Bon, depuis quelques semaines, j'ai la désagréable impression de ne voir que du caca au cinéma, mais il faut aussi dire que je ne me suis limité qu'à quelques blockbusters. J'ai enfin vu Oblivion qui doit être ce que j'ai vu de plus mauvais au ciné cette année, je suis parti de la salle avant la fin de Lone Ranger, Insaisissables avait un pitch plutôt sympa et puis Morgan Freeman mais s'enfonce vite dans un amas d'incohérences et d'effets too much (en même temps, avec un bouffon comme Leterrier à la réal', je m'attendais à quoi ?), Pacific Rim ne m'a pas foncièrement déplu mais là aussi je suis mitigé (en gros, mon avis se situerait entre Rogue et Wang)... Reste que tous ces films ont en commun le fait que je n'en attendais rien de plus qu'un simple divertissement qui tienne la route. Sur ce point, ça varie entre gros échec et truc potable.
Par contre, j'attendais franchement Elysium au tournant, après avoir été conquis par le premier film de Neill Blomkamp, District 9, qui doit être dans mon top 10. Hélas, le film que j'attendais le plus cette année au ciné avec Kick Ass 2 et lui aussi une semi-déception. Tout est prévisible, et entre District 9 et Elysium Neill Blomkamp a perdu quelque chose : son indépendance. En résulte un film qui, par rapport à son aîné, possède de meilleurs effets spéciaux (ou en tout cas, des effets spéciaux moins "bricolés"... ce qui est con, car j'ai totalement adoré l'effet un peu bricolé dans District 9, ça donnait une réelle unicité au film) et un casting plus prestigieux (en tête d'affiche Matt Damon, et une Jodie Foster encore et toujours parfaite - et séduisante dans son tailleur
), au détriment d'un scénario et d'un déroulement beaucoup plus convenus.
On voit tout arriver de loin (les personnages qui vont mourir, notamment), aucun rebondissement ne propose de surprise (pire, le classicisme de l'ensemble est tellement poussé qu'il rend certains rôles limite inutiles... à commencer malheureusement par celui de Jodie Foster, qui est totalement sous-exploitée), il n'y a plus l'ambivalence qu'avaient les personnages de District 9 (ici, les gentils sont vraiment gentils et vont renverser le monde, et les méchants sont vraiment très méchants, cf le vilain tout pas beau Kruger, totalement too much et nanardesque), l'équilibre tenté entre l'univers du film et l'histoire personnelle du personnage joué par Matt Damon ne prend pas. Pendant que Blomkamp s'embourbe dans la quête personnelle de Damon et se perd dans une histoire sentimentale à base de promesse enfantine à laquelle on ne croit jamais et qui devient indigeste à la fin tant elle se fait insistante et dégoulinante de guimauve, le réalisateur oublie de réellement exploiter un univers pourtant riche et très cohérent, a visiblement oublié aussi d'écrire de bons dialogues tant la plupart des répliques sont au ras des pâquerettes (aaaah, ce cher Kruger totalement nanardesque... Le seul bon point de ce personnage étant qu'il est joué par Sharlto Copley, qui incarnait le personnage principal de District 9) et n'exploite son si cher sujet des écarts sociaux qu'en surface (sur ce point, District 9 était vraiment fort, tandis qu'Elysium ne propose pas grand chose et n'a pour lui que son univers de base, pas si éloigné que ça de notre présent).
Bref, globalement, je suis déçu, j'en attendais beaucoup plus. Et pourtant, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, car malgré une perte d'indépendance qui se ressent trop, Blomkamp a toutefois conservé son sens du rythme indéniable et sa mise en scène excitée, ce qui fait que je me suis pas ennuyé une seule seconde (sauf lors du combat final, assez moisi).
J'attends de voir ce que Blomkamp va faire par la suite. Un District 10 a été annoncé, toujours avec Sharlto Copley, et vu l'excellente fin de District 9 je me demande franchement ce que ça donnera, en espérant quelque chose qui soit bien dans l'esprit de District 9.
Prochaine séances ciné : Kick Ass 2 et Red 2 la semaine prochaine, histoire de continuer sur les gros machins. Il faut aussi que je trouve un ciné et une heure pour voir Michael Kohlhaas, parce que Mads Mikkelsen dans un drame historique adaptant un bouquin vénéré par Kafka, je veux pas rater ça.