Akiba Manga

Cette rubrique est consacrée à toutes les séries qui ne sont pas issues du Japon mais qui s'apparentent au manga. Vous y retrouverez donc les manwhas (Corée), les manhuas (Chine), mais aussi les séries appartenant au "Global manga" (courant qui regroupe notamment des auteurs français).
Avatar du membre
Wang Tianjun
Roi céleste
Messages : 4622
Enregistré le : 29 janv. 2009, 17:32
Localisation : Lyon

Akiba Manga

Message non lu par Wang Tianjun » 22 févr. 2011, 22:16

Image

Akiba Manga
Magazine de prépublication de sept titres franco-japonais totalement inédits !
Fiche Manga-News de la revue



Numéro 1

Après le lancement de sa collection manga en début 2011, l'éditeur Ankama se lance dans un nouveau pari fou : importer le système de prépublication japonais en France. Pourtant, nombreux sont les exemples de précédents qui n'ont pas duré très longtemps sur le marché français. Mais l'éditeur roubaisien, fort de son expérience en presse avec les revues consacrés à Dofus ou au jeu vidéo en général, présente ici un magazine dépassant le concept de la simple preview de nouvelles licences. Akiba Manga, c'est son nom, nous propose de découvrir sept titres totalement inédits, en France... comme au Japon ! De jeunes artistes japonais ont en effet décidé de participer à ce projet collaboratif, en travaillant pour la plupart avec des scénaristes français. Et ce n'est pas tout ! Ces sept œuvres subissent les lois de la compétition, selon un système de vote : les moins populaires seront arrêtées, tandis que les plus plébiscitées pourront se voir offrir une publication en volumes reliés. Mais le public français est-il prêt à suivre ce genre d'initiatives, à l'instar de son homologue japonais ? Et surtout, les titres en jeu valent-ils vraiment tous de préfigurer au sein du magazine ?

A lancement exceptionnel, auteur exceptionnel : l'inauguration d'Akiba Manga passe par la publication d'une courte nouvelle de Shingo Araki, célèbre animateur et chara-designer surtout connu pour ses travaux sur Saint Seiya ou Goldorak ! Sourir nous entraine ainsi sur les pistes d'un jeune garçon voulant participer à un concours de découverte de jeunes talents du manga. Que rêver de mieux pour lancer une revue pronant justement la découverte de nouvelles plumes ? Seulement, si les planches d'Araki débordent de poésie et même d'une certaine mélancolie au travers de ses aquarelles, la confusion règne. L'auteur passe d'une idée à l'autre sans véritable cohérence, comme si tout cela n'avait été qu'un joli rêve éphèmère... Néanmoins, un ton très décalé semble être posé pour la suite... mais il est temps de revenir à la réalité de la compétition ! Passons donc en revues les différents titres qui sont censés nous tenir en haleine pour un petit moment...

Commençons donc par Les 10 de Sanada, de la mangaka Kosato, ouvrant le bal avec quelques pages couleurs très réussies. Le graphisme reste d'ailleurs maitrisé dans un premier temps avec des effets crayonnés plutôt réussis... mais gare au relâchement ! Si le design du héros est plutôt réussi, certains décors ou visages en arrière-plan semblent avoir été fait à la va-vite, sans parler des scènes d'action au dynamisme... inexistant (lance-t-il un kunai, ou se protège-t-il juste du soleil ?). Côté scénario, le tout est pour l'instant bien timide : un guerrier vient enquêter sur les lieux encore chauds d'un massacre. Néanmoins, le récit semble avoir l'ambition de mêler passé et présent, puisque tout semble être révé par un petit garçon contemporain. Il reste à voir vers quoi cela peut aller, mais pour l'heure, on reste encore sur notre faim.

Seul shojo du magazine, Terminus, de Takada Katsura, intrigue dès son ouverture, où l'on voit une jeune fille semblant se jeter sur les rails d'une voie de métro au moment où ce dernier arrive en station. Le but de l'histoire consistera alors à comprendre comment cette demoiselle du nom de Kaede en est arrivé là, en la retrouvant à l'aube de son entrée en faculté. L'auteure retranscrit sincèrement les doutes de son héroïne devant la fin de son enfance et les angoisse de ce monde des adultes qui l'attend. Si parfois, son style très littéraire pousse à l'exagération dans le verbe d'évènements anodins, on se laisse porter par ce récit d'une très grande fraicheur, véritable bouffée d'air frais du magazine. A l'heure où nous écrivons ces lignes, le titre mène le classement d'une confortable avance !

Sans transition aucune, passons à Pandemonium, de Savan. Nous sommes dans un avenir proche, où les créatures surnaturelles se sont démocratisées et sorties de l'ombre, provoquant de nombreux problèmes. Une unité d'élite est alors mise en place par la police pour calmer les troubles. Ce synopsis tenant sur un timbre poste sert juste de prétexte à une avalanche d'action, où l'auteur semble s'être fait plaisir. Hélas, le déroulement des évènements est particulièrement illisible, les personnages n'ont pour l'instant aucune profondeur et font dans la démonstration pure et simple. Rajoutez à ça un design de monstres particulièrement hideux, notamment le loup-garou en fin de chapitre. Un début raté donc, en espérant pour la série qu'elle se calme et reparte du bon pied.

Agents Suicides, c'est un peu l'exact antithèse de Pandemonium. Le récit de la mangaka Shino met du temps, beaucoup de temps, pour s'installer, en prenant de très larges proportions scénaristiques. Récemment, de nombreux évènements sanglants se produisent dans le monde : attentants suicides, avalanches mortelles, incendies,... pourtant, tout semble lié à une seule et même source : de mystérieux individus nommé Agents Suicides. Il est pourtant assez ardu d'entrer dans le récit qui se veut très explicatif d'entrée de jeu, alors qu'on aurait apprécié naviguer un peu plus avant d'avoir autant de révélations. Néanmoins, le final explosif pourra retenir notre attention jusqu'au chapitre suivant. La série bénéficie d'un graphisme très envoutant, mais manquant de maitrise sur les tramages où sur les effets visuels. A surveiller tout de même.

Avec Absinthe, nous retrouvons Savan, dessinateur de Pandemonium. Devra-t-on une nouvelle fois craindre le pire ? Pas forcément ! En effet, le récit se veut beaucoup plus posé, mieux construit, et le style graphique s'en retrouve étonnamment plus dégagé à son tour. Nous suivons Teoxane, une femme recueillie par une bibliothèque et qui ne se souvient pas de son passé, si ce n'est dans ses rêves où elle se découvre en tueuse redoutable. La série perd néanmoins en lisibilité dès lors que l'héroïne est en proie à sa schizophrénie, néanmoins il est plutôt appréciable de voir un tel rôle de femme fatale au sein du magazine.

La Valse des Corps, de Kenta Hashiura, est un cas un peu particulier : en effet, suite à un désistement, l'auteur s'est porté volontaire pour participer au projet, mais aura du produire les vingt pages de ce chapitre en une semaine. Le moins que l'on puisse dire... c'est que cela se ressent ! Pour faire simple : qu'il s'agisse des expressions caricaturales, des proportions ridicules, des perspectives ratées, des décors vides ou même des phylactères aux contours tremblotants, il n'y a rien, absolument rien à sauver. Devant un tel supplice graphique, il est très difficile de s'intéresser à l'histoire, pourtant, il y en a une : un profileur enquête sur une série de meurtres, aidé par son fils Hideo (qui est graphiquement une pale copie de Natsuno de Shi Ki) participant à l'enquête sans que l'on sache trop pourquoi. Bref, ce titre est sans doute le moins réussi du magazine, et le court délai de travail n'excuse pas tout...

Enfin, La Mort en grève termine l'aventure. Cette histoire nous est offerte par Midori Harada, qui a notamment travaillé comme illustratrice pour le jeu de cartes de Pokémon. Par sa magie et son côté ancien et pourtant original, le récit ne peut qu'intriguer. Comme son titre l'indique, nous sommes dans un monde où La Mort a décidé d'arrêter de tuer, provoquant ainsi un certain chamboulement dans le monde. Deux émissaires, un ange et un démon, sont alors envoyés sur Terre pour trouver un "élu". Mais quel sera son rôle ? La Mort en Grève fascine par un univers qui n'appartient qu'à lui, avec des créatures totalement atypiques et volontairement simplistes, et une narration volontairement statique. Il reste à voir où tout cela va nous mener, mais cela reste plutôt prometteur !

La variété est donc de mise au sein du magazine, tant par la diversité des thématiques abordés que par la qualité des différents titres, oscillant entre l'amateurisme et le professionnalisme. On reprochera néanmoins au magazine de ne faire figurer que le nom (ou le pseudonyme) de ses dessinateurs japonais à l'ouverture de chaque histoire, alors que les scénaristes français restent eux totalement anonymes ! Pourquoi taire ainsi l'identité de ceux qui sont derrière ces titres ? Lorsqu'on voit la différence de ton entre Pandemonium et Absynthe du même mangaka, on réalise pourtant toute l'importance du scénario !

Akiba Manga, est un magazine de pré-publication, certes, mais pas que ! Le magazine s'étoffe également d'un contenu annexe autour de la culture de base de l'otaku français moyen. Au menu : quelques chroniques manga, anime, jeu vidéo, un portrait de Shingo Araki en introduction de Sourire, ainsi que quelques articles consacré aux origines du manga, sur le quartier d'Akihabara, sur la Japan Expo, sur les festivités du nouvel an, et même une page cuisine ! Avec un tel contenu, tout le monde devrait y trouver son compte, mais malheureusement, on peut regretter qu'il ne s'agisse surtout d'un survol de ces thématiques et ne prennent pas le temps de s'y attarder pleinement. Côté chroniques, cela reste également assez consensuel, sans prises de risque. Espérons qu'il ne s'agisse là que de quelques tâtonnements pour le lancement du magazine avant qu'il ne trouve son rythme de croisière.


Au final, ce premier tome d'Akiba Manga constitue un petit évènement dans le paysage du manga français, avec une initiative des plus louables et osées, que l'on ne souhaite qu'encourager. On pourra alors regretter que son contenu soit aussi inégal, certains titres ne faisant objectivement pas du tout le poids face à d'autres. Néanmoins, tout lecteur devrait pouvoir trouver son bonheur parmi une sélection très éclectique. Tout n'est pas encore parfait, et le chemin semble être long, mais souhaitons une fois encore un bon courage à Ankama dans cette entreprise très périlleuse, mais pleine de promesses !
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
Image
Image

Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10746
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Re: Akiba Manga

Message non lu par Koiwai » 23 févr. 2011, 15:12

Hop, petit copier-coller de mon avis donné dans le topic Ankama ^^

Du bon et du moins bon, voire du mauvais.

Du côté des 7 manga, le principal intérêt du magazine, le grand mérite d'Ankama est d'avoir réussi à faire en sorte que l'on ait des trucs assez différents les uns des autres: du seinen à tendance historique, du shôjo tranches de vie/dramatique, du shônen fantastique... Même chose pour les différents styles graphiques tous variés.
En ce qui concerne le contenu des manga en question, l'éclectisme fait qu'il y aura forcément des histoires que l'on adorera, et d'autres qui nous ennuieront au plus haut point. Histoire de dire un petit mot sur chaque début de manga, dans l'ordre dans lequel ils apparaissent dans le magazine:
"Les 10 de Sanada" est probablement l'un des plus aboutis côté dessins: décors crayonnés bien présents, personnages travaillés et expressifs, la profondeur est bien rendue... le tout servant un récit historico-fantastique qui ne demande qu'à prendre de l'envol. Deux petits bémols: premièrement, on est trop vite plongés dans l'histoire, si bien que les personnages restent assez quelconques pour l'instant. Deuxièmement, l'aspect un peu crayonné manque encore de maîtrise par moments, d'où un effet "esquisse" pas forcément top qui en ressort par instants. Sinon, mention spéciale aux 3 pages en couleurs que l'auteur a conçues au début de son récit.
"Terminus", c'est mon gros coup de coeur, et apparemment celui de beaucoup de monde si l'on en juge aux votes sur le site (la série est en tête pour le moment). Du shôjo dramatique porté sur la tranche de vie, qui nous invite à suivre une jeune fille qui, incapable de vraiment se prendre en main quand l'heure est venue pour elle de faire ses premiers pas d'adulte, va en arriver à se jeter sous un train. Le récit nous propose un retour en arrière visant à expliquer pourquoi elle en est arrivée à cette extrémité. L'héroïne est vite attachante, les dialogues et les dessins et la narration sont posés et d'une grande finesse, et le tout m'a souvent fait penser à un mélange d'Inio Asano et de Tomo Taketomi. C'est dire !
"Pandemonium" est une avalanche d'action illisible, portée par un coup de crayon expressif mais froid, voire très froid au niveau des décors. Les personnages ont le mérite d'avoir des bouilles assez marquées, mais à part ça, ils sont encore creux pour le moment et je n'arrive pas à accrocher à eux. Par contre, le design des monstres est à mon goût assez foireux. Côté histoire, pour l'instant c'est globalement le néant. Bref, c'est le début de série que j'ai le moins apprécié.
"Agents suicides", bizarrement, m'a fait penser à un manhwa comme Baptist de par son côté barré et pour l'instant totalement énigmatique, mais également au niveau des dessins (le coordinateur me rappelle un peu Lioner, physiquement). Un titre très mystérieux pour l'instant, mais qui m'a bien accroché, curieusement. J'attends la suite avec curiosité. Petit moins quand même pour l'explosion assez mal rendue à la fin.
"Absinthe" est conçu par le même auteur que "Pandemonium", on y retrouve donc les mêmes qualités et défauts au niveau des dessins. Par contre, on a quelque chose d'un peu plus inspiré côté histoire. Déjà, l'auteur arrive à rendre son héroïne un peu plus intéressante, là où il galérait pour offrir de l'intérêt aux nombreux héros de son autre histoire. Mais bon, ça reste assez confus et inégal. A voir par la suite.
"La Valse des Corps", c'est simple, j'ai eu un mal fou à aller au bout de sa vingtaine de pages. Très bavard pour, au fond, pas grand chose, les dialogues ne faisant qu'embrouiller le récit. Côté dessins, ça reste basique mais intrigant, le tout jonglant sans cesse entre des pages correctes, voire très expressives, et d'autres très vides et fades. Cet aspect inégal pourrait s'expliquer par le fait que l'auteur de ce manga a été pris au dernier moment pour le magazine suite à un désistement, ce qui fait qu'il a eu moins de temps que les autres pour boucler ses pages (une semaine pour tout faire). Je ne suis pas emballé, mais je préfère ne pas trop juger le titre pour le moment, et attendant de voir ce dont l'auteur est, peut-être, vraiment capable.
"La mort en grève" est conçu par une artiste qui n'est pas tout à fait inconnue, puisqu'il s'agit de Midori Harada, qui a notamment illustré des cartes du jeu de trading cards Pokemon et était invitée à la dernière Japan Expo. L'histoire est prometteuse et est appuyée par un style graphique vraiment très différent des autres titres, un style qui a quelque chose d'à la fois un peu old-school et mignon. J'en attends beaucoup par la suite.
Pour conclure, ma préférence va pour le moment de loin à "Terminus", puis à "La mort en grève". J'attends la suite de "les 10 de Sanada" et de "Agents Suicides" avec beaucoup de curiosité. Les 3 autres, par contre, ne m'ont pas vraiment emballé.

En ce qui concerne le reste du magazine, c'est très inégal.
Le tout s'ouvre sur des petites chroniques des OAV de Cobra, puis de quelques jeux vidéo. Puis on trouve le manga de Shingo Araki tout en couleurs, très joli mais assez confus côté histoire, le tout étant précédé d'un petit récapitulatif intéressant sur les grandes étapes de la carrière de l'artiste.
Après les 7 manga, on a droit à une petite trentaine de pages inintéressantes. On y trouve d'abord 5 chroniques de manga: évidemment Soil et Hitman, les deux nouveautés Ankama, histoire de faire un peu de pub, puis les derniers tomes de One Piece et Bakuman, donc zéro prise de risque, et enfin, Crimson Prince, histoire d'avoir un "shôjo" au milieu. Avoir ces chroniques pas originales pour un sou, ça ne m'aurait pas dérangé, si elles avaient eu le moindre soupçon d'intérêt. En plus du fait d'être assez courtes, les autres problèmes sont qu'elles ne développent quasiment en rien les qualités et défauts des titres en questions, et surtout, que les chroniqueurs aiment tout. Ce qui est d'ailleurs aussi le cas au niveau des chroniques de Cobra et des jeux vidéo. D'ailleurs, pourquoi avoir mis ces dernières en début de magazine et les chroniques manga à la fin ? Pourquoi pas tout à la suite ? Je trouve ça un peu bizarre. La vingtaine de pages restantes se consacre à des petits articles inégaux, dans le fond intéressants, mais qui auraient gagné à être plus approfondis: histoire du terme "manga", présentation du quartier d'Akihabara, article sur les conventions en Belgique, un autre sur les festivités du nouvel an au Japon, et... 2 pages de cuisine (syndrome Made in Japan ? XD). Ca a le mérite d'être varié, mais, je le répète, tous ces articles restent succincts, et j'ai plus eu l'impression d'avoir ici affaire à du remplissage qu'à autre chose.

Bref, le premier volet d'Akiba Manga est loin d'être inintéressant, ne serait-ce que par l'éclectisme des histoires. Par contre, le problème vient de tout ce qu'il y a autour, de ces articles globalement inintéressants car n'étant qu'un bref panorama.

Côté édition, les pages couleurs sont dotées d'une qualité d'impression impeccable, et celles en noir et blanc sont tout aussi satisfaisantes... du moins en ce qui concerne les pages dédiées aux mangas. Car pour les articles de fin, on ne peut que regretter que les photos de certains articles, comme celui sur Akihabara, rendent aussi mal en noir et blanc. Un article comme celui-ci aurait largement été plus intéressant en couleurs que les chroniques de Cobra et des jeux vidéo, par exemple. Mais bon... Je ne vais pas trop me plaindre. Pour le contenu, le prix reste très correct, et le principal reste les manga.
Image

Avatar du membre
Wang Tianjun
Roi céleste
Messages : 4622
Enregistré le : 29 janv. 2009, 17:32
Localisation : Lyon

Re: Akiba Manga

Message non lu par Wang Tianjun » 08 mars 2011, 21:44

Akiba Manga 2

Conservant son prix de lancement inférieur à 5 euros, Akiba Manga nous revient dans son numéro de mars 2011. Après son démarrage en fanfare le mois dernier, ce nouveau numéro saura-t-il satisfaire les attentes et corriger ses quelques défauts ? Le pari semble plutôt réussi !

En tête des classements à l'heure actuelle, la série Terminus a droit à l'honneur de figure sur la couverture du magazine, mais a aussi la lourde tache d'ouvrir le bal ! La jeune Kaede reste obnubilé par sa rencontre troublante dans le métro, et son amie Sachiko se propose de la dérider en l'emmenant voir un concert de violon où se produit le président du club de musique de la fac... L'ambiance est toujours aussi propice à la mélancolie, et on se laisse porter malgré un rebondissement final des plus attendus.

Autre série plébiscitée par le public, Les 10 de Sanada continue de verser dans l'action, tandis que le héros, Sasuke, se bat contre un clan de démons-corbeaux. La mise en place du récit reste très classique avec l'apparition d'un rival venu du clan adverse. Seule la fin du chapitre laisse présager de l'ouverture pleine de promesses vers un monde plus contemporain.

La série Agents Suicides semble également trouver son public, et si le premier chapitre est plein de questions, force est de constater que ce second est bien plus efficace. Nous y suivons l'histoire d'Iberico Sanchez, jeune orphelin mexicain devant lutter pour sa survie, en jonglant entre petits boulots de plus en plus douteux, jusqu'à devenir un véritable homme à abattre. Par l'exemple, on comprend mieux qui sont les gens rejoignant l'organisation mystérieuse : défi relevé !

La Mort en Grève continue de se démarquer par son caractère atypique, et rentre plus profondément dans son intrigue en introduisant celui qui semble être l'élu des dieux. Le récit prend même une touche comique tandis que les tandem formé par l'ange et le démon torture ce pauvre héros. Pendant ce temps, les premiers effets de l'absence de Mort se font ressentir...

Pendant la création de ce second numéro, le dessinateur Savan est tombé malade, aussi ses deux séries pourraient bien en pâtir. Avec Absynthe, nous suivons toujours Teoxane à la recherche de son passé tandis qu'un massacre a été commis, et que de mystérieux personnages semblent sur ses trousses. Pour Pandemonium, les auteurs vont vers un chapitre bien moins dense, permettant de rencontrer tous les personnages de la mystérieuse section d'assaut. Il faut croire que ce moment de fatigue a plutôt bien réussi au dessinateur, offrant dans les deux cas quelque chose de plus classique, mais bien mieux maitrisé.

Il reste donc le cas de La Valse des Corps, relégué en fin de magazine, et qui continue de faire saigner des yeux par ses perspectives douteuses et ses erreurs de proportion. Et comme si nous n'étions pas déjà suffisamment perdus comme ça, les scénaristes osent la succession de flashbacks et des flashforwards dans tous les sens, rendant l'enquête totalement incompréhensible. Au moins, un effort a été fait pour réduire la taille des dialogues, c'est déjà ça !

Hors compétition, le titre Sourire est toujours aussi mystique, impénétrable, et envoutant. Le petit garçon rempli de rêves et cauchemars devient soudainement un adulte à la destinée beaucoup moins féérique... Shingo Araki est toujours à l'honneur du magazine avec cette fois-ci une interview très complète ! Outre quelques chroniques habituelles, nous retrouvons un dossier consacré au Comiket ainsi qu'à l'univers des fanzine. Une petite nouveauté est également de mise avec le traditionnel courrier des lecteurs !

Ce second volume confirme le bon début de quelques séries, tandis que d'autres se stabilisent. Pour l'heure, si les titres de Savan peuvent diviser, c'est bien La Valse des Corps qui devrait logiquement sortir du magazine au plus vite, du moins espérons-le.... A suivre au prochain numéro !
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
Image
Image

Avatar du membre
Wang Tianjun
Roi céleste
Messages : 4622
Enregistré le : 29 janv. 2009, 17:32
Localisation : Lyon

Re: Akiba Manga

Message non lu par Wang Tianjun » 27 mars 2011, 10:06

Akiba Manga 3

La parution d'Akiba Manga se poursuit tranquillement, malgré les terribles évènements de l'archipel nippon. La seule conséquence notable sur ce numéro de mars est que la couverture, qui aurait du revenir à Terminus ou aux 10 de Sanada, est cette fois consacrée à la Mort en grève. Cependant, la rédaction en profite pour annoncer que toutes les séries disposeraient de cet honneur tour à tour, indépendamment de leur classement... Sauf si elles se font sortir d'ici là, bien sur ! C'est d'ailleurs ce qui pourrait bientôt arriver à La valse des corps, toujours aussi mal aimée... mais qui s'en plaindra ?

Les 10 de Sanada reprennent le rôle d'ouverture du magazine, avec un chapitre qui a de véritables airs d'introduction : à la manière d'une fresque traditionnelle, nous découvrons l'histoire de Yukimura Sanada, seigneur pacificateur de l'empire, et devant lutter avec ses guerriers contre des créatures surnaturelles invoquées par ses ennemis... Cependant, le chapitre s'étale sur ce qui aurait pu être raconté en quelques cases, et laisse surtout l'impression de gagner du temps. Néanmoins, nous apprécions d'en savoir un peu plus, et le réveil final a de quoi laisser espérer d'avantage pour la suite.

Le shojo Terminus, toujours plébiscité par le public, narre les présentations officielles entre Kaede et Takeshi, alias le garçon qui s'est écroulé devant elle dans le métro, et suscitant un profond émoi chez l'héroïne... Si l'on peut regretter une certaine maladresse dans l'expression des sentiments et le déroulement du chapitre, il est appréciable de découvrir des personnages aussi "vrais", tant dans leur physique que dans leurs réflexions.

Pour Agents Suicides, on prend la même recette et on recommence. Tout comme le chapitre précédent, nous suivons l'histoire d'un des membres de la fameuse organisation et son passé jusqu'à l'intégration au groupe. Cette fois-ci, il est question de Curlina Koslovic, mère célibataire ayant fui son mari la battant, et essayant de prendre un nouveau départ jusqu'à ce que l'illusion se brise. Le rythme et le découpage sont intéressants, même si les évènements les plus marquants manquent d'impact, mais avant tout, on se demande jusqu'à quand les auteurs produiront le même canevas. Il serait temps que ça démarre !

C'est un chapitre d'Absynthe étonnamment calme qui nous est proposé dans ce troisième numéro. En effet, l'auteur ne présente que deux situations propices uniquement aux dialogues. Tout d'abord, nous verrons Téoxane au restaurant avec l'inspecteur Chevalier, puis elle se rendra chez sa psychiatre pour une nouvelle séance vers le recouvrement de ses souvenirs. Hélas, on peine à comprendre la pertinence de ces deux scènes, plutôt bien construites, mais n'apportant que peu d'informations supplémentaires.

La Mort en Grève continue de développer son background, tandis que le héros en apprend plus sur sa grave destinée de prophète, qu'il a bien sur beaucoup de mal à réaliser. En parallèle, nous découvrons aussi les conséquences d'un monde sans la Mort, avec des scénettes pouvant être très macabres. Le risque est maximum pour une série qui risque de diviser les lecteurs, mais qui ne laissera pas de marbre.

Le troisième épisode de Pandemonium semble relier les deux premiers. La jeune fille lycanthrope découvert lors du chapitre introductif se retrouve introduite dans le groupe de ces personnages aussi mystiques que dangereux, et devrait surement découvrir les rouages de l'organisation en même temps que le lecteur. Néanmoins, là encore, on aimerait que l'action démarre enfin.
Enfin, toujours en lanterne rouge, La valse des corps continue de développer son intrigue sans sourciller malgré ses nombreux défauts. Le récit, en parallèle entre deux périodes temporelles, gagne quelque peu en clarté dans la narration, mais le style graphique est toujours aussi peu précis, anéantissant toute possibilité d'accroche au récit. Ainsi, nous n'aurons sans doute jamais le temps de découvrir tout ce qui relie les différents évènements, même si le dessinateur promet de fournir de meilleurs efforts...

Pour le reste du magazine, nous dénotons la disparition de la série Sourire. Les droits sur la nouvelle d'Araki étaient-ils épuisés, ou la série se terminait-elle vraiment là ? Difficile à dire. Outre les chroniques consensuelles sur les dernières nouveautés manga, dvd et jeux vidéos, la fresque historique sur les mangas se poursuit avec l'incontournable article sur Osamu Tezuka. Si la culture du cosplay est à l'honneur, le magazine se veut également didactique avec des cours de dessin (consacré à l'encrage) mais aussi à la cuisine ! Bref, l'aspect touche-à-tout est toujours bien présent.

Avec ce troisième numéro d'Akiba Manga, on peut donc déjà analyser la progression des titres en compétition. Si certains d'entre eux sont déjà pleinement lancés dans leur intrigue, d'autres corrigent le tir d'un début trop précipité en proposant enfin une introduction plus solide. Cependant, plus généralement, on aimerait qu'après trois chapitres, les histoires avancent d'avantage plutôt que de gagner du temps de parution gratuitement. Faudra-t-il la suppression de l'une d'entre elles pour réveiller des auteurs encore bien timides ?
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
Image
Image

Avatar du membre
Wang Tianjun
Roi céleste
Messages : 4622
Enregistré le : 29 janv. 2009, 17:32
Localisation : Lyon

Re: Akiba Manga

Message non lu par Wang Tianjun » 03 mai 2011, 08:53

Akiba Manga 4

"La qualité de certains mangas est insuffisante", "Toutes les histoires sont pareilles", "Aucune scène ne fait rire", "Les héros n'ont aucun style", ... à en croire son courrier des lecteurs, les critiques pleuvent sur Akiba Manga, le magazine de prépublication d'Ankama. Sont-elles justifiées ou non ? Après quatre tomes, nous sommes peut-être en mesure de le déterminer. Mais plutôt que de commencer par la fin, reprenons l'habituel sommaire pour savoir ce qui nous est réservé.

Première surprise de ce nouveau numéro : après Shingo Araki, le magazine se dôte d'une nouvelle invitée, Narumi Kakinouchi, pour ressortir une licence tombée dans l'oubli éternel : Vampire Princess Miyu, série publiée en son temps chez feu l'éditeur Atomic Club. Nous découvrons ici ce qui est censé être un chapitre spécial, même si notre regard de néophyte n'y verra pas grande différence. Le talent présumé de la mangaka et animatrice a bien du mal à se manifester dans ce très court extrait duquel il ne ressort pas grand chose. Outre un préambule onirique et éthéré tant dans la forme que dans le fond à base de silhouettes et de phrases mystiques, on a à peine le temps de découvrir le héros de l'histoire que déjà la voilà terminée. Espérons qu'il ne s'agisse pas là de la véritable fin, tant cette courte nouvelle n'aurait rien apporté en l'état sinon d'enfoncer Akiba Manga dans son image amateuriste. En effet, malgré ses années de carrière, le graphisme de Kakinouchi est loin de briller par sa maitrise, et pourrait même prendre quelques leçons de la part des auteurs en compétition !

Cette compétition, nous la retrouvons immédiatement avec Agents Suicides, qui a pris la tête de la course grâce à une recette qui semble faire mouche. Les auteurs ne s'en privent pas, et nous renvoient pour la troisième fois consécutive la même tambouille ! Un nouvel agent, Hassan Al Malik, se présente et narre son passé d'irakien endoctriné par la révolution suite à la guerre du golfe. Très peu de subtilité dans cet énième destin réservant son lot d'explosions et de massacres... Il serait temps que les auteurs diversifient leur menu sous peine d'indigestion !

Seul shojo en compétition, Terminus est aussi celui qui a évolué le plus rapidement au sein du magazine. Présentant les difficultés sociales de son héroïne et les conflits qu'elle entretient avec sa mère, ce quatrième chapitre pose également les bases de ce qui pourrait bien être l'une de ses principales intrigues. Le propos est parfois maladroit, mais l'histoire a le mérite d'avancer à grand pas !

La Mort en grève reste la plus grande énigme du magazine. D'un côté, on commence à se lasser d'une énième mise en scène d'un monde où la mort n'existe plus, mais de l'autre, on se demande où les auteurs veulent en venir lorsqu'ils présentent une foule de nouveaux visages issus du Paradis ou de l'Enfer et dont on ne peut encore saisir l'importance. Tout ceci prendra peut-être un sens un jour... si nous n'avons pas décroché d'ici là, bien sur !

Gros chamboulement en revanche pour Les 10 de Sanada, avec ce chapitre qui instaure enfin une nouvelle dimension temporelle. Sasuke se retrouve dans notre époque sous les traits d'un jeune enfant français, et découvre cet univers urbain contemporain qui le dépasses totalement. Malgré une mise en scène un peu bancale et un graphisme qui aurait mérité plus de soin, on apprécie de voir enfin l'intrigue prendre de l'ampleur.

Du côté d'Absynthe, point de grand bouleversement, et c'est à se demander même si la série a véritablement démarré. Outre quelques dialogues stériles entre Téo et Jin, l'héroïne schizophrène apprend via la radio la mort d'une jeune fille de 13 ans, réveillant chez elle une certaine colère... Mais qu'en est-il vraiment ? Le magazine embraye sur la seconde série de Savan, Pandemonium, où l'on en apprend d'avantage sur le père Ravage et les raisons le poussant à haïr la nouvelle recrue lycanthrope. Si la qualité graphique s'est un peu amélioré, espérons que la série ne prenne pas la même tournure qu'Agents Suicides en faisant du sur-place via les portraits des protagonistes. Enfin, je ne me prononcerais même pas sur La Valse des Corps, tant son récit est incompréhensible à tous les niveaux...

Le reste du magazine s'étoffe quant à lui de quelques articles, comme toujours, mais l'un d'entre eux retiendra notre attention : l'interview de trois auteurs japonais de dôjinshhi exprimant leur point de vue sur la fameuse loi 156 sur la censure des contenus sexuels dans le manga. Le magazine semble alors se chercher une identité de proximité par rapport aux auteurs amateurs ainsi qu'au monde associatif et des conventions. Akiba Manga laissera-t-il un jour une vraie place au fanzinat ? Devant la stagnation de certains titres en compétition ou la "qualité" de ces œuvres hors-concours, on pourrait bien le croire. Toujours est-il qu'il faudra du changement, tant dans les récits que dans le contenu, pour que la revue continue d'accrocher son public de fidèles lecteurs intransigeants.
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
Image
Image

Avatar du membre
hdix
Messages : 1555
Enregistré le : 28 août 2007, 14:46
Localisation : environs de bourg en bresse

Re: Akiba Manga

Message non lu par hdix » 04 mai 2011, 20:30

Wang Tianjun a écrit :Enfin, je ne me prononcerais même pas sur La Valse des Corps, tant son récit est incompréhensible à tous les niveaux...
+1 lol ca me rassure de ne pas être le seul

Pour le reste le classement de ce volume 4 correspond à peu près à ce que j'aime sauf la mort en grève (je peux pas digérer les dessins)
Je trouve l'ensemble assez moyen pour le moment, aucune série ne me passionne.
C'est agent suicide que je préfère mais j'attends encore le déclic avec le démarrage du groupe qui se constitue.

sinon les graphismes en général sont qd même bien moyens, et les histoires ne sont pas encore assez avancées pour que j'en conclue quoi que ce soit, mais bon, ca sent bien l'amateurisme quand même.
Image
"SAVOIR PLUTÔT QUE CROIRE"

Avatar du membre
Wang Tianjun
Roi céleste
Messages : 4622
Enregistré le : 29 janv. 2009, 17:32
Localisation : Lyon

Re: Akiba Manga

Message non lu par Wang Tianjun » 04 mai 2011, 20:37

Pour l'instant la seule série qui s'en sort relativement bien, et qui a fait le plus avancer son histoire en quatre chapitres, c'est Terminus. Les 10 de Sanada commencent enfin à montrer autre chose, et toutes les autres font du sur place.

Sauf peut-être La Valse des Corps, si ça se trouve y a une vraie histoire ! Faudrait juste y comprendre quelque chose :arrow:
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
Image
Image

Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10746
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Re: Akiba Manga

Message non lu par Koiwai » 27 juin 2011, 13:59

Celle de Terminus me plaît bien. Par contre, les deux autres, hop, on prend une image et on la colle sur un fond basique. Bof bof. Mais de toute façon, Terminus est le seul qui devrait rejoindre ma collection (en espérant une sortie en tome relié de la Mort en grève plus tard).
Image

Avatar du membre
Wang Tianjun
Roi céleste
Messages : 4622
Enregistré le : 29 janv. 2009, 17:32
Localisation : Lyon

Re: Akiba Manga

Message non lu par Wang Tianjun » 17 août 2011, 09:02

Nouveau rebondissement facheux pour Akiba Manga, qui va lentement et surement vers sa fin...
Après le numéro 6 "volume double" (ou pas :roll: ) juillet/aout, voilà que le magazine passe dès son numéro 7 en... trimestriel !! :P

Et cela, en toute discrétion, ou presque. C'est lorsque la maquette du prochain numéro est apparue sur leur page facebook que certains ont tiqué sur la mention "trimestriel".
Voilà l'explication :
Bonjour ! Comme vous l'avez vu, le numéro 7 d'Akiba Manga couvrira 3 mois. Le magazine passe donc en trimestriel le temps d'effectuer une refonte. Nous reviendrons donc avec une nouvelle formule, de nouveaux mangas etc. C'est la solution retenue pour faire perdurer le magazine. J'espère que vous serez là pour nous soutenir :)
On aura donc sans doute du 4 chapitres par an pour chaque série, à moins que les auteurs en produisent plusieurs d'un coup... Mais si c'est la première solution qui prévaut, c'est peu, très peu ! :?
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
Image
Image

Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10746
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Re: Akiba Manga

Message non lu par Koiwai » 17 août 2011, 10:54

Quel échec ! Si ça permet vraiment au magazine de rebondir un minimum, pourquoi pas, mais curieusement, j'y crois très peu.
Image

Répondre