The Swordsman
Posté : 16 oct. 2011, 13:52
La fiche sur MN
Tome 1:
Après Gui et The Breaker, Booken Manga offre avec The Swordsman son troisième manhwa, et son troisième récit orienté action. Toutefois, exit ici les ambiances d'école ou un peu plus fantastiques, car Lee Jae-Heon et Hong Ki-Woo, les deux auteurs, nous plongent en pleine histoire de la Corée, à l'époque Joseon et plus précisément dans les années 1700, pour y suivre l'histoire du plus grand bretteur du pays: Baek Dongsu, maître du sabre et co-auteur du Muyedobotongji, manuel d'entraînement contenant toutes les techniques d'arts martiaux d'Asie de l'Est. En somme, un personnage présenté comme l'équivalent coréen du légendaire Musashi Miyamoto, rien de moins !
Mais dans ce premier volume, le rôle principal n'est pas encore laissé à Baek Dongsu, qui n'est qu'un personnage parmi d'autres. On se retrouve ici au coeur de la cour du Roi de l'époque, et des complots politiques qui vont avec. On découvre donc un monarque qui semble plutôt droit et qui peut compter sur ses plus fidèles éléments, en tête Suwon, stratège et maître de Dongsu et de deux autres jeunes garçons. Devant faire face à un complot de certains membres de la cour visant à contraindre le Roi à condamner à mort son unique fils héritier, Suwon met en place un plan ayant pour but de sauver la vie du prince héritier tout en le faisant passer pour mort.
Et voici le décor planté, vite et bien, présentant d'ores et déjà quelques têtes charismatiques, Suwon en tête, mais ne parvenant pas pour autant à bien différencier tous les protagonistes. Ainsi, on s'y perd un peu du côté des ennemis, en ayant du mal à placer un rôle précis sur chacun d'entre eux au sein de la cour, ou en ayant quelques difficultés à bien saisir le lien qui existe entre certaines "secondes mains" et certains membres du clan du Roi. Néanmoins, les deux auteurs savent dégager une certaine force de l'aspect politique, qui reste somme toute assez basique mais efficace: mise en avant des objectifs de chacun, mise au point de stratégies, trahisons ou fausses trahisons... Les rebondissements arrivent avec une fluidité que l'on ne connaît pas forcément toujours au manhwa (citons Gui, pour prendre un exemple issu du même éditeur), et au final, on ne s'y perd pas le moins du monde. Mais le contraire aurait été somme toute un peu inquiétant, étant donné que l'aspect politique reste encore très basique.
Car la politique a tendance à se faire supplanter ici par le leitmotiv de la série, à savoir l'action. Rapidement, Lee Jae-Heon et Hong Ki-Woo s'imposent un rythme effréné, qui ne laisse que très peu de répit en proposant déjà, entre les avancées de cette histoire de complot, des scènes de combat au sabre au départ un peu lisses, mais qui trouvent très vite leurs marques. On assiste à des combats souvent court et bien orchestrés, portés par une bonne gestion des cases et un trait fin et précis, qui ne s'encombre pas du superflu et jouit d'une mise en scène efficace. De ce côté-là, on sent un vrai potentiel dans le trait du dessinateur, un potentiel qui n'a plus qu'à s'affirmer pleinement.
Au final, ce premier tome constitue une bonne petite surprise. Assez basique mais bien équilibré, le cocktail complots politique/action prend bien et permet de poser de manière correcte les bases de l'histoire et les personnages. On suivra l'évolution de la série avec intérêt, en ayant hâte de voir l'influence que les événements auront sur Baek Dongsu.
L'édition de Booken est de très bonne facture: traduction fluide et parsemée de notes de traduction utiles, papier agréable, impression de qualité correcte.
Tome 2:
Suwong et ses disciples ont la dure tâche d'aider l'héritier légitime du trône à s'échapper sans que personne ne sache qu'il est encore vivant. Mais les ennemis ont anticipé le plan du stratège du souverain, et voici désormais Suwong, Baek Dongsu, Hong Kukyoung et le prince héritier contraints de faire face à de redoutables ennemis, et plus d'un pourrait bien y laisser la vie...
Ainsi s'ouvre ce deuxième volume, qui donne d'emblée dans l'action en concluant la phase d'introduction de l'histoire, via un bouleversement dramatique prévisible et amené de manière on ne peut plus classique, mais pourvu d'une réelle efficacité. L'efficacité est d'ailleurs le maître mot de ce début de tome mouvementé: si l'on a d'abord un certain mal à différencier les nombreux protagonistes dans cette bataille en plusieurs temps, tant ceux-ci débarquent parfois soudainement, le rythme est soutenu, porté par le trait fluide et précis de Hong Ki-Woo, qui, s'il manque encore un peu d'ampleur notamment au niveau de l'impact des coups, propose une mise en scène cohérente rendant le déroulement du combat parfaitement compréhensible.
Après la fin brutale de cette introduction, les choses sont enfin en place pour commencer la mise en avant de notre héros, Baek Dongsu. Et avec la prise d'importance de ce jeune garçon d'ores et déjà intrigant tant il peut se montrer à la fois fougueux et enragé, se mettent en place de nombreux autres éléments qui enrichissent rapidement le récit tout en assurant un rythme effréné au volume. Ainsi, les enjeux politiques, encore un peu flous dans le premier tome, sont un peu mieux précisés notamment via le rôle du Nolon, et de nombreux nouveaux personnages débarquent, dont trois ravissantes jeunes femmes qui semblent chacune destinées à avoir un rôle important, et un nouveau bretteur hors-pair qui débarque, intrigue de par ses incroyables talents, et n'a pas besoin de dévoiler son visage pour devenir d'emblée charismatique. Le talent des auteurs est ici de parvenir à faire entrer en scène ces différents protagonistes sans jamais perdre le lecteur, en expliquant parfaitement quel est le rôle de chacun au sein de la cour. Pendant ce temps, certains personnages déjà en place continuent de prendre leurs marques, à commencer par ce puissant bandit qui se pose dans le rôle classique de l'ennemi désireux de voir ce que va devenir le jeune tigre qu'est le héros. Ajoutons à cela quelques repères historiques bien distillés, un réel effort sur les costumes et décors d'époque, et toujours de l'action bien rythmée et qui ne demande qu'à développer l'aspect stratégique lié à l'utilisation de différentes armes (un aspect encore faible) et l'on obtient un cocktail à coup sûr immersif.
Après la fin de l'introduction, Lee Jae-Heon et Honk Ki-Woo mettent ici en place, de manière soutenue et claire, tout ce qu'il faut pour que l'aventure de Baek Dongsu démarre réellement dès le prochain volume. La lecture est un plaisir, et l'on a hâte de voir comment vont se résoudre les intrigues politiques, et comment va évoluer ce jeune tigre fougueux, qui, malgré ses talents, a encore tout à apprendre de la maîtrise des armes et de son caractère.
Tome 1:
Après Gui et The Breaker, Booken Manga offre avec The Swordsman son troisième manhwa, et son troisième récit orienté action. Toutefois, exit ici les ambiances d'école ou un peu plus fantastiques, car Lee Jae-Heon et Hong Ki-Woo, les deux auteurs, nous plongent en pleine histoire de la Corée, à l'époque Joseon et plus précisément dans les années 1700, pour y suivre l'histoire du plus grand bretteur du pays: Baek Dongsu, maître du sabre et co-auteur du Muyedobotongji, manuel d'entraînement contenant toutes les techniques d'arts martiaux d'Asie de l'Est. En somme, un personnage présenté comme l'équivalent coréen du légendaire Musashi Miyamoto, rien de moins !
Mais dans ce premier volume, le rôle principal n'est pas encore laissé à Baek Dongsu, qui n'est qu'un personnage parmi d'autres. On se retrouve ici au coeur de la cour du Roi de l'époque, et des complots politiques qui vont avec. On découvre donc un monarque qui semble plutôt droit et qui peut compter sur ses plus fidèles éléments, en tête Suwon, stratège et maître de Dongsu et de deux autres jeunes garçons. Devant faire face à un complot de certains membres de la cour visant à contraindre le Roi à condamner à mort son unique fils héritier, Suwon met en place un plan ayant pour but de sauver la vie du prince héritier tout en le faisant passer pour mort.
Et voici le décor planté, vite et bien, présentant d'ores et déjà quelques têtes charismatiques, Suwon en tête, mais ne parvenant pas pour autant à bien différencier tous les protagonistes. Ainsi, on s'y perd un peu du côté des ennemis, en ayant du mal à placer un rôle précis sur chacun d'entre eux au sein de la cour, ou en ayant quelques difficultés à bien saisir le lien qui existe entre certaines "secondes mains" et certains membres du clan du Roi. Néanmoins, les deux auteurs savent dégager une certaine force de l'aspect politique, qui reste somme toute assez basique mais efficace: mise en avant des objectifs de chacun, mise au point de stratégies, trahisons ou fausses trahisons... Les rebondissements arrivent avec une fluidité que l'on ne connaît pas forcément toujours au manhwa (citons Gui, pour prendre un exemple issu du même éditeur), et au final, on ne s'y perd pas le moins du monde. Mais le contraire aurait été somme toute un peu inquiétant, étant donné que l'aspect politique reste encore très basique.
Car la politique a tendance à se faire supplanter ici par le leitmotiv de la série, à savoir l'action. Rapidement, Lee Jae-Heon et Hong Ki-Woo s'imposent un rythme effréné, qui ne laisse que très peu de répit en proposant déjà, entre les avancées de cette histoire de complot, des scènes de combat au sabre au départ un peu lisses, mais qui trouvent très vite leurs marques. On assiste à des combats souvent court et bien orchestrés, portés par une bonne gestion des cases et un trait fin et précis, qui ne s'encombre pas du superflu et jouit d'une mise en scène efficace. De ce côté-là, on sent un vrai potentiel dans le trait du dessinateur, un potentiel qui n'a plus qu'à s'affirmer pleinement.
Au final, ce premier tome constitue une bonne petite surprise. Assez basique mais bien équilibré, le cocktail complots politique/action prend bien et permet de poser de manière correcte les bases de l'histoire et les personnages. On suivra l'évolution de la série avec intérêt, en ayant hâte de voir l'influence que les événements auront sur Baek Dongsu.
L'édition de Booken est de très bonne facture: traduction fluide et parsemée de notes de traduction utiles, papier agréable, impression de qualité correcte.
Tome 2:
Suwong et ses disciples ont la dure tâche d'aider l'héritier légitime du trône à s'échapper sans que personne ne sache qu'il est encore vivant. Mais les ennemis ont anticipé le plan du stratège du souverain, et voici désormais Suwong, Baek Dongsu, Hong Kukyoung et le prince héritier contraints de faire face à de redoutables ennemis, et plus d'un pourrait bien y laisser la vie...
Ainsi s'ouvre ce deuxième volume, qui donne d'emblée dans l'action en concluant la phase d'introduction de l'histoire, via un bouleversement dramatique prévisible et amené de manière on ne peut plus classique, mais pourvu d'une réelle efficacité. L'efficacité est d'ailleurs le maître mot de ce début de tome mouvementé: si l'on a d'abord un certain mal à différencier les nombreux protagonistes dans cette bataille en plusieurs temps, tant ceux-ci débarquent parfois soudainement, le rythme est soutenu, porté par le trait fluide et précis de Hong Ki-Woo, qui, s'il manque encore un peu d'ampleur notamment au niveau de l'impact des coups, propose une mise en scène cohérente rendant le déroulement du combat parfaitement compréhensible.
Après la fin brutale de cette introduction, les choses sont enfin en place pour commencer la mise en avant de notre héros, Baek Dongsu. Et avec la prise d'importance de ce jeune garçon d'ores et déjà intrigant tant il peut se montrer à la fois fougueux et enragé, se mettent en place de nombreux autres éléments qui enrichissent rapidement le récit tout en assurant un rythme effréné au volume. Ainsi, les enjeux politiques, encore un peu flous dans le premier tome, sont un peu mieux précisés notamment via le rôle du Nolon, et de nombreux nouveaux personnages débarquent, dont trois ravissantes jeunes femmes qui semblent chacune destinées à avoir un rôle important, et un nouveau bretteur hors-pair qui débarque, intrigue de par ses incroyables talents, et n'a pas besoin de dévoiler son visage pour devenir d'emblée charismatique. Le talent des auteurs est ici de parvenir à faire entrer en scène ces différents protagonistes sans jamais perdre le lecteur, en expliquant parfaitement quel est le rôle de chacun au sein de la cour. Pendant ce temps, certains personnages déjà en place continuent de prendre leurs marques, à commencer par ce puissant bandit qui se pose dans le rôle classique de l'ennemi désireux de voir ce que va devenir le jeune tigre qu'est le héros. Ajoutons à cela quelques repères historiques bien distillés, un réel effort sur les costumes et décors d'époque, et toujours de l'action bien rythmée et qui ne demande qu'à développer l'aspect stratégique lié à l'utilisation de différentes armes (un aspect encore faible) et l'on obtient un cocktail à coup sûr immersif.
Après la fin de l'introduction, Lee Jae-Heon et Honk Ki-Woo mettent ici en place, de manière soutenue et claire, tout ce qu'il faut pour que l'aventure de Baek Dongsu démarre réellement dès le prochain volume. La lecture est un plaisir, et l'on a hâte de voir comment vont se résoudre les intrigues politiques, et comment va évoluer ce jeune tigre fougueux, qui, malgré ses talents, a encore tout à apprendre de la maîtrise des armes et de son caractère.