La Balade de Yaya
La Balade de Yaya
La fiche sur MN
Tome 1:
Après l'excellent Juge Bao, les éditions Fei nous proposent de découvrir une deuxième collaboration franco-chinoise, cette fois-ci dans un genre totalement différent de leur première publication, puisque nous nous retrouvons face à une série pour enfants qui devrait compter 9 tomes au total: la Balade de Yaya.
Pour l'idée originale, on retrouve le nom de Patrick Marty, scénariste du Juge Bao, mais ici, il laisse ce rôle au français Jean-Marie Omont, tandis que le chinois Golo Zhao est en charge des dessins.
Shanghai, 1937. Tuduo est un enfant des rues, obligé de voler pour survivre avec son groupe d'enfants mené par le méchant et tyrannique Zhu. Yaya, elle, est une petite fille de bonne famille. Riche, elle est sur le point de réaliser les premiers pas vers son rêve, en passant un examen de piano.
Tout semble séparer ces deux enfants, et pourtant, ils vont être amenés à se rencontrer lorsque va se profiler un bouleversement dramatique: l'arrivée de la guerre.
Alors que sa famille décide de partir à l'étranger pendant ces moments troubles, Yaya ne peut se résoudre à laisser derrière elle cet examen de piano, ce rêve qu'elle poursuivait. La nuit précédant le départ, elle fait une fugue, laissant derrière elle peluches et accessoires colorés, pour se rendre jusqu'à l'école de musique, mais elle ne tarde pas à être surprise par les bombardements. Elle va alors être sauvée par Tuduo, occupé à tenter d'échapper au redoutable Zhu...
C'est ainsi que ce premier volume nous fait entrer de plein pied dans un univers loin d'être joyeux: celui de la guerre en Chine. Et pourtant, pas question pour les auteurs d'insister ici sur le drame. La violence et les bombardements ne sont qu'évoqués, et plutôt représentés par des paysages un peu désolés, mais un véritable portrait de l'époque est d'ores et déjà esquissé, notamment à travers la condition d'enfant des rues de Tuduo.
Ce que l'on retient principalement de ce volume de près de 100 pages qui ne constitue qu'une longue introduction, puisque Tuduo et Yaya ne se rencontreront que dans les dernières pages, c'est le fait que l'on devine ce à quoi on aura affaire: en prenant pour cadre un drame absurde comme la guerre, nul doute que les auteurs prendront le parti de nous présenter une belle histoire d'amitié entre deux enfants que tout opposait. Les peuples se font la guerre, s'entredéchirent, mais les enfants, eux, sont loin de tout ça, peuvent accepter facilement leurs différences, et face à l'adversité, c'est leur simple statut d'enfant qui ressortira. Ce qui se ressent déjà à travers les fait que Tuduo sauve Yaya sans se poser de questions.
Du côté des dessins, entièrement en couleurs, Golo Zhao fait des merveilles en dépeignant un univers tantôt coloré lorsque l'on voit Yaya au sein de sa belle maison et de sa famille, tantôt plus gris dès que Tuduo est mis en scène dans les rues pauvres et sordides de la ville. Et à partir du moment où les deux enfants se rencontrent, c'est à un mélange étonnamment saisissant auquel nous avons droit. Les décors sont d'une grande richesse, et le design des personnages, à commencer par ceux, enfantins, de nos deux petits héros, est expressif, agréable, attachant, et rappelle par moments ce que peut effectuer le studio Ghibli sur certains de ses films.
Ce premier volume de la Balade de Yaya n'est qu'une introduction à l'univers de la série, mais une chose est sûre: il s'agit là d'une très belle mise en place, et l'on a hâte de voir ce que nous réservent ces deux enfants perdus, mais pas abattus, dans un monde d'adultes.
Les éditions Fei nous servent ici une édition impeccable. Le même format que pour Juge Bao a été adopté, ce qui colle fort bien au travail effectué par les auteurs. La qualité d'impression est exemplaire, et l'on ne peut que se satisfaire du prix assez peu élevé de 8,50€ pour cette centaine de pages entièrement en couleurs.
Tome 1:
Après l'excellent Juge Bao, les éditions Fei nous proposent de découvrir une deuxième collaboration franco-chinoise, cette fois-ci dans un genre totalement différent de leur première publication, puisque nous nous retrouvons face à une série pour enfants qui devrait compter 9 tomes au total: la Balade de Yaya.
Pour l'idée originale, on retrouve le nom de Patrick Marty, scénariste du Juge Bao, mais ici, il laisse ce rôle au français Jean-Marie Omont, tandis que le chinois Golo Zhao est en charge des dessins.
Shanghai, 1937. Tuduo est un enfant des rues, obligé de voler pour survivre avec son groupe d'enfants mené par le méchant et tyrannique Zhu. Yaya, elle, est une petite fille de bonne famille. Riche, elle est sur le point de réaliser les premiers pas vers son rêve, en passant un examen de piano.
Tout semble séparer ces deux enfants, et pourtant, ils vont être amenés à se rencontrer lorsque va se profiler un bouleversement dramatique: l'arrivée de la guerre.
Alors que sa famille décide de partir à l'étranger pendant ces moments troubles, Yaya ne peut se résoudre à laisser derrière elle cet examen de piano, ce rêve qu'elle poursuivait. La nuit précédant le départ, elle fait une fugue, laissant derrière elle peluches et accessoires colorés, pour se rendre jusqu'à l'école de musique, mais elle ne tarde pas à être surprise par les bombardements. Elle va alors être sauvée par Tuduo, occupé à tenter d'échapper au redoutable Zhu...
C'est ainsi que ce premier volume nous fait entrer de plein pied dans un univers loin d'être joyeux: celui de la guerre en Chine. Et pourtant, pas question pour les auteurs d'insister ici sur le drame. La violence et les bombardements ne sont qu'évoqués, et plutôt représentés par des paysages un peu désolés, mais un véritable portrait de l'époque est d'ores et déjà esquissé, notamment à travers la condition d'enfant des rues de Tuduo.
Ce que l'on retient principalement de ce volume de près de 100 pages qui ne constitue qu'une longue introduction, puisque Tuduo et Yaya ne se rencontreront que dans les dernières pages, c'est le fait que l'on devine ce à quoi on aura affaire: en prenant pour cadre un drame absurde comme la guerre, nul doute que les auteurs prendront le parti de nous présenter une belle histoire d'amitié entre deux enfants que tout opposait. Les peuples se font la guerre, s'entredéchirent, mais les enfants, eux, sont loin de tout ça, peuvent accepter facilement leurs différences, et face à l'adversité, c'est leur simple statut d'enfant qui ressortira. Ce qui se ressent déjà à travers les fait que Tuduo sauve Yaya sans se poser de questions.
Du côté des dessins, entièrement en couleurs, Golo Zhao fait des merveilles en dépeignant un univers tantôt coloré lorsque l'on voit Yaya au sein de sa belle maison et de sa famille, tantôt plus gris dès que Tuduo est mis en scène dans les rues pauvres et sordides de la ville. Et à partir du moment où les deux enfants se rencontrent, c'est à un mélange étonnamment saisissant auquel nous avons droit. Les décors sont d'une grande richesse, et le design des personnages, à commencer par ceux, enfantins, de nos deux petits héros, est expressif, agréable, attachant, et rappelle par moments ce que peut effectuer le studio Ghibli sur certains de ses films.
Ce premier volume de la Balade de Yaya n'est qu'une introduction à l'univers de la série, mais une chose est sûre: il s'agit là d'une très belle mise en place, et l'on a hâte de voir ce que nous réservent ces deux enfants perdus, mais pas abattus, dans un monde d'adultes.
Les éditions Fei nous servent ici une édition impeccable. Le même format que pour Juge Bao a été adopté, ce qui colle fort bien au travail effectué par les auteurs. La qualité d'impression est exemplaire, et l'on ne peut que se satisfaire du prix assez peu élevé de 8,50€ pour cette centaine de pages entièrement en couleurs.
Re: La Balade de Yaya
Tome 2:
Alors que Tuduo a pris sous son aile Yaya, les deux enfants se retrouvent coincés par le terrible Zhu, qui fait la loi sur les bas-quartiers de Shanghai et a déjà exploité plus d'une fois Tuduo à son profit. Cette fois-ci, le gros bonhomme, sans aucune pitié, réduit la petite Yaya à l'état de bonne à tout faire, tandis qu'il force Tuduo à se rendre dans les riches maisons de la ville, désertées suite au bombardement, afin de les cambrioler. Pour préserver Yaya qui est menacée, Tuduo s'exécute, mais a en fait un tout autre plan en tête...
Ainsi Yaya se retrouve-t-elle prise entre les mains de l'infâme Zhu et est-elle amenée à découvrir l'univers de ce sombre individu, à des années-lumière de la vie aisée qu'elle menait avec ses parents. En exécutant les tâches ingrates que Zhu lui confie, la petite fille apprend à prendre sur elle et se forge rapidement un petit caractère, bien que les choses ne soient pas toujours évidentes tant Zhu se montre mauvais. Mais Yaya peut compter sur un don étrange, celui d'être capable de communiquer avec les animaux. Dans ce cadre, l'oiseau Pipo, qui se place d'ores et déjà comme la mascotte de l'oeuvre, se révèlera fort utile à Yaya mais aussi à Tuduo, avec lequel il devra ruser pour se faire comprendre. Quant à notre petite fille, sa rencontre avec des animaux retenus prisonniers pourrait bien la sauver. Les animaux en question semblent de prime abord peu amicaux, mais il ne faut jamais se fier aux apparences ! Sincère et pure, la petit Yaya le comprend très vite.
Pendant ce temps, Tuduo recherche activement la maison de Yaya, aidé par Pipo, dans l'espoir d'y trouver une quelconque aide. Mais même après ça, les obstacles restent encore nombreux pour pouvoir échapper à Zhu, et les auteurs enchaînent habilement les petits rebondissements, jusqu'à une fin de tome marquée par un petit drame qui prouve bel et bien que si l'oeuvre ne représente pas directement la guerre et la mort, elle ne l'exclut pas non plus. Jean-Marie Omont et Golo Zhao trouvent réellement le juste équilibre entre le pas assez et le trop.
La peinture de cette époque en guerre reste d'ailleurs justement esquissée d'un bout à l'autre de ce volume. Que ce soit à travers le méchant Zhu ou la ville en ruine, Golo Zhao offre des tableaux toujours colorés et riches en détails, qui participent activement à l'immersion sans rendre le tout trop pesant. Le fait que le tout ne soit pas trop pesant, on le doit aussi à ces quelques bonnes idées comme l'oiseau Pipo ou le fait que Yaya communique avec les animaux, qui apportent une petite touche plus "magique". Le trait, assez doux et arrondi, continue lui aussi de faire des merveilles.
Après ce deuxième tome aussi plaisant que le premier, qui continue de dépeindre son sujet avec finesse et intelligence. Le voyage ne fait que commencer.
Alors que Tuduo a pris sous son aile Yaya, les deux enfants se retrouvent coincés par le terrible Zhu, qui fait la loi sur les bas-quartiers de Shanghai et a déjà exploité plus d'une fois Tuduo à son profit. Cette fois-ci, le gros bonhomme, sans aucune pitié, réduit la petite Yaya à l'état de bonne à tout faire, tandis qu'il force Tuduo à se rendre dans les riches maisons de la ville, désertées suite au bombardement, afin de les cambrioler. Pour préserver Yaya qui est menacée, Tuduo s'exécute, mais a en fait un tout autre plan en tête...
Ainsi Yaya se retrouve-t-elle prise entre les mains de l'infâme Zhu et est-elle amenée à découvrir l'univers de ce sombre individu, à des années-lumière de la vie aisée qu'elle menait avec ses parents. En exécutant les tâches ingrates que Zhu lui confie, la petite fille apprend à prendre sur elle et se forge rapidement un petit caractère, bien que les choses ne soient pas toujours évidentes tant Zhu se montre mauvais. Mais Yaya peut compter sur un don étrange, celui d'être capable de communiquer avec les animaux. Dans ce cadre, l'oiseau Pipo, qui se place d'ores et déjà comme la mascotte de l'oeuvre, se révèlera fort utile à Yaya mais aussi à Tuduo, avec lequel il devra ruser pour se faire comprendre. Quant à notre petite fille, sa rencontre avec des animaux retenus prisonniers pourrait bien la sauver. Les animaux en question semblent de prime abord peu amicaux, mais il ne faut jamais se fier aux apparences ! Sincère et pure, la petit Yaya le comprend très vite.
Pendant ce temps, Tuduo recherche activement la maison de Yaya, aidé par Pipo, dans l'espoir d'y trouver une quelconque aide. Mais même après ça, les obstacles restent encore nombreux pour pouvoir échapper à Zhu, et les auteurs enchaînent habilement les petits rebondissements, jusqu'à une fin de tome marquée par un petit drame qui prouve bel et bien que si l'oeuvre ne représente pas directement la guerre et la mort, elle ne l'exclut pas non plus. Jean-Marie Omont et Golo Zhao trouvent réellement le juste équilibre entre le pas assez et le trop.
La peinture de cette époque en guerre reste d'ailleurs justement esquissée d'un bout à l'autre de ce volume. Que ce soit à travers le méchant Zhu ou la ville en ruine, Golo Zhao offre des tableaux toujours colorés et riches en détails, qui participent activement à l'immersion sans rendre le tout trop pesant. Le fait que le tout ne soit pas trop pesant, on le doit aussi à ces quelques bonnes idées comme l'oiseau Pipo ou le fait que Yaya communique avec les animaux, qui apportent une petite touche plus "magique". Le trait, assez doux et arrondi, continue lui aussi de faire des merveilles.
Après ce deuxième tome aussi plaisant que le premier, qui continue de dépeindre son sujet avec finesse et intelligence. Le voyage ne fait que commencer.
Re: La Balade de Yaya
Tome 3:
Après avoir échappé au terrible Zhu, Tuduo et Yaya s'enfuient d'une ville de Shanghai bombardée de partout par les avions japonais. A présent, l'heure est venue pour l'intrépide Tuduo de prendre sous son aile la petite Yaya, et l'objectif des deux enfants est simple : rejoindre Hong-Kong, où se sont réfugiés les parents de Yaya. La route s'annonce longue et semée d'embûches, d'autant que Zhu, irrité par une Yaya qui a accidentellement mis le feu à son repaire, décide de partir à sa recherche...
En attendant de voir ce que réserve encore Zhu, Tuduo et Yaya commencent leur périple, qui s'annonce long, mais fort heureusement, il peuvent compter sur quelques rencontres bienfaitrices, à commencer par une troupe ambulante de saltimbanques décidant de rapprocher un peu les deux enfants de leur destination. Mais les ennuis sont toujours de la partie, et le camion du petit cirque ambulant ne tarde pas à tomber en panne...
Après d'ultimes rebondissements à Shanghai, l'heure du départ est donc bel et bien arrivée pour Tuduo et Yaya, qui vont pouvoir compter sur quelques rencontres pour avancer. Les nouveaux personnages du cirque ambulant restent assez lisses mais s'avèrent généreux et porteurs d'espoir, mais les choses ne peuvent être aussi simples. Ainsi, quand le camion tombe en panne, on découvre une Yaya comme on ne l'avait encore que très peu vue : ici, le caractère de petite bourgeoise de notre héroïne prend pour la première fois réellement le dessus, les caprices sont de la partie, et la petite fille en arrive à n'en faire qu'à sa tête et à s'attirer de nouveaux ennuis, son caractère un peu snob n'ayant d'égale que son innocence enfantine face à certaines personnes moins amicales que la troupe du cirque.
On devine ici une petite héroïne destinée à évoluer au fil de son périple avec Tuduo, l'enfant des rues. Yaya, du haut de ses valeurs bourgeoises, est ici capable de se montrer méprisante et capricieuse, mais dans le fond, il paraît bien difficile de lui en vouloir, tant la situation est inédite et critique pour la petite fille. Bien au contraire, malgré son caractère, elle se révèlera à plusieurs reprises attendrissante, dès que les larmes commenceront à couler chez cette petite éloignée subitement de sa famille.
Malgré quelques passages qui laissent le lecteur totalement interrogateur (l'homme confondant l'oiseau avec... un japonais ? Gné ?), la Balade de Yaya continue donc à bon rythme, portée par les planches toujours aussi riches, colorées quand il le faut et nuancées de Golo Zhao. Le volume connaît quelques petits coups de mou, mais prend le temps de préparer le terrain pour l'évolution de Yaya et la suite du périple vers Hong-Kong. Tout ne fait que commencer.
Après avoir échappé au terrible Zhu, Tuduo et Yaya s'enfuient d'une ville de Shanghai bombardée de partout par les avions japonais. A présent, l'heure est venue pour l'intrépide Tuduo de prendre sous son aile la petite Yaya, et l'objectif des deux enfants est simple : rejoindre Hong-Kong, où se sont réfugiés les parents de Yaya. La route s'annonce longue et semée d'embûches, d'autant que Zhu, irrité par une Yaya qui a accidentellement mis le feu à son repaire, décide de partir à sa recherche...
En attendant de voir ce que réserve encore Zhu, Tuduo et Yaya commencent leur périple, qui s'annonce long, mais fort heureusement, il peuvent compter sur quelques rencontres bienfaitrices, à commencer par une troupe ambulante de saltimbanques décidant de rapprocher un peu les deux enfants de leur destination. Mais les ennuis sont toujours de la partie, et le camion du petit cirque ambulant ne tarde pas à tomber en panne...
Après d'ultimes rebondissements à Shanghai, l'heure du départ est donc bel et bien arrivée pour Tuduo et Yaya, qui vont pouvoir compter sur quelques rencontres pour avancer. Les nouveaux personnages du cirque ambulant restent assez lisses mais s'avèrent généreux et porteurs d'espoir, mais les choses ne peuvent être aussi simples. Ainsi, quand le camion tombe en panne, on découvre une Yaya comme on ne l'avait encore que très peu vue : ici, le caractère de petite bourgeoise de notre héroïne prend pour la première fois réellement le dessus, les caprices sont de la partie, et la petite fille en arrive à n'en faire qu'à sa tête et à s'attirer de nouveaux ennuis, son caractère un peu snob n'ayant d'égale que son innocence enfantine face à certaines personnes moins amicales que la troupe du cirque.
On devine ici une petite héroïne destinée à évoluer au fil de son périple avec Tuduo, l'enfant des rues. Yaya, du haut de ses valeurs bourgeoises, est ici capable de se montrer méprisante et capricieuse, mais dans le fond, il paraît bien difficile de lui en vouloir, tant la situation est inédite et critique pour la petite fille. Bien au contraire, malgré son caractère, elle se révèlera à plusieurs reprises attendrissante, dès que les larmes commenceront à couler chez cette petite éloignée subitement de sa famille.
Malgré quelques passages qui laissent le lecteur totalement interrogateur (l'homme confondant l'oiseau avec... un japonais ? Gné ?), la Balade de Yaya continue donc à bon rythme, portée par les planches toujours aussi riches, colorées quand il le faut et nuancées de Golo Zhao. Le volume connaît quelques petits coups de mou, mais prend le temps de préparer le terrain pour l'évolution de Yaya et la suite du périple vers Hong-Kong. Tout ne fait que commencer.
Re: La Balade de Yaya
Tome 4:
Yaya et Tuduo parviennent à s'enfuir, mais, assommés dans une barque à la dérive, finissent par échouer sur une île déserte non loin de la côte. Un nouveau cadre s'ouvre alors à eux. Seuls sur l'île, ils doivent apprendre à se débrouiller, et si Tuduo, l'enfant des rues, ne rencontre aucun vrai problème, la situation risque d'être un peu plus dure pour Yaya...
C'est du moins ce que laisse penser le début, mais quand Yaya partira seule, à la nage, sur l'île voisine où elle se fera capturer par un couple peu scrupuleux enlevant des femmes pour leur commerce, elle montrera un sens de la débrouillardise plus développé. A vrai dire, on pourrait presque trouver que, de ce côté-là, la jeune fille de bonne famille change vite, mais ceci n'est que le témoin de la bonne volonté indéniable d'une gamine pas forcément très douée, mais qui a du caractère et a décidé de ne pas se laisser aller. Et puis, pour l'aider à tenir le coup, elle pourra compter sur l'aide d'une nouvelle amie en qui elle pourra voir la figure d'une mère.
En somme, on a droit à un tome assez riche en rebondissements, des rebondissements qui, à l'image de cette histoire avec le couple de trafiquants, paraissent parfois assez vite expédiés, mais n'oublions pas que l'oeuvre est avant tout destinée à des enfants et qu'elle apporte finalement, du coup, une certaine originalité via une histoire plus mâture et réaliste que la moyenne. Et pour sublimer le tout, on pourra toujours compter sur les illustrations de Golo Zhao, plus belles et colorées que jamais, l'auteur nous offrant notamment des décors insulaires riches, vifs et dépaysants.
Les aventures de Yaya se poursuivent donc de belle manière, facilement immersives, et Yaya a d'ailleurs ici la première place au détriment d'un Tuduo "oublié" pendant une partie du tome, et que l'on retrouve peu en forme à la fin. Tuduo affaibli, l'infâme Zhu plus que jamais aux traces des enfants, une nouvelle amie... gageons que les aventures de la petite Yaya nous réservent encore bien des rebondissements.
Yaya et Tuduo parviennent à s'enfuir, mais, assommés dans une barque à la dérive, finissent par échouer sur une île déserte non loin de la côte. Un nouveau cadre s'ouvre alors à eux. Seuls sur l'île, ils doivent apprendre à se débrouiller, et si Tuduo, l'enfant des rues, ne rencontre aucun vrai problème, la situation risque d'être un peu plus dure pour Yaya...
C'est du moins ce que laisse penser le début, mais quand Yaya partira seule, à la nage, sur l'île voisine où elle se fera capturer par un couple peu scrupuleux enlevant des femmes pour leur commerce, elle montrera un sens de la débrouillardise plus développé. A vrai dire, on pourrait presque trouver que, de ce côté-là, la jeune fille de bonne famille change vite, mais ceci n'est que le témoin de la bonne volonté indéniable d'une gamine pas forcément très douée, mais qui a du caractère et a décidé de ne pas se laisser aller. Et puis, pour l'aider à tenir le coup, elle pourra compter sur l'aide d'une nouvelle amie en qui elle pourra voir la figure d'une mère.
En somme, on a droit à un tome assez riche en rebondissements, des rebondissements qui, à l'image de cette histoire avec le couple de trafiquants, paraissent parfois assez vite expédiés, mais n'oublions pas que l'oeuvre est avant tout destinée à des enfants et qu'elle apporte finalement, du coup, une certaine originalité via une histoire plus mâture et réaliste que la moyenne. Et pour sublimer le tout, on pourra toujours compter sur les illustrations de Golo Zhao, plus belles et colorées que jamais, l'auteur nous offrant notamment des décors insulaires riches, vifs et dépaysants.
Les aventures de Yaya se poursuivent donc de belle manière, facilement immersives, et Yaya a d'ailleurs ici la première place au détriment d'un Tuduo "oublié" pendant une partie du tome, et que l'on retrouve peu en forme à la fin. Tuduo affaibli, l'infâme Zhu plus que jamais aux traces des enfants, une nouvelle amie... gageons que les aventures de la petite Yaya nous réservent encore bien des rebondissements.
Re: La Balade de Yaya
Tome 5 :
Grâce à Chan, Yaya et Tuduo ont pu s'échapper de l'île aux perles. Mais leurs mésaventures sont encore loin d'être terminée : tandis que les Japonais sont de plus en plus présents autour d'eux, Zhu les poursuit toujours avec acharnement et Tuduo, qui a contracté une étrange maladie, est en pleine convalescence...
Dans cet enfer permanent où ils ne sont pas sûr de s'en sortir, les deux enfants se font alors une promesse qui scelle définitivement leur amitié, si l'un d'eux ne s'en sort pas. La scène est parfaitement mise en scène, avec intimité et juste ce qu'il faut de larmoyant et d'attendrissant, et les deux petits héros en ressortent plus touchants et attachants que jamais.
Le récit se poursuit ensuite dans la logique des choses : Zhu est plus déterminé que jamais à rattraper Tuduo et Yaya, et le gros bonhomme apparaît toujours plus terrible, puisqu'il n'hésite désormais plus à laisser tomber ses plus proches alliés. La présence des Japonais sur le territoire se fait de plus en plus sentir, et l'on est content de voir que les auteurs n'oublient pas cet élément, souvent en retrait, mais qui constitue pourtant le point de départ de tout. Par bribes, on ressent bien que le pays est en proie à la guerre, mais Golo Zhao n'en fait pas trop ans sa représentation et préfère ici, via l'objectif de Chan d'aller rejoindre sa fille en montagne, se centrer sur des paysages plus magnifiques que jamais. Indéniablement, l'illustrateur continue de faire des progrès, ses planches possèdent des couleurs de plus en plus nuancées et de superbes petits jeux de lumière. On se régale, tout simplement.
Mais dans l'univers de la Balade de Yaya, pas le temps de s'émerveiller sur la beauté des paysages : l'échappée des deux enfants se poursuit ici avec beaucoup de mal, Yaya devant se séparer pour un temps d'un Tuduo toujours convalescent. Et à l'arrivée, c'est de nouveau une épreuve horrible qui attend la petite fille, qui pensait enfin pouvoir faire confiance à quelqu'un. Le choix de Chan a quelque chose de logique tant la faible jeune femme n'a pas d'autre choix possible dans ce monde en guerre et inégalitaire, mais le tragique de la situation crée indéniablement son effet, car on se demande plus que jamais comment vont pouvoir s'en sortir Yaya et Tuduo, encore plus au vu des toutes dernières pages, qui laissent le lecteur sur le plus gros climax depuis le début de la série.
Pour autant, remercions les auteurs pour leur ton juste : les choses ont beau ne aps être joyeuse, le récit ne s'enfonce jamais dans un surplus de tristesse, sait être touchant juste comme il le faut.
Un graphisme de plus en plus maîtrisé, un ton adapté, des promesses d'enfants dans un monde d'adultes, de nouveaux rebondissements tragiques, des trahisons qui fusent... Jamais la Balade de Yaya n'a été aussi passionnante, et dans cet univers où la naïveté ne semble plus avoir de place, on attend avec impatience de voir ce qui attend ces gamins attachants.
Grâce à Chan, Yaya et Tuduo ont pu s'échapper de l'île aux perles. Mais leurs mésaventures sont encore loin d'être terminée : tandis que les Japonais sont de plus en plus présents autour d'eux, Zhu les poursuit toujours avec acharnement et Tuduo, qui a contracté une étrange maladie, est en pleine convalescence...
Dans cet enfer permanent où ils ne sont pas sûr de s'en sortir, les deux enfants se font alors une promesse qui scelle définitivement leur amitié, si l'un d'eux ne s'en sort pas. La scène est parfaitement mise en scène, avec intimité et juste ce qu'il faut de larmoyant et d'attendrissant, et les deux petits héros en ressortent plus touchants et attachants que jamais.
Le récit se poursuit ensuite dans la logique des choses : Zhu est plus déterminé que jamais à rattraper Tuduo et Yaya, et le gros bonhomme apparaît toujours plus terrible, puisqu'il n'hésite désormais plus à laisser tomber ses plus proches alliés. La présence des Japonais sur le territoire se fait de plus en plus sentir, et l'on est content de voir que les auteurs n'oublient pas cet élément, souvent en retrait, mais qui constitue pourtant le point de départ de tout. Par bribes, on ressent bien que le pays est en proie à la guerre, mais Golo Zhao n'en fait pas trop ans sa représentation et préfère ici, via l'objectif de Chan d'aller rejoindre sa fille en montagne, se centrer sur des paysages plus magnifiques que jamais. Indéniablement, l'illustrateur continue de faire des progrès, ses planches possèdent des couleurs de plus en plus nuancées et de superbes petits jeux de lumière. On se régale, tout simplement.
Mais dans l'univers de la Balade de Yaya, pas le temps de s'émerveiller sur la beauté des paysages : l'échappée des deux enfants se poursuit ici avec beaucoup de mal, Yaya devant se séparer pour un temps d'un Tuduo toujours convalescent. Et à l'arrivée, c'est de nouveau une épreuve horrible qui attend la petite fille, qui pensait enfin pouvoir faire confiance à quelqu'un. Le choix de Chan a quelque chose de logique tant la faible jeune femme n'a pas d'autre choix possible dans ce monde en guerre et inégalitaire, mais le tragique de la situation crée indéniablement son effet, car on se demande plus que jamais comment vont pouvoir s'en sortir Yaya et Tuduo, encore plus au vu des toutes dernières pages, qui laissent le lecteur sur le plus gros climax depuis le début de la série.
Pour autant, remercions les auteurs pour leur ton juste : les choses ont beau ne aps être joyeuse, le récit ne s'enfonce jamais dans un surplus de tristesse, sait être touchant juste comme il le faut.
Un graphisme de plus en plus maîtrisé, un ton adapté, des promesses d'enfants dans un monde d'adultes, de nouveaux rebondissements tragiques, des trahisons qui fusent... Jamais la Balade de Yaya n'a été aussi passionnante, et dans cet univers où la naïveté ne semble plus avoir de place, on attend avec impatience de voir ce qui attend ces gamins attachants.
Re: La Balade de Yaya
Tome 6 :
Victime d'un cruel échange de Chan qui souhaite récupérer sa fille, Yaya s'enfuit et tombe du haut d'une falaise. Elle est recueillie par un renard, mais est devenue amnésique... Entre Zhu et Tuduo, la course commence : qui retrouvera Yaya en premier ? Pour y parvenir, Tuduo pourrait bien compter sur un allié inattendu...
Nouveau rebondissement dans la Balade de Yaya : voici notre héros amnésique, perdue dans une forêt enneigée où elle ne peut compter que sur un renard bienveillant. Pendant ce temps, du côté de Zhu et Tuduo, ça se bouscule pour la retrouver, mais les épreuves sont nombreuses sur leur route. Blessé puis recueilli par une gentille famille du coin, l'horrible Zhu montrera de nouveau tout son caractère détestable en jouant un mauvais coup à ses bienfaiteurs. Quant à Tuduo, la présence d'un nouvel allié qu'il ne connaît que trop bien pourrait l'aider. Et pendant ce temps, voici Yaya en train d'errer, que ce soit dans des rêves qui lui rappellent ses parents, ou au gré de ses pas qui l'amènent au porte d'une guerre qui fait des ravages.
Pourtant, après un excellent tome 5, on constate surtout qu'il ne se passe pas grand chose de notable dans ce sixième volet, qui reste porté par l'attachement que l'on peut avoir pour certains personnages (Yaya en tête) et par les planches toujours aussi jolies de Golo Zhao. Mais dans les faits, le récit s'étire autour de différentes pistes finalement tout juste esquissées : l'alliance de Tuduo avec l'un de ses ennemis d'hier arrive un peu bizarrement, et le sympathique renard qui recueille Yaya n'est jamais vraiment mis en avant. Quant au portrait de la guerre, visible à travers certaines rencontres de Yaya ou ce qui arrive à Chan et son tortionnaire, il reste totalement au second plan.
En somme, si la lecture reste plaisante, concrètement il ne se passe pas grand chose dans ce sixième volume. Au vu des dernières pages, la suite devrait réveiller tout ça.
Victime d'un cruel échange de Chan qui souhaite récupérer sa fille, Yaya s'enfuit et tombe du haut d'une falaise. Elle est recueillie par un renard, mais est devenue amnésique... Entre Zhu et Tuduo, la course commence : qui retrouvera Yaya en premier ? Pour y parvenir, Tuduo pourrait bien compter sur un allié inattendu...
Nouveau rebondissement dans la Balade de Yaya : voici notre héros amnésique, perdue dans une forêt enneigée où elle ne peut compter que sur un renard bienveillant. Pendant ce temps, du côté de Zhu et Tuduo, ça se bouscule pour la retrouver, mais les épreuves sont nombreuses sur leur route. Blessé puis recueilli par une gentille famille du coin, l'horrible Zhu montrera de nouveau tout son caractère détestable en jouant un mauvais coup à ses bienfaiteurs. Quant à Tuduo, la présence d'un nouvel allié qu'il ne connaît que trop bien pourrait l'aider. Et pendant ce temps, voici Yaya en train d'errer, que ce soit dans des rêves qui lui rappellent ses parents, ou au gré de ses pas qui l'amènent au porte d'une guerre qui fait des ravages.
Pourtant, après un excellent tome 5, on constate surtout qu'il ne se passe pas grand chose de notable dans ce sixième volet, qui reste porté par l'attachement que l'on peut avoir pour certains personnages (Yaya en tête) et par les planches toujours aussi jolies de Golo Zhao. Mais dans les faits, le récit s'étire autour de différentes pistes finalement tout juste esquissées : l'alliance de Tuduo avec l'un de ses ennemis d'hier arrive un peu bizarrement, et le sympathique renard qui recueille Yaya n'est jamais vraiment mis en avant. Quant au portrait de la guerre, visible à travers certaines rencontres de Yaya ou ce qui arrive à Chan et son tortionnaire, il reste totalement au second plan.
En somme, si la lecture reste plaisante, concrètement il ne se passe pas grand chose dans ce sixième volume. Au vu des dernières pages, la suite devrait réveiller tout ça.
Re: La Balade de Yaya
Tome 7 :
Ne se souvenant plus des récents événements à cause de sa chute, Yaya a été recueillie par l'infâme Zhu, qui se fait passer pour un gentil garçon qui va l'accompagner jusqu'à Hong Kong. Pendant ce temps-là, Tuduo et Sauce d'huître poursuivent leurs recherches, mais le jeune garçon découvre bientôt un indice qui lui laisse penser que Yaya est morte. Qu'à cela ne tienne, il accomplira quand me^me sa mission, et décide d'aller quand me^me jusqu'à Hong Kong pour tout raconter aux parents de Yaya...
Les aventures de Yaya et Tuduo se poursuivent et se suivent ici en parallèle. Désormais accompagnée de Zhu, Yaya poursuit sa route, fait de nouvelles rencontres, se fait une nouvelle amie. Mais hélas, la guerre a vite fait de les rattraper, pour une issue tragique. Une nouvelle fois, les auteurs nous prouvent qu'ils n'épargneront rien à leurs personnages. La guerre est bien là, les drames qu'elle provoque aussi. Seulement, il est dommage que tout aille si vite : l'amitié de Yaya avec une autre fillette est trop vite abordée, est juste l'occasion de provoquer un drame qui est ensuite trop vite oublié. Le tout manque malheureusement un peu trop d'émotion et d'impact. La même remarque pourra d'ailleurs être faite au sujet de Tuduo quand il pense que Yaya est morte : c'est abordé trop vite pour être émouvant, d'autant que la réaction de Tuduo manque de force.
La suite du tome n'est qu'une succession de petites épreuves devant amener chacun de nos héros jusqu'à Hong Kong.
D'un côté, Tuduo et Sauce d'huître poursuivent assez simplement leur route, jonchée de quelques difficultés vite éclipsées et de renforts qui se veulent bien campés par des nouvelles têtes assez excentriques, mais là aussi trop vite mises de côté pour qu'on en retienne réellement quelque chose. Moulinot a beau être sympathique avec son look un peu à la porco rosso, il est sous-exploité.
Quant au voyage de Yaya et Zhu, il est rythmé par les caprices incessants de la fillette, et par les frasques du gros bonhomme. Sur le coup, c'est sympathique, plutôt amusant, mais les auteurs ont tendance à trop en faire, si bien qu'au bout d'un moment la première devient un peu exaspérante, et le deuxième devient très caricatural dans sa façon d'être mauvais en chopant les billets de trains à des innocents puis en se comportant comme un malpropre en mangeant.
Si les illustrations de Golo Zhao ne restaient pas si jolies, colorées et assez nuancées, on aurait alors eu affaire à un volume assez médiocre, poursuivant le voyage jusqu'à Hong Kong d'une manière artificielle se basant sur des clichés et de trop grosses ficelles, ce qui aurait risqué de lasser jusqu'aux enfants, première cible de la série. Heureusement le voyage s'achève avant que le tout ne prenne l'eau, et vient en plus offrir dans les dernières pages un nouveau rebondissement qui devrait relancer les choses pour les deux derniers volumes.
Ne se souvenant plus des récents événements à cause de sa chute, Yaya a été recueillie par l'infâme Zhu, qui se fait passer pour un gentil garçon qui va l'accompagner jusqu'à Hong Kong. Pendant ce temps-là, Tuduo et Sauce d'huître poursuivent leurs recherches, mais le jeune garçon découvre bientôt un indice qui lui laisse penser que Yaya est morte. Qu'à cela ne tienne, il accomplira quand me^me sa mission, et décide d'aller quand me^me jusqu'à Hong Kong pour tout raconter aux parents de Yaya...
Les aventures de Yaya et Tuduo se poursuivent et se suivent ici en parallèle. Désormais accompagnée de Zhu, Yaya poursuit sa route, fait de nouvelles rencontres, se fait une nouvelle amie. Mais hélas, la guerre a vite fait de les rattraper, pour une issue tragique. Une nouvelle fois, les auteurs nous prouvent qu'ils n'épargneront rien à leurs personnages. La guerre est bien là, les drames qu'elle provoque aussi. Seulement, il est dommage que tout aille si vite : l'amitié de Yaya avec une autre fillette est trop vite abordée, est juste l'occasion de provoquer un drame qui est ensuite trop vite oublié. Le tout manque malheureusement un peu trop d'émotion et d'impact. La même remarque pourra d'ailleurs être faite au sujet de Tuduo quand il pense que Yaya est morte : c'est abordé trop vite pour être émouvant, d'autant que la réaction de Tuduo manque de force.
La suite du tome n'est qu'une succession de petites épreuves devant amener chacun de nos héros jusqu'à Hong Kong.
D'un côté, Tuduo et Sauce d'huître poursuivent assez simplement leur route, jonchée de quelques difficultés vite éclipsées et de renforts qui se veulent bien campés par des nouvelles têtes assez excentriques, mais là aussi trop vite mises de côté pour qu'on en retienne réellement quelque chose. Moulinot a beau être sympathique avec son look un peu à la porco rosso, il est sous-exploité.
Quant au voyage de Yaya et Zhu, il est rythmé par les caprices incessants de la fillette, et par les frasques du gros bonhomme. Sur le coup, c'est sympathique, plutôt amusant, mais les auteurs ont tendance à trop en faire, si bien qu'au bout d'un moment la première devient un peu exaspérante, et le deuxième devient très caricatural dans sa façon d'être mauvais en chopant les billets de trains à des innocents puis en se comportant comme un malpropre en mangeant.
Si les illustrations de Golo Zhao ne restaient pas si jolies, colorées et assez nuancées, on aurait alors eu affaire à un volume assez médiocre, poursuivant le voyage jusqu'à Hong Kong d'une manière artificielle se basant sur des clichés et de trop grosses ficelles, ce qui aurait risqué de lasser jusqu'aux enfants, première cible de la série. Heureusement le voyage s'achève avant que le tout ne prenne l'eau, et vient en plus offrir dans les dernières pages un nouveau rebondissement qui devrait relancer les choses pour les deux derniers volumes.
Re: La Balade de Yaya
Tome 8 :
Il aura fallu attendre quasiment un an et dei avant de pouvoir découvrir la suite de la Balade de Yaya. En observant la couverture, on constate que les noms de Patrick Marty et de Charlotte Girard se sont ajoutés à ceux de Jean-Marie Omont et de Golo Zhao, dès lors on peut penser que cette longue attente est le fruit d'un remaniement de l'histoire.
En tout cas, on replonge très facilement dans l'histoire, où nous laissions Yaya et Tuduo toujours séparés. Tandis que ce dernier et Sauce d'huître cherchent toujours à rattraper Yaya et Zhu, ils loupent de peu le navire pour Shanghaï dans lequel leurs cibles se sont embarquées, et il leur faudra trouver un autre moyen pour poursuivre leur route... De son côté, Yaya, toujours amnésique, entame la croisière aux côtés d'un Zhu qui se garde bien de lui révéler ses mauvaises intentions. Mais un événement fort en souvenirs va enfin rappeler certaines choses à la mémoire de la fillette... Seulement, même après ça, pourra-t-elle échapper à Zhu, et atteindra-t-elle Shanghaï sans encombre ?
On continue ici de suivre en parallèle le parcours des deux duos. Sur le bateau Saint Patrick, l'heure de se rappeler certaines choses est venue pour Yaya, dans une scène de piano d'une beauté et d'une chaleur nostalgique très joliment rendues. Avant ça, la jeune fille se confronte un peu aux médisances des personnes aisées qui voient arriver devant eux une gamine crasseuse... Et après, quand la mémoire lui sera revenue, il lui faudra à tout prix échapper à Zhu. Pour ça, elle pourra compter sur le retour d'un petit compagnon mais qui n'avait pas été si bien mis en avant depuis longtemps, tout en conservant son côté assez amusant. Mais surtout, il lui faudra essuyer une tempête déchainée lors d'une petite course-poursuite superbement rendue par les illustrations nuancées de Golo Zhao !
De leur côté, Tuduo et Sauce d'huître poursuivent leur route comme ils le peuvent. Après l'échec de la voie des mers, il leur faut trouver un moyen de prendre un autre moyen de transport pour regagner Shanghaï, quitte à devoir commettre un vol chez l'oncle Chen... mais après tout, c'est pour la bonne cause ! Le récit s'applique assez bien à retranscrire les deux compagnons d'infortune. Tuduo repense à son petit frère Xiao en espérant pour lui une vie heureuse, et l'on aime toujours autant la bonté de ce gamin des rues, que ce soit envers ce petit frère, ou bien sûr envers une Yaya pour laquelle ile st bien décidé à honorer la promesse. Quant à Sauce d'huître, l'enfant qui au départ paraissait assez mauvais, il se révèle lui aussi sous un autre jour, dévoile plus son bon fond via l'aide qu'il apporte à Tuduo, mais aussi à travers la jolie , douce et chaleureuse rencontre qu'il fait... Nul doute qu'il n'avait jamais mangé de si bons beignets à la banane !
La fin du volume marque l'arrivée à Shanghaï, juste après une séparation touchante, et avant des retrouvailles attendues mais annonçant un nouveau coup dur... Le final de la série dans le prochain tome promet d'être encore palpitant, et l'on a vraiment hâte de voir comment tout cela va se finir pour les différents personnages ! En attendant, on a droit à un joli volume, qui met bien en valeur nos héros et leurs tourments, et on ne peut que souhaiter que ces enfants courageux retrouvent enfin leur place dans cette Chine en proie au chaos.
Il aura fallu attendre quasiment un an et dei avant de pouvoir découvrir la suite de la Balade de Yaya. En observant la couverture, on constate que les noms de Patrick Marty et de Charlotte Girard se sont ajoutés à ceux de Jean-Marie Omont et de Golo Zhao, dès lors on peut penser que cette longue attente est le fruit d'un remaniement de l'histoire.
En tout cas, on replonge très facilement dans l'histoire, où nous laissions Yaya et Tuduo toujours séparés. Tandis que ce dernier et Sauce d'huître cherchent toujours à rattraper Yaya et Zhu, ils loupent de peu le navire pour Shanghaï dans lequel leurs cibles se sont embarquées, et il leur faudra trouver un autre moyen pour poursuivre leur route... De son côté, Yaya, toujours amnésique, entame la croisière aux côtés d'un Zhu qui se garde bien de lui révéler ses mauvaises intentions. Mais un événement fort en souvenirs va enfin rappeler certaines choses à la mémoire de la fillette... Seulement, même après ça, pourra-t-elle échapper à Zhu, et atteindra-t-elle Shanghaï sans encombre ?
On continue ici de suivre en parallèle le parcours des deux duos. Sur le bateau Saint Patrick, l'heure de se rappeler certaines choses est venue pour Yaya, dans une scène de piano d'une beauté et d'une chaleur nostalgique très joliment rendues. Avant ça, la jeune fille se confronte un peu aux médisances des personnes aisées qui voient arriver devant eux une gamine crasseuse... Et après, quand la mémoire lui sera revenue, il lui faudra à tout prix échapper à Zhu. Pour ça, elle pourra compter sur le retour d'un petit compagnon mais qui n'avait pas été si bien mis en avant depuis longtemps, tout en conservant son côté assez amusant. Mais surtout, il lui faudra essuyer une tempête déchainée lors d'une petite course-poursuite superbement rendue par les illustrations nuancées de Golo Zhao !
De leur côté, Tuduo et Sauce d'huître poursuivent leur route comme ils le peuvent. Après l'échec de la voie des mers, il leur faut trouver un moyen de prendre un autre moyen de transport pour regagner Shanghaï, quitte à devoir commettre un vol chez l'oncle Chen... mais après tout, c'est pour la bonne cause ! Le récit s'applique assez bien à retranscrire les deux compagnons d'infortune. Tuduo repense à son petit frère Xiao en espérant pour lui une vie heureuse, et l'on aime toujours autant la bonté de ce gamin des rues, que ce soit envers ce petit frère, ou bien sûr envers une Yaya pour laquelle ile st bien décidé à honorer la promesse. Quant à Sauce d'huître, l'enfant qui au départ paraissait assez mauvais, il se révèle lui aussi sous un autre jour, dévoile plus son bon fond via l'aide qu'il apporte à Tuduo, mais aussi à travers la jolie , douce et chaleureuse rencontre qu'il fait... Nul doute qu'il n'avait jamais mangé de si bons beignets à la banane !
La fin du volume marque l'arrivée à Shanghaï, juste après une séparation touchante, et avant des retrouvailles attendues mais annonçant un nouveau coup dur... Le final de la série dans le prochain tome promet d'être encore palpitant, et l'on a vraiment hâte de voir comment tout cela va se finir pour les différents personnages ! En attendant, on a droit à un joli volume, qui met bien en valeur nos héros et leurs tourments, et on ne peut que souhaiter que ces enfants courageux retrouvent enfin leur place dans cette Chine en proie au chaos.
Re: La Balade de Yaya
Tome 9 :
Enfin revenue à Shanghai, Yaya pense enfin retrouver ses parents, mais la réalité est un peu plus cruelle : seul le chauffeur Chang est là pour l'accueillir, et il ne sait absolument pas ce que sont devenus les parents de la fillette après les avoir perdus de vue dans de dramatiques circonstances. Dans la grande maison familiale désertée, Yaya n'a plus qu'à attendre et espérée, bientôt rejointe par Tuduo, par son petit frère et par le chien Whisky. Mais dans l'ombre, l'ennemi de toujours, Zhu, est encore là, prêt à fondre sur ses proies à tout moment...
Après plus de 4 années de parution, La Balade de Yaya tire enfin sa révérence, non sans avoir connu quelques errances de parution et ajouts de noms au scénario sur ses derniers volumes. On peut clairement s'interroger sur ces quelques aléas, d'autant que l'on a affaire à un dernier opus qui aura malheureusement du mal à convaincre totalement.
Côté dessins, tout d'abord, en comparant avec les précédents volumes on constate un petit relâchement : les visages s'avèrent un peu moins précis (surtout sur les plans un peu éloignés), certains bouilles (celle de Yaya en tête) sont soudainement encore plus arrondies qu'avant... Dans le fond, ça n'a absolument rien de grave et ça reste très beau, d'autant plus que les visages s'avèrent encore plus expressifs qu'avant, que les décors sont toujours aussi immersifs et que la gestion des couleurs reste très belle. Simplement, ces petits changements un peu soudains peuvent déstabiliser quelque peu.
C'est surtout l'intrigue qui peut laisser un peu sur sa faim le lecteur. A force d'étirer la menace Zhu, la dernière ligne droite souffre d'un certain déséquilibre et n'exploite qu'en surface l'intrigue autour des parents de Yaya et autour de son lien avec Tuduo et de la possible adoption de ce dernier, le tout jusqu'à un final qui paraît trop expéditif (par exemple, finalement, que devient Zhu ?). On ne peut toutefois pas enlever au final une grande qualité : en n'étant clairement pas tout rose (la guerre a bel et bien fait des ravages et marquera à jamais la vie de Yaya et de sa famille) et en offrant une dernière phrase lourde de sens, il ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des idiots et véhicule avec une certaine force son message.
Si bien qu'au bout du compte, malgré quelques faiblesses, La Balade de Yaya constitue dans son ensemble une oeuvre aussi belle qu'intelligente, tantôt chaleureuse tantôt très dure et souvent teintée d'aventure et ayant plutôt bien dosé ses différentes facettes. A faire découvrir aux plus jeunes, sans l'ombre d'un doute.
Enfin revenue à Shanghai, Yaya pense enfin retrouver ses parents, mais la réalité est un peu plus cruelle : seul le chauffeur Chang est là pour l'accueillir, et il ne sait absolument pas ce que sont devenus les parents de la fillette après les avoir perdus de vue dans de dramatiques circonstances. Dans la grande maison familiale désertée, Yaya n'a plus qu'à attendre et espérée, bientôt rejointe par Tuduo, par son petit frère et par le chien Whisky. Mais dans l'ombre, l'ennemi de toujours, Zhu, est encore là, prêt à fondre sur ses proies à tout moment...
Après plus de 4 années de parution, La Balade de Yaya tire enfin sa révérence, non sans avoir connu quelques errances de parution et ajouts de noms au scénario sur ses derniers volumes. On peut clairement s'interroger sur ces quelques aléas, d'autant que l'on a affaire à un dernier opus qui aura malheureusement du mal à convaincre totalement.
Côté dessins, tout d'abord, en comparant avec les précédents volumes on constate un petit relâchement : les visages s'avèrent un peu moins précis (surtout sur les plans un peu éloignés), certains bouilles (celle de Yaya en tête) sont soudainement encore plus arrondies qu'avant... Dans le fond, ça n'a absolument rien de grave et ça reste très beau, d'autant plus que les visages s'avèrent encore plus expressifs qu'avant, que les décors sont toujours aussi immersifs et que la gestion des couleurs reste très belle. Simplement, ces petits changements un peu soudains peuvent déstabiliser quelque peu.
C'est surtout l'intrigue qui peut laisser un peu sur sa faim le lecteur. A force d'étirer la menace Zhu, la dernière ligne droite souffre d'un certain déséquilibre et n'exploite qu'en surface l'intrigue autour des parents de Yaya et autour de son lien avec Tuduo et de la possible adoption de ce dernier, le tout jusqu'à un final qui paraît trop expéditif (par exemple, finalement, que devient Zhu ?). On ne peut toutefois pas enlever au final une grande qualité : en n'étant clairement pas tout rose (la guerre a bel et bien fait des ravages et marquera à jamais la vie de Yaya et de sa famille) et en offrant une dernière phrase lourde de sens, il ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des idiots et véhicule avec une certaine force son message.
Si bien qu'au bout du compte, malgré quelques faiblesses, La Balade de Yaya constitue dans son ensemble une oeuvre aussi belle qu'intelligente, tantôt chaleureuse tantôt très dure et souvent teintée d'aventure et ayant plutôt bien dosé ses différentes facettes. A faire découvrir aux plus jeunes, sans l'ombre d'un doute.