Lady detective

Cette rubrique est consacrée à toutes les séries qui ne sont pas issues du Japon mais qui s'apparentent au manga. Vous y retrouverez donc les manwhas (Corée), les manhuas (Chine), mais aussi les séries appartenant au "Global manga" (courant qui regroupe notamment des auteurs français).
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Koiwai
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Lady detective

Message non lu par Koiwai » 04 juin 2014, 17:55

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Londres, 1864. Alors que la ville profite de son rayonnement mondial avec les expositions universelles, une grande demeure aristocratique bascule dans le drame avec la mort d'un jeune homme, Sir Thomas. Il revenait tout juste d'une guerre pour découvrir que sa fiancée s'est mariée avec un autre homme. La mise en scène ressemble étonnamment à celle du héros du livre Les Souffrances du jeunes Werther, et la pièce où son cadavre a été retrouvé était fermée de l'intérieur. Tout semble désigner un suicide romantique, c'est en tout cas ce que tout le monde conclut... Tout le monde, sauf une jeune Lady, Elisabeth Newton. Présente sur les lieux au moment de la mort de Sir Thomas, elle déduit très rapidement que ce suicide apparent cache en réalité un meurtre savamment orchestré. Et même si personne ne veut la croire parce qu'elle est une Lady, elle est bien décidée, accompagnée de son majordome l'énigmatique Edwin White, à découvrir la vérité !

Les récits d'époque sont souvent un plaisir à suivre, d'autant plus quand ils sont aussi bien emballés que ce Lady Détective, la série de Jeon Hey-Jin et Lee Ki-Ha étant séduisante à plus d'un égard.
On entre très vite dans le vif du sujet, en découvrant avec délice Elisabeth, alias Lizzie, une Lady décidément pas comme les autres de son époque. Quand la plupart des femmes aristocrates se contentent de vivre dans l'oisiveté avec insouciance, notre héroïne, elle, se passionne pour les livres, et est elle-même une écrivaine à succès... Seulement, loin des romances et drames passionnels des autres femmes auteures de son époque, elle a préféré se spécialiser dans l'écriture de polars, et c'est surtout dans ce cadre, pour trouver l'inspiration, qu'elle choisit de lever le voile sur le meurtre de Sir Thomas ! Pour cela, elle ne va pas hésiter à aller à l'encontre de ce que voudrait la bienséance pour une Lady, et c'est donc en tripotant allègrement la scène du crime (au point de mettre son doigt dans la blessure du cadavre) et en faisant quelques expériences qu'elle va parvenir à remonter vers la vérité, le tout sous les yeux d'un inspecteur de police qui n'en croit pas yeux, tant la demoiselle met à mal toutes ses convictions sur la logique féminine et sur l'intérêt des femmes.
Il faut aussi dire que Lizzie est bien aidée par son majordome, Edwin White, un homme qui forme avec elle un duo aussi plaisant que détonnant. Car sous couvert d'être son majordome, le jeune homme est surtout un ancien avocat extrêmement brillant ayant eu 30 victoires consécutives. Beau et intelligent, il évite certains écueils et captive autant que Lizzie, principalement dans la manière qu'il a de se comporter avec celle-ci. Plus que l'enquête, c'est d'ailleurs cette relation entre les deux héros qui intrigue le plus, et c'est notamment à travers le regard de l'inspecteur que l'on on vient à être très intrigué par ce lien par toujours très net. Un lien visiblement loin de tout amour, avec une Lizzie qui déclare clairement ne pas aimer son majordome qui doit rester à sa place, et un Edwin veillant sur elle plus comme un grand frère et précepteur que comme un potentiel fiancé. Mais un lien néanmoins très étroit, comme le laissent entrevoir les premières informations sur le passé respectif et commun de ces deux être au parcours plutôt atypique dans la haute société londonienne.

L'enquête est rondement menée, les personnages principaux sont bourrés de charme et hauts en couleur, mais tout ça ne serait rien sans un excellent background, qui nous plonge avec talent dans le Londres de l'époque. Constamment, les auteures s'appliquent autant à retranscrire le contexte historique de l'époque (surtout dans le milieu aristocratique, mais nous avons aussi une certaine immersion dans des recoins plus pauvres) que certaines mentalités d'alors (la place des femmes, notamment), en passant par l'évocation de plusieurs grands noms anglais et de nombreuses références littéraires ou scientifiques, le tout ayant souvent un véritable rôle à jouer dans la poursuite de l'enquête... En bref, c'est très intéressant en plus d'être très bien huilé !

L'ambiance voulue par les auteures est clairement emprunte de légèreté. L'humour, qu'il soit un peu bête, un brin noir (aaah, Lizzie et son doigt dans la plaie du cadavre) ou qu'il se repose sur les personnages, est très présent. Le trait est clair et expressif, mais ne lésine pas pour autant sur des robes, costumes, intérieurs et accessoires d'époque plutôt plaisants. Reste un problème lié au trames, celles-ci étant régulièrement bizarrement utilisée, sentiment sans doute renforcé par une qualité d'impression loin d'être exceptionnelle.

Par contre, au-delà de cette qualité d'impression moyenne, le reste de l'édition est plutôt plaisant, surtout en ce qui concerne la traduction, franchement fluide et agréable, et ne comportant que très peu de coquilles, la plus importante étant le nom de l'héroïne, écrit "Elisabeth" alors que sa carte de visite affiche clairement "Elizabeth" avec un "z". Il faudra toutefois accepter de payer 7,95€ pour un petit format à l'impression moyenne, mais la lecture en vaut clairement le coup.
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Koiwai
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Re: Lady detective

Message non lu par Koiwai » 05 juin 2014, 17:56

Tome 2 :

Après avoir brillamment résolu le meurtre de Sir Thomas, Lizzy reprend son quotidien normal... ou presque ! Car avec cette Lady pas comme les autres, la normalité de l'époque est un peu mise à mal. Après tout, n'oublions pas que, sous son pseudonyme Logica Docens, elle mène secrètement une carrière d'écrivain de polar à succès, secret qui étonne tous les hommes qui le découvrent, tant il est anormal d'avoir une femme écrivain de polar à cette époque.

Et c'est justement le travail d'écrivain de Lizzy qui domine ce deuxième tome, où l'on découvre plus en profondeur sa façon de travailler : s'inspirant des enquêtes qu'elle mène, écrivant un peu quand l'inspiration est là... et rendant trop souvent ses manuscrits en retard, au grand dam de son patron, un certain Andrew R. Kenneth !

La confrontation permanente entre notre héroïne et ce directeur éditorial fait tout le sel du tome, anime les planches, les auteures s'appliquant à faire ressortir avec beaucoup d'humour les prises de bec entre notre héroïne, qui a toujours le dernier mot, et A.R.K., héritier de la société de publication plutôt incompétent, bien plus intéressé par la littérature française que par les écrits anglais qu'il considère comme de la sous-littérature, et pourvu d'un esprit de collectionneur de livres qui confine à une énorme rivalité avec Lizzy.

Au programme, de ce tome, donc, beaucoup d'étincelles et de rivalité entre Lizzy et Andrew, qui se renvoient sans cesse la balle dans leurs répliques cinglantes. Les deux personnages se détestent, ça se sent constamment, et ça nous amuse !
Cela devient d'autant plus prenant lorsque cette rivalité devient le point de départ d'une intrigue plaçant Lizzy sur une nouvelle enquête... non plus sur un meurtre, mais cette fois-ci sur le déchiffrage d'un mystérieux papier codé qu'Andrew a trouvé dans un livre... un code vieux de 300 ans ! Si une bonne partie du tome se consacre surtout à dépeindre la carrière d'écrivain de Lizzy et ses à-côtés (le regard que l'on porte sur les femmes écrivains, les frasques avec Andrew...), la dernière ligne droite offre néanmoins un intéressant focus sur l'art de la cryptologie, ce qui devient encore plus intéressant dès lors que le papier nous replonge dans une époque importance de l'Histoire anglaise, au 16ème siècle, époque de Marie Stuart et de Francis Walsingham. Les auteures en profitent pour glisser un petit cours d'Histoire en évoquant les persécutions religieuses et du pouvoir de l'époque, et le résultat est plutôt plaisant.

Mais l'intérêt ne se limite pas à Lizzy et Andrew, car d'autres personnages sont toujours là, et d'autres nouvelles têtes apparaissent. Du côté des nouveaux venus, on retient le graveur Ned Wilson, mais aussi et surtout James, une rencontre d'Andrew, qui cache peut-être plus d'intérêt qu'on ne le pense sous ses airs de garçon souriant et léger. Il y a aussi, toujours, quelques apparitions de personnalités de l'époque, dont un certain Victor Hugo. Quant à notre inspecteur du tome 1, il est toujours là, tel un léger fil rouge, s'interrogeant encore sur la nature exacte de la relation liant Lizzy à Edwin, ce dernier étant tout aussi brillant et hors-normes que sa patronne.

Le cadre est toujours aussi savamment utilisé, les auteures profitant de leur intrigue pour croquer la vie de l'époque de façon immersive et passionnée, avec toujours de nombreuses visions de certaines moeurs et pensées d'alors, et des références à des trouvailles scientifiques importantes de cette époque, à des personnalités qui ont marqué leur temps, à des lieux riches en Histoire comme le Whitehall Palace... Jeon Hey-Jin et Lee Ki-Ha ont toutefois le bon goût de ne jamais se prendre trop au sérieux, comme le prouvent les quelques références totalement anachroniques (après le Lestrade en forme de Lego, place à KFC et au débarquement de Normandie), cet humour omniprésent... et ces clins d'oeil malicieusement glissés à Sherlock Holmes : après le jeune Lestrade, c'est une surprise de taille qui s'offre à nous en fin de volume.

Porté par de très bons personnages, fluide, immersif, amusant mais aussi très riche, ce deuxième tome confirme l'excellente impression laissée par le premier volume, et c'est avec grand plaisir que l'on découvrira la suite des aventures de cette espèce de Sherlock Holmes au féminin et avant l'heure.
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Koiwai
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Re: Lady detective

Message non lu par Koiwai » 09 juin 2014, 18:16

Tome 3 :

Elisabeth Newton est une jeune femme pour le moins particulière : pendant que les autres Ladies de son époque se contentent d'apprendre le français ou le piano, elle souhaite encore et toujours approfondir ses connaissances, que ce soit en Grec, en Latin, ou même en algèbre... et c'est bien dans cette optique qu'elle contraint Edwin à lui chercher un précepteur à la hauteur de ses très hautes exigences ! La tâche est loin d'être facile, mais Edwin finit par tomber sur Archibald Dolton, la perle rare... si tant est que l'on eut appeler ça une perle : en effet, ce beau blond est un séducteur et libertin depuis toujours, et une vieille connaissance d'Edwin à l'époque des études. Y a-t-il un risque qu'Archibald ne séduise sa Lizzy ? Aucun risque, l'énergumène n'étant intéressé que par certains hommes et par les belles femmes brunes et matures. Le problème concernant Archibald vient donc d'ailleurs... puisqu'il se retrouve soudainement accusé de meurtre ! Dans une grande demeure aristocratique où la jeune Lydia s'apprêtait à se marier par arrangement avec le dénommée Arthur, ce dernier et Georges, son futur beau-frère, ont été retrouvés morts, visiblement empoisonnés. Et Archibald, qui était le précepteur et à ses heures perdues partenaire sexuel de Lydia, se retrouve accusé par le père de ce dernier...

Les auteures nous ont désormais habitués à mener chacun de leurs tomes en deux temps : d'abord une partie de présentation où tout se met en place, puis une seconde partie où notre chère Lady détective se fait un plaisir de résoudre ce qui semble impossible à comprendre. Et c'est à nouveau ce qui se passe !
Non sans un humour bien porté, entre autres, par le caractère toujours aussi délicieux et malicieux de Lizzy qui mène tout le monde comme elle le souhaite, mais aussi par le "lego" Lestrade ou par Archibald (on avait un peu peur d'être irrité par ce cliché du séducteur, ce n'est pas finalement pas le cas, le bonhomme étant un peu ridicule et ne faisant pas forcément le malin devant Lizzy), on suit avec plaisir l'arrivée de ce dernier en tant que nouveau personnage, et la manière dont notre héroïne vient à nouveau se mêler de ce qui ne la regarde pas, autant pour son plaisir de résoudre les enquêtes que pour son intérêt personnel, puisque tout comme Andrew dans le tome 2, Archibald va être "victime" des négociation de la demoiselle : si elle parvient à prouver son innocence, il lui offrira un an de cours gratuits !
Il faut toutefois signaler qu'en arrière-plan, certains éléments plus consistants se mettent en place. Notamment l'intérêt de plus en plus profond de l'inspecteur Grey pour Lizzy dont il demande clairement l'aide et sur laquelle il s'interroge beaucoup (au point de tomber sous son charme ?), surtout au sujet de sa relation exacte avec Edwin. Mais aussi autour des malicieuses références à un "avant Sherlock Holmes", que l'on s'amuse à tenter de repérer (après le jeune Lestrade et Moriarty, voici que Jane, la servante de Lizzy, tombe amoureuse d'un certain Hudson...). Mais, surtout, il y a l'arrivée d'une enquête qui s'annonce plus consistante que les autres, et portant sur une curieuse "sainte relique" mettant la ville en émoi : le "sang de la martyre", breuvage mis en avant par une mystérieuse secte... Pour l'heure, on ignore encore tout de cette affaire, simplement évoquée à quelques reprises.

Pour le reste, il faut avouer que l'enquête autour de la mort d'Arthur et George n'est pas forcément surprenante, voire même très prévisible par certains aspects, mais elle reste néanmoins parfaitement menée grâce à une exploitation toujours aussi bonne des personnages : Lizzy qui prouve à nouveau toute l'étendue de ses connaissances (étonnantes pour une Lady de cette époque, rappelons-le) et nous offre quelques jolies cours (de chimie, entre autres), Edwin qui reste très appréciable dans sa relation avec sa patronne/amie d'enfance/petite soeur d'adoption/fiancée, Grey qui ne peut à nouveau qu'être épaté par la logique de notre héroïne... et les discrets personnages plus secondaires de cette histoire, dont Lydia, qui ne peut que faire le deuil de son fiancé sans savoir ce que lui réserve l'avenir.

Encore un petit coup de maître de la part de Jeon Hey-jin et Lee Ki-ha, que l'on sent passionnées par leur série et qui en utilisent à merveille tous les aspects.
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Re: Lady detective

Message non lu par Koiwai » 12 juin 2014, 07:41

Tome 4 :

A peine a-t-elle réussi à blanchir Archibald dans l'affaire de la mort d'Arthur et George qu'Elisabeth Newton, alias Lizzy, enchaîne sur la très grave affaire présentée dans le tome précédent : celle du sang de la martyre, où une secte ment à ses croyants tout en préparant dans l'ombre une révolte contre la reine d'Angleterre, Victoria... Rien que ça ! Sur demande de l'inspecteur Grey et après avoir convaincu malgré lui Andrew en lui promettant un papier sur l'affaire, notre délicieuse Lady, rarement inactive, se met au travail pour mettre fin à l'existence de la secte, menée par le sombre et dangereux John McConroy.

Pour parvenir à lever le voile sur l'escroquerie qu'est le sang de la martyre, Lizzy ne pourra travailler seule, et aura besoin de chacun de nos principaux personnages. Archibald pour récupérer un échantillon de sang, ce qu'il fera à sa manière, donc avec beaucoup de jeu de séduction, de "m'as-tu vu" et d'humour", L'inspecteur Grey pour mener les troupes, Edwin pour veiller sur elle... Même l'irritable Andrew montrera qu'il peut être un homme de confiance en se dressant courageusement face à l'ennemi ! Assez facile, cette nouvelle mission est néanmoins bien menée, par exploite très bien chacun des personnages, souligne notamment toujours aussi bien la force des sentiments qu'Edwin a pour sa patronne et fiancée (qui lui offre toujours aussi peu d'égards, le pauvre...), et met toujours aussi merveilleusement en valeur notre héroïne, toujours aussi éloignée des Ladies bien propres sur elles de l'époque : Lizzy conserve son parler franc typique, continue de montrer son intelligence et ses connaissances (notamment en chimie, et en Histoire en nous parlant de la légende du martyr Saint Janvier à Naples), n'hésite pas à à aller face au danger malgré l'interdiction de Grey...

On ne résiste donc pas à la lecture, toujours aussi bien huilée, d'autant que cette affaire du sang de la martyre accentue clairement le fil rouge qui se met en place autour des menaces sur la reine Victoria. Sans que la série ne change totalement d'ambiance, le danger est de plus en plus présent, les agissements dans l'ombre de Moriarty sont de plus en plus forts et entretiennent une future confrontation d'exception contre notre héroïne (deux esprits très brillants l'un face à l'autre, ça promet !), et les auteures exploitent de plus en plus profondément le contexte politique de l'époque, en incluant pleinement dans l'histoire la reine Victoria, le prince héritier (futur roi Edward VII) et leur embrouilles... Un régal !
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Re: Lady detective

Message non lu par Koiwai » 12 juin 2014, 18:17

Tome 5 :

Dans la foulée de l'affaire de la secte qu'elle a réglée avec brio, Lizzy, sur recommandation des Lansdown, se retrouve à devoir régler une affaire à Buckingham, pour la Reine Victoria en personne ! En effet, sa plus précieuse tiare d'émeraudes, souvenir de son défunt époux le roi Albert, a mystérieusement disparu, et son fils le prince Edward est le premier suspect...
En se basant une nouvelle fois sur son sens de l'observation et sur ses connaissances en chimie, notre Lady détective va devoir mener l'enquête, démêler le vrai du faux, ce qui occupe la première moitié du tome. Même si le renouvellement n'est pas forcément là puisqu'on se base à nouveau sur de la chimie, suivre la jeune femme reste très plaisant, tant sa capacité à comprendre très vite les choses et la clarté de ses explications captivent (profitons-en donc pour souligner à nouveau la bonne traduction, qui souligne très bien ça). Mais en parallèle, on retient surtout de nombreux autres éléments : les petits focus sur la famille Moriarty et sur la difficulté que peut procurer le fait d'avoir un esprit supérieur, la fidélité à toute épreuve d'un Edwin qui pourrait avoir arriver quelques rivaux dans la conquête de Lizzy (aspect mis en avant sans sentimentalisme, ce qui est très plaisant), relation entre la Reine et son fils qui pourrait prendre une nouvelle tournure grâce aux paroles de notre héroïne... C'est toujours très bien huilé dans l'approfondissement des personnages, et surtout dans la poursuite du fil rouge autour de la menace Moriarty car l'énigme de la tiare a vite fait de rappeler à Lizzy la précédente affaire, et la jeune femme fait alors un pas de plus vers celui qu'elle s'est jurée de démasquer avant qu'il ne mette trop en danger la couronne.

La suite du volume se poursuit dans la même veine, avec une petite enquête rapide sur une défenestration, qui est surtout l'occasion de voir entrer en scène un nouveau personnage qui dira forcément quelque chose à tout bon fan de Sherlock Holmes : le jeune Mycroft Holmes, esprit aussi supérieur que celui de Lizzy ou de Moriarty, qui promet beaucoup pour la dernière ligne droite de la série, que ce soit dans la réaction qu'il provoque chez Moriarty, ou dans ses premières observations brillantes avec Lizzy, tous deux se reconnaissant d'emblée grâce à leur brillant sens de la déduction.

Comme le prouves les dernières pages du tome, le danger est de plus en plus proche, que ce soit autour de nos héros ou dessus de la couronne. Le brillant Moriarty referme tranquillement son piège, et le duel des génies est prêt à se conclure dans le sixième et dernier volume.
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Re: Lady detective

Message non lu par Koiwai » 13 juin 2014, 07:00

Tome 6 :

En analysant la veste d'Edwin suite à l'explosion, Elisabeth obtient de nouveaux indices pour avancer dans sa recherche de celui qui se cache derrière les récents événements, mais il lui faut désormais faire vite, car la première explosion 'était pas la dernière, et celles-ci commencent à se multiplier. En compagnie d'Edwin, de Mycroft et d'Archie, la jeune Lady doit mettre au service de Londres et de la couronne toutes ses capacités de déduction. Qui se cache derrière les explosions ? Où aura lieu la prochaine ?

C'est une véritable course contre la montre qui commence pour Lizzy et ses compagnons, qui doivent faire au plus vite pour démasquer le coupable, ses prochains méfaits et son mobile. Notre Lady détective comprend très vite que derrière tout ça se cache un esprit supérieur qui cherche avant tout à s'amuser en prenant la capitale anglaise pour terrain de jeu, et c'est avec une tension allant crescendo que l'on suit cette ultime quête vers la vérité, que l'on voit Lizzy ou Mycroft progresser alors que nous savons très bien que l'ennemi se trouve tout près d'eux.

Jeon Hey-jin et Lee Ki-ha offrent donc un dernier tome avant tout assez haletant, du fait de l'aspect "course contre la montre" pour sauver une ville déjà embrasée, mais les deux auteures parviennent à conserver toute leur clarté dans ce rythme tendu, et ne perdent pas de vue les quelques autres grands axes de la série, qui viennent eux aussi trouver une conclusion attendue et bien tournée.
Il y a, bien sûr, l'amour indéfectible d'Edwin pour notre héroïne. Les auteures mettent à nouveau en valeur ces sentiments forts sans non plus en faire trop, et Edwin ayant été marqué par les paroles de la Reine, il va enfin se décider à oser faire le grand pas, pour une réaction de Lizzy logique, sans trop-plein de sentimentalisme, et qui sonne très bien dans le feu de cette dernière ligne droite.
Et puis, surtout, il y a ce rapport à Sherlock Holmes qui trouve une forme de conclusion plus qu'honnête, avec d'ultimes apparitions très attendues de certains personnages d'Arthur Conan Doyle, et une certaine concrétisation de cet "avant Sherlock Holmes" à la toute fin, ce qui régalera le lecteur qui s'était amusé, pendant les tomes précédents, à repérer les petites références.

Alors, la fin est-elle parfaite ? Non, sans doute pas, car on sent que les choses ont quand même été un peu précipitée. les auteures avouent d'ailleurs dans leur postface qu'elles avaient encore des idées en tête, mais qu'elles n'ont pas eu l'occasion de les illustrer. Elles offrent néanmoins, au bout de cette fin assez rapide, l'impression que la boucle est bien bouclée, que le "relai" est passé, et ce n'est en rien frustrant, d'autant que quelques pages sont là pour nous montrer un peu ce que sont devenus les personnages quelques années plus tard.

Lady détective fut donc, d'un bout à l'autre, une très bonne lecture, limpide, divertissante, parfois très instructive, intelligemment tournée, et portée par d'excellents personnages. Une oeuvre qui vaut clairement le détour, encore plus si, à l'instar des auteures, on est fan des enquêtes rondement menées, de Sherlock Holmes et de l'Angleterre victorienne.
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