Si on parlait ciné?

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Sorrow
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Sorrow » 24 juil. 2011, 23:18

Glass Heart a écrit :D'ailleurs, dans la scène du miroir, il me semble que PJ le fait dire à Galadriel, que la bataille de la Comté est un futur potentiel qui pourrait arriver si la communauté échoue à détruire l'anneau. Et c'est tout l'art de PJ: il n'adapte pas cette partie du livre mais il transforme cet élément en enjeu motivant la quête du personnage principal, donnant à ce conflit à grande échelle une dimension plus personnelle par rapport à Frodon (ce sont ses frères hobbits, ses amis, qui sont enchaînés, et c'est sa région qui est ravagée).
Tout à fait, et c'est dans cette cohérence qu'on voit que Peter Jackson a participé plus qu'activement à sa trilogie, non seulement en tant que directeur, mais aussi en tant que producteur, scénariste (même s'il n'était pas le seul crédité), et en faisant même un caméo dans chaque film, si j'en crois IMDb.
On ne peut pas en dire autant de la part de Yates, pour rester sur le sujet d'Harry Potter.

Tolkien avait le temps et la place dans son oeuvre d'introduire une place particulière pour la destinée des hobbits partis au combat, dans une quête qui les dépassaient complètement, et de nous démontrer qu'ils n'avaient pas volé leur accession au rang de grands de ce monde, au même rang que les héros des légendes populaires et chevaleresques. Même si paradoxalement Frodo, le véritable héros quelque part puisqu'il est à l'origine de la destruction du mal, et que personne d'autres que lui n'aurait été capable de remplir sa quête (alors que des héros comme Aragorn sont bien plus légions), restera dans l'ombre, disparaîtra sans tambour ni trompette, jamais réellement en paix, meurtri par ses épreuves. Et pourtant, quelque part, j'ai davantage apprécié son évolution et la façon dont il a perçu son voyage et le regard qu'il porte sur le monde, bien loin des grandes chevauchées héroïques pour la justice et les grands faits d'armes. C'est pourquoi la scène où il s'interpose pour que Saroumane ne soit pas mis à mort, ainsi que les dernières paroles qu'ils s'échangent, reste peut-être une de mes préférés, tout roman confondu, à tel point que je m'en souviens encore par coeur.
Peter Jackson a cependant su garder sa propre vision, sans trahir l'esprit du livre et en faisant des choix, afin de créer une véritable adaptation, et c'est ce qui rend la trilogie excellente et cohérente.

J.K. Rowling avait elle aussi le temps de développer son univers à travers ses romans, de prendre le temps d'expliquer les liens entre les personnages, leur passé, de faire progresser leurs liens, ainsi que de bien souligner certains thèmes primordiaux.
Sauf que pour l'adaptation en films, avec les différents changements de réalisateurs, il manquait une vision globale, cohérente, un fil conducteur qui ferait fi de toutes les sous-intrigues inutiles pour un film, afin que de ne garder que la quintessence (qui ne consiste pas en une simple lutte de clans, je le répète). Et c'est bien dommage...

Glass Heart a écrit :L'histoire de PJ, c'est celle d'un groupe de représentants de différentes races qui décident de lutter ensemble pour libérer le monde du mal tentateur et leur propre avidité (l'anneau de pouvoir), avec l'être le plus pur qui doit supporter le mal de l'humanité entière durant tout le voyage visant à l'éradiquer (une métaphore du chemin de croix) et qui, au bout du chemin, doit quitter ce monde pour les "Terres Immortelles" où son âme retrouvera enfin la paix.

Si effectivement la traversée du Mordor peut être vue comme une métaphore de la crucifixion (d'ailleurs j'ai eu beaucoup de mal à lire ce passage la première fois, tant l'ambiance est lourde et sombre), on peut dire néanmoins que le statut atteint par Frodo par cet acte est complètement opposé à celui de Jésus, qui lui vivra dans les mémoires et les consciences pour des millénaires, contrairement à Frodo qui tombera peu à peu dans l'oubli et qui a déjà un statut très mineur par rapport à sa contribution dans la victoire finale.
"Les bons livres sont une ancre pour ton bateau dans le port de la vie. Même si une grande vague arrive, ton bateau ne sera pas emporté. Tu pourras mettre les voiles quand tu auras accumulé suffisamment de forces et de connaissances."
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Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 24 juil. 2011, 23:49

Tolkien avait le temps et la place dans son oeuvre d'introduire une place particulière pour la destinée des hobbits partis au combat, dans une quête qui les dépassaient complètement, et de nous démontrer qu'ils n'avaient pas volé leur accession au rang de grands de ce monde, au même rang que les héros des légendes populaires et chevaleresques. Même si paradoxalement Frodo, le véritable héros quelque part puisqu'il est à l'origine de la destruction du mal, et que personne d'autres que lui n'aurait été capable de remplir sa quête (alors que des héros comme Aragorn sont bien plus légions), restera dans l'ombre, disparaîtra sans tambour ni trompette, jamais réellement en paix, meurtri par ses épreuves. Et pourtant, quelque part, j'ai davantage apprécié son évolution et la façon dont il a perçu son voyage et le regard qu'il porte sur le monde, bien loin des grandes chevauchées héroïques pour la justice et les grands faits d'armes. C'est pourquoi la scène où il s'interpose pour que Saroumane ne soit pas mis à mort, ainsi que les dernières paroles qu'ils s'échangent, reste peut-être une de mes préférés, tout roman confondu, à tel point que je m'en souviens encore par coeur.

Si effectivement la traversée du Mordor peut être vue comme une métaphore de la crucifixion (d'ailleurs j'ai eu beaucoup de mal à lire ce passage la première fois, tant l'ambiance est lourde et sombre), on peut dire néanmoins que le statut atteint par Frodo par cet acte est complètement opposé à celui de Jésus, qui lui vivra dans les mémoires et les consciences pour des millénaires, contrairement à Frodo qui tombera peu à peu dans l'oubli et qui a déjà un statut très mineur par rapport à sa contribution dans la victoire finale.
Oui, c'est le héros "inconnu" de l'histoire, celui qui a fait de grandes choses mais dont la mémoire des exploits aura été complètement oublié. Mais je ne vois pas forcément cela comme une opposition au Christ dans le sens où Frodon fait le sacrifice le plus total et le plus désintéressé, il ne fait pas cela pour la gloire éternelle mais pour une raison plus grande, qui le dépasse complètement comme tu l'as si bien dit.

Après, c'est sûr que, dans le monde réel, la crucifixion aura eu un impact symbolique considérable qui sont les fondements mêmes de la religion chrétienne. Là, effectivement, Frodon aura été complètement oublié de l'Histoire pour sa part.

Mais ce qui est intéressant, et c'est là encore la magie de l'univers de Tolkien, c'est que d'une certaine manière les exploits oubliés de Frodon continueront à exister éternellement à travers les pages du livre rouge (après, je ne sais pas si on peut mettre ça en parallèle avec la Bible, mais c'est malgré tout la mémoire de son voyage et son testament). C'était son souhait le plus cher de vivre une aventure comme celle de Bilbon et, d'une certaine manière, sa raison de vivre qu'il a pu remplir et immortaliser dans le livre rouge avant de quitter ce monde pour rejoindre les Terres Immortelles.
J.K. Rowling avait elle aussi le temps de développer son univers à travers ses romans, de prendre le temps d'expliquer les liens entre les personnages, leur passé, de faire progresser leurs liens, ainsi que de bien souligner certains thèmes primordiaux.
Sauf que pour l'adaptation en films, avec les différents changements de réalisateurs, il manquait une vision globale, cohérente, un fil conducteur qui ferait fi de toutes les sous-intrigues inutiles pour un film, afin que de ne garder que la quintessence (qui ne consiste pas en une simple lutte de clans, je le répète). Et c'est bien dommage...

Le problème étant aussi que contrairement aux apparences, les livres d'Harry Potter n'était pas aussi simplistes qu'ils en avaient l'air, et que les films sont restés sur l'impression "série pour enfants/adolescents". Ce qui fait qu'en fin de compte, toute la deuxième lecture est laissée de côté, au profit du spectaculaire. Ou comment Blockbusteriser un concept qui aurait mérité un traitement plus subtil.

Alors c'est triste quand on se retrouve avec une simple bataille entre deux camps avec des pouvoirs magiques, comme dans un shônen de base...
Ca confirme un peu ce que je pensais: le film est passé à côté de son histoire. Il racontait juste l'affrontement final entre le bien et le mal (comme l'annonçait l'affiche), et non pas un conflit aux enjeux plus philosophiques.

Les éléments liés au thème de la mort sont bien là:
[spoiler]les reliques qui permettent de dominer la mort (mais dont je me demande encore quel est leur rôle dans l'histoire, alors que c'est le titre du film), l'opposition entre Voldemort qui refuse la mort et Potter qui va vers elle pour sauver ses amis, la mort de Potter et sa résurrection (tellement bien menée que j'avais l'impression qu'il faisait semblant lorsqu'il se relevait), et la scène de l'entre-mondes avec l'image du train de l'au-delà.[/spoiler]

Mais, en voyant le film, si j'ai vaguement senti ce rapport à la mort sur ces éléments, j'ai surtout vu une suite d'affrontements. Je n'ai pas trouvé ça très développé. Et je trouve ça vraiment dommage car c'est une histoire qui aurait valu le coup d'être racontée, surtout qu'il y a beaucoup d'éléments en rapport avec la mort dans la saga (le meurtre des parents de Potter, le serpent au regard mortel de la chambre des secrets, la mort de Cédric Digori qui a un grand impact sur Potter, la mort des principales figures paternelles de Potter au fur et à mesure des films...). Ce film aurait pu donner sens à tout ça, mais il n'a même pas été capable de donner un sens à sa propre histoire.

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Einah
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Einah » 25 juil. 2011, 06:50

Tiens Glass Heart, ce lien te permettra de mieux comprendre ce que sont les reliques de la mort.

http://www.encyclopedie-hp.org/devices/ ... allows.php
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Sorrow
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Sorrow » 25 juil. 2011, 09:58

Glass Heart a écrit :Et je trouve ça vraiment dommage car c'est une histoire qui aurait valu le coup d'être racontée, surtout qu'il y a beaucoup d'éléments en rapport avec la mort dans la saga
Et particulièrement dans ce dernier opus. Liste non exhaustive :

- La mort d'Hedwige, la chouette, représente la mort d'un moyen de communication avec l'extérieur (Potter est coupé du monde ou presque dans sa quête des horcruxes), mais aussi de son dernier lien avec Poudlard, où il ne retournera plus jamais en tant qu'élève. Il serait aussi facile de la qualifier de "mort de l'innocence", surtout que l'oiseau était blanc comme neige.
- La mort de "Mad-eye", l'auror à l'oeil magique, représente le fait que personne, même les sorciers les plus puissants, ne sont à l'abri du danger. Il représente aussi la dernière génération d'auror qui a combattu précédemment Voldemort, ce qui pourrait signifier que c'est à une nouvelle génération de le combattre aujourd'hui.
- La destruction de la baguette de Harry, qui lui retire quelque part son statut de sorcier, qui lui enlève une part de lui, et le renvoie pratiquement à son statut du tout premier roman, avant de découvrir qu'il appartenait au monde de la magie.
- La mort de Dobby, la mort d'un ami évidemment, mais d'un ami d'un autre monde, qui n'avait rien à voir avec les querelles des sorciers, et qui est mort pour lui.
- La mort de Lupin et sa femme, laissant un fils désormais orphelin, dont Harry devra prendre soin.
- La mort de Fred, un membre de la famille d'un de ses amis, pour montrer que la mort ne nous touche pas toujours au premier degré (mort d'un père, d'une mère, d'une soeur), mais qu'elle n'en reste pas moins douloureuse.
- La mort de Dumbledore, certes déjà mort dans le livre précédent, mais dont la réputation s'éteint grandement à cause de différents articles sur son passé, brisant son image d'être "illuminé" et grand, tel un bouddha vivant, pour le renvoyer au statut d'humain comme les autres, avec ses forces, ses faiblesses, ses contradictions.
- La mort de Snape, qui représente l'exacte opposé de celle de Dumbledore, puisque c'est après sa mort qu'on se rend bien compte de tous les bienfaits qu'il a accompli derrière ses manières détestables, son air sombre et son passé de partisan des ténèbres.

Et évidemment, on a Voldemort, dont le nom est plus qu'évocateur, "celui qui vole, triche la mort", et donc qui la craint plus que tout. Et le nom de ses fidèles, les "Death Eaters" ne réclamle pas beaucoup d'explications non plus.

Alors quand on y associe les reliques, dont chacune d'entre-elle représente un certain état d'esprit face à la mort, le focus de l'oeuvre original devient plus qu'évident :

- La baguette de sureau/The Elder Wand : donne le pouvoir de vie ou de mort, oblitérant le fait que la soif de pouvoir des autres est sans doute ce qui causera sa déchéance. Une vie de combats incessants, sans joie, pour au final tomber face à la grande faucheuse. Au final, il ne s'agissait pas tant d'un moyen de domination, mais davantage une malédiction, puisqu'aucun de ses possesseurs n'a jamais dominé le monde, et tous sont allés au devant d'une mort brutale.

- La pierre de résurrection/The Resurrection Stone : donne le pouvoir de ramener les âmes des morts dans le monde des vivants, mais à quoi bon déranger ceux qui reposent sans doute en paix ? Leur souvenir est là pour nous encourager à vivre, pas pour nous faire souhaiter de passer de l'autre côté. C'est d'ailleurs la façon dont Harry a utilisé la pierre, en se faisant accompagner par les fantômes de ses proches jusqu'à Voldemort, afin qu'ils lui insufflent le courage d'aller jusqu'au bout. Ce qui, évidemment, n'est pas montré dans le film...

- La cape d'invisibilité/ The invisibility cloak : Elle n'empêche pas la venue de la mort, seulement de détourner son attention pendant un moment, jusqu'au jour où nous sommes prêt à la retirer et à l'accepter comme quelque chose d'inévitable. D'ailleurs, dans le livre, Harry revêt la cape d'invisibilité pour se rendre jusque Voldemort dans la forêt interdite, et l'enlève juste devant lui, montrant qu'il a accepté son destin, de mourir pour que d'autres puissent vivre. Et il en fait de même normalement à la dernière grande bataille de Poudlard, après que tout le monde ait cru à sa mort, jusqu'à se révéler à nouveau pour son dernier duel en face à face avec Voldemort. Au lieu de ça, on une course-poursuite inutile dans le film, avec un faux suspens, ce qui montre bien que le réalisateur/celui qui a écrit le script n'a pas compris la signification de la scène dans le livre.

Alors oui normalement, plus que jamais, les reliques de la mort ont une place importante dans l'intrigue et dans les thèmes, ce qui est complètement laissé de côté dans le film, le ramenant à un niveau basique de combats et à quelques allusions, uniquement vaguement compréhensible à ceux qui ont lu les bouquins.

Ce qui manque surtout et n'a jamais été bien mis en scène dans les films en général, ce sont ces moments d'explications avec Dumbledore à la fin des romans, qui nous permettent de nous poser, de mieux saisir les enjeux de l'histoire ou certaines subtilités, et nous donnent un nouvel éclairage lors d'une relecture. J'ai quasiment toujours eu une impression de bâclé dans les différentes adaptations, et plus que jamais dans ce dernier opus.
Normalement, c'est lors de sa rencontre avec Harry dans cette grande salle blanche rappelant une gare que Dumbledore laisse percevoir ses faiblesses, nous permet de mieux comprendre la nature des reliques, des horcruxes, du danger que représente cette peur de la mort, et du pouvoir de l'amour pour la dominer, tout en acceptant qu'elle doit venir nous prendre un jour ou l'autre.
Au lieu de cela, on a un Dumbledore énervant de suffisance, qui n'explique rien ou presque, et dont la dernière intervention, que certains considèrent comme culte, m'a fait lever les yeux au ciel tant ce n'est pas dans l'esprit du personnage, loin de là.

Si les scénaristes avaient calqué leur adaptation en ayant en tête ce qu'ils vont faire dire à Dumbledore à la fin, en pensant soigneusement ce point par rapport au vrai sens des différents bouquins, je suis convaincu que le tout aurait été bien plus cohérent. Alors certes, c'est du dialogue, mais il est bon d'avoir des moments de calme pour bien se resituer et s'attacher aux personnages, mais j'ai l'impression que la plupart des réalisateurs ont tellement peur d'ennuyer les spectateurs qu'ils font le minimum syndical à ce niveau et rajoutent une bonne couche d'action pour couvrir les insuffisances du scénario.
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Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 25 juil. 2011, 13:03

Peter Jackson a cependant su garder sa propre vision, sans trahir l'esprit du livre et en faisant des choix, afin de créer une véritable adaptation, et c'est ce qui rend la trilogie excellente et cohérente.
Sans oublier son incroyable travail de réalisation. Il pense vraiment l'image de ses films, la manière dont il va présenter ses scènes, et les techniques cinématographiques qu'il peut utiliser ou parfois même expérimenter pour parvenir à ce résultat (le champ contre-champ entre Gollum et Sméagol pour créer un dialogue entre ses deux personnalités, la caméra qui avance tout en dézoomant dans la forêt pour créer une sensation de rejet lorsque les Nazguls approchent des hobbits, et bien sûr la motion capture dont on a tellement parlé pour donner une véritable crédibilité au personnage de Gollum).

Peter Jackson est tout simplement un génie de la réalisation avec de véritables idées visuels et des partis-pris de mise en scène audacieux pour créer un spectacle visuellement admirable et donner une envergure grandiose à une histoire excellente et magnifiquement adaptée. Il a su réunir tous les ingrédients pour faire que ses films soient les meilleurs possibles.

A noter aussi que, sur ce qu'on nous a montré de Bilbo le Hobbit, si Peter Jackson ne renie bien sûr pas l'héritage du Seigneur des Anneaux, on sent néanmoins qu'il travaille sa réalisation à partir de l'identité même du bouquin et qu'il ne cherche pas à la calquer sur celle de la trilogie. On peut notamment le sentir sur les designs des nains qui, sans trahir Le Seigneur des Anneaux, sont quand même radicalement différents.

A la manière de Ridley Scott sur Prometheus (qui se déroule dans l'univers de la quadrilogie Alien), PJ pense Bilbo comme une oeuvre à part entière, avec son identité propre (même si elle se situe dans le même univers que Le Seigneur des Anneaux), pas juste comme un simple préquel à la trilogie. C'est un équilibre à trouver, se réserver une part de liberté pour faire de Bilbo une oeuvre vraiment différente et fidèle à l'esprit du bouquin tout en respectant "l'esprit" du Seigneur des Anneaux qu'il ne doit pas trahir pour autant.

Et j'ai envie de dire que c'est là qu'on voit un véritable travail d'auteur, ne se contentant pas de resservir une recette qui fonctionne mais cherchant au contraire à créer son identité propre à chaque nouvelle oeuvre, tout en travaillant sa réalisation à partir du bouquin même afin d'être aussi fidèle que possible à son esprit tout en affirmant son univers filmique propre, sa vision de l'oeuvre adaptée.

Pour les Harry Potter, Alfonso Cuaron et Mike Newell avaient essayé de travailler un peu leur film mais je crois qu'ils n'en ont eu ni trop le temps ni l'occasion vu le rythme de production des films et les ambitions avant tout commerciales de la Warner sur cette saga, même si le résultat était honorable et traduisait effectivement d'une vision de l'histoire (Chris Columbus, lui, restait un peu trop classique dans sa réalisation, trop académique, même si ça marchait plutôt bien avec l'ambiance plus enfantine des deux premiers films).

Du coup, un David Yates qui ne se prenait pas trop la tête et qui se contentait de filmer à partir de ce qu'on lui donnait correspondait probablement mieux à leur manière de produire ces films à un rythme rapide. La seule fois où David Yates a vraiment pu s'épanouir à mon sens, c'est clairement sur la première partie des Reliques de la Mort qu'il a pu axer davantage sur ses personnages et développer une vision intimiste assez réussie (il était clairement plus à l'aise avec ces scènes sans action où il arrivait vraiment à créer l'émotion ou le sentiment d'horreur qu'avec l'action du début du film qu'il laissait plus ou moins en hors-champ).
- La baguette de sureau/The Elder Wand : donne le pouvoir de vie ou de mort, oblitérant le fait que la soif de pouvoir des autres est sans doute ce qui causera sa déchéance. Une vie de combats incessants, sans joie, pour au final tomber face à la grande faucheuse. Au final, il ne s'agissait pas tant d'un moyen de domination, mais davantage une malédiction, puisqu'aucun de ses possesseurs n'a jamais dominé le monde, et tous sont allés au devant d'une mort brutale.
D'accord ! Et donc, Harry rejette ce pouvoir/cette malédiction en détruisant la baguette. Intéressant. Enfin, ça l'aurait été si Yates n'avait pas filmé ça comme si Harry brisait et jetait un vulgaire bout de bois.
- La pierre de résurrection/The Resurrection Stone : donne le pouvoir de ramener les âmes des morts dans le monde des vivants, mais à quoi bon déranger ceux qui reposent sans doute en paix ? Leur souvenir est là pour nous encourager à vivre, pas pour nous faire souhaiter de passer de l'autre côté. C'est d'ailleurs la façon dont Harry a utilisé la pierre, en se faisant accompagner par les fantômes de ses proches jusqu'à Voldemort, afin qu'ils lui insufflent le courage d'aller jusqu'au bout. Ce qui, évidemment, n'est pas montré dans le film...
Bon, là j'avais rien compris. Je croyais qu'ils apparaissaient "comme ça" et je ne comprenais pas pourquoi Harry laissait tomber délibérément la pierre.
- La cape d'invisibilité/ The invisibility cloak : Elle n'empêche pas la venue de la mort, seulement de détourner son attention pendant un moment, jusqu'au jour où nous sommes prêt à la retirer et à l'accepter comme quelque chose d'inévitable. D'ailleurs, dans le livre, Harry revêt la cape d'invisibilité pour se rendre jusque Voldemort dans la forêt interdite, et l'enlève juste devant lui, montrant qu'il a accepté son destin, de mourir pour que d'autres puissent vivre. Et il en fait de même normalement à la dernière grande bataille de Poudlard, après que tout le monde ait cru à sa mort, jusqu'à se révéler à nouveau pour son dernier duel en face à face avec Voldemort. Au lieu de ça, on une course-poursuite inutile dans le film, avec un faux suspens, ce qui montre bien que le réalisateur/celui qui a écrit le script n'a pas compris la signification de la scène dans le livre.
Attends: il arrive au combat en portant la cape ? Eh bien, ça aurait mille fois mieux valu que cette résurrection filmée de manière stupide (sérieusement, on aurait vraiment dit qu'il faisait semblant d'être mort vu la manière dont il s'est mis à courir d'un seul coup, sans crier gare).

Enfin bref, comme tu dis, tout cela ne prouve qu'une chose: le film est passé à côté de son histoire. Ou bien le scénariste et le réalisateur ne l'ont pas compris (ou s'en foutaient), ou bien le cahier des charges leur demandait de commercialiser à mort le film avec des batailles dans tous les sens pour assurer un dernier gros succès à la saga, sans s'encombrer de l'aspect seconde lecture.

Dans le film, des reliques de la mort, la pierre de résurrection ne servait à rien (il l'a, puis il la laisse tomber), la cape d'invisibilité je me rappelle même pas qu'il l'ait porté après la banque, et la baguette... c'est une baguette, avec spectacles pyrotechniques et tout le tralala.

Au final, ce que j'aurais aimé, c'est retrouver un film qui a une certaine vision sur leur histoire et un certain niveau de réalisation, comme l'ont été à mon sens Le Prisonnier d'Azkaban et La Coupe de Feu (après, je ne sais pas ce qu'il en est par rapport aux livres). Même la première partie des Reliques de la Mort, si elle ne se suffisait pas à elle-même, était réussie et avait une vision à la fois dépressive et horrifique des mésaventures solitaires des trois héros (j'ai nettement plus flippé pour eux que sur le dernier film où je m'en foutais royalement des morts, l'émotion étant aux abonnés absents).

Quand j'y repense, ce qu'il aurait fallu au film, c'est une réalisation à la "Coupe de Feu". Un univers sombre autant par l'histoire que visuellement (La Coupe de Feu dispose d'une photographie vraiment travaillée, là où les Reliques 2ème partie se contente de mettre un filtre sombre pendant quasiment tout le film, ce qui donne un aspect fake à cette noirceur je trouve), une ambiance incroyablement glauque, et surtout, sur ce film, on sentait vraiment qu'Harry en bavait et que la mort de Cédric (personnage dont je me foutais royalement) le chamboulait complètement à la fin, qu'il en pouvait plus. Le danger de la mort était aussi palpable. Et la magie avait cet aspect terrifiant, mortel, et même tout simplement magique qui manque cruellement au dernier film (où ce sont juste des effets pyrotechniques pour les scènes d'affrontements).

Sorrow
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Sorrow » 25 juil. 2011, 18:47

Glass Heart a écrit :Du coup, un David Yates qui ne se prenait pas trop la tête et qui se contentait de filmer à partir de ce qu'on lui donnait correspondait probablement mieux à leur manière de produire ces films à un rythme rapide.
Sans doute, surtout qu'il s'agit d'un réalisateur sans bagage particulier, et qui vient du milieu des séries TV avant tout, donc qui est habitué à un travail rapide et pas toujours peaufiné, afin de respecter les deadlines.
Glass Heart a écrit :Attends: il arrive au combat en portant la cape ? Eh bien, ça aurait mille fois mieux valu que cette résurrection filmée de manière stupide (sérieusement, on aurait vraiment dit qu'il faisait semblant d'être mort vu la manière dont il s'est mis à courir d'un seul coup, sans crier gare).
En fait, il fait effectivement semblant d'être mort, et la mère de Draco Malfoy l'aide dans cette tâche, afin qu'il leur soit possible lui d'approcher du château et elle de retrouver son fils. Hagrid le porte effectivement dans ses bras jusque devant la foule de Poudlard, et Harry se fait même torturer par Voldemort devant les élèves et professeurs avec le sort Crucio (utilisé pour la torture). Là où la différence est grande, c'est que la bataille éclate, mais pas parce que Harry se relève, non. Elle éclate parce que plusieurs éléments viennent relancer l'action, tels l'arrivée des centaures de la forêt, du demi-frère géant (littéralement) d'Hagrid, le soulèvement des élèves de Poudlard face à la tombée de leur héros, de l'élu. Mais Harry ne se lance pas dans la bataille tête baissée, il continue à faire croire à sa mort, et ainsi, il utilise sa cape d'invisibilité. Puis il se lance à la recherche de Voldemort, qui combat dans le château.
À la fin, Voldemort se retrouve encerclé, isolé, et Potter se dévoile, et la surprise est grande, tant du côté de Voldemort que des élèves de Poudlard. À ce moment-là, on peut carrément dire que Potter est l'image de la mort même, qui se dévoile et vient emporter le seigneur des ténèbres, qui a tout fait pour lui échapper, allant jusqu'à gravement mutiler son âme. Dans un sens, on peut même dire qu'il s'agit d'une bataille de reliques, puisque l'un utilise la baguette de sureau, l'autre la cape d'invisibilité.

Et c'est là que prend place le duel entre Voldemort et Harry Potter, non pas isolé dans une cour du château, mais devant témoins, après une ultime discussion entre les deux sorciers. Et Voldemort meurt d'une façon moins spectaculaire dans le livre, il est vrai, mais c'est davantage cohérent, et permet surtout une explosion de joie après la victoire, puisque tout le monde a assisté à la chute du plus grand mage noir de tous les temps.

J'avoue, la fin en elle-même ne m'a pas marqué dans le livre plus que ça, c'est davantage tout ce qui précède la mort de Potter et sa dernière conclusion avec Dumbledore qui vaut réellement le coup. Néanmoins, elle recèle tout de même une logique derrière, et n'est pas là juste pour apporter une conclusion parce qu'il le faut, et reste bien plus émotionnel que ce que nous a proposé le film...
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 26 juil. 2011, 11:43

D'accord ! Merci pour toutes ces explications ! :wink:

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Sanashiya
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Sanashiya » 31 juil. 2011, 06:33

Bon ! Je suis enfin allée voir le dernier HP. Et bon dieu, j'ai été carrément choquée... Pas parce que c'était nul, mais plutôt parce qu'au contraire, j'ai étonnamment bien aimé. Ayant suivi toutes vos critiques avec attention, j'étais déjà persuadée d'entrée de jeu que j'allais détester. C'est peut-être pour ça que j'en suis ressortie avec le sentiment que c'était beaucoup meilleur que ce que je pensais.

Bon évidemment, on ne va pas le nier, il y a beaucoup d'éléments importants du livre qui ont été diminués ou passés sous silence (je ne me remettrai jamais de l'omission TOTALE du passé de Dumbledore...), sans parler de l'épilogue qui est juste affreux (mais bon, dans le livre aussi...) mais en échange, il y a beaucoup de petits trucs que je n'attendais pas, des ambiances, des mises en scène qui m'ont vraiment marquée. Et somme toute, alors que je pensais que ça allait toootalement être différent de ce que j'imaginais, au final ce n'était pas si loin.

Les côtés négatifs, en vrac :

- Bon, évidemment, je ne sais plus qui disait ça, mais un petit résumé aurait été le bienvenu. Je ne parle pas pour moi, parce que j'ai relu le bouquin il y a quelques semaines, mais je suis allée le voir avec ma meilleure amie, qui est tout aussi fan de HP que moi, et qui ne se souvenait plus du tout de ce qui se passait à la fin du 1er film, et j'ai dû lui faire le résumé moi-même...
- Tout le passé de Dumbledore qui s'est volatilisé, réduit à une phrase sur Ariana prononcée par Hermione (et comment qu'elle sait ça celle-là ? è_é). La plus grande perte de toute l'adaptation de la saga à mon avis, mais bon, passons.
- J'aurais bien aimé que le chapitre "Le récit du Prince" soit un peu plus développé, qu'on les voie plus à l'école, qu'on voie les mauvais côtés de James et Sirius, et qu'on comprenne mieux l'amitié que Lily et Snape se vouaient. Mais bon, si on a pas eu le passé de Dumbledore, on ne risquait pas d'avoir ça non plus...
- Narcissa Malfoy. Désolée, c'est purement subjectif, mais dans ma tête, elle était blonde, et pas cette bicoloration à la Cruella. (Enfin, la remarque s'applique aussi aux autres opus dans lesquels elle apparaît...)
- Harry ne s'infiltre pas dans la salle commune des Serdaigle, et les Carrow n'apparaissent même pas... Dommage, ce passage dans la salle commune, avec Minerva qui apparaît, était un de mes préférés.
- Comme je sais plus qui le disait, la mère de Ron qui sourit béatement à la fin du combat, ou après avoir tué Bellatrix. Ça a l'air de lui faire beaucoup de peine qu'un de ses fils soit mort. Très crédible.
- Ah oui, et la mort du fils en question est hors-champ... Tout comme celles de Lupin et Tonks, mais on ne les apprend qu'après dans le livre aussi. Tandis que celle de Fred, c'est un des passages du bouquin qui m'a fait le plus pleurer, et c'est passé complètement à l'as.
- La scène du baiser de Ron et Hermione... OMG OMG OMG. Plus kitsch, tu meurs. En fait, la scène n'aurait pas été SI ratée s'il n'y avait pas eu ces violons en arrière plan et leur musique bourrée de pathos et de guimauve. Une petite chanson rock derrière, et ça aurait été cool :D
- Après la bataille, dans la salle commune, quand tout le monde sourit béatement. Non non, bien sûr, vous avez pas perdu plusieurs dizaines d'amis dans l'histoire, l'important c'est que Voldemort ait disparu. Ça m'a choquée, alors que l'ambiance est si triste dans le livre... Là, tout le monde sourit.
- Ah oui, et Hagrid qui serre Harry dans ses bras trois secondes, avant de le lâcher et d'aller voir ailleurs - alors le type, il passe quelques heures à croire que Harry est mort, et quand il découvre que c'est pas le cas, il lui donne juste une tape sur l'épaule et on en parle plus. Crédible.
- Dumbledore qui dit qu'une aide sera apportée non pas à ceux qui la demandent mais ceux qui la méritent. Comme je ne sais plus qui disait, ça ne correspond affreusement pas à son personnage, ça en fait un élitiste de première...
- Le passage King's Cross était moins massacré que je ne le pensais, mais il était trop court, trop court... Enfin, c'est normal, il n'y avait pas le passé de Dumbledore pour étayer... (la pilule passera jamais, je crois.)
- L'épilogue était hideux. Sur tous les points. M'enfin ça, je n'en attendais pas grand chose.
- Harry détruit la baguette de Sureau sans même réparer la sienne. Bravo ducon, et de quelle baguette tu vas te servir, maintenant ? Oui je sais, c'est un détail. Mais ça avait beaucoup d'importance à mes yeux.
- Zappée la scène à la fin dans le bureau de Dumbledore. Il faut dire, ils parlent des Reliques, alors étant donné que dans ce film, ils n'en parlent pas vraiment, des Reliques, logique, presque, que la scène ait été oubliée. Mais je tenais tellement à voir Dumbledore dans son portrait... T_T
- D'ailleurs, Dumbledore a l'air d'un gros manipulateur dans les souvenirs de Snape, et je n'ai pas l'impression que son image soit vraiment réhabilitée au moment de King's Cross dans les esprits de ceux qui n'ont pas lu le livre... Des gens pour me dire si je me plante ou bien si Dumbledore vous a effectivement paru être un gros connard et que ça n'est pas justifié ?

Les côtés positifs, maintenant :
- Alors, je sais que c'est complètement idiot, mais ce passage où les professeurs de Poudlard mettent en place des protections, c'était juste incroyable, ça m'a foutu des frissons. Pourquoi ? Aucune idée. La barrière était géniale. Et la voir s'étendre comme ça autour de Poudlard, j'ai adoré. Et j'ai adoré aussi quand tous les sortilèges des partisans de Voldemort commencent à la morceler et que des petits bouts tombent dans l'atmosphère. Ça rendait une ambiance excellente, j'ai adoré.
- L'évasion de Gringotts sur le dos du Dragon était géniale. Le pauvre faisait pitié à voir, ensanglanté et tout, j'ai bien aimé la façon qu'il avait de monter sur les rochers et de se casser la gueule sur les toits de Londres...
- Quelques petites touches d'humour inattendues, notamment Mc Gonagall qui glousse en disant "j'ai toujours rêvé d'utiliser ce sortilège !" et Neville qui se fout de la gueule des Mangemorts arrêtés par la barrière, et qui se trouve bien dans la merde quand celle-ci disparaît. Prévisible à mort, mais marrant tout de même. Ah, et aussi le fait que Neville veuille trouver Luna pour lui dire qu'il l'aime. WTF ?? C'est pas dans le bouquin, ça ! Mais à tout prendre, c'était bien.
- Alan Rickman = pure epic win. Bon, les tentatives pour le rajeunir étaient juste affreuses, mais quand il serre Lily dans ses bras, dans la maison de Godric's Hollow (ce qui n'apparaît absolument pas dans le bouquin, d'ailleurs), ça m'a presque arraché une larme.
- La scène avec Draco dans la Salle sur Demande. Bon, mon âme de fujoshi s'emballe, mais rien que pour ces cinq secondes où Draco monte sur le balai de Harry et se cramponne à lui, j'ai pas été déçue d'avoir payé ma place huit euros :mrgreen: Et j'ai aussi adoré le fait que Harry lui demande franco "pourquoi tu m'as pas balancé ?" alors que dans le bouquin, c'est passé sous silence. Et j'ai aussi adoré ce passage où Draco est obligé de rejoindre le camp de Voldemort, et il se casse ensuite avec ses parents. J'ai vaguement espéré, un instant, que les scénaristes aient fait une entorse au bouquin et l'aient fait rester dans le camp des gentils, mais bon, c'était trop demander. En tout cas, chaque apparition de Draco, c'était pure epic win pour moi :D
- La scène où le golden trio marche sur les ruines en plein soleil, après la bataille. Pas grand chose, à tout prendre, juste une ambiance, encore une fois, mais ça m'a fait vraiment réaliser qu'il y avait un après, alors que dans le livre, pour moi, tout s'arrête à la fin de la bataille. Là, les gens continuent à vivre, et le soleil continue à se lever sur les mêmes paysages, même si tout a changé en une nuit... Là, on peut imaginer leur futur. (Et pas celui de l'épilogue avec leurs enfants... Je veux dire, la reconstruction de Poudlard, la remise en marche des cours...)
- Le retour du thème musical d'Harry Potter. Sérieusement, c'était ce qui m'avait le plus manqué dans les opus précédents, alors que pour moi, c'est presque toute l'âme des films. Peut-être que c'est simplement nostalgique, du fait que j'étais au collège quand le premier film est sorti, que le thème musical m'a marquée, et qu'en le retrouvant dans cet opus, c'était comme de retrouver quelque chose de très vieux et très précieux. D'autres en avaient peut-être marre, de ce thème. Moi, là, j'ai eu l'impression de retrouver Harry Potter. En plus, les adaptations et les variations sur le thème étaient super bien faites, pour la première fois depuis le 2ème film, ça m'a donné envie d'écouter la BO.
- Le passage de la mort de Snape ne se passe pas dans la Cabane Hurlante, mais à tout prendre, l'endroit où ça se déroule n'est pas mal non plus, il rend une belle ambiance, avec l'eau et tout. Dommage que Harry dise "AH ! je sais où c'est !" alors qu'on a jamais vu cet endroit auparavant et qu'on ne sait même pas de quoi il s'agit. (Ou alors, c'est bien la Cabane Hurlante, mais une autre version ?)
- Cet opus m'a fait penser à beaucoup d'autres films, étrangement (et surtout au SDA). Le moment où les partisans de Voldemort sont rassemblés par milliers à côté de Poudlard, ça m'a fait penser à la bataille du gouffre de Helm. Il y a un moment où la Dame Grise m'a rappelé Galadriel quand elle s'assombrit. La musique aussi me faisait parfois penser à du Danny Elfman. Bien sûr, c'est purement subjectif, mais c'était agréable :3

Bon, à tout prendre, beaucoup de détails agréables mais qui ne font pas le poids par rapport à de grosses grosses lacunes. Mais j'étais tellement partie avec l'idée que j'allais détester, que finalement, je suis ressortie de là plutôt satisfaite. Ça m'a même donné envie de le voir en 3D. Quelqu'un a essayé ? C'est à faire, ou à éviter ?


Sinon, pour parler d'autre chose, j'ai vu le film "Martyrs" hier soir. Vraiment glauque. Mais les musiques sont magnifiques... Mais c'est vraiment un film à l'ambiance horriblement malsaine. Ça démarre et on se dit ok, c'est un film d'horreur tout ce qu'il y a de plus bidon (à cette différence près que généralement, on n'a pas vraiment le POV de celui qui bute, plutôt de ceux qui se font buter...), aux péripéties prévisibles etc. Mais après, la seconde partie du film, c'est beaucoup moins ensanglanté, beaucoup moins trash, et c'est vraiment là que ça devient flippant et sévèrement malsain. Et c'est à ce moment que le film devient digne d'intérêt, d'ailleurs, même si on a failli plusieurs fois arrêter de le regarder avec ma meilleure amie et son copain parce que c'était vraiment difficile à supporter. C'est ce moment où l'hémoglobine ne fait pas le drame, c'est ce moment où on finit par se dire que la mort est préférable, comparé aux souffrances indicibles que la pauvre héroïne endure. Bon, je suis une vraie chochotte, donc je me suis à moitié caché les yeux devant certaines scènes, mais bon sang,
[spoiler]le coup du mec qui lui enlève totalement la peau excepté sur le visage, c'est juste affreux. Affreux.[/spoiler]
En résumé, j'ai plutôt bien aimé le film mais il y a ce dénouement... Ah, la la. C'est là qu'on a envie de se dire "attendez, elle a souffert autant, tout ça pour ça ??". C'est probablement fait exprès, mais franchement... c'était assez ignoble de passer par tout ça pour en arriver là.

Wouah, eh ben ça fait une heure que je suis en train d'écrire ce pavé :D (et j'ai bien fait de le copier avant de l'envoyer, le forum m'a déconnectée è_é mais j'ai vaincu mouahahha!)
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par NiDNiM » 31 juil. 2011, 09:01

Je l'ai vu en 3D (je n'avais malheureusement pas le choix, j'étais avec une amie et le cinéma auquel on allait n'avait que ça). Perso, j'aime pas la 3D au départ et sur Avatar ça m'avait gâché le seul intérêt de ce film : le visuel. Je voyais les premiers plans flous et les arrières plans plus nets. Sans doute à cause de ma correction de vision, les lunettes et les lunettes 3D ont pas du faire bon ménage.
Sur HP j'ai eu quasiment aucun problème ... mais ça n'avait aucun intérêt. Pas d'effets intéressants, notamment quand le fantôme de Serdaigle se pointe elle parait décollée de l'arrière plan mais le bas de sa robe étant limité par l'écran (et ne sortant pas) ainsi que le haut de sa tête, au final ça ne donne pas du tout l'impression qu'elle surgit dans la salle. C'était le passage le plus marquant pour moi de l'inutilité de la 3D, mais après peut être que ce sont mes à prioris qui s'expriment fortement par cet avis.

Et totalement d'accord pour Draco *.* Mon dieu, quels beaux passages ! Il change pas lui, toujours il me fait battre le petit coeur de mon imagination plus vite.

Manifestement, pas la foi de faire un pavé comme le tien Sana mais j'ai beaucoup aimé le lire :D Et si j'aurais en effet aimé avoir un peu plus de détail sur le passé de James et Sirius, le passage où Snape est développé a tout de même réussi à m'arracher une larme. Pitoyable, je sais. J'assume. D'autant plus que j'y suis allée sans avoir relu le livre une seule fois. Des souvenirs donc bien bien lointains (mais j'avais revu le premier film avec mon amie deux jours avant) et pourtant, j'ai trouvé le film assez clair alors que je me souviens d'avoir un peu bâclé la lecture du livre et d'avoir passé beaucoup de choses à l'as. Faudra que je le relise avec un oeil neuf mais bon, je dois avouer que du 4 au 6 j'ai été déçue par les livres et que le 7 m'avait bien ennuyée, au début.

Alors que, et c'est pour ça que je remercie tout de même ces films, j'ai trouvé l'adaptation plutôt intéressante. Le premier par exemple je n'ai pas retrouvé cette sensation d'ennui profond sur le loooooong passage de "la tente et compagnie" que j'avais eu dans le livre. Et dans le second, donc, j'ai mieux compris certains points. Plus accessible pour les béotiens tels que moi :D

Mais je plussoie pour Dumbledore T.T Il apparaît vraiment comme un connard et c'est aussi ça qui me pousse à relire le livre : pas envie de garder cette image.
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Sorrow » 31 juil. 2011, 10:38

Alors Sana, Certains des points positifs que tu cites (sauf les références yaoi bien sûr. Et maintenant que tu y fais allusion, le fait que Potter est obsédé par les moindres faits et gestes de Malfoy dans le six, et qu'il s'empare de sa baguette dans le sept, je me dis que l'auteur doit avoir de sérieux penchants yaoiste elle aussi...), c'est aussi des trucs que j'ai bien apprécié.
La mise en place des protections du château par exemple était bien menée et impressionnante visuellement, avec un petit côté épique (qui ne dure guère, malheureusement). Et l'évasion de Gringott a le mérite de faire mieux que ce que j'avais imaginé à la lecture de ce passage. Mais bon, c'est entièrement dû aux effets spéciaux, ces scènes sont vraiment peu nombreuses, et de toute façon, elles ne constituent pas ce qui fait l'intérêt de la saga, à la différence de gros blockbusters comme Avatar ou Transfomers, qui assument pleinement de ne tenir la route que grâce à leurs débauches d'effets visuels.
Ah, et j'ai moi aussi beaucoup apprécié le retour du thème musical à la fin du film, qui à lui seul porte l'identité de la saga, une spécialité de John Williams j'irais jusqu'à dire, puisque Indiana Jones, Jurassic Park, E.T., Star Wars ou Les Dents de la Mer sont eux aussi intimement lié à leur thème principal (composé par John Williams bien sûr) et immédiatement reconnaissable.
Sanashiya a écrit :Des gens pour me dire si je me plante ou bien si Dumbledore vous a effectivement paru être un gros connard et que ça n'est pas justifié ?
Pour moi, Dumbledore apparaît comme un connard dans les films depuis La Coupe de Feu. Notamment depuis la scène où il agrippe et secoue Harry en lui demandant d'un ton accusateur s'il a mis son nom dans la coupe, qui a fait surgir un grand "WTF!" dans mon esprit. Dumbledore a un caractère très posé dans les livres, très paisible, bienveillant, quelque soit la situation (même quand il combat Voldemort dans le tome cinq). Et la chute de son piédestal dans le sept est donc d'autant plus dur. Dans les films, depuis le trois (le précédent acteur qui jouait Dumbledore, et qui à mon sens convenait bien mieux pour le rôle, étant décédé), l'acteur qui le joue est plus physique, pas malicieux pour un sou, et à souvent l'air en colère, voire dangereux (et la direction artistique de ces films n'aide pas à changer cette impression). Il lui manque cette noblesse, cette bienveillance et cette impression de puissance cachée, je pense, pour bien rendre le personnage.
Dommage que Ian McKellen a refusé le rôle, il aurait été grandiose.

Sanashiya a écrit : Le moment où les partisans de Voldemort sont rassemblés par milliers à côté de Poudlard, ça m'a fait penser à la bataille du gouffre de Helm.
J'ai d'ailleurs trouvé l'effet assez raté dans HP, tous ces sorciers ('Je n'imaginais pas dans le livre qu'ils étaient aussi nombreux...) qui se mettent à courir à l'assaut tels des orcs attaquant la forteresse du Rohan, mais avec un simple bout de bois en main, ça fait pas très sérieux... On aurait dit l'assaut final des mutants dans X-men 3, tout aussi ridicule.

Bref, oui le film n'est pas un raté monumental et reste divertissant, mais il est complètement passé à côté de ce qui fait l'intérêt de la saga, et n'a pas su développer sa propre personnalité non plus tout au long des adaptations (trop de changements de réalisateurs aussi). Raison pour laquelle il ne mérite certainement pas tout le buzz fait autour et toutes ces bonnes critiques (c'est juste un film grand spectacle et pas toujours cohérent). Le fait que ce soit le dernier joue sûrement beaucoup dans l'esprit des gens ("c'est toute mon enfance", blablabla, ce genre d'arguments nostalgiques qui oblitère tout jugement).
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