
Année de sortie: 2010.
Durée: 1h12.
Réalisateur: Brandon Vietti.
Scénariste: Judd Winick.
Compositeur: Christopher Drake.
Casting VO: Bruce Greenwood (Batman / Bruce Wayne), Jensen Ackles (Red Hood / Jason Todd), John DiMaggio (Le Joker), Neil Patrick Harris (Nightwing / Richard "Dick" Grayson), Jason Isaac (Ra's Al Ghul), Wade Williams (Black Mask) et Jim Piddock (Alfred Pennyworth).
Alexander Martella fait la voix de Robin / Jason Todd enfant, et Vincent Martella celle de Robin / Jason Todd adolescent.
Casting VF: Adrien Antoine (Batman / Bruce Wayne), Christophe Lemoine (Red Hood / Jason Todd), Xavier Fagnon (Le Joker), Alexis Tomassian (Nightwing / Richard "Dick" Grayson), Jean-Claude Donda (Ra's Al Ghul), Julien Kramer (Black Mask) et Jacques Ciron (Alfred Pennyworth).
Alexis Tomassian fait la voix de Robin / Jason Todd enfant, et Christophe Lemoine celle de Robin / Jason Todd adolescent.
Bande-annonce: http://www.youtube.com/watch?v=x9HmC_rhGEY
L'Histoire
Il y a cinq ans, la folie du Joker emporta Jason Todd, le second Robin, à sa perte. Cet événement changea radicalement la personnalité de Batman dont il constitue depuis le plus grand échec.
Aujourd'hui, Batman est un justicier solitaire. Son ancien partenaire Dick Grayson, devenu Nightwing, tente de l'aider mais son aide n'est clairement pas la bienvenue.
Récemment, quelqu'un de nouveau est arrivé en ville, un individu extrêmement doué qui s'impose baron du crime sur de nombreuses organisations criminelles pour contrôler leurs activités (et limiter les dégâts) et qui n'hésite pas à assassiner les criminels dangereux qui échappent à son intimidation. Il se décrit lui-même comme un autre Batman, plus efficace car n'ayant aucune limite morale.
Suite à une confrontation avec ce "Red Hood", Batman reconnait ses techniques et sa voix: Jason Todd. Alors que les souvenirs de cette époque tragique remontent à la mémoire de Wayne, le doute s'installe: le jeune homme est-il vraiment revenu d'entre les morts ?
Commentaires
Batman: Under the Red Hood est l'adaptation de l'album Under the Hood. C'est aussi l'un des films (live ou animé) les plus noirs et les plus violents jamais réalisés sur l'univers de la chauve-souris, proche de The Dark Knight à ce niveau.
Cinq ans après avoir écrit la bande-dessinée, Judd Winick revient sur son oeuvre pour raconter à nouveau cette sinistre histoire dans une nouvelle version ne faisant référence ni à Infinite Crisis, ni à Batman: Hush. Et, en existant cette fois pleinement par elle-même, l'oeuvre s'en trouve grandie.
On se retrouve ainsi avec des personnages formidables, Batman, Red Hood et le Joker en tête. Ce trio fort porte toute la tragédie de cette oeuvre qui culmine lors d'un final sensationnel.
Batman et Red Hood sont les deux faces du même pièce, un même combat mené par des préceptes moraux ou non, et c'est cette différence qui se creuse de plus en plus durant l'oeuvre. Mais au-delà des divergences idéologiques, ce contexte force Batman à faire face aux conséquences de ses actes passées lorsqu'il réalise que le Joker et lui sont responsables de la création d'un monstre troublé et instoppable. Et l'arrêter risque d'être bien plus périlleux et difficile que tout ce qu'il a connu jusqu'à présent. Red Hood est vraiment un autre Batman, tout aussi efficace et compétent que le vrai, mais beaucoup plus dangereux.
Une partie de l'intrigue consiste en une enquête de Batman pour comprendre jusqu'à quel point il s'est fait manipuler cinq ans auparavant et pour projeter un peu de lumière sur cette sinistre affaire dans laquelle il est pleinement impliqué émotionnellement, culpabilisant de n'avoir pas su empêcher le drame actuel.
Le passé de Jason Todd en Robin donne lieu à quelques flash-backs qui montrent une évolution intéressante, d'un side-kick blagueur et insouciant à un jeune homme violent dont Batman n'arrive plus à canaliser la rage.
Quand au Joker, il est plus cinglé que jamais, rappelant aussi bien Heath Ledger que Mark Hamill / Pierre Hatet. Aussi terrifiant que drôle, c'est un personnage à différentes facettes, totalement imprévisibles, et le film met superbement en valeur son instabilité mentale, sans pour autant en faire des tonnes (ça reste réaliste).
En revanche, il y a aussi quelques personnages moins réussis dans le lot. Nightwing ne sert ainsi pas à grand chose et passe son temps à balancer des vannes, devenant vite agaçant (loin du charisme du personnage dans les comics), et Black Mask n'est vraiment pas effrayant alors que ce méchant devrait foutre les jetons. Quelques personnages sans importance tels que les mercenaires envoyés contre Red Hood sont également inintéressant. Mais tout ça reste tout de même très minime, comparé à l'excellence du film, et le plaisir n'est aucunement gâché par ces défauts.
Le réalisateur, Brandon Vietti, avait déjà très largement fait ses preuves sur plusieurs séries animées de DC Comics. Mais, sur Under the Red Hood, il s'est littéralement surpassé: la réalisation est sublime, très rythmée et pleine de tension. Vietti signe là l'un des meilleurs films de la licence et le meilleur film animé de DC Comics depuis Mask of the Phantasm.
Les musiques quant à elles sont très réussies, accompagnant efficacement l'action. La partition est à la fois épique et oppressante, sombre et déprimante.
Je soulèverais aussi la question des génériques d'ouverture et de fin, avec un véritable parti-pris visuel en prises de vue réelles, limite expérimental, tout en mettant d'entrée de jeu dans l'ambiance: un film noir à l'état brut.
En définitive, un excellent film dans la lignée directe des films de Christopher Nolan. Je suis tombé complètement sous le charme de cette magnifique tragédie. Ce film fait partie de ceux qui ont su le mieux saisir l'essence du personnage, mais il se focalise sur des événements peu connus du grand public mais tout aussi traumatisants que le meurtre de Crime Alley, ce qui représente une alternative bienvenue contribuant à enrichir encore un peu l'univers de Batman.
Et rien que pour le face à face magistral entre Batman et son Robin déchu, le film vaut le détour.