Le rêve du papillon

Cette rubrique est consacrée à toutes les séries qui ne sont pas issues du Japon mais qui s'apparentent au manga. Vous y retrouverez donc les manwhas (Corée), les manhuas (Chine), mais aussi les séries appartenant au "Global manga" (courant qui regroupe notamment des auteurs français).
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ShadO
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Le rêve du papillon

Message non lu par ShadO » 21 sept. 2010, 17:34

Le rêve du papillon
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Vol. 1:

Le rêve du papillon est une création née de la collaboration entre Richard Marazano, scénariste et dessinateur confirmé qui publie maintenant depuis une quinzaine d'année à un rythme assez soutenu, et Luo Yin, jeune dessinateur chinois qui, comme on le verra, ne manque pas de talent. Cette association n'est donc pas sans rappeler un titre comme Première neige, publié lui dans la collection Made In. Collection dont aurait d'ailleurs très bien pu faire partie la série dont il est ici question.

Dans une époque qui semble être assez proche de la notre, Tutu est une jeune fille un peu rebelle sur les bords qui décide de déserter le groupe dont elle fait partie afin d'avoir la paix pour une journée. Ce n'était pas la chose la plus intelligente à faire, puisque le groupe en question se trouve dans un chalet en plein milieu de montagnes enneigées et, en plus, voila qu'une tempête éclate. Notre héroine s'égare donc et va finalement tomber sur une ville qui semble sortie de nulle part, perdue entre les monts environnants. Et cette dernière semble renfermer bien des mystères ! Tous ses habitants s'avèrent en effet être des animaux, des animaux qui parlent et se comportent en tant qu'humains ! Et la présence de Tutu apparait comme très problématique à leurs yeux. Celle-ci parviendra-t-elle à retourner chez elle ou, au contraire, est-elle condamnée à travailler dans les sombres usines qui permettent d'éclairer et de chauffer la cité condamnée à des chutes de neige éternelles ?

On retrouve ici un sujet finalement assez commun, mais qui marche toujours très bien à condition d'avoir l'imagination nécessaire pour le rendre suffisamment original et attrayant. Et, dans le cas présent, c'est visiblement le cas. Apparaissant d'abord comme un univers merveilleux empli de personnages hauts en couleurs, le monde dans lequel est arrivé Tutu se dévoile petit à petit comme nettement moins rayonnant qu'on ne l'aurait cru, laissant par moment place à une ambiance plus sombre et inquiétante. Cela reste somme toute assez gentillet, mais parvient cela dit à nous faire comprendre que l'on ne se trouve pas ici en présence d'un univers idyllique.

Et le côté décalé des différents protagonistes ne fait que renforcer cette impression. Tantôt ils apparaissent comme maladroits, fantaisistes, et un peu simplets, tantôt ils semblent beaucoup plus sérieux et habités de desseins peu reluisants. En plus d'apporter une touche d'humour par instants, cela permet aussi et surtout de renforcer le mystère qui entoure cette étrange cité. C'est parfois un peu désemparant, surtout du fait que l'héroine accepte directement ce qui devrait pourtant tenir de la fantasmagorie. Du coup, on est contraint à faire de même. Ce n'est pas vraiment un mal, mais quelques explications sur le pourquoi du comment dans les prochains volumes ne devraient pas faire de mal. Quoi qu'il en soit, Tutu, en tant que personnage principal, n'est elle, pour le moment, pas plus attachante que cela, en partie par ce que l'on ne sait pratiquement rien sur son passé. Néanmoins, son côté impulsif et son caractère bien trempé ont le mérite de surprendre à plusieurs reprises durant la lecture.

Du côté des dessins, Luo Yin confirme, si besoin en était, tout le talent des artistes chinois lorsqu'il s'agit de mettre des couleurs dans le récit. Celles-ci se marient parfaitement bien entre elles et ont un rendu particulièrement réussi. Le trait est propre, pas excessivement détaillé mais offrant suffisamment de poésie et de magie à l'histoire pour la rendre agréable à suivre. Les décors et autres éléments marquants sont légèrement empreint de la culture asiatique et contribuent à rendre cet univers unique. De plus, le format bande dessiné permet de mettre tout cela superbement bien en valeur.

Dargaud nous offre également une édition de qualité. Comme je le disais, on adopte ici un format de BD classique plutôt efficace et qui justifie le prix plus élevé.

Ce premier tome permet avant tout de mettre les choses en place et de nous initier au monde de Rêve du papillon. L'ensemble est plus que prometteur, reste à confirmer et à gommer les quelques petites imperfections qui trainent ça et là. Il y a, par exemple, de quoi être étonné lorsque l'on voit Tutu surprise en entendant un chat parler, alors que des lapins qui conduisent ou un oiseau qui l'héberge ne lui fond ni chaud ni froid... Mais bon, il s'agit là de petits détails qui n'entravent en rien la lecture de ce volume qui laisse une excellente impression !
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ShadO
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Re: Le rêve du papillon

Message non lu par ShadO » 10 févr. 2011, 20:44

Vol. 2:

Tutu, contrainte d'accepter sa nouvelle vie dans le monde énigmatique où elle a atterri, continue de faire de nouvelles expériences tout aussi étranges mais commence également à entr'apercevoir une issue possible à son calvaire. Il semblerait, en effet, qu'elle soit la clé dont la cité avait besoin pour s'échapper de l'hiver éternel à laquelle elle était jusque là condamnée. Et pour ce faire, tout le monde s'accorde à dire qu'un papillon que la jeune fille a découvert sur le rebord de sa fenêtre un matin ait beaucoup d'importance. Mais à qui va-t-elle choisir de le donner ? A l'empereur ou à la résistance clandestine ?

On retrouve dans ce second volume la suite logique de ce à quoi on a eu droit précédemment. Il n'y a pas de grands bouleversements dans l'univers qui nous est présenté et il fait toujours très conte de fées tout en étant une nouvelle fois superbement bien mis en valeur par la qualité du dessin de Luo Yin qui reste décidément l'atout majeur du titre jusqu'à présent. En marge de cela, on continue de suivre les pérégrinations de notre petite héroïne dans la cité qui l'a recueilli. Faisant de nouvelles rencontres inattendues, découvrant des lieux improbables en compagnie de ses quelques amis. Tout cela n'est pas très original et le déroulement de l'intrigue principale reste assez convenu. Néanmoins, on retrouve tous les ingrédients nécessaires à une sympathique petite aventure toujours aussi intrigante dans ce monde magique sans l'être vraiment.

Qui plus est, on commence à réellement apprécier Tutu et son caractère bien trempé pour son jeune age. Elle n'est pas sans rappeler certaines héroïnes de Ghibli et, à vrai dire, on parvient assez facilement à imaginer la série en film d'animation. Attention, ce n'est pas pour autant une pale copie de ce qui a déjà été fait. Simplement, on retrouve certaines similitudes et l'aspect fable pour enfants y est pour beaucoup. Et d'ailleurs, ces dernières ont souvent un message à transmettre. Dans le cas présent et comme on avait déjà pu le remarquer dans le tome précédent, le concept de la beauté, de l'apparence extérieure, semble avoir beaucoup d'importance. Le propos est traité de manière originale à défaut de profonde puisqu'alors qu'on aurait pu croire que ce serait Tutu qui serait horrifiée à la vue de tous ces animaux qui se comportent en humain, c'est en réalité l'inverse qui se produit.

Reste quelques petites surprises ça et là histoire de pimenter un peu le tout et l'on arrive au bout de ce second volume qui aura convenablement rempli son office sans parvenir toutefois à entièrement nous subjuguer. En tout cas, maintenant que le pourquoi de la présence de Tutu est clairement énoncé et la manière pour elle d'atteindre son objectif dévoilée, on peut s'attendre à une suite riche en évènements !
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