Vis à vis

Cette rubrique est consacrée à toutes les séries qui ne sont pas issues du Japon mais qui s'apparentent au manga. Vous y retrouverez donc les manwhas (Corée), les manhuas (Chine), mais aussi les séries appartenant au "Global manga" (courant qui regroupe notamment des auteurs français).
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Yurii-chan
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Vis à vis

Message non lu par Yurii-chan » 06 févr. 2009, 20:18

Dernier shôjo français en date :D
Image
Auteur : Miya
Edition : Pika
Nb de volumes : 1 (sotie du 2 le 18/03)

Résumé :

Elodie est une jeune étudiante qui fait tout pour rester vivre à Paris. Par bonheur elle obtient le job de concierge de son immeuble et rencontre le très séduisant Daniel, futur styliste.
La chance serait-elle enfin en train de tourner ?
Ceci dit, les apparence sont parfois trompeuse...

Critique :
Sympathique, ce manga l'est plus pas son ambiance qu'autre chose. Oh miracle ! Un manga de Français en France ! Ça manquait un peu rubrique shojô (même si j'ai beaucoup aimé Pink Diary).
Les personnages sont bien, sans plus, l'héroine à tendance à taper un peu sur les nerfs.
Le dessin est agréable, pas toujours proportionné (avec des visages parfois à rallonge) mais joli. Le découpage est juste un peu trop dynamique : très en biais.
Bref une oeuvre symapthique, pas execptionnelle, mais sympathique. A suivre
[center]Il était un p'tit Mokona qui n'avait ja-ja-jamais déprimé ohé ohééééé ! [/center]

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NiDNiM
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Re: Vis à vis

Message non lu par NiDNiM » 10 janv. 2010, 11:51

Vis-à-vis, Vol 1 :

Après le très discuté Pink Diary, on se plonge de nouveau dans l’univers du « manfra » avec Vis-à-vis. L’histoire est assez simple : en plein Paris, Elodie étudie le commerce international et, à 19 ans, va remettre en question son quotidien. En effet, quand elle apprend que ses parents sont en faillite et partent à la campagne, elle décide de rester dans la capitale pour réussir ses études … alors même qu’elle échoue aux partiels. Décidée à les réussir l’année prochaine, Elodie doit bien se trouver quelque chose à faire en attendant pour payer son loyer … Et voilà que la place de gardienne de son immeuble se libère. La jeune et élégante bourgeoise se retrouve donc à sortir les poubelles et ramasser les crottes des chiens de la montée. Tout ça en parallèle de ses révisions mais surtout des rencontres avec des hommes séduisants qui courent les étages de son immeuble … C’est ainsi qu’elle rencontre Daniel, jeune styliste cherchant à s’imposer et que, en plus de son travail actuel, elle se retrouve à l’aider à la couture … Si l’histoire de base est assez simplette, et que le monde la mode n’apportera sans doute rien de transcendant, on apprécie la volonté de l’auteur de glorifier le terme de « manfra » en installant fermement son scénario en plein cœur de Paris, avec les habitudes de ses habitants. Le lecteur qui connait un peu la vie de la capitale retrouvera avec plaisir les paysages français et les rapports particuliers des voisins de paliers … Néanmoins, on se demande alors l’utilité d’utiliser un tel support, surtout dans un sens de lecture japonais … Le lien est un peu flou, mais en tous les cas il ne faut pas s’attendre à trouver un rapport quelconque avec le Japon et ses influences.

On conviendra sans moindre mal que le scénario de Miya est, de manière générale, fortement stéréotypé : le monde la mode, le coiffeur homosexuel, le styliste imbuvable qui exploite la jeune amoureuse, l’italien nonchalant et la mafia en plein cœur de la ville … Mais tout cela ne choque pas plus que cela, et la lecture reste fluide malgré tout. En fait, ce sont surtout les caractères qui sont assez classiques, bien qu’Elodie ne soit pas aussi cruche qu’on aurait pu le penser, Daniel reste tout bonnement imbuvable. Les situations, quant à elles, ne sont pas d’une originalité renversante mais on se prend au jeu de savoir comment Elodie va approcher l’élu de son cœur, en quoi la rivalité qu’elle commence à entretenir avec Greg pourra servir la narration, et surtout quand et en réaction à quoi Vincenzo réalisera que la jeune femme lui plait bien, finalement. Tout cela est rehaussé par une dose d’humour conséquente grâce à l’imagination fertile et la naïveté de notre héroïne. Il n’y a qu’à voir ses délires endormis qui la mettent en scène à moitié (voire totalement) nue, et on assiste à une initiative de l’auteur plutôt sympathique en son genre, humoristique et un peu plus mature que la moyenne. Enfin, le côté encore mystérieux de certains personnages donnent du charme au récit, qui ainsi ne s’embourbe pas dans un trio amoureux ridicule et sans but. Bref, l’histoire a de nombreuses voies à explorer et pourra plaire à ceux qui ne sont pas rebutés par l’idée d’un quotidien un peu simplet d’une jeune parisienne rêveuse.

Pour ce qui est de l’aspect visuel du titre, il faut avouer que Miya s’en sort plutôt bien. Mis à part quelques soucis de proportions en ce qui concerne les visages de Daniel ou de Vincenzo et certaines expressions trop marquées, l’auteur joue habilement avec les émotions et il ressort de tout ça un trait soigné et agréable. On notera que Miya soigne aussi bien les regards que les vêtements (parfois un peu trop sophistiqués pour un quotidien, mais bon), ce qui permet de sublimer le travail de styliste de Daniel, et les accessoires. Toutefois, le cadrage reste un peu trop secoué et certaines cases manquent de dynamisme ou, au contraire, en étalent un peu trop. La perspective est au rendez vous, et on apprécie surtout la variété des émotions et des visages des personnages (mis à part les deux beaux gosses aux cheveux longs qui se ressemblent un peu trop), Miya fait pour l’instant l’effort de varier au mieux ses pages et de stimuler la curiosité visuelle du lecteur. Enfin, l’édition est bonne et la couverture chatoyante stimulante. En bref, on retrouve ici un manfra qui respecte les codes du shojo tant dans le fond que dans la forme, tout en se distinguant par son thème et la réalité plus proche de nous qu’il distille au travers des pages. Miya s’en sort très bien dans ce premier opus, et on espère que la suite sera du même acabit. Malgré des maladresses compréhensibles, le tout peut se hisser au niveau de certains shojos nippons. Une petite réussite pour le manga français, qui fait l’effort d’être représenté.
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Re: Vis à vis

Message non lu par NiDNiM » 16 janv. 2010, 21:55

Vis-à-vis, Vol 2 :

Et c’est la suite de notre concierge parisienne, qui entre ses amours et ses deux travails, sans compter les études, a bien du mal à garder la tête froide, nous faisant ainsi partager un quotidien bien mouvementé. On en apprend toujours plus sur la mode, mais surtout en fin de tome. Car c’est d’avantage les manipulations envers Elodie de tout un chacun qui intéresse ici. Ainsi, Greg lui met des bâtons dans les roues pendant que Daniel se rapproche inexorablement d’elle pour lui voler ses créations sans qu’elle s’n rende compte … La pauvre Elodie donne sans compter, et ne se doute pas une seconde que sa gentillesse et son admiration ne sont que poudre aux yeux pour Daniel, qui veut simplement gagner son concours. D’une part, la jeune femme se retrouve presque exploitée mais surtout trahie sans le savoir, de l’autre même cette illusion d’amour est piétinée par un Greg peu compatissant. Heureusement, Vincenzo est là. Et même s’il ne peut prétendre être dans les petits papiers de la jeune femme, il s’en rapproche.

Ce volume est toujours aussi frais et agréable à lire. Elodie est dynamisante, pleine de vie et de talent, alors que l’amour que Daniel lui promet n’est que mensonge. On pressent de mauvais moments dans le tome trois qui devrait sortir bientôt, et ce tant sur le plan sentimental qu’au niveau de la fierté de la jeune femme, et dans sa confiance aux autres. Au final, et si le personnage de Daniel devient détestable tout en versant un peu trop dans l’image prédestinée du beau gosse manipulateur et intéressé, le reste est toujours aussi bon. Cette jeune fille en fleurs, comique sans le vouloir, séduit sans lasser. De plus, Miya revient un peu sur les études qu’Elodie est supposée suivre, tout en faisant un habile parallèle entre l’école et son nouveau monde à elle, par l’intermédiaire d’une camarade de cours, mannequin à ses heures. Enfin, la note d’érotisme insufflée au récit ne fait que le rendre plus mur et réel, soulignant par le même temps les répercussions de toute cette histoire qu’Elodie devra supporter. Encore plus savoureux que le premier tome, on sent que Miya a saisi le mélange qui plait et qui marche sur les lecteurs, même les plus méfiants. La suite, et rapidement !
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