Ecube

[shinob]

Ecube
Andrea Iovinelli et Massimo Dall'Oglio
Les humanoïdes associés

Résumé:
Eidos, la cité-état d'un milliard d'habitants, semble être tout ce que l'humanité a toujours rêvé. Les robots aident les humains dans leur vie de tous les jours, s'occupant des tâches ménagères et servant leur maître quoi qu'il arrive. Mais, derrière cette vitrine de ville idéale, se cache une vérité bien plus obscure, faite de violence et de corruption. Eidos est dirigée dans l'ombre par de puissantes Gelds, des corporations, qui contrôlent la politique et l'économie de la mégalopole. La Geld des Immortels, la plus influente d'entre elles, a donné naissance à une religion, qui considère l'immortalité comme une évolution logique de l'humanité. Et, désormais, ses membres sont prêts à tout mettre en oeuvre pour rendre ce rêve bien réel...

Avis (premier tome):
Avec Ecube, Andrea Iovinelli (scénario) et Massimo Dall'Oglio (dessin) nous emmènent dans un univers futuriste, où la machine semble avoir pris le relais sur l'homme. La plupart des tâches, qu'elles soient domestiques ou professionnelles, simplistes ou ingrates, sont désormais confiées à des robots. C'est ainsi que fonctionne la mégalopole d'Eidos, présentée comme un véritable havre de paix dans les premières pages du volume... Et pourtant, les ennuis commencent lorsqu'une avocate, Vanessa Key, découvre involontairement, après s'être coupé le doigt en cuisinant, qu'un revêtement métallique se situe sous sa peau... Notre héroïne est-elle un robot?

Avant toute chose, il est important de savoir qu'Ecube n'est pas à proprement parler une nouveauté. En effet, la série a été publiée en 2007 sous le nom d'Underskin, en format poche et en noir et blanc. Bref, à la sauce manga. Si je n'ai rien à redire sur le fait que la série ressorte en couleurs et en format franco-belge, j'ai du mal à saisir pourquoi l'éditeur a changé le titre, sans même fournir une explication dans l'ouvrage...

Undersk... Ecube est donc un thriller d'anticipation qui s'articule autour d'une question: qui est à l'origine du problème qui touche Vanessa et d'autres habitants d'Eidos? Afin de répondre à cette énigme, l'inspecteur Baron mène l'enquête. Mais la tâche se révèle plus ardue que prévue, d'autant plus que de nombreuses personnes et/ou sociétés sont mêlées à cette affaire... C'est ainsi que s'articule ce premier tome, d'ouverture, qui nous renseigne sur les différents acteurs de cette tragédie futuriste.
A cet instant, un problème majeur se pose: on a l'impression que les auteurs ont tellement voulu "bétonner leur scénario" qu'ils ont oublié d'approfondir la psychologie des différents protagonistes, survolée dans le cas de Vanessa, et carrément inexistante pour l'inspecteur Baron. On en arrive à n'éprouver aucune empathie pour Vanessa, victime malheureuse d'une machination qui lui échappe pour le moment.

De la même manière, les graphismes ne nous aident pas vraiment à nous immerger dans le récit. Ils sont plutôt brouillons et manquent de précision, avec une mention spéciale pour les cheveux des intervenants, qui ne sont guère réalistes. A l'inverse des fonds sont souvent jolis et collent bien à l'ambiance du récit.

En définitive, Ecube est pourvu d'une intrigue bien menée. L'univers dans lequel évoluent nos héros ne brille pas par son originalité (un monde où l'homme est remplacé par les robots, c'est assez courant dans la BD et la littérature) mais est suffisamment travaillé pour être prenant. Néanmoins, on ne peut que regretter le coup de crayon maladroit et le manque de charisme des personnages, qui ne sont pas assez développés. Espérons que le second opus corrige ces petits tracas.