
Issu de l’univers de « L’Incal » créé par Moebius et Jodorowsky, le méta-baron est un personnage important qui aura droit à sa propre série, sa propre histoire nous narrant les légendes de sa famille.
Jodorowsky, déjà scénariste sur l’Incal, va se centrer sur le personnage emblématique et mystérieux du méta-baron, Sans nom, pour créer un spin-of qui va s’étendre sur huit tomes, chacun centré sur un membre du clan des méta-barons.
Mais sur le coup il sera accompagné de Juan Gimenez, un autre « ancien » de la BD dont le talent de dessinateur n’est plus à prouver.
La trame de cette saga est assez originale et va nous amener à travers les âges. Dans un monde futuriste très éloigné du notre, un monde en proie à la guerre où l’univers est contrôlé par un système monarchique, où les empires et les pirates se disputent le pouvoir à grands coups de complots et de bassesses, Sans Nom, le méta-baron actuel est considéré comme le guerrier le plus puissant de l’univers. Mais celui ci est absent depuis bien longtemps et ses robots domestiques s’ennuient dans son immense forteresse imprenable. Lothar demande alors à Tonto de lui raconter des histoires sur leur maître…c’est ainsi que l’on apprend que la lignée veut que chaque fils soit plus puissant que son père et le tue pour prendre possession du titre de méta-baron. Chaque membre de la lignée est mutilé et se voit privé d’une partie de son corps au cours d’un rituel initiatique où le jeune homme doit prouver sa valeur en tant que futur méta-baron.
Composée de huit tomes donc, cette saga revient des générations en arrière, chaque volume se centrant sur un membre du clan : le trisaïeule, puis sa femme qui donnera naissance à la génération suivante…il aura droit à son propre tome, puis se sera au tour de sa femme, mère du prochain élu…etc. On continuera à remonter ainsi le temps jusqu’à revenir à l’actuel méta-baron et à son héritage…
Pour l’heure ce premier tome nous conte la vie riche en faits d’armes, en batailles violentes mais aussi en souffrances de Othon Von Salza, le premier méta-baron, comment il a obtenu une telle puissance à la frontière des capacités humaines et comment sont nés les rites de la caste.
Ce parti pris narratif a quelque chose d’intrigant mais nous séduit très rapidement. On plonge immédiatement dans cet univers sombre et violent racontée tel une vielle légende des temps anciens, mais dans un monde futuriste empli de termes complexes et robotiques, on se place dans la peau du robot Lothar, un peu comme un gamin à qui on raconte une histoire le soir avant de dormir, et on « écoute » ce récit passionnant qui va nous plonger dans des mondes variés mais où la guerre règne toujours en maître.
Très vite on est fasciné par cet univers futuriste qui possède déjà un background conséquent, cependant, pas besoin de connaître L’Incal et tous les autres titres dérivés de cet univers pour apprécier la lecture de cette saga. Le premier tome suffit à nous faire rentrer dans ce monde riche et vaste, à nous entraîner dans cette grande saga dont il est impossible de ne pas avoir envie de connaître la suite. Et justement ce choix de narration s’avère le meilleur moyen pour attiser la curiosité du lecteur qui reste sur sa faim à l’issue de ce premier volume, dont l’issue est encore bien loin du présent du début de la série.
Le dessin de Gimenez est parfait pour ce genre de titre, il est beau et détaillé mais peu également apparaître froid et dur, il est à l’image du titre, mature et exigeant !
Avec ce tome nous faisons un premier dans un univers fascinant, d’une grande richesse qui nous promet d’infinies surprises !
Un classique a découvrir absolument !