Je reviens de
Rush et, clairement, c'est la bonne surprise de la rentrée !
Autant le dire tout de suite, je n'aime pas du tout la Formule 1. Je l'aime aussi peu que je peux aimer la boxe, mais cela ne m'a pas empêché d'idolatrer Ashita no Joe. Et c'est d'ailleurs sur la promesse d'une intrigue similaire, à savoir le parcours en parallèle de deux rivaux dans un milieu qui ne pardonne rien, que je suis allé voir le film.
J'ai eu de très grosses craintes durant le premier quart d'heure du film, en particulier à cause d'un point : une narration en voix off des deux protagonistes un peu pataude. Mais heureusement, ce procédé narratif s'estompe très vite et nous immerge assez rapidement dans leur dualité, particulièrement bien traitée. Le parti pris est de ne mettre aucun des deux plus en avant que l'autre : chacun a ses qualités et ses torts, et une manière différente d'aborder la course. Paradoxalement, on aura plus tendance à s'attacher à Nikki Lauda, campé par un impeccable Daniel Brühl (aperçu dans le rôle du Héros de la Nation dans Inglorious Bastards), qui voit la formule 1 comme un challenge de précision quitte à devenir antipathique, qu'à James Hunt, interprété par un Chris Hermsworth bien plus convaincant que dans son célèbre rôle de "Thoreal", personnage extravagant et séducteur mais qui, au final, ne lie que des relations de pacotille, même avec sa femme (joué par Olivia Wilde, qui... quoi, j'ai besoin d'en dire plus ?
)
Loin d'être figée, la relation entre les deux homme débute sur un franc mépris pour peu à peu dériver vers un respect mutuel, en particulier après le fameux accident, seul élément que je connaissais vaguement de cette histoire. Chacun finit par apprendre de l'autre et à changer un peu, l'un devenant plus loquace, l'autre plus sage. Et enfin, quel suspens dans ce film !
Surtout lorsque, comme moi, on ne connait pas le fin mot de cette historique saison. Je n'ose imaginer la folie, à l'époque...
S'il faut soulever tout de même un défaut : sa rapidité d'exécution. Jamais deux heures ne seront passées aussi vite. Sur ce point, on est bien loin des interminables tours de circuits que l'on subissait pendant la sieste de grand-papy, et c'est pas plus mal ! Mais oui, j'ai bien parlé d'un défaut : certaines ellipses peuvent être un peu destabilisante (exemple le plus flagrant : James Hunt rencontre un mannequin, scène d'après : mariage. Expéditif !) et surtout, certaines scènes auraient mérité quelques lignes de dialogues supplémentaires, quelques longueurs salutaires sur leurs plans pour accentuer l'émotion. Il suffisait de pas grand-chose, et une version longue ne serait pas de refus.
Bref, que vous connaissiez l'histoire de Hunt et Lauda ou non, que vous vous intéressiez à la F1 ou non, peu importe : Rushez-vous sur Rush !