L'enfer de Jade

Cette rubrique est consacrée à toutes les séries qui ne sont pas issues du Japon mais qui s'apparentent au manga. Vous y retrouverez donc les manwhas (Corée), les manhuas (Chine), mais aussi les séries appartenant au "Global manga" (courant qui regroupe notamment des auteurs français).
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ShadO
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L'enfer de Jade

Message non lu par ShadO » 25 août 2010, 10:01

L'enfer de Jade
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Jade est une jeune fille terriblement chanceuse. Tellement chanceuse qu'elle en vient même à vouloir à tout prix être débarrassée de cette caractéristique qui finit par plus la gêner qu'autre chose. Pour ce faire, elle décide de participer à une course suicide à travers la ville les yeux bandés. Et enfin, son vœu va être exaucé ! Mieux encore, la poisse semble s'être amourachée d'elle puisque la voila coincée en enfer alors qu'elle est encore vivante ! Accompagnée d'une équipe aussi improbable qu'imprévisible, elle va devoir retrouver le chemin du monde des vivants !

Evidemment, le rapprochement avec Dante est rapidement fait, d'autant plus que le parcours de l'héroine s'apparente à une quête de rédemption et de purification. La comparaison est loin d'être mauvaise, mais l'oeuvre de Lai Tat Tat Wing se démarque tout de même de la Divine Comédie, ne vous inquiétez pas.

Les premières pages nous plongent directement dans l'ambiance, la course à travers la ville commençant immédiatement. Elle est intense, violente et gore. Mais non sans un certain côté humoristique qu'on ne quittera par ailleurs jamais tout au long du récit. Cette entrée en matière nous permet notamment de constater que le trait de l'auteur n'est pas vraiment renversant, loin de là. C'est même assez moche, et il a bien du mal à rendre les émotions qui traversent les différents personnages. Et c'est d'autant plus vrai lorsque des affrontements prennent place. Néanmoins, il est indéniable qu'un certain sens artistique se dégage de l'oeuvre, que ce soit dans les enfers où l'on aura l'occasion de croiser quelques paysages fichtrement réussis, ou lors de la scène qui suit la course mortelle en ville. Cette dernière adopte plus ou moins le principe des ombres chinoises et, bien qu'assez fugace, vient immédiatement piquer à vif notre intérêt.

Ensuite, nous voila en enfer. Comme dit plus haut, l'univers dessiné vaut, par moments, le coup d'oeil, mais se montre un peu trop inégal que pour entièrement convaincre, à l'image du reste en fait. Les personnages par exemple sont travaillés au niveau de l'apparence, possédant toujours un côté décalé et créant des situations oscillant entre le macabre et le comique assez succulentes, mais nous laissent au final un goût de trop peu. De plus, la narration souffre également de quelques ralentissements. L'auteur alterne les hauts et les bas et ne parvient pas à maintenir notre attention l'entièreté du temps. C'est d'autant plus dommage que certains passages sont vraiment excellents dans leur genre, et que le récit est truffé de bonnes idées. Mais, encore une fois, ces dernières n'éclosent jamais totalement.

Enfin, on regrettera fortement la non-présence d'un lexique ou de quelque chose de similaire. Car l'auteur utilise abondamment le folklore et la mythologie chinoise dans son récit, faisant appel à des dieux, des déesses et d'autres éléments qui leur sont liés. Malheureusement, les explications fournies à ce niveau-là sont vraiment très minces et l'on a, du coup, le sentiment de ne pas profiter pleinement de la lecture. Dommage que Casterman n'ait pas davantage soigné son édition afin de nous apporter quelques informations supplémentaires sur l'univers du récit.

L'enfer de Jade ne parvient donc pas à séduire comme il aurait pu le faire. Très original, le titre l'est indubitablement. Mais le manque de renseignements et les quelques moments de relâchement dont souffre l'histoire viennent un peu gâcher l'ensemble. C'est d'autant plus ennuyant qu'à côté de ça, on se régale par moments grâce à l'univers grotesque et sanglant créé par l'auteur.
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