant à la fois. Exactement ce qu’on demande à ce genre de titre.
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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