Fate/Zero

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 26 févr. 2014, 20:53

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Si vous êtes fan de manga et d'animation japonaise depuis un certain temps, vous avez forcément déjà entendu parler de la saga Fate, dont le plus célèbre représentant est Fate/Stay Night. Ce jeu vidéo de type visual novel, créé par Type-Moon (à qui l'on doit aussi, entre autres, Tsukihime et Kara no Kyôkai/The Garden of Sinners), a connu un tel succès au Japon qu'il a vite été adapté en une série animée qui a grandement popularisé la saga et son personnage emblématique Saber (constamment déclinée en une multitude de goodies), et aussi en un manga qui a largement plus divisé les foules, et qui approche difficilement de sa conclusion en France aux éditions Pika.
Depuis Fate/Stay Night, de nombreux dérivés sont venus enrichir la saga, principalement dans le domaine du jeu vidéo. Mais c'est fin 2006 que la saga redécolle réellement avec la publication du light novel Fate/Zero, préquelle de Fate/Stay Night qui s'est bouclée fin 2007 après 4 romans, et qui est signée de la main du célèbre Gen Urobuchi, à qui l'on doit notamment le scénario de Puella Magi Madoka Magica. Fort de son succès, la série de light novels Fate/Zero connaît en 2011-2012 deux séries animées qui ont connu un succès retentissant en assombrissant considérablement l'univers de Fate. Mais peu avant l'adaptation animée, a commencé fin 2010 au Japon une adaptation manga signée Shinjirô, également auteur de Taboo Tattoo aux édition Doki Doki. C'est cette version manga que les éditions Ototo nous proposent d'enfin découvrir en langue française.

Pour celles et ceux qui connaissent Fate/Stay Night, Fate/Zero se déroule lors de la précédente Guerre du Graal, dix ans avant les aventures de Shirô Emiya, Rin Tôsaka et les autres. Gen Urobuchi et Shinjirô y lèvent le voile sur le sombre destin d'un combattant en particulier, Kiritsugu Emiya, le père de Shirô, évoqué à quelques reprises dans Fate/Stay Night.
Et si vous ne connaissez pas Fate/Stay Night, vous n'avez aucune crainte à avoir en commençant par Fate/Zero, car Shinjirô s'applique parfaitement à expliquer tout le contexte de l'oeuvre, le léger point négatif étant que vous aurez d'emblée les réponses à des questions qui entretenaient un peu le mystère dans Fate/Stay Night. Par exemple, en commençant par Fate/Zero, vous saurez d'emblée quel esprit héroïque se cache derrière Saber, ou quelle est la condition d'Illyasviel, des éléments restant un peu plus longtemps mystérieux dans Fate/Stay Night. Mais il s'agit vraiment d'une broutille. Et, qui plus est, Fate/Zero peut totalement se suivre sans rien connaître de Fate/Stay Night.

Revenons donc au contexte de l'oeuvre, savamment exposé par Shinjirô.
Il y a 200 ans, trois clans de magiciens, les Einzbern, les Tôsaka et les Makiri (devenus les Matô depuis cette époque), ont associé leurs pouvoirs et leurs connaissances pour pouvoir recréer le Saint Graal, le légendaire récipient, capable d'exaucer le voeu de son détenteur. Mais celui-ci ne pouvant exaucer qu'un seul voeu, les trois clans se sont ensuite retournés les uns contre les autres et, au fil des décennies, se sont mortellement affrontés à travers trois Guerres du Graal, des conflits opposant 7 Maîtres épaulés par des Servants, des entités guerrières animées par les esprits héroïques de grands guerriers du passé (le Roi Arthur, Alexandre le Grand...) et matérialisés par le pouvoir du précieux calice.
Aujourd'hui, après avoir perdu les trois premières Guerres du Graal, le clan Einzbern est bien décidé à remporter la quatrième. Pour cela, il a embauché 9 ans auparavant un homme froid et impassible, surnommée le "tueur de mages", qui a choisi de mettre de côté tout sentiment pour accomplir son objectif visant au bonheur d'un maximum de personnes : Kiritsugu Emiya. Alors que la quatrième Guerre du Graal est enfin sur le point de commencer il compte sur le soutien de sa compagne Irisviel Von Einzebern et laisse derrière lui leur fille Illyasviel afin de se lancer de plein fouet dans le conflit, après avoir invoqué celle qui sera sa combattante : le plus puissant des Servants parmi les esprits héroïques, Saber...

"Je vais vous parler aujourd'hui d'un homme. Un homme dont les idéaux étaient si profondément ancrés en lui qu'il furent à l'origine de son propre désespoir."

Ce premier volume est avant tout un volume d'exposition, où le mangaka met en place toutes les bases qu'il faut connaître. En plus des origines des Guerres du Graal, vous saurez tout ce qui est nécessaire sur le concept des Servants. Sur les esprits héroïques qui les animent comme déjà dit, mais aussi sur les différentes classes (les Sabers qui combattent avant tout avec un sabre, les Lancers avec une lance, les Assassins qui sont avant tout discrets, les Berserkers qui misent sur la force brute, les Archers, etc...), sur leur niveau d'aptitude qui leur accordent plus ou moins de capacités exceptionnelles nommées Nobles Phantasmes, sur leur apparence spirituelle qui leur permet de se déplacer plus facilement... Shinjirô distille ces informations tout au long du tome, ce qui fait que, bien qu'elles soient assez nombreuses, on le retient les unes après les autres, très facilement. C'est simple, même si vous ne connaissez rien à la saga Fate, vous ne serez jamais perdu !

Parallèlement à ces informations sur les Servants et sur la Guerre du Graal, l'auteur s'applique aussi, bien sûr, à faire entrer en scène plusieurs des personnages importants. Ainsi ferez-vous déjà la connaissance de certains futurs ennemis, comme Rider et son Maître, ou Kirei Kotomine (un nom déjà bien connu des connaisseurs de Fate/Stay Night) qui oeuvre de façon mystérieuse pour l'Eglise. Mais évidemment, on retient avant tout notre personnage principal, Kiritsugu Emiya, dont on découvre avec beaucoup d'intérêt toute la froideur... y compris envers sa propre Servant, Saber, dont il se désintéresse totalement, au point de ne lui dire mot.
De manière générale, vous vous apercevrez très vite que là où le manga Fate/Stay Night avait souvent du mal à faire ressortir les relations Maître/Servant, Fate/Zero s'applique au contraire à les retranscrire avec minutie. On suit donc avec beaucoup d'intérêt le lien ténu entre Kiritsugu et Saber, le premier étant totalement distant avec la deuxième, ce qui, évidemment, trouble la belle Servant blonde, qui se pose des questions, se demande si elle a fait quelque chose de mal... et ne peut alors que compter sur Irisviel, qui deviendra pour elle une sorte de confidente et d'amie. Bien que Saber soit avant tout une arme ne devant pas montrer d'émotion, on se régale devant la manière fine dont Shinjirô nous laisse entrevoir ce qu'elle ressent. Même topo, par exemple, pour Rider, charismatique Servant dont les ambitions de grand conquérant vont jusqu'à effrayer un peu son propre Maître. Il y a d'emblée un vrai travail sur les relations Maître/Servant et sur le ressenti de ces derniers, et cela apporte d'entrée de jeu beaucoup d'intérêt à l'oeuvre.

Pour le reste, le style visuel de Shinjirô laisse déjà deviner une oeuvre beaucoup plus mâture et sombre que le manga de Fate/Stay Night. Le mangaka joue beaucoup sur les ombrages et les profondeurs de champ, pour un résultat qui nous immerge très facilement et pose d'emblée l'ambiance. Le dessinateur se réapproprie de très belle manière les personnages, en sachant les rendre charismatiques, mystérieux ou inquiétants quand il le faut. On ressent très bien la prestance chevaleresque de Saber, la froideur de Kiritsugu, l'élégance et la sympathie de la belle Irisviel, la stature imposante de Rider, la faiblesse de son maître... C'est de l'excellent travail. Les décors sont bien présents quand il le faut, et certaines vues (surtout nocturnes) en jettent. Quant aux scènes de combat, elles sont pour l'instant très peu nombreuses et très courtes, mais elles laissent déjà entrevoir un gros potentiel côté mise en scène, et un ton qui ne devrait pas faire semblant. Par rapport au manga Fate/Stay Night qui était un pur shônen, Fate/Zero est un seinen, et si la différence entre les deux genres et souvent ténue, ici elle se ressent pleinement.

En posant de très solide manière les bases autour du conflit, des personnages et de leurs relations, Fate/Zero s'offre une entrée en matière immersive et franchement réussie, qui a tout pour séduire autant les habituées de la saga Fate que les néophytes, qui peuvent sans problème lire cette série sans rien connaître de l'univers de Fate. On a ici un début bourré de promesses, et l'on a hâte de voir les choses décoller par la suite.

L'édition proposée par Ototo est d'excellente facture ! Il faut souligner une traduction qui fait plaisir à voir, en ceci qu'elle respecte bien plus que celle du manga Fate/Stay Night les termes propres à l'univers de Fate. Les choix de police sont très bons, de même que la qualité du papier et celle de l'impression, malgré quelques moirages pas très gênants sur quelques pages. Cerise sur le gâteau, la première édition du tome 1 nous propose une jaquette collector, avec des reliefs brillants du plus bel effet.
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Message non lu par Koiwai » 25 avr. 2014, 08:26

Tome 2 :

La quatrième Guerre Sainte est désormais commencée, et Saber, soutenue par Irisviel, se retrouve déjà face à un redoutable adversaire : Lancer, dont le Maître reste soigneusement caché. Le combat qui s'engage promet d'être dense, car face à Saber, il y a un ennemi armé de deux lances complémentaires, et qui pourrait se révéler encore plus dangereux que prévu lorsque son Maître l'autorisera à utiliser son Noble Phantasme...

Entrevu dans le premier volume, le talent du mangaka Shinjirô pour les scène de combat se confirme pleinement avec un premier duel d'une intensité remarquable ! Le dessinateur offre des planche d'une profondeur remarquable, surtout portées par un gros travail sur les nuances de noir, sur les angles de vue, mais aussi sur des onomatopées assez stylisées. Précis et expressif, l'ensemble nous happe sans mal, d'autant que le duel est loin de se limiter à un simple échange de coups : la stratégie est de mise entre les deux combattants, qui doivent analyser les choses pour prendre le dessus sur les capacités propres à leur adversaire. C'est captivant à lire, d'autant que l'on ressent bien la difficulté de la tâche pour Saber face au Noble Phantasme de Lancer, et que ce dernier se révèle pleinement en dévoilant l'Esprit Héroïque qui l'anime.

Et pourtant, ce premier affrontement, déjà prometteur, n'est encore qu'une mise en bouche, celui-ci finissant par prendre temporairement fin de manière inattendue, quand, les unes après les autres et sous l'impulsion de Rider, la plupart des autres combattants débarquent. C'est là tout le sel du tome : alors que l'action est déjà là et que la tension est bien présente, Shinjirô profite de cette ambiance déjà oppressante pour dévoiler quasiment toutes les forces en jeu dans cette quatrième Guerre Sainte. Le pari est osé et ambitieux, et il s'avère réussi, chaque Servant apparaissant à sa manière, dévoilant pour certains son Esprit Héroïque ou son Noble Phantasme, et laissant clairement entrevoir ses traits de caractère : la franchise d'un Rider qui débarque au beau milieu du combat pour provoquer tout le monde, l'orgueil d'Archer, l'énigme que constitue le sombre Berserker, la fougue de Lancer qui risque fort de l'obliger à s'opposer à son Maître... Derrière eux, les Maîtres ne sont pas en reste et sont tous assez différents côté caractère, Shinjirô mettant notamment en place une relation particulière entre les maîtres de Rider et de Lancer, et intriguant déjà beaucoup sur le lien entre Tokiomi Tohsaka et Kirei Kotomine.

L'un des talents de Shinjirô est de mettre en place avec fluidité ces nombreux protagonistes sans pour autant faire retomber la tension, car sur le terrain le combat se profile toujours, et la menace d'alliances qui chercheraient à se débarrasser vite et facilement des plus redoutables combattants se fait bien sentir, encore plus dans les dernières pages du volume...

Loin de se contenter d'un duel classique, Shinjirô prend le parti de mettre en place une grande majorité des personnage dans la foulée, et le résultat est on ne peut plus satisfaisant : la démarche surprend, entretient la tension, et on a le sentiment que tout est parfaitement mis en place pour la suite, qui s'annonce épique !
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 11 juil. 2014, 07:39

Tome 3 :

Dans le quartier des entrepôts de Fuyuki, une bataille de longue haleine s'est rangée entre plusieurs servants, et Saber est prise en tenaille entre Berserker, Servant atteint d'une folie destructrice et imprévisible, et Lancer, Servant droit qui aimerait largement plus affronter Saber d'égal à égal que de suivre les ordres de son Maître. L'intervention de Rider vient mettre temporairement fin à la bataille, mais une chose est sûre : la quatrième Guerre sainte est désormais bel et bien démarrée... Pourtant, il reste des combattants à découvrir. Caster fait enfin son apparition auprès de tueur en série Ryûnosuke Uryû, et tous deux s'apprêtent à former la plus horrible des équipes. Quant à Kariya Matô, l'heure est venue de découvrir les raisons qui l'ont poussé à vouloir participer à la Guerre sainte.

Ce troisième tome nous offre principalement deux focus, pour un résultat plus sombre est morbide que jamais, où l'on découvre que chacun des acteurs de la Guerre sainte a ses propres raisons d'y participer.
Des raisons assez nobles et belles, comme celles de Kariya, prêt à se sacrifier pour sauver ce qu'il a de plus cher. Dans une dernière partie de volume qui ne fait pas semblant, Shinjirô explicite par la force de sa narration et par le choc des images l'horreur dans laquelle sont plongés ses personnages, à savoir Kariya et une fillette bien connue des connaisseurs de Fate/Stay Night, qui vont enfin découvrir sa cruelle enfance. On sent bien monter en Kariya la haine envers mages et envers Tokiomi Tohsaka, ce qui s'annonce prometteur pour la suite.
Mais on retient encore plus les raisons poussant Uryû et Caster à agir, raisons autrement moins glorieuses et beaucoup plus immonde. Ayant pour esprit héroïque l'une des légendes les plus sanglantes de l'Histoire, Caster, de par son physique un peu taré, son grain de folie et son inhumanité, fait froid dans le dos, mais on a presque envie de dire qu'il n'est rien à côté de son Maître, véritable sociopathe n'ayant aucune considération pour l'être humain et enchaînant les meurtres tous plus barbares les unes que les autres pour son plaisir personnel. La fascination d'Uryû pour la mort a quelque chose d'horrible, d'autant que là aussi, Shinjirô ne lésine par sur les images-choc, qui sont particulièrement crades et ont de quoi soulever les coeurs, et qui paraîtraient presque gratuites si elles s'étiraient plus en longueur. Pas, de doute, Gen Urobuchi est passé par là...
Enfin, n'oublions pas, dans le premier tiers du tome, un petit focus revenant un peu plus sur Kiritsugu, sur sa façon de voir les choses et sur son rapport à la mort, là aussi très particulier.

Avant l'action, Gen Urobuchi et Shinjirô continuent de mettre en place les personnages, leurs motivations et leur comportement, dans un troisième tome qui laisse la part belle à deux des plus horribles parcours. Sans non plus abuser du gore, Shinjirô distille quand il le faut les images-choc et immondes pour mieux faire ressortir la complexité des relations liant les Maîtres et Servants de cette 4ème Guerre sainte, et le résultat est plus sombre que jamais, et toujours aussi immersif.
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 28 août 2014, 19:03

Tome 4 :

La bataille dans le quartier des entrepôts s'est soldé par un statu quo, mais chaque combattant a pu en profiter pour cerner un peu mieux ses adversaires. De son côté, Kayneth Archibald El-Melloi, le Maître de Lancer, reproche à son Servant de ne pas avoir éliminé Saber quand il en avait la possibilité. Mais il n'ont que peu de temps pour mettre les points sur les i, car leur immeuble est bientôt pris d'assaut par Kiritsugu et Maiya, décidés à éliminer le professeur au plus vite. C'est sans compter sur l'intervention de Kirei Kotomine...

Le tout début du volume permet de toujours mieux entrevoir le tiraillement de Kiritsugu, qui, pour mener à bien la Guerre, sait qu'il doit redevenir l'homme implacable d'autrefois et mettre de côté tout compassion pour les victimes innocentes. Dans le même temps, la rixe entre Lancer et son Maître Kayneth aboutit sur l'arrivée d'une troisième personne impliquée dans la bataille à leurs côtés, Sola-Ui, fiancée de Kayneth, qui confronte son futur époux à ses erreurs tout en prenant ardemment la défense de Lancer... Des jalousies seraient-elles sur le point de se créer de leur côté ?

Mais très vite, une autre surprise arrive pour les différents combattants. Incontrôlables et ne montrant aucune discrétion, le sanglant Caster et son Maître le psychopathe Uryû ne respectent aucune règle, mettant alors en péril le déroulement de la Guerre. Risei Kotomine, homme de l'Eglise et médiateur de la Guerre, clame alors une nouvelle règle temporaire : tous les combattants ont désormais pour priorité d'exterminer Caster, et celui ou ceux qui y parviendront auront un sort de commandement supplémentaire. La récompense devrait motiver chacun, mais en secret, Risei a déjà prévu le butin pour Archer et son Maître Tokiomi... Au coeur de ces petits arrangements et complots, Shinjirô glisse un focus sur le rôle de l'Eglise et ses ambitions dans la Guerre. Pourquoi donc Risei s'est-il rallié à Tokiomi ? La réponse se dévoile, soulignant la menace que le pouvoir du Graal représente pour la religion et ses dogmes.

La bataille contre Caster n'arrive qu'à la fin du volume, et avec lui revient l'ambiance profondément gore et malsaine du tome 4. Avant cela, le mangaka continue de peaufiner certains de ses personnages. Peu enclin à s'intéresser à un Tokiomi qu'il juge inintéressant, Archer se rapproche de Kirei, au fil d'une discussion soulignant le manque de conviction de ce dernier dans la Guerre. Kirei, qui n'a aucune raison de se battre, ne poursuit aucun objectif, se demande toujours pourquoi le Graal l'a choisi. Sa seule obsession ? Découvrir le fond de Kiritsugu, quitte à se confronter mortellement à lui...
Justement, Kiritsugu, de son côté, se montre toujours plus froid lors de la conception du plan visant à attirer Caster. Le jeune homme ignore totalement sa Servant, qui en reste aussi choquée que blessée, le tout sous les yeux d'une Irisviel qui ne reconnaît plus son Kiritsugu... Mais quel est le véritable fond de Kiritsugu ? Est-il si impassible qu'il le montre ? Seul à seul avec Iris, le Maître de Saber dévoile plus franchement le déchirement qui le ronge...

Si certains approfondissements, notamment sur Kiritsugu, tendent à un être légèrement répétitifs par rapport à ce qui a déjà été montré dans les tomes précédents, le travail effectué sur les personnages reste très plaisant, que ce soit du côté de la relation entre notre héros, Saber, Irisviel, Illya et Maiya, et du côté de Risei, Kirei, Archer et Tokiomi. Certains personnages continuent de se dévoiler un peu plus, certains rapprochements et alliances commencent à prendre forme... et, dans tout ceci, l'auteur glisse quelques discrètes notes de légèreté avec Illya, ou d'humour potache avec un Rider qui est ici un peu trop relégué à un second rôle idiot. Au final, tout ceci continue de faire évoluer un scénario sombre et retors, qui offre encore un peu plus d'enjeux à l'affrontement qui commence en fin de tome et dont on a hâte de voir la suite.
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 15 oct. 2014, 17:13

Tome 5 :

Les différents participants à la Guerre Sainte se sont vu confier une mission commune : éliminer au plus vite Caster, qui ne respecte aucune règle. Mais si certains prennent à coeur cette mission, d'autres semblent décidés à en profiter pour piéger leurs adversaires.

Luttant contre Caster, Saber est épaulée dans cette tâche par Lancer, qui prouve une nouvelle fois tout son honneur de chevalier. Tous deux unissent leurs forces pour essayer de vaincre cet ennemi ne cessant de faire apparaître de sordides créatures, et l'affrontement se suit avec un certain plaisir car il met bien en avant les deux Servants alliés face à leur ennemi.
Mais pendant que les deux Servants font équipe, leurs deux maîtres, eux, engagent un combat à l'intérieur du château des Einzbern. Venu à la rencontre de Kiritsugu pour se confronter à lui, Kayneth tombe dans son piège et l'affrontement bat son plein, opposant des techniques très variables : les balles de Kiritsugu pourront-elles avoir le dessus sur le mercure de Kayneth, ou le Maître de Saber devra-t-il déployer d'autres techniques gardées secrètes pour vaincre son adversaire ? Shinjirô nous livre ici un combat qui permet d'apporter de nouvelles précisions sur les techniques des deux combattants, dont on découvre notamment les Codes Mystiques ou certaines techniques magiques comme la manipulation du temps. La profondeur et l'encrage des dessins continuent d'apporter l'ambiance adéquate, mais il faut toutefois avouer que le rythme est affaibli par les nombreux textes qui s'appliquent à expliquer en blocs les techniques et stratégies des combattants. Et de ce côté-là, la lecture demande d'être d'autant plus attentif que le tout se pare encore de nouveaux termes spécifiques qui pourraient nous emmêler un peu les pinceaux.
Et comme si ça ne suffisait pas, Kirei Kotomine vient lui aussi se mêler à la fête, décidé à profiter du chaos ambiant pour rencontrer Kiritsugu. Toutefois, il n'avait pas prévu de tomber sur Maiya et Irisviel, déterminées à l'empêcher d'atteindre son but. C'est l'occasion d'observer toute la loyauté des deux femmes pour Kiritsugu, et de découvrir un peu plus la force et les techniques que possèdent Iris et Kirei. Chacun dans leur catégorie, ils s'avèrent redoutables, mais il y a un mais : l'impression de n'avoir qu'un étalage de techniques sans en savoir plus sur celles-ci (Kirei est fort et résistant, Iris peut faire apparaître un piaf... et ?). La même impression règne au sujet du très bref focus sur le lien entre Kiritsugu et Maiya, qui ne révèle finalement rien.

Mais la principale déception concerne l'issue des combats, qui ne fait pas évoluer grand chose. Certes, on a la confirmation du statut particulier d'Irisviel, le focus sur le passé de Lancer (qui explique sa fidélité à toute épreuve pour son maître) et les manigances d'une Sola-Ui littéralement folle d'amour, mais dans les faits on a eu tout un tome d'action pour un bon gros statu quo...

Au final, le tome se laisse bien lire (quand il n'est pas plombé par certains textes assez lourds - problème qui n'est pas dû à la très bonne traduction) et distille ça et là quelques informations, mais l'impression que le scénario peine à avancer domine, ce qui est frustrant après cinq volumes.
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 02 févr. 2015, 14:47

Tome 6 :

En parallèle aux événements du tome précédent, les autres personnages ne sont pas restés inactifs. Face à la disparition d'une amie sans doute prise dans les filets de Caster, Rin Tôsaka, alors enfant à cette époque, part à sa recherche sans se douter du danger qui l'attend, mais trouve sur sa route Kariya Mato... Le temps d'un chapitre, c'est l'occasion d'amener quelques précisions sur ce dernier et sur les conséquences qu'ont eu sur lui le pouvoir des Mato, mais tout cela reste un peu succinct.

On reste donc plus intéressé par ce qui se passe du côté de Waver et Rider, qui se mettent en quête du repaire de Caster afin de mieux le cerner. Mais tandis qu'ils y découvrent des choses effroyables (une fois de plus, Caster oblige, âmes sensibles s'abstenir, les tripes d'enfants sont au rendez-vous), un autre danger plane sur eux...
Tokiomi Tôsaka décide de sacrifier l'Assassin de Kirei afin de pousser Rider à dévoiler son Noble Phantasme, au bout d'une petite réunion qui occupe l'essentiel du tome. Cette réunion, qui fait suite au combat du château des Einzbern, voit Saber, Rider puis Archer poser les armes pour converser autour d'un verre d'alcool. L'enjeu de cette conversation : un débat animé sur ce que doit être le rôle d'un roi et sur ce qu'est un véritable esprit héroïque. Et entre le Roi des Héros, le Roi des Conquérants et le Roi des Chevaliers, inutile de dire que de véritables confrontations de valeurs s'entrechoquent, pour un résultat qui, même si l'action est mise de côté, passionne tant chaque protagonistes défend son point de vue et sa façon d'être avec vigueur et charisme. Les dialogues sont finement ciselés et argumentés avec clarté, et le point de vue de chacun des trois Rois trouve un écho évident dans son passé lointain en tant que monarque.

Au bout du compte, l'heure est également venue pour Rider de dévoiler son Noble Phantasme dans un combat qui, étonnamment, tourne très court, mais qui en dit long sur l'aspect impressionnant du pouvoir du Servant de Waver. Le rapport de force entre les différents combattants semble dès lors renversé, ce qui nous promet une suite intense...
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 28 avr. 2015, 18:56

Tome 7 :

En attendant la prochaine bataille contre Caster, chaque camp prend le temps de faire le point et de se préparer, et à l'instar du tome 6 c'est donc un volume très calme et surtout très bavard qui nous attend, Shinjirô s'attardant un peu sur la plupart des duos de personnages.

Pendant que Kariya Matô et Berserker sont aux abonnés absents et que Kiritsugu réfléchit aux tactiques à adopter, Lancer affiche brièvement toute sa promptitude pour aller défaire Caster avec les honneurs, non sans chambouler le petit coeur de Sola-Ui qui reste transie d'amour pour lui alors qu'il ne lui sourit jamais. Ces différents cas sont très vites passés en revue, parfois en seulement une ou quelques pages, et on reste alors plus intrigués par les autres focus, à commencer par celui concernant Kirei Kotomine et Archer, qui entretiennent une conversation aussi riche que prometteuse quant aux choix que devra faire Kirei... Du côté de Berserker et de Waver, nous assistons à une forte mise en valeur des ambitions et des idéaux du charismatique et puissant Servant, pendant que son Maître fait un petit complexe d'infériorité à côté de lui. Berserker devra trouver les bons mots pour consolider son lien avec Waver, sans quoi la situation risquerait fort de se dégrader plus tard. Quant à Saber et Irisviel, elles suivent les directives de Kiritsugu et de Maiya et déménagent dans un nouveau logement plus sûr et à un emplacement stratégique, ce qui est également l'occasion de cerner l'état de santé actuel de la belle homonculus des Einzbern...

Shinjirô offre par moments trop de blablas peu utiles, s'éternise un brin sur certains focus, mais le résultat de ce long moment de calme avant la tempête reste important car il permet de mieux cerner les tourments, les doutes, les failles, les relations, les ambitions et les plans des différents camps, ce qui nous prépare pour une suite qui devrait être largement plus explosive, comme le laissent penser les dernières pages plus mouvementées et nous préparant à (enfin !) un nouvel affrontement !
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 05 août 2015, 18:15

Tome 8 :

Face à Caster et à la monstrueuse et colossale créature qu'il a invoquée, les Servants Saber, Rider et Lancer sont obligés d'unir leurs forces, tandis que dans les airs le combat éclate entre Tokiomi Tohsaka et Archer d'un côté et Kariya Matô et Berserker de l'autre. Au bout de ce double affrontement, il y aura des morts et des rebondissements qui sèmeront la discorde...

Enfin ! Après une longue phase de préparation et d'introspection sur les nombreux personnages de la série, l'heure est enfin venue de retrouver de l'action rondement menée. La bataille qui fait rage ici se veut imposante et importante, car elle implique la majeure partie des protagonistes, tire le meilleur des préparatifs des volumes précédents en concrétisant comme il se doit les relations et ambitions des Maîtres et des Servants, et est sublimée par la verve graphique d'un auteur qui se surpasse pour offrir des dessins denses et violents. L'affrontement, qui a réellement quelque chose d'épique, exploite très bien l'alliance Saber/Rider/Lancer, utilise à bon escient les Nobles Phantasmes des deux premiers (on découvre enfin celui de Saber !) et souligne à nouveau tout le sens de l'honneur de chevalier du troisième. Quant à Kiritsugu, il n'est pas en reste et continue de faire avancer ses plans. Du côté de l'autre bataille, on se régale en découvrant plus en détails les motivations de Tokiomi et de Kariya ainsi que la relation haineuse qui les anime, tandis qu'Archer préfère observer tout cela, non sans nous faire sentir son aura de supériorité.

En résultat un combat de haut niveau, tant pour l'action elle-même que pour l'utilisation des nombreux personnages. Et l'après-combat, loin de faire retomber la tension, enchaine sur de nouveaux rebondissements très prometteurs, que ceux-ci concernent Kirei Kotomine dont les actes intriguent, le calculateur Kiritsugu, ou le fourbe Kayneth bafouant l'honneur chevaleresque de son Servant... ce qui nous prépare dans les dernières pages à un nouveau combat extrêmement prometteur et aux enjeux de taille !
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 25 sept. 2015, 08:49

Tome 9 :

A peine remis de leur combat commun contre Caster, les Servants Saber et Lancer, poussés par les actes de leurs Maîtres, sont désormais les prochains à s'affronter. Et le duel promet d'être aussi intense que digne, car les deux ennemis ont au fond de leur être la même vertu d'esprit, une réelle noblesse fortement éloignée de toute manigance. Pourtant, au début, ils ne savent pas à quel point, suite aux actes de Kiritsugu Emiya, leur digne combat va basculer de terrible manière. Car pour arriver à ses fins, le Maître de Saber est prêt à tout, y compris à bafouer les plus importantes valeurs des combattants...

Sous le trait de Shinjirô, le combat entre les deux charismatiques Servants s'avère réellement intense, d'autant que l'on est encore plus enjoué par le fait que tous deux ont exactement le même sens de l'honneur et de la dignité. C'est donc avec d'autant plus de force que l'on se prend en pleine face l'issue inattendue de ce duel, issue cruelle dont toute la puissance émotive passe par une page particulièrement dense et enragée. Si bien que quand le calme revient à Fuyuki, l'ambiance très tendue reste parfaitement palpable tout au long de la suite du volume.

Cette suite, elle s'applique à reposer joliment les choses. Après le duel entre Saber et Lancer, l'ambiance apparaît plus brisée que jamais entre Kiritsugu et son Servant, qui, même s'ils ont un objectif commun, emploient des moyens opposés pour l'atteindre. Dans ce climat de tension, on retrouve avec intérêt une Irisviel affaiblie, dont le rôle prend toujours plus de sens. Elle a beau tenter de servir de médiatrice entre Kiritsugu et Saber, son inévitable destin fait qu'elle ne pourra bientôt plus veiller sur eux... Maiya sera-t-elle à la hauteur pour prendre le relais ?
Au fil des pages, arrivent également de nouvelles informations sur l'objectif réel recherché à travers la conquête du Graal, ainsi que les prémisses de possibles nouvelles alliances. Entre Kiritsugu, et Tokiomi Tohsaka que nous découvrons enfin un peu plus (notamment sa relation avec ses filles), un front commun pourrait naître, mais celui-ci cache surtout d'autres desseins du côté d'Irisvel, vis-à-vis du dangereux Kirei Kotomine...

Après un début de volume aussi intense que cruel, la suite continue d'approfondir les personnages, leurs desseins, leurs relations et leurs stratégies avec beaucoup de clarté. Fate/Zero s'offre un nouveau tome de haute volée, qui promet beaucoup pour la suite des événements !
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Koiwai
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Re: Fate/Zero

Message non lu par Koiwai » 10 déc. 2015, 19:15

Tome 10 :

Depuis déjà plusieurs volumes, les interrogations commençaient à se bousculer autour du comportement de Kiritsugu, or l'heure est enfin venue de découvrir tout ce qui l'a conditionné au fil des années, dans un volume qui commence par nous replonger dans sa plus tendre jeunesse, sur une île reculée, aux côté de son père, un mage poursuivant ses expériences, et de Shirley, belle et insouciante jeune fille dont le jeune garçon est épris et servant d'assistante à son paternel. Les choses se déroulent plutôt bien, jusqu'à ce qu'un terrible drame vienne mettre fin à ce bonheur de façade et n'enclenche la sombre destinée du jeune Kiritsugu...

L'ensemble du passé de Kiritsugu, de son enfance jusqu'à sa "nouvelle vie" aux côtés d'Irisviel, est passé en revue dans ce volume, et il va donc sans dire que Shinjirô va à l'essentiel. Cela se ressent parfois, surtout dans la première partie du tome qui paraît très rapide sur les changements de comportement de Kiritsugu (cela nous laisse toutefois sur des images-choc très brutes, et nous fait bien comprendre que Kiritsugu a toujours eu un "don" pour le meurtre), mais aussi sur le personnage de Shirley, attachante demoiselle que l'on aurait aimer pouvoir voir un peu plus.
Cela dit, d'un bout à l'autre, ce retour en arrière fait parfaitement son travail, tant il nus permet, étape par étape, de cerner comment Kiritsugu s'est forgé son caractère, est devenu le tueur froid et impassible que l'on connaît, et a nourri en lui un rapport très spécial aux mages. Et derrière cette apparente froideur, on a tout le loisir de cerner ses tourments liés à son travail de tueur et à son rôle de la Guerre Sainte. Il lui faut contenir ses émotions et désormais accomplir sa tâche jusqu'au bout, sans quoi toutes les morts qu'il a provoquées n'auront aucun sens... Seulement, Irisviel l'entend-elle ainsi ? Au bout de ce flashback, le dernier chapitre arrive au meilleur moment pour mettre en valeur la relation tourmentée du couple Iris/Emiya et mieux nous faire comprendre le chemin qu'ils ont choisi de suivre.

Voici donc un volume parfois trop rapide mais qui sait faire ressortir tout ce qu'il faut savoir sur le parcours de Kiritsugu puis d'Irisviel. Nous voici alors dans les meilleures conditions pour nous replonger dans l'intrigue présente dès le prochain tome...
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