Si on parlait ciné?

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Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 22 mai 2013, 20:32

Le Man of Steel s'annonce de mieux en mieux dans le genre bon gros film d'action spectaculaire.

NlOF03DUoWc

Ca me donne franchement hâte de voir davantage Michael Shannon (qui joue le fameux Général Zod). :shock:

Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 22 mai 2013, 21:08

Le réalisateur Hideaki Anno sera la voix du personnage principal du prochain film de Hayao Miyazaki, Kaze Tachinu.

http://japandailypress.com/evangelion-c ... lm-2029162

Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 31 mai 2013, 17:46

Star Wars - Episode I - La Menace Fantôme

Image

Réalisateur: George Lucas.
Studio: Lucasfilm / 20th Century Fox.
Année: 1999.
Durée: 2h16.


Casting: Liam Neeson (Qui-Gon Jinn), Ewan McGregor (Obi-Wan Kenobi), Natalie Portman (Reine Padmé Amidala), Jake Lloyd (Anakin Skywalker),
Ian McDiarmid (Sénateur Palpatine), Ahmed Best (Jar Jar Binks), Pernilla August (Shmi Skywalker), Ray Park (Darth Maul), Anthony Daniels (C-3PO),
Kenny Baker (R2-D2), Frank Oz (Yoda) et Samuel L. Jackson (Mace Windu).


Bande-annonce:

http://www.youtube.com/watch?v=I6hOlI9cg4o


L'Histoire

An -32 du Calendrier Impérial.

La République Galactique connait des heures sombres. La taxation des routes commerciales et le blocus de la planète pacifique Naboo par la cupide Fédération du Commerce jettent la discorde. Alors que le Sénat s'enlise dans des débats sans fin, le chancelier suprême Valorum charge en secret deux chevaliers Jedi, gardiens de la paix et de la prospérité dans la République depuis 25000 ans, de résoudre le conflit.

Le maître Jedi Qui-Gon Jinn et son apprenti Obi-Wan Kenobi découvrent le jeu trouble de la Fédération du Commerce, prétextant un blocus pour dissimuler l'invasion de la planète Naboo. Après avoir sauvé la reine Amidala, souveraine des Naboo, ils décident de l'accompagner sur la planète Coruscant où celle-ci pourra défendre la cause de son peuple auprès du Sénat. En chemin, ils s'arrêtent sur la planète reculée de Tatooine où ils rencontrent un garçon aux talents surprenants: le jeune Anakin Skywalker, un esclave. Malgré le scepticisme de ses pairs, Qui-Gon Jinn est certain d'avoir trouvé l'élu dont parle une vieille prophétie Jedi, celui qui ramènera un jour l'équilibre dans la Force.



Commentaires

La prélogie Star Wars, véritable objet de controverse. Je me souviens de l'époque où ces films sortaient dans les salles, suscitant l'enthousiasme des fans, mais aussi les critiques de nombreux puristes. Ces films sont sortis durant toute mon adolescence et, à l'époque (au début surtout: j'avais 12 ans quoi !), j'étais loin de me soucier de savoir si ces nouveaux films étaient à la hauteur des anciens. J'étais juste extrêmement heureux de revoir des films de Star Wars dans les salles, quelques années après avoir découvert la trilogie originale en VHS. Mais le temps a passé, je n'ai plus revu ces films depuis la sortie de l'épisode 3, et c'est donc avec l'oeil de la redécouverte que j'ai décidé de commencer à regarder l'édition Blu-Ray de la saga.

Je me rappelle qu'à l'époque, il y avait tout un débat pour savoir par quel film il fallait commencer. L'intention de George Lucas était que l'épisode 1 devienne le nouveau commencement de la saga (logique !) et découvrir comment l'histoire d'Anakin Skywalker évoluait au fur et à mesure des films mais les puristes tendaient à penser qu'il valait mieux commencer par la trilogie car, selon eux, c'est celle-ci qui donne son sens à la prélogie. Aujourd'hui, il est plus ou moins généralement admis que l'épisode 1 est le premier de la saga. Si j'évoque cette question, c'est parce que, de manière inattendue, ça a son importance dans le ressenti que j'ai eu après avoir vu ce film.

La Menace Fantôme se déroule donc environ 30 ans avant la trilogie originale, durant une ère plus civilisée comme l'annonçait Ben Kenobi. On découvre donc un univers très différent de l'Empire Galactique que nous connaissons tous. Et c'est cette époque de l'Ancienne République que George Lucas s'attache à nous introduire durant ce film. Car si l'histoire à proprement parler est extrêmement simpliste et, pour dire les choses franchement, anecdotique, c'était surtout un prétexte pour illustrer l'époque trouble que traverse actuellement la République et qui marque les prémices de sa chute et de l'avènement de l'Empire Galactique.

Le conflit au centre des enjeux du film oppose les intérêts économiques d'un groupuscule de capitalistes sans scrupule aux efforts d'une jeune adolescente, reine élue, pour protéger son peuple, ses droits et ses libertés. Un conflit qui cache tout autre chose quand les deux camps sont soutenus dans l'ombre par des personnages intrigants, le premier étant un sénateur ambitieux qui compte exploiter la situation au profit de son propre avenir politique, misant sur la naïveté de la jeune reine pour y parvenir, et le second étant un étrange individu présenté comme le véritable cerveau de l'histoire et comme un ennemi des Jedi. Un secret concernant ces deux personnages est dévoilé à la fin du film et révèle ainsi finalement ses véritables enjeux, apportant une autre compréhension sur le déroulement des événements. Une idée qui aurait pu être intéressante s'il n'avait pas fallu attendre plus de deux heures pour découvrir que le film avait bel et bien une histoire mais que ses enjeux réels se jouaient dans l'ombre. A ce stade, le spectateur s'est probablement déjà lassé par tout le reste.

Car, soyons clairs, le véritable problème du film trouve son origine dans sa démarche même: ce n'est dans le fond qu'une introduction aux événements des deux films suivants. George Lucas a bien des choses à nous raconter pour poser les bases de ce qui va suivre, mais ça se résume principalement à cette intrigue de république qui ne fonctionne plus et à celle du jeune Anakin Skywalker. Tout le reste n'est dans le fond que du remplissage sans saveur d'une histoire qui aurait très bien pu ne durer qu'une heure.

Ce problème se ressent dès le début du film: celui-ci a énormément de mal à démarrer et il faut attendre plus d'une demie-heure pour que celui-ci décolle enfin avec l'arrivée sur Tatooine et l'introduction du jeune Anakin Skywalker qui, comme on va le voir, est plus ou moins le personnage au coeur du film. L'intention de George Lucas était certainement de répéter ce qui avait marché dans le premier film de la trilogie originale, à savoir d'introduire le personnage principal assez tardivement et de passer les premières dizaines de minutes du film à découvrir l'univers via des personnages témoins.

Ici, les personnages témoins sont les deux Jedi Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi, le maître et l'apprenti. Un choix qui parait initialement intéressant car leur dynamique est similaire à celle entre Luke Skywalker et Ben Kenobi, à savoir un disciple qui est initialement un personnage référent du spectateur, qui découvre l'univers et que l'on voit évoluer au fur et à mesure des films, et son maître qui l'accompagne durant le premier film pour répondre à ses questions et présenter l'univers et ses concepts plus en détail. Sauf qu'ici, si c'était vraiment l'intention de George Lucas, c'est vraiment raté. Cette introduction est réussie en terme de rythme car elle crée un mystère sur ces deux personnages que l'on découvre être des chevaliers Jedi et elle permet assez vite d'introduire leur dimension héroïque. Mais, bon dieu, pourquoi ces personnages évoquent-ils des concepts aussi obscurs que "La Force" sans même prendre le temps de les expliquer ? Et pourquoi certains personnages semblent-ils soudainement changer d'avis et répéter ce que Qui-Gon leur dit ? Pourquoi Lucas n'a t-il pas tout simplement mis davantage en valeur les gestes de la main pour permettre aux néophytes de comprendre sans forcément avoir à l'expliquer ? Je sais que beaucoup connaissent déjà ces réponses car l'épisode 4 introduisait bien ces concepts, mais justement ! L'épisode 1 était censé le remplacer comme nouveau commencement de la saga Star Wars et là il y a vraiment trop de manques. L'introduction se repose trop sur l'idée que les spectateurs ont déjà intégrés les concepts. Dès lors, a t-il vraiment une légitimité comme premier opus de la saga Star Wars ?

La suite n'est guère mieux avec des péripéties sans intérêt qui amènent les deux Jedi à rencontrer l'un des personnages secondaires les plus insupportables et inutiles de la saga, puis une reine prépubère qu'ils doivent désormais protéger. Toute cette première partie éprouvante enfin passée, le film peut vraiment commencer avec l'introduction d'Anakin Skywalker, le personnage qui est vraiment au coeur de l'histoire.

Si le film ne décolle vraiment qu'à partir de l'arrivée sur Tatooine et de l'apparition d'un futur Darth Vader en couche-culottes, ce n'est pas sans raison: c'est le seul personnage du film auquel s'est vraiment intéressé George Lucas et qu'il a mis du temps à bien introduire (et effectivement, il n'avait pas intérêt à le louper celui-là). Car franchement, il a beau y avoir pas mal de personnages importants dans ce film, c'est en réalité une véritable hécatombe. La question peut se poser de savoir qui est le véritable protagoniste du film. Pour beaucoup, cela serait Qui-Gon Jinn car c'est le plus présent et plus ou moins le personnage principal du film. Sauf qu'il n'évolue en aucune manière et que sa présence sert surtout à marquer l'évolution des personnages d'Anakin et d'Obi-Wan. Car oui, il n'y a pas un mais deux protagonistes dans le film selon le point de vue choisi.

Si on prend le point de vue de la prélogie toute entière, il est clair qu'Anakin est le protagoniste. Les trois films tournent autour de son évolution et c'est celle-ci qui les fait avancer. La Menace Fantôme marque la première partie de cette évolution, même si c'est surtout une introduction. Car, en réalité, dans le contexte du film seul, le véritable protagoniste c'est Obi-Wan. On a là un personnage qui, initialement, est un élève assidu à l'écoute de son maître, qui profite de son expérience. A mesure que l'histoire avance, il commence à remettre en cause ses décisions et, de ce fait, son autorité. Il a également beaucoup de mal à accepter que son maître, qu'il considère comme un père, souhaite prendre un nouvel apprenti à sa place, prétextant pour cela qu'il est déjà prêt. De ce fait, il nourrit initialement une certaine jalousie envers le jeune Anakin, à la fois par son nouveau statut de jeune "frère" indésirable et par la foi que Qui-Gon a en ce dernier par rapport à son supposé statut d'élu, ce qui crée un complexe d'infériorité. Finalement, à la mort du père, Obi-Wan atteint la finalité de son évolution, parvenant à sortir de l'ombre de Qui-Gon pour s'affirmer comme un Jedi à part entière et acceptant sa relation avec Anakin comme deux frères orphelins de leur père, décidant d'assumer sa place de grand-frère en s'occupant de son cadet.

Seulement, le problème du personnage d'Obi-Wan, et ce qui crée finalement la confusion sur le film, c'est qu'il ne s'affirme pas suffisamment comme étant le véritable protagoniste. L'idée qu'il reste dans l'ombre de Qui-Gon pour finalement s'affirmer dans les cinq dernières minutes du film et marquer ainsi son évolution est une chose, mais ici il manque tout simplement d'existence et il est totalement effacé par d'autres personnages comme Qui-Gon justement, comme la reine Amidala, comme Anakin ou comme... Jar Jar ! Eh oui, Jar Jar Binks ! C'est dingue à dire, mais le protagoniste du film n'est pas du tout mis en avant, ce qui rompt radicalement avec les méthodes de narration traditionnelles.

Mais ce problème en cache en réalité un autre encore plus important: il y a un gros problème avec la plupart des personnages du film. George Lucas a voulu mettre en avant pas moins de quatre personnages principaux et présenter ainsi une vision globale des événements, mais il aurait probablement mieux valu qu'il se concentre sur un seul à travers lequel on aurait découvert l'ensemble. Ce personnage aurait dû être Obi-Wan, le personnage référent du spectateur qui est censé découvrir l'univers, mais il n'assume quasiment pas ce rôle au cours du film... En fait, il sert même à rien pendant 95% du film, d'où cette étrange impression que l'histoire le trimballe comme un boulet. Sans véritable rôle à assumer avant les cinq dernières minutes, ce sont donc les autres personnages qui prennent les devants.

Le personnage de Qui-Gon Jinn est celui qui est le plus mis en avant, probablement parce que c'est celui qui a le plus grand impact sur les différents personnages. Il est à la fois le maître et la figure paternelle d'Obi-Wan, il le devient également pour Anakin, et c'est le chevalier Jedi qui assure la mission de protection d'Amidala. Mais au-delà de ça, son personnage manque cruellement de conflit et son utilité principale est de faire avancer les différentes intrigues plus que lui-même n'est vraiment au coeur d'aucune. La reine Amidala, quant à elle, est le pire stéréotype qu'on puisse attendre de la princesse courageuse. George Lucas a tenté d'en faire la Leia de la prélogie, une femme forte qui se bat comme son peuple, mais ce n'est pas du tout crédible et, tout le long du film, on voit surtout une adolescente prépubère aux agissements ultra-prévisibles et qui se laisse manipuler tout du long alors qu'elle croit avoir pris les choses en main. Un personnage insupportable !

Le seul personnage auquel George Lucas s'est finalement vraiment intéressé, c'est celui d'Anakin Skywalker. A partir du moment où il apparait, le film change et l'histoire commence à construire tout un personnage en devenir autour de ce jeune garçon. On a là un enfant esclave qui a grandi dans un environnement sans foi ni loi et qui rêve d'un sauveur qui viendra un jour libérer les esclaves et lui permettre de quitter ce monde qui l'a tant fait souffrir pour découvrir l'univers au-delà. Personnage allégorique du christianisme, enfanté par sa mère sans avoir été conçu, il n'a jamais eu de père et il a toujours recherché cette figure paternelle absente. Il la trouve finalement en Qui-Gon qu'il croit être le sauveur qu'il a tant attendu mais cela n'est pas le cas. Séparé de sa mère, perdant sa nouvelle figure paternelle assez vite, il perd ses repères et, orphelin, il ne lui reste plus que son nouveau "frère", Obi-Wan, lequel pourra s'occuper de lui sans pouvoir pour autant remplir ce vide en lui. Cette recherche du père et l'influence d'une enfance passée dans un environnement sans foi ni loi seront d'une importance primordiale dans son évolution au cours des films suivants et c'est à travers eux que "l'élu" va tracer sa propre voie. Mais pour l'heure, ce n'est encore qu'un enfant inconscient des enjeux qui tournent autour de son existence et qui n'en a rien à faire, mais qui finit dès le départ par devoir supporter ce poids que les autres lui imposent tout en devant faire face à leur scepticisme à son encontre. On tient là un vrai personnage, avec un potentiel énorme, mais la déception vient du fait qu'ultimement le film ne fait qu'introduire ce personnage et qu'il nous fait miroiter un potentiel énorme qu'il n'exploite pas dans le cadre de ce film seul, d'où une certaine frustration compréhensible du spectateur.

Enfin, je ne peux pas ne pas parler du personnage le plus haï de la saga Star Wars: Jar Jar Binks. Personnage secondaire le plus inutile de la saga, personnage comique insupportable, on l'a souvent accusé d'infantiliser le film. Ce qui n'est que partiellement vrai car, s'il y contribue bien, l'ambiance générale du film est quand même très enfantine (et pas que parce que le personnage le plus intéressant est un enfant). Si je ne peux qu'approuver les critiques à son égard, je pense que le personnage de Jar Jar a surtout servi de catalyseur à la frustration des fans par rapport au film, étant un de ses éléments les plus indigestes, il est vrai. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il vole presque la vedette aux autres personnages au final. Jar Jar Binks est facilement le personnage du film qui a la personnalité la plus affirmée et qui est le plus mis en valeur. Le problème étant que c'est un vrai bouffon ! George Lucas a t-il voulu en faire le Han Solo de la prélogie ? Si c'est le cas, c'est complètement raté. Toujours est-il qu'il a fini par complètement délaisser ce personnage, certainement en réponse au grand mécontentement des spectateurs.

Pour le reste des personnages secondaires, le film se situe à mi-chemin entre l'introduction de l'univers de la prélogie et le fan-service. Le film nous introduit des personnages qui n'auront finalement leur importance que dans les films suivants, comme le sénateur Palpatine ou le Conseil des Jedi. Fan-service oblige, George Lucas s'est aussi permis une mini-intrigue marquant les origines et la première rencontre des personnages de R2-D2 et de C-3PO. Sans surprise, le reste du fan-service fait revenir aussi des personnages ou des créatures de la trilogie originale comme Jabba le Hutt ou un caméo de l'acteur Warwick Davies qui jouait Wicket l'Ewok dans Le Retour du Jedi (et accessoirement Willow dans le film éponyme).

L'un des éléments importants déjà présents dans la trilogie mais véritablement introduits dans ce film est celui des Seigneurs Sith et leur relation avec les Jedi. Pour l'heure, on ne découvre que des ennemis inconnus qui tirent les ficelles des événements dans l'ombre. Les Sith sont un mystère que les Jedi doivent élucider au cours de la prélogie et c'est d'eux que vient le titre du film, "La Menace Fantôme". Le personnage de Darth Maul illustre à merveille ce concept. On lui a souvent reproché, plus ou moins à juste-titre, de n'être qu'un personnage destiné à vendre des produits dérivés et à servir d'ennemi pour le combat final. Il est vrai que le personnage est assez désincarné, sans grande personnalité (et il ne parle quasiment pas), mais c'est là tout l'intérêt. Darth Maul est l'incarnation "la menace fantôme", il est l'un de ces Siths qui se terrent dans l'ombre et sur lesquels on ne sait que peu de choses. Tout ce que l'on a à savoir d'eux, et tout ce que l'on sait de lui, c'est qu'il guette son heure dans l'ombre, que c'est un adversaire redoutable et qu'il est capable de tuer des Jedi (en réponse au mythe évoqué par Anakin selon lequel personne n'est assez puissant pour tuer un Jedi). Si Darth Maul marque plus en tant qu'adversaire qu'en tant que personnage, son utilité est surtout d'introduire le concept des Seigneurs Sith et il le fait brillamment.

Voilà pour les personnages. Maintenant, parmi les nombreuses critiques qui ont été faites à l'égard de la prélogie, on a souvent fait le reproche aux acteurs de la prélogie de mal jouer. Sans trouver le résultat catastrophique, je suis assez d'accord sur le fait que les acteurs se contentent du minimum syndical et ne nous offrent pas vraiment de prestation mémorable. Et pourtant, on ne peut pas vraiment dire que le casting soit composé de manches avec des acteurs comme Liam Neeson, Ewan McGregor et Natalie Portman pour les principaux. Je pense que le problème vient plus de la direction d'acteurs de George Lucas. Lucas est assurément un réalisateur qui a des idées très visuelles, il suffit de voir l'originalité des univers qu'il a conçu pour cette saga. Cela a aussi une influence sur sa manière de réaliser qui met souvent en avant les effets spéciaux. On peut débattre sur le fait que les véritables stars de la trilogie originale étaient les effets visuels. Dans le cas de la prélogie, c'est plus que jamais le cas mais l'époque a changé, les maquettes sont désormais dans les tiroirs et les effets visuels sont à présent conçus par ordinateur et, bien sûr, cela allait avoir une influence, une vraie influence, sur les méthodes de travail de Lucas.

George Lucas est définitivement un réalisateur qui pense ses films selon les effets spéciaux. L'un des gros problèmes de ce film vient que la direction d'acteurs était certainement très mauvaises. Liam Neeson, Ewan McGregor et Natalie Portman ont beau être d'excellents acteurs, ils ont souvent l'air de ne pas trop savoir quoi faire et, pire encore, de ne pas être conscient de ce qui se passe autour d'eux. Il faut dire que le film a été tourné à 90% avec des fonds verts et que les créatures étaient composées d'effets visuels, si bien que les acteurs jouaient devant... rien. Ils devaient tout s'imaginer, ce qui n'aide bien sûr pas à leur mise en situation et qui, à terme, a influencé négativement leur jeu. Chez George Lucas, on ne sait plus qui sont les effets visuels et qui sont les acteurs tant les rôles semblent s'être inversés. Même le tout nouveau Yoda en images de synthèse est infiniment plus expressif que n'importe quel acteur du film ! Et si les acteurs aguerris peuvent compter sur leur talent pour tenter de compenser un peu, que dire du malheureux Jake Lloyd qui semble complètement perdu, sans repère ? La meilleure chose qu'ait jamais fait George Lucas était d'avoir confié L'Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi à d'autres réalisateurs car, sans cela, difficile de savoir à quoi ces films auraient ressemblé (même si Lucas a filmé une partie du Retour du Jedi, le réalisateur officiel n'arrivant pas à tourner les scènes à effets visuels).

Lucas a mis à profit son vaste empire industriel pour s'assurer que les effets spéciaux en mettent plein la vue aux spectateurs. Et il les a casé quasiment partout dans son film: toutes les créatures, quasiment tous les décors sont des effets visuels. En 1999, ça marchait et ça en mettait plein la vue aux spectateurs. Mais le problème avec les effets visuels, c'est que ça vieillit et, en 2013, avec l'émergence des Blu-Ray et la qualité Full HD, le spectacle a cruellement perdu de sa superbe. Après vérification, on peut même dire que les maquettes de la trilogie originale, si on voit désormais clairement que ce sont des maquettes, s'en sortent bien mieux et ne sonnent pas aussi faux que les effets visuels de l'épisode 1. Les effets visuels ressortent souvent de l'image (on dirait de la 3D mais sans la 3D justement) et les décors procurent au spectateur une impression vraiment étrange et parfois désagréable du fait... qu'il n'y a aucune profondeur de champ la plupart du temps (avec des décors réels, il y en aurait eu, mais comme quasiment tout a été crée par ordinateur...). Et cela uniquement quand on ne remarque pas clairement que les acteurs sont en train de jouer devant un écran, ce qui arrive parfois. Les choix esthétiques de Lucas étaient peut-être fondés à l'époque mais, rétrospectivement, ils ont fait que le film a vraiment très mal vieilli. Toutefois, tout n'est pas à jeter non plus et certains effets restent réussis même après tout ce temps comme certaines créatures (Jar-Jar Binks) et le tout nouveau Yoda en images de synthèse qui remplace la marionnette toute moche de l'époque et qui s'avère une véritable réussite, hallucinant d'expressivité et de justesse dans la gestuelle.

Au-delà de ça, la réalisation de George Lucas reste assez classique. C'est souvent simple et le réalisateur se contente de mettre en images son scénario et à mettre en avant les dialogues sans s'attacher réellement à ses personnages et à ce qu'ils expriment. De ce fait, la plupart de ces scènes sont souvent assez vides, on ne s'attache pas vraiment à ces personnages et on ne ressent que rarement une véritable intensité.

L'exemple le plus parlant est la planète Tatooine. Alors qu'à l'époque du film original, Lucas mettait en scène Tatooine de telle sorte que l'on sent que c'est un environnement dangereux et que les mésaventures peuvent survenir de n'importe où aux pauvres malchanceux, ici on a une vision beaucoup trop gentillette de cette planète. On découvre l'esclavage, les paris sur des jeux à risque, mais on ne ressent jamais vraiment ce danger. On nous dit qu'il est présent mais il n'est pas montré, ce qui ne permet pas de comprendre l'environnement hostile dans lequel a grandi Anakin et qui, à terme, a fait grandir en lui une profonde haine.

Les seuls moments où on sent réellement une vraie intensité et le danger couru par les personnages sont les deux séquences d'action phares du film: la course de podracing et l'affrontement final au sabre-laser. La première est une sorte de Fous du Volant à la sauce Wipeout qui est l'un des rares passages du film à être brillamment réalisé, avec une intensité dingue, ce qui montre que George Lucas sait quand même gérer ses scènes d'actions quand il veut. La seconde représente certainement ce que George Lucas voulait faire des affrontements au sabre-laser à l'époque en les rendant gracieux par le biais de magnifiques chorégraphies et de musiques grandioses. Ce passage est une véritable esbroufe visuelle et se paie le luxe d'avoir un méchant qui a une certaine classe et qui se révèle réellement menaçant. Cette menace se ressent tout le long de l'affrontement. Mais il manque toutefois quelque chose que les affrontements de L'Empire contre-attaque et du Retour du Jedi avaient et qui manque cruellement ici: cette sensation de peur, cette oppression d'un ennemi qui peut surgir de n'importe où et qui tente des attaques mentales. Darth Maul est un guerrier et un formidable cascadeur, mais il n'atteint pas une once de la perversité de Darth Vader qui rendait le personnage si terrifiant, si imposant et, au final, si mémorable.

Pour le reste, quelle déception ! L'unique bataille spatiale est nulle et semble avoir été placée dans le film juste... pour être là, l'assaut du palais est banale comme c'est pas permis et la bataille des Gungans contre les droïdes rappelle la bataille finale avec les Ewoks, plus portée sur l'humour que sur la tension nécessaire à cette bataille décisive. Sans parler de certains effets visuels qui apparaissent tellement rudimentaires aujourd'hui qu'ils m'ont donné la même impression qu'en regardant le film Tron (l'arrivée des véhicules transportant les droïdes au début de la bataille par exemple, certains effets visuels ont l'air tiré d'un vieux jeu vidéo PS2).

En terme de musiques, si on reconnait bien sûr la patte artistique de John Williams, même de ce côté là j'ai finalement été déçu. Je n'ai pas du tout retrouvé l'esprit Star Wars dans ses nouvelles compositions qui sont (et ça me tue de le dire) incroyablement quelconques. A la décharge du maître, je sais que Lucas avait fait un peu n'importe quoi avec l'utilisation de ses musiques, à mesure qu'il remaniait sans cesse le montage, d'où l'impossibilité pour Williams de vraiment travailler une bande musicale définitive pour le film, laissant à la place de nombreux thèmes pouvant être utilisés sans parfaitement être raccords avec l'action. Un morceau de bravoure toutefois avec le magnifique thème Duel of the Fates qui donne toute sa portée épique à l'affrontement final et qui est très certainement le thème de ce film (le seul ?) qui a le plus marqué les spectateurs.

Pour terminer, je vais parler de l'aspect du film qui m'a certainement le plus déplu: la démarche initiale avec laquelle George Lucas a abordé le projet. A l'époque de la trilogie originale, George Lucas était un formidable conteur et il arrivait à mettre en image des histoires qu'on croirait issues de l'imaginaire d'un enfant avec une magie certaine et une naïveté pleine de charme. Si les intentions commerciales étaient déjà présentes à l'époque, Lucas était un précurseur en la matière et cela se mêlait à un univers d'auteur bien présent. Il était encore un jeune auteur à l'époque et il créait une saga qui allait faire sa renommée internationale et bâtir tout un empire industriel. Depuis le temps, il a bien changé en étant à la tête de Lucasfilm et toutes ses filiales dérivés et Star Wars était devenu une vraie source de revenus. Il a été amené à penser son univers de manière commerciale pour pouvoir exploiter toutes sortes de produits dérivés allant des romans aux séries animées et aux jeux vidéos, et j'en passe...

Lorsque Lucas s'est attelé à la mise en chantier de ce préquel, je ne doute pas qu'il voulait tenter de retrouver l'esprit et la magie des premiers Star Wars mais je trouve qu'il l'a fait de la plus mauvaise manière possible. En étant à la fois réalisateur et producteur, George Lucas voulait garder le contrôle total de son univers mais il s'est finalement retrouvé confronté à ses propres contradictions. A sa démarche initiale d'auteur, qui a quand même pris l'initiative d'introduire un univers très différent de ce à quoi les fans s'attendaient, s'est vite substitué une mentalité d'exécutif de grand studio qui a complètement corrompu cette démarche et qui se ressent autrement plus dans le film. A la manière d'un exécutif de studio qui confie un cahier des charges au réalisateur, Lucas semble remplir tout le long du film un cahier des charges qu'il s'est lui-même fixé, tout en tentant de maîtriser sans trop de succès son oeuvre.

Le film tente de retrouver l'esprit des premiers Star Wars avec cette magie, cette naïveté et cette nostalgie de l'enfance, mais ultimement il ne fait que le singer avec un humour beaucoup trop infantile axé sur des intérêts commerciaux (il faut un personnage rigolo qui accompagne les héros tout du long et auquel les jeunes spectateurs puissent s'attacher -> Jar Jar Binks) et surtout dans un fan-service qui veut que le film se contente d'imiter ce qui a déjà été accompli par la trilogie originale sans tenter d'imposer sa propre patte (ou rarement). Beaucoup de moments du film sont à mettre en parallèle avec des événements similaires d'Un Nouvel Espoir ou du Retour du Jedi: la princesse capturée par les méchants et sauvée par les héros qui veut se battre, la bataille spatiale finale (complètement ratée) censée évoquer l'attaque de l'Etoile Noire, la confrontation entre les méchants et un peuple primitif avec l'opposition entre les machines et la nature, la mort du vieux maître au terme d'un affrontement au sabre-laser et le disciple qui doit prendre aussitôt la relève. Même la chute du méchant dans le puits, les dernières paroles du "père" et son incinération à la toute fin du film sont deux idées déjà présentes dans Le Retour du Jedi, de même que la fête à la fin qui est en tout point similaire à la célébration finale de l'épisode 4. Seulement l'esprit n'est plus là, la présence de toutes ces scènes ne semblent servir que des intérêts commerciaux et un fan-service dont on se serait bien passé.

Il est alors triste de réaliser la manière dont Lucas semble désormais considérer son univers et ses spectateurs. On ne dirait plus le conteur d'autrefois mais bel et bien un exécutif de studio qui se contente de donner aux fans ce qu'ils attendent sans y mettre vraiment l'esprit derrière. Il tente de convaincre les fans que c'est du Star Wars en recyclant des éléments populaires et des idées qui ont déjà fait leurs preuves pour les contenter, mais c'est finalement une version pervertie de Star Wars qu'il nous propose. L'inventivité et le rêve qu'il nous offrait autrefois ne sont plus là alors qu'on espérait plus que jamais qu'il nous apporte des choses nouvelles qui nous fassent rêver de nouveau. Ce qui me désole, c'est de voir que le créateur de la saga semble désormais considérer ses fans comme des geeks (à tort ou à raison d'ailleurs) et qu'il ne traite son univers que comme un moyen de les satisfaire. Je n'ai plus ressenti ce respect et cet amour qu'il avait pour son oeuvre auparavant, ni cette volonté de tenter des choses nouvelles à partir de son univers.

Ce nouveau commencement de la saga Star Wars n'invente rien, il se base entièrement sur l'héritage de la série originale et ce qu'il apporte de nouveau ne trouvera finalement son sens que dans les deux films à venir. En terme de cohérence, il n'a pas une grande légitimité comme premier opus de la saga, il s'introduit davantage dans la logique de ces préquels qui trouvent leur existence par rapport à l'oeuvre originale mais qui ne se suffisent pas vraiment à eux mêmes. Et surtout, La Menace Fantôme a besoin des deux films suivants pour exister en terme d'histoire, tant son semblant d'histoire est anecdotique.

Alors certes, on reste dans l'univers de Star Wars et on ne peut que rester frappés par les univers que George Lucas arrive encore à créer, mais il n'a pas réussi ici à créer une oeuvre cohérente à partir de ça. Son film comporte en plus, à mes yeux, de nombreux défauts, bien plus que de qualités (et le passage à la Full HD n'a pas arrangé les choses), et le film n'est jamais vraiment parvenu à me passionner pour ces nouvelles aventures, à part quelques scènes. Je ne suis pas entré dedans, l'immersion n'a pas fonctionné et ce film n'a pas cessé d'alterner entre le divertissant et l'ennui, sans jamais arriver à me transporter.

Pour moi, La Menace Fantôme est donc bien un échec, aussi bien en tant que film (tant du point de vue narratif que technique) que comme nouveau premier opus de la saga, même si tout n'est pas complètement à jeter (quelques trucs le sauvent, quelques rares séquences très nettement au dessus du lot). A voir après si les films suivants parviennent à rattraper le coup. L'ironie de l'histoire, c'est que je n'ai jamais eu autant l'impression de voir un Star Wars à la sauce Disney Productions qu'en revisionnant ce film.


Verdict: Passable (12/20).

Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 11 juin 2013, 18:13

Bande-annonce du Hobbit: La Désolation de Smaug.

fnaojlfdUbs

bvKLagxYhrc

SMAAAAUUUUGGGG !!!! :D

Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 20 juin 2013, 00:00

Premières annonces de casting officielles pour Star Wars Episode VII. Le casting vient juste de commencer au Royaume-Uni où le film sera tourné.
Late-teen female, independent, good sense of humour, fit.

Young twenty-something male, witty and smart, fit but not traditionally good looking.

A late twentysomething male, fit, handsome and confident.

Seventy-something male, with strong opinions and tough demeanour. Also doesn’t need to be particularly fit.

A second young female, also late teens, tough, smart and fit.

Forty something male, fit, military type.

Thirty something male, intellectual. Apparently doesn’t need to be fit.

http://www.bleedingcool.com/2013/06/19/ ... um=twitter
Selon les rumeurs, la nouvelle trilogie s'inspirerait de la saga de Darth Caedus dans les romans. Si on ne peut vraiment rien affirmer sur ces annonces, on peut effectivement penser aux personnages de Jacen et de Jaina Solo en lisant les deux premières, ces deux jumeaux, disciples de Luke Skywalker, et dont l'aîné va remettre en cause les préceptes Jedi et la conception d'un côté clair et d'un côté obscur de la Force (la Force est un tout unique et neutre, c'est la nature de la personne qui est claire ou obscure) pour embrasser la voie qui le mènera à devenir Darth Caedus, le Seigneur Noir des Siths d'un genre nouveau qui sauvera la galaxie et la mènera sur le chemin de la vérité et de la justice.

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Glass Heart
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 22 juin 2013, 14:13

Le casting d'une nouvelle adaptation cinématographique de Lupin III vient d'être dévoilé. Shun Oguri (Détective Conan) interprétera le rôle titre. Sho Sakurai (Honey and Clover) sera Daisuke Jigen et Satoshi Tsumabuki (The Fast and the Furious: Tokyo Drift) sera Goemon Ishikawa.

Pour le rôle de Fujiko Mine, plusieurs actrices sont en lice: Mirei Kiritani (Phoenix Wright: Ace Attorney), Masami Nagasawa (Godzilla: Final Wars ), Anne Watanabe (Sakura no Sono, XXXholic), Airi Taira (20th Century Boys), Kyoko Fukada (Ring 2), Asami Mizukawa (School Daze), Tsubasa Honda (Vampire Heaven ), Kiko Mizuhara (Helter Skelter), et Kou Shibasaki (Battle Royale).

http://www.comicbookmovie.com/fansites/ ... s/?a=82026

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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Kimi_ » 26 juin 2013, 23:52

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Ayé, Only God Forgives vu. Mes réactions à chaud...

Quel petit farceur ce Nicolas Winding Refn, après un Drive ayant fait l'unanimité du côté de la presse et des spectateurs, le réalisateur danois s'entiche de nouveau de sa nouvelle poule aux oeufs d'or (Ryan Gosling) pour en faire le personnage principal de son dernier film : Only God Forgives. A la vue des premières bandes-annonces nous pouvions nous attendre à voir débarquer un bon gros film d'action se déroulant au sein de Bangkok. Néanmoins il faut toujours se méfier des apparences, toujours...

En effet, Only God Forgives est tout sauf un film au rythme effréné, il en est même le strict opposé. Beaucoup d'internautes ayant découverts l'univers de Refn grâce à Drive s'attendaient à voir en Only God Forgives un Drive 2 mais le résultat s'est donc écarté de leurs espérances.

La trame principale de Only God Forgives peut s'avérer être simple au premier abord : une banale histoire de vengeance au sein de Bangkok. Julian (Ryan Gosling) et son frère Billy (Tom Burke) dirigent ensemble un club de boxe thaï servant de couverture à un trafic de drogue de grande envergure. Le frère de Julian, sur un coup de tête, assassine au prostituée et se fait tuer à son tour. Crystal (Kristin Scott Thomas) arrive alors sur les lieux pour rappatrier de corps de son fils défunt et demande à Julian de venger la mort de son frère. Julian devra alors de confronter à Chang (Vithaya Pansringarm ), un flic aux méthodes bien particulières et dégageant une aura mystiques auprès de ses collègues. Bref, rien de bien original au niveau de du fond du scénario d'OGF. La forme en revanche est très intéressante car elle s'articule autour des trois protagonistes du films (Julian/Crystal/Chang). Chaque acteur arrive à donner une dimension hallucinante à la trame principale d'OGF. Ryan Gosling est toujours aussi muet, Vithaya Pansringarm est impeccable en flic cruel et dénué de sentiments envers ses prochaines victimes mais la palme revient pour Kristin Scott Thomas qui campe un rôle de mère incestueuse complètement dantesque. Il faut le voir pour le croire, c'est... hallucinant. Only God Forgives est du pur Winding Refn, cinéma référencé, introspectif et puissant.

Par ailleurs le film est très très (mais alors très) lent. Si vous trouviez Drive mou du genou en terme de rythme, OGF ne sera clairement pas votre tasse de thé, le dernier film de NWR étant encore plus molasson, Nous sommes plus proche de Valhalla Rising que de Drive, et c’est presque un soulagement que NWR soit resté lui-même en créant cette bête tentaculaire. Entre film psychanalytique, drame Oedipien et thriller d’un nouveau genre, le film survit par la richesse et la densité de ses fonds.

Pour terminer, Only God Forgives est une ballade onirique qui s’ouvre et se ferme avec le délicieux ressenti d’avoir vécu une expérience cinématographique rare. Les uppercuts et coups de pied balancés ne sont pas servis sur le ring mais pour le spectateur. Chaque séquence détonne et fait prendre un nouveau chemin au film de NWR. Only God Forgives est non seulement un film brillant mais également un film qui casse l'image souvent perpétuelle que l'on donne cinéma : un divertissement de la foire du trône. Only God Forgives est déroutant, bouleversant fulgurant, privé de logique mercantile et ne laisse libre que bien des heures après les dernières lettres du générique. Only God Forgives divise et divisera encore longtemps la critique et cela est fort dommage car on aimerait voir plus souvent de tels cinéastes à l'oeuvre. NWR signe donc avec Only God Forgives l'avènement de toute sa réflexion de sur la violence des êtres humains et sur leur caractère déterminant où non dans leurs actes. OGF une expérience cinématographique rare et envoutante, un véritable ovni que je classe dans mon top 3 de 2013 pour le moment. Bien joué Nico.
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 10 juil. 2013, 18:24

La Belle et la Bête

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Année: 1991.
Studios: Disney.
Réalisateurs: Gary Trousdale et Kirk Wise.
Durée: 1h25.


Casting VO: Paige O'Hara (Belle), Robby Benson (The Beast), Richard White (Gaston), Jerry Orbach (Lumière), David Ogden Stiers (Cogsworth),
Angela Lansbury (Mrs Potts), Bradley Pierce (Chip), Rex Everhart (Maurice) et Jesse Corti (Lefou).

Casting VF: Bénédicte Lécroart (Belle), Emmanuel Jacomy (La Bête), François Le Roux (Gaston), Daniel Beretta (Lumière), Georges Berthomieu (Big Ben),
Lily Baron (Mme Samovar), Christiane Legrand (Mme Samovar, chants), Clarence Le Prévost (Zip), Georges Aubert (Maurice) et Jean-Claude Corbel (Lefou).



L'Histoire

Il était une fois un prince qui vivait dans un somptueux château. Mais toutes ces richesses ne l'avaient pas empêché de fermer son coeur à l'amour. En guise de punition, une fée le métamorphosa en une bête effroyable, ainsi que son château et tous ses habitants. Pour rompre le charme, la Bête devra ouvrir son coeur à une femme et s'en faire aimer en retour avant son 21ème anniversaire, sous peine de rester sous cette apparence pour l'éternité.

Des années plus tard, dans un petit village de France, une jeune fille charmante, Belle, rêve au prince charmant. Tout le monde admire sa beauté mais beaucoup la trouvent étrange, comme si elle vivait dans un autre monde. Cela n'arrête pas la détermination de Gaston, le meilleur parti du village, brave homme courageux et fort, à vouloir la conquérir mais son manque de romantisme et son mépris des contes de fées lui valent d'être régulièrement éconduit. Belle vit seul avec son père, Maurice, un inventeur loufoque qui rêve de faire fortune pour offrir une vie plus luxueuse à sa fille chérie. Aussi décide t-il de partir à un salon d'inventeurs avec sa nouvelle invention.

Au cours du voyage, Maurice s'égare dans une sombre forêt et se retrouve dans un château enchanté où les objets et les décorations prennent vie comme par magie. Hélas, ce château est habité par une bête épouvantable qui le fait prisonnier. Pour sauver son père, vieux et malade, Belle propose au maître des lieux d'échanger sa liberté contre la sienne. Tous les occupants du château espère que sa venue est annonciatrice de leur salut, mais Belle n'a aucune affinité pour son bourreau et la Bête réalise bien que le monstre qu'il est devenu ne pourra jamais conquérir cette jeune femme.



Commentaires

Début des années 90. Les studios d'animation de Disney sont en faillite et leurs longs-métrages ont perdu de leur prestige depuis la transition difficile après le départ à la retraite des vétérans des studios suite aux Aventures de Bernard et Bianca. De nouveaux animateurs ont pris le relais mais ils peinent à restaurer le prestige d'autrefois des productions. Le succès de La Petite Sirène et l'exploit technique de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous allaient marquer le nouvel âge d'or des studios. Arrivant juste après les secondes aventures de Bernard et Bianca, La Belle et la Bête allait bénéficier de ces nouvelles techniques d'animation par ordinateur désormais maîtrisées au service d'une histoire renouant avec la tradition des contes de fées et des princesses Disney.

Adapté du conte de Mme Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête nous plonge dans un univers enchanté où les objets et les décors prennent vie comme si l'on était projeté au coeur d'un livre d'images. L'animation est somptueuse, l'une des plus belles réalisées pour un film d'animation avec un réel soucis du détail et une richesse des effets qui nous sortent de tous les côtés. Ce magnifique travail est encore amplifié par la qualité somptueuse de la 3D, offrant une profondeur de champ et une notion des dimensions qui donnent toute leur superbe à cet univers, donnant toute sa vie dans ce petit village français ou nous plongeant au coeur d'un manoir intimidant où tout semble prendre vie sous nos yeux. La sensation de danger est également grandement amplifié par la profondeur de champ au bord d'une falaise ou lorsque les personnages sont poursuivis par des loups sauvages. Bref, si l'univers était déjà magnifique à l'origine, la 3D nous offre un spectacle visuel encore plus époustouflant qui colle une claque monumentale aux films d'animation en images de synthèse qui n'ont pas du tout la même richesse visuelle (la 3D passe superbement avec l'animation traditionnelle).

Mais si l'univers visuel est indiscutablement la plus grosse claque de ce magnifique film d'animation, il serait injuste de ne pas rendre hommage à la poésie qui se dégage de cette histoire, l'un des plus beaux contes de fées produits par les studios Disney. Sur fond d'un discours sur la tolérance et la beauté venant du coeur qui sera repris plus tard avec le personnage de Quasimodo, les équipes de chez Disney nous racontent la romance entre deux individus que tout sépare, elle la jeune fille belle, pure et vierge, rêvant aux contes de fées, lui monstre qui n'a jamais connu l'amour et dont la simple existence terrorise la population. Cette rencontre improbable doit beaucoup à un casting de personnages secondaires enchantés, véritables stars du film, qui vont tout faire pour les rapprocher, le tout en rire et en chansons. Face à cette romance naissante entre une belle et un monstre qui se découvre une âme noble, on trouve un rival qui est forcément beau-gosse mais pourri au fond de son âme. Orgueilleux et abject, Gaston serait l'image même du prince charmant traditionnel de chez Disney, celui qui va tuer le monstre et sauver sa bien-aimée, un rôle qui ne serait pas pour lui déplaire au passage. S'il manque un peu de temps de présence dans le film, il constitue néanmoins un ennemi convaincant, tout en restant un adversaire crédible et étonnamment humain (ce n'est pas un de ces super-méchants liés à la sorcellerie dont les films de princesses raffolent habituellement).

Si cette histoire pleine de magie a su conquérir immanquablement le coeur des spectateurs, on peut toutefois regretter quelque peu que le film soit assez court, les saisons passant assez vite et, en même temps, la relation entre les deux personnages principaux. Un coup, ils se détestent et il suffit ensuite de deux/trois scènes pour débloquer la situation comme par magie et pour qu'ils tombent fous amoureux l'un de l'autre. C'est trop rapide, l'évolution est compréhensible mais trop brutale, alors qu'on attendait à ce qu'ils s'ouvrent petit à petit l'un à l'autre. Mais c'est vraiment chipoter à la vue de la quasi-perfection de cette adaptation pleine de magie et de féérie.

En parlant de La Belle et la Bête, on ne peut bien sûr pas ne pas parler de la somptueuse musique composée par Alan Menken avec les paroles du regretté Howard Ashman, décédé au cours de la production. Présente tout le long du film, elle contribue pour beaucoup à sa magie avec des thèmes et des chansons mémorables. On regrette toutefois que la voix de Lucie Dolène, l'interprète originale de Mme Samovar, ait été remplacée dans la version française, ce qui vient massacrer la chanson de la scène mythique du bal.

Concernant les doublages justement, les deux versions sont de très grande qualité. Si la chanson inédite "Humain à nouveau", présente dans la version longue, a été retirée (dieu merci !), on retrouve néanmoins Lily Baron dans le rôle de Mme Samovar au lieu de Lucy Dolène. Tout le reste du doublage est identique à la version d'époque avec les mêmes comédiens. On se demande pour quelle raison Disney n'a pas repris la voix de l'interprète originale de Mme Samovar alors que la chanson qui justifiait cette décision n'est plus présente.

Pour conclure, si j'étais assez dubitatif à l'idée d'imaginer ce qu'un film d'animation aussi culte que La Belle et la Bête allait rendre en 3D, une décision qui semblait portée par des intérêts commerciaux et dont beaucoup redoutaient qu'elle ne massacre l'oeuvre, le résultat dépasse de loin les attentes: le film y gagne énormément en immersion, la réalisation devenant beaucoup plus riche par le travail impeccable sur la profondeur de champ, sur les effets de lumière et sur différents effets visuels qui pullulent de tous les côtés. Plus que jamais, on est l'impression d'être au coeur du film, comme si un ouvrage de papier prenait des dimensions puis, soudainement, se retrouvait doté de vie avec le spectateur au centre. La Belle et la Bête était déjà une grande oeuvre d'animation auparavant, elle trouve là un regain de magie nous offrant un spectacle féérique comme on en a souvent rêvé.

Verdict: Excellent (19/20).

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Kawana
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Kawana » 10 juil. 2013, 19:56

Glass Heart a écrit :La Belle et la Bête

On regrette toutefois que la voix de Lucie Dolène, l'interprète originale de Mme Samovar, ait été remplacée dans la version française, ce qui vient massacrer la chanson de la scène mythique du bal.

Concernant les doublages justement, les deux versions sont de très grande qualité. Si la chanson inédite "Humain à nouveau", présente dans la version longue, a été retirée (dieu merci !), on retrouve néanmoins Lily Baron dans le rôle de Mme Samovar au lieu de Lucy Dolène. Tout le reste du doublage est identique à la version d'époque avec les mêmes comédiens. On se demande pour quelle raison Disney n'a pas repris la voix de l'interprète originale de Mme Samovar alors que la chanson qui justifiait cette décision n'est plus présente.
En 1994, Lucie Dolène a intenté un procès à Disney pour réclamer des droits d'utilisation de sa voix. Elle le gagne en 1996 mais cela a pour conséquence que tous les rôles qu'elle tenaient dans les films du studio sont redoublés (Blanche-Neige et les 7 nains et Le Livre de la Jungle, où étrangement sa voix réapparait dans le DVD de 2007 mais toujours créditée au nom de Claire Guyot).

Source : http://danslombredesstudios.blogspot.be ... _2122.html
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Re: Si on parlait ciné?

Message non lu par Glass Heart » 10 juil. 2013, 20:25

Merci de l'info, j'ignorais ça. :wink:

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