Butterfly in the air

Cette rubrique est consacrée à toutes les séries qui ne sont pas issues du Japon mais qui s'apparentent au manga. Vous y retrouverez donc les manwhas (Corée), les manhuas (Chine), mais aussi les séries appartenant au "Global manga" (courant qui regroupe notamment des auteurs français).
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Koiwai
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Butterfly in the air

Message non lu par Koiwai » 28 sept. 2014, 11:45

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Jeune et belle demoiselle tout juste diplômée, Zhong Xiaoyin n'aura pas dû attendre longtemps avant de dénicher un emploi : elle va être embauchée dans une grande entreprise ! Mais quand elle rentre chez elle pour annoncer la nouvelle à sa mère, elle trouve la demeure vide. Elle ne tarde pas à apprendre que sa mère, gravement malade, a été emmenée à l'hôpital, et qu'elle n'a visiblement plus que quelques mois à vivre. La seule solution pour la sauver serait d'employer des moyens coûtant une petite fortune, fortune que Zhong Xiaoyin n'a pas. Mais le nouveau directeur de l'hôpital, le jeune Lan Dongcheng, lui propose de gagner l'argent nécessaire en travaillant pendant 4 ans et quelques dans son hôtel. Une proposition qui paraît assez étrange pour la jeune femme, d'autant que quelques minutes avant elle s'était fâchée dans le couloir avec ce directeur ! Lan aurait-il une arrière-pensée , Cela aurait-il un lien avec le papillon tatoué sur sa cheville, et que l'on retrouve sur le mouchoir du jeune homme ?

Basé sur un récit d'un célèbre auteur de romances chinois, Butterfly in the Air nous narre, sur son premier volume, l'incursion d'une jeune fille du peuple dans d'assez hautes sphères de la société. Prise sous son aile par Lan sans trop savoir pourquoi, Zhong Xiaoyin, tout en partant vivre en colocation avec son amie Ku Er, découvre un univers qu'elle n'avait jamais fréquenté, un lieu de travail assez strict où elle trouve le moyen d'arriver en retard pour son premier jour, mais aussi l'univers "familial", plus personnel, de son nouveau patron, jeune homme de bonne famille qui a tout de l'héritier modèle. Les ficelles sont assez grosses, certains personnages comme Lu Xin, un proche de Lan, rencontrant presque par hasard notre héroïne. C'est aussi le cas pour d'autres personnages, comme Mme Lin, la mère de Lan. Cela dit, les différents protagonistes venant vite graviter autour de Zhong et Lan sont assez bien campés et savent se démarquer en révélant leur fond. Ainsi fait,on malgré tout la connaissance, avec un certain intérêt, de ce Lu Xin tombant amoureux de Zhong Xiaoyin, puis de Mai Lele, supérieure de notre héroïne et amoureuse depuis toujours de Lu Xin, ce qui lui vaut de prendre en gripper Zhong. Mme Lin se pose comme une femme ayant une certaine influence sur son fils Lan, notamment quand il s'agit de le pousser à se marier avec Jin Weiwei, sublime journaliste qu'il fréquente depuis 8 ans sans passion.
Une palette de personnages on ne peut plus classique, et chez lesquels on devine très vite les petits tourments sentimentaux, que ce soit du côté de Lele transie d'un amour à sens unique pour Lu Xin, de WeiWei qui se rend bien compte que sa relation avec Lan ne mène nulle part... ou des deux personnages centraux, Zhong et Lan, qui passent leur temps dans un classique petit jeu de "je t'aime moi non plus".

Bref, on est là dans de la pure histoire à l'eau de rose, avec tout ce que ça implique d'aléas romantiques, d'ambiance fleur bleue... et de personnages qui laissent rêveurs. Que ce soit côté féminin ou côté masculin, les héros sont tous dignes de mannequins, sont très beaux, séduisants, et dotés de looks vestimentaires très travaillés. Zhong Xiaoyin est une véritable beauté qui fait fondre le coeur de tous les employés masculins et s'en rend à peine compte... mais malgré son côté assez pur et naïf vis-à-vis des sentiments, elle n'en reste pas moins une héroïne assez caractérielle et très spontanée (quand même, elle n'a pas hésité à mettre un coup de poing au directeur sans savoir qui il était) que l'on prend plaisir à suivre. Mais il est dommage que l'évolution de son lien avec Lan soit si bancale : elle tombe très vite sous le charme de cet homme qui, de son côté, reste pour elle difficile à cerner, tantôt protecteur et bienveillant, tantôt taquin, distant voire même un peu méchant. Le problème étant que ces changements de comportement sont un peu mal menés.

Le point le plus regrettable reste toutefois l'impression d'un récit beaucoup trop lisse dans ce qu'il aborde. Avec un tel sujet, on pouvait s'attendre à un certain portrait des milieux aisés chinois, mais cela reste plutôt fantasmatique et très superficiel en se limitant à quelques vagues éléments peu mis en avant (le système de retenue sur le salaire encas de bourdes des employés, par exemple. A travers la brave et mignonne colocataire Ku Er et la vie en colocation de Zhong Xiaoyin, on aurait également pu s'attendre à un petit parallèle entre la vie en classe aisée et le quotidien en classe plus populaire, mais ce n'est pas le cas, Ku Er restant malheureusement quasiment transparente et sa vie avec Zhong Xiaoyin à peine évoquée.

Restent quelques énigmes qui entretiennent sans mal l'envie de connaître la suite. Peu évoqués pendant une grosse partie du tome, la maladie visiblement héréditaire de la mère de Zhong Xiaoyin et l'énigme du papillon restent toutefois des éléments moteurs qui, on le devine déjà, vont avoir un rôle important par la suite, certains indices ne trompant pas (les petits maux de ventre de notre héroïne, notamment).

Toutefois, le point qui mettra tout le monde d'accord concerne sans doute l'impact visuel de l'oeuvre. Les crayonnés initiaux de Li Ming, scénariste plus habitué aux récits d'artx martiaux qu'aux romances, laissent toutefois deviner un travail appliqué, à la narration claire et posée et au découpage équilibré. C'est efficace sans être risqué, mais c'est surtout sublimé par l'impressionnant travail de coloriste de Pocket Chocolate. Déjà expérimenté dans les domaines de l'illustration, du jeu vidéo ou de l'animation, il offre une colorisation numérique très aboutie, aux ambiances tantôt très chaudes tantôt plus froides et envoûtantes, ces dernières étant par ailleurs très propices aux moments nocturnes et passages plus fleur bleue. Les décors plutôt réalistes mais aux couleurs variées créent des ambiances tantôt très ancrées dans le réel, tantôt plus vaporeuses et irréelles, dignes d'un conte romantique moderne. Et les différentes émotions passent avec une impressionnante diversité, les expressions faciales des personnages étant joliment nuancées.

Sur ce seule tome 1, Butterfly in the Air se laisse lire très agréablement. On regrette le classicisme de l'histoire et l'aspect trop lisse de l'univers, mais les amateurs de belles histoires fleur bleue sur fond dramatique devraient y trouver leur compte, d'autant qu'on peut également compter sur le superbe travail visuel.
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Koiwai
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Re: Butterfly in the air

Message non lu par Koiwai » 30 sept. 2014, 13:33

Tome 2 :

Côté sentimental, Xiaoyin doit jongler entre les avances de Lu Xin et le comportement ambigu de son patron Lan, pour lequel elle ressent quelques sentiments. Côté travail, elle doit faire face aux mesquineries de ses collègues, entre sa supérieure Mai Lele qui lui donne des tâches difficiles par jalousie car elle est folle amoureuse de Lu Xin depuis des années, et une autre collègue qui sabote son travail. Et niveau santé, la jeune femme connaît toujours des maux de ventre imprévisibles, qui s'accentuent de plus en plus...

La recette de ce deuxième tome reste la même que pour le premier volume. Sentiments et travail s'entremêlent autour de notre héroïne, pour un résultat qui peine un peu à décoller et use de ficelles très grosses. Tantôt attachante dans son amour tantôt détestable dans es coups bas qu'elle fait, Lele en fait voir de toutes les couleurs à une héroïne sans doute un peu trop naïve et qui ne se rend compte de rien. Malgré son caractère affirmé et sa spontanéité, Xiaoyin agace également un peu dans son comportement souvent incertain côtés sentiments. Elle n'est pas amoureuse de Lu Xin mais le laisse trop espérer, et peine à affirmer ses sentiments pour Lan, ce dernier étant lui aussi un brin agaçant dans ses petits changements de comportement assez radicaux...

Bref, cette histoire à l'eau de rose reste menée de façon assez maladroite, mais conserve néanmoins un charme dû à l'ambiance générale qui se dégage des planches, toujours aussi belles, aux couleurs variées mais souvent chaleureuses ou romantiques. La dernière partie du volume vient toutefois redonner un coup de boost à la série, avec la révélation sur l'état de santé de notre héroïne, révélation certes ultra prévisible mais qui arrive au bon moment.
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Re: Butterfly in the air

Message non lu par Koiwai » 01 oct. 2014, 20:55

Tome 3 :

Les rêves de Xiaoyin se sont brisés lorsqu'elle a appris qu'elle est atteinte du même cancer rarissime que sa mère, et qu'il ne lui reste que eu de temps à vivre. Et pour ne blesser personne, elle choisit de cacher la cruelle vérité à quasiment tout le monde, y compris à sa propre mère, à Lu Xin, et surtout à Lan Dongchang dont elle cherche à s'éloigner pour ne pas lui créer de peine quand elle partira. Pourtant, parmi les derniers objectifs qu'elle aimerait accomplir dans sa vie, il y a la recherche de son père, la création d'un logiciel fiable pour l'hôtel... et embrasser Lan, ne serait-ce qu'une fois.

Plus que jamais, on nage en pleine romance fleur bleue et tragique, avec ce que ça implique de passages pathos et d'émotions exacerbées ou contenues.
Certains éléments sont efficaces, comme les craintes de Xiaoyin qui ressortent très bien, elle qui cache la vérité à une mère mourante qui aimerait tant la voir dotée d'un bel avenir, et qui préfère s'éloigner de Lan pour ne pas lui créer trop de chagrin, quitte à se rapprocher de Lu Xin. par là, notre héroïne apparaît tout de me^me un peu cruelle, Lu Xin apparaissant sur le coup comme le "dindon de la farce", mais heureusement cela n'est finalement pas le cas, dès lors que le blond découvre la dure réalité.
Pourtant, difficile d'être convaincu par un récit qui s'embourbe un peu trop dans son pathos, avec des personnages qui peinent à évoluer, des "je t'aime moi non plus" trop changeants entre Xiaoyin et Lan, et surtout la tendance de notre héroïne à s'excuser intérieurement et à se lamenter toutes les dix pages. Son mélange courage, de faiblesse et d'incertitudes face à ce qu'elle ressent reste plaisant et touchant, mais Li Ming en fait trop.

Et pendant que le pathos s'étire et s'enlise, les autres éléments de l'histoire peinent à décoller. Certaines évolutions semblent sorties de nulle part, comme la nouvelle relation de Weiwei ou les recherches de Lu Xin sur le père de Xiaoyin, car ces éléments arrivent soudainement, comme s'ils étaient commencés depuis longtemps alors qu'ils n'ont jamais été évoqués avant. Et les secrets de Xiaoyin autour du papillon et de sa famille ne sont pas assez évoqués.

Les dernières pages viennent toutefois relancer les choses au bon moment, et préparent un final que l'on espère à la hauteur dans le prochain volume.
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Re: Butterfly in the air

Message non lu par Koiwai » 22 oct. 2014, 14:10

Tome 4 :

Xiaoyin, atteinte par le même cancer rare que sa mère, semble condamnée à suivre la même voie que cette dernière, qui vient juste de décéder. Pour ne pas attrister Lan Dongcheng, elle tente désespérément de s'éloigner de lui et d'aller ver Lu Xin, mais Doncheng, qui ignore toujours la triste vérité, ne lâche pas l'affaire. Il est fou amoureux d'elle et continue de la poursuivre, ce qui ne fait que renforcer les sentiments de Xiaoyin à son égard...

Dans cet ultime volume de Butterfly in the Air, l'heure des révélations autour du papillon sont arrivées, et elle s'avèrent assez décevantes : elles existent, mais elles sont bien trop prévisibles, basiques et présentées de façon succincte pour réellement captiver, d'autant que ce qui était le principal mystère de la série n'a finalement que très peu d'impact sur le reste de l'histoire...

Le reste, il se compose de la même recette que dans le tome précédent : Xiaoyin qui tente de fuir Dongcheng, Dongcheng qui ne lâche pas Xiaoyin au point de parfois se montrer extrêmement colérique, Lu Xin qui fait office de sympathique bouche-trou bienveillant, Mai qui fait encore des siennes avec Xiaohong... Le scénario s'enlise beaucoup dans un pathos basique, où les personnages ne cessent de répéter les mêmes choses, les même paroles, les mêmes regrets et mêmes erreurs (Xiaoyin qui s'excuse intérieurement, Mai qui continue d'être assez peste...). Et quand changement il y a, c'est trop radical pour convaincre, notamment en ce qui concerne Mai qui change du tout au tout et est pardonnée beaucoup trop facilement par une Xiaoyin un peu bonne poire. Et n'oublions pas les autres personnages dont les évolutions sont beaucoup trop rapides, entre Jin Weiwei que l'on revoit trop brièvement, ou Lu Xin qui s'efface très facilement. Quant au grand final tant attendu, il fait évidemment la part belle à l'ambiance fleur bleue tragique, pour un résultat qui ne convaincra que les fans du genre. Même dans la narration, qui passe souvent du coq à l'âne, on a l'impression que les auteurs veulent vite en finir.

Originellement "roman de gare" fleur bleue et pathos, la BD en 4 tomes Butterfly in the Air en garde toute l'essence, avec ce que ça implique : un récit visuellement assez beau et pas déplaisant à suivre, mais sentimentalement dégoulinant, narrativement assez bancal (surtout dans ce dernier tome), et reposant trop sur des ficelles éculées et répétitives. Un titre qui est sans doute à réserver exclusivement aux amateurs de ce type d'histoire.
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