Le préféré de la prof

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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NiDNiM
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Le préféré de la prof

Message non lu par NiDNiM » 10 janv. 2010, 12:40

Le préféré de la prof :

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Vol 1 :

Après Hot Gimmick et Honey Hunt chez Panini, voilà que Tonkam aussi se met à la mode Miki Aihara. Avec Le préféré de la prof, une série en deux tomes (face A, face B), l’éditeur semble aller sur un shojo légèrement suggestif. Mais avant de s’attarder sur ce point, revenons en à l’histoire … Se profile alors une romance sensuelle entre une prof et son élève. Misuzu Hinaki débute dans le monde du professorat en tant que remplaçante dans un cours d’anglais. Jusque là, tout va bien, surtout qu’elle côtoie le proviseur du lycée, Kazuki. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que la rencontre avec un élève du nom de Mahiro va tout changer dans sa vie. Pourvu par la nature d’un visage féminin et d’un regard de braise, le jeune homme va jeter son dévolu sur son professeur. Le plus amusant dans l’histoire, c’est qu’il se trouve être le frère de Kazuki … et semble bien décidé à profiter d’elle avant lui. Vengeance fraternelle, désir mal placé ou réels sentiments, tout cela reste bien flou dans le méli mélo de la narration. Si l’on part sur un shojo assez classique de l’auteur, il n’en est en fait rien. Il est vrai que dans ses œuvres, Aihara aime insuffler un peu d’érotisme … Mais entre « un peu » et ce que l’on découvre là, il y a une grande marge. L’auteur, sous des airs de romance lycéenne, va transformer son récit pour en faire une histoire où le sexe a une part prépondérante.

En effet, et c’est peu courant dans un shojo, la relation entre Mahiro et Misuzu commence par un viol très largement détaillé. Si la mangaka aurait pu rebrousser chemin, elle continue dans ce domaine et va exploiter au maximum l’inexpérience de son héroïne afin de la rendre esclave du désir que lui porte son élève. Par contre, comme dans toute narration où le viol est présent, on regrette largement que le personnage victime tombe amoureux de son bourreau, Misuzu cherchant à protéger Mahiro de son grand frère, lequel est supposé être le fiancé de la belle. Bref, à part cette incohérence flagrante et quelque peu dérangeante, on apprécie la volonté de l’auteur de tirer son récit vers le haut. Ainsi, Le préféré de la prof se démarque totalement du gentillet Hot Gimmick, qu’on trouvait déjà bien osé par rapport aux sentiments décrits, et de ses intrigues lycéennes. Il s’ancre dans un monde plus adulte, plus réel, et les paroles échangées entre les protagonistes le montrent bien : Miki Aihara n’hésite pas à verser dans le cru et dans la sensualité. Au-delà de cet aspect, l’histoire se révèle trop pauvre pour intéresser autrement que par les personnages et leurs coucheries. Certes, Kazuki est plutôt prometteur, de par sa froideur et son assurance. Mais les excuses que se donne Misuzu ne convainquent pas le lecteur, tant elles sont le reflet de sa faiblesse et de son manque de caractère. Toutefois, les deux frères relèvent le niveau de par leur différence et grâce à cette rancœur qui les oppose, les poussent à convoiter la même femme. D’un côté l’adulte sûr de lui, curieux et jubilatoire, de l’autre l’adolescent impulsif, déraisonné et plein de passion. On se demande comment Misuzu sera prise entre ces deux feux sans prendre de retour de flammes. Surtout, on attend de voir ce que va mettre en œuvre Kazuki pour faire souffrir le petit couple qui se forme … Bref, ce premier tome se révèle plus ou moins contradictoire : intéressant par ses scènes osées, décevant par la base de l’histoire, prometteur par certains de ses protagonistes, tandis que les autres sont plats.

Le trait de la mangaka est tel qu’on l’a connu : très caractériel, singulier mais pas pour autant désagréable. Il faudra néanmoins un peu de temps aux néophytes pour s’adapter, tandis que les autres retrouveront le charme un peu décalé des visages parfois plus improvisés que réfléchis. Toutefois, on regrette certains défauts de proportions (sur certaines pages, les deux amants paraissent quelques années de moins …) et le manque d’esthétisme lors de certaines expressions. Celles-ci sont néanmoins variées et pleines de sens, comme à l’habitude de l’auteur. Concernant l’édition, le plus gros reproche à lui faire est l’absence d’un « pour lecteurs avertis » sur la jaquette. En effet, celui ou plutôt celle qui s’attendra à un shojo assez mignon comme les précédentes œuvres de l’auteur, se verra vite déchanter. Ici, point de romantisme exagéré quant à l’acte sexuel, et certaines scènes sont surprenantes tant on ne les attendait pas. Tonkam manque à cette information qui parait importante au vu de la lecture de ce premier volume. De plus, les onomatopées non traduites gênent la lecture : elles ne sont même pas laissées en plus de la traduction, mais tout bonnement abandonnées sur la page, en japonais, sans que l’on ait la moindre idée de leur signification. Un premier tome surprenant mais pas pour autant désagréable, une fois passée la première impression de malaise face à un viol pas forcément annoncé.
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feryoni
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par feryoni » 17 janv. 2010, 14:34

Les viols deviennent choses banals dans les mangas celà devient vraiment malsain et inquétant car les relations victimes / bourreaux tournent souvent a une ambiance copain/copine voir même plus; adoucissant ainsi la gravité de l'acte. nous avons l'exemple dans boing boing mais étant un mangas -15 on peut supposé qu'a 15 on est assez mature pour comprendre la fiction d'un viol mais il n'en est rien. C'est encore plus dangeureux dans le sens où ce mangas n'as pas de limitation d'âge .

Je m'écarte du scénario du manga mais le point de départ est là, et me fais vraiment rager moi qui suis un mec. Je cache pas le fait que j'ai connus beaucoup de nanas qui ont été violées et comprend en partie leurs peines et leurs souffrances. Bref un manga a ne pas mettre entre toute les mains :(

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shun
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par shun » 17 janv. 2010, 19:11

clairement le style de shojo que je ne supporte pas, le shojo poufiasse comme on dit, héroine sans cerveau, sex par viol et j'en passe, c'est clairement des titres a éviter de sortir chez nous, pour une fois que tonkam se décide a se mettre a des shojo plus "osé" il faut qu'il sorte "ça"...

hot gimmick était une horreur a ce niveau, je vois que ses autres titres continue sur le même schéma...
Modifié en dernier par shun le 17 janv. 2010, 21:08, modifié 1 fois.
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Blacksheep
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par Blacksheep » 17 janv. 2010, 20:45

Shun, toujours l'argument utile, clair et posé... :roll:
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Oscar François
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par Oscar François » 20 févr. 2010, 16:13

(lol : eh bien Shun, ça a le mérite d'être clair^^)

Moi, j'ai été vraiment étonnée, en apprenant, dans l'AL, que c'était l'auteure de Hot Gimmick qui avait signé ce nouveau titre... Étonnée aussi par le choix de Tonkam, quoiqu'en y réfléchissant bien, ce n'est pas le 1e titre du genre à sortir chez nous, alors bon (à force, on en deviendrait blasés ? C'est affreux !)

Ce qui me choque encore plus, c'est peut-être qu'une femme écrive ce genre d'histoires, ces histoires où les femmes sont toujours en dessous (dans tous les sens du terme, oui :| ), où elles ne comprennent rien et ne demandent qu'à recevoir n'importe quoi, à ce faire prendre n'importe comment, par des enfants ou presque, dans les couloirs ou les toilettes.

C'est un vrai problème, je trouve. Cette banalisation. Cette violence et ce viol.
Le pire est qu'à travers ça, je réalise que l'auteure a voulu faire une œuvre plus adulte. Et l'on sent, effectivement, que le ton est plus "cru" : mais c'est une horrible méprise que de croire qu'il faut passer par la violence pour pondre un récit mature!

Ma question reste : pourquoi ? Elle s'est déjà fait violer, la petite Miki ? Elle pense vraiment que tous les violeurs sont des bishis en puissance, et qu'on tombe forcément amoureuses d'eux ? On ne sait vraiment pas comment prendre cette histoire, si tant est qu'on puisse parler d'histoire.
Et ces hommes forcément supérieurs, forcément dominants, qui savent tout et crient partout.

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feryoni
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par feryoni » 20 févr. 2010, 18:46

Une femme ayant subit un viol n'en ferais pas un mangas. ayant connu 2-3 nanas dans ce cas le sujet est à pendre avec des pincettes voir n'est jamais évoqué.
d'après moi ce serais un fantasme de l'auteur avec une bonne dose du syndrome de Stockholm. c'est un ersatz de boing boing avec une petite dose d'histoire de sentiment un peu à la step up :mrgreen:

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Oscar François
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par Oscar François » 23 févr. 2010, 08:25

feryoni a écrit :Une femme ayant subit un viol n'en ferais pas un mangas. ayant connu 2-3 nanas dans ce cas le sujet est à pendre avec des pincettes voir n'est jamais évoqué.
d'après moi ce serais un fantasme de l'auteur avec une bonne dose du syndrome de Stockholm. c'est un ersatz de boing boing avec une petite dose d'histoire de sentiment un peu à la step up :mrgreen:
Ah oui t'inquiète, c'était totalement cynique, ce que je disais. Justement, c'est un sujet assez grave pour qu'on ne l'utilise pas à des fins hentaïennes :| . Je suis pas du tout contre le fait de vouloir faire une oeuvre érotique, mais pas la peine de jouer toujours sur l'horrible tableau de la femme soumise, violentée etc. Je sais pas qui ça émoustille là :| Si c'est comme ça que l'auteur voit les relations hommes-femmes, j'vais aller la trouver avec ma ceinture, on va rigoler !

Plus sérieusement,(et pour parler de l'édition française), je me demande toujours pourquoi il n'y a pas d'avertissement. C'est vrai quoi : le titre et la couverture ne laissent pas vraiment penser qu'il va se passer "ça". C'est vraiment pas un titre à mettre entre toutes les mains (d'ailleurs, si ça ne tenait qu'à moi, il n'aurait jamais été édité !)
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NiDNiM
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par NiDNiM » 02 mars 2010, 13:29

Le préféré de la prof, Vol 2 :

Tome deux qui annonce la fin de la série, cet opus est pour le moins particulier dans sa conclusion. Mais avant de parler de la fin … Dans un premier temps, Misuzu voit son « secret » découvert par quelqu’un de son entourage, et elle devra apprendre à gérer ses sentiments, sa peur et ses mensonges à Kazuki. Situation plus que probable dans son état d’infidélité, de corruption (?) de mineur, d’abus (?) de son statut d’enseignante sur un élève … plus que consentant. Bref, ce n’est pas la grande forme dans son travail ni dans son cœur. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il lui faudra aussi gérer son amour envers un adolescent, pendant des cours d’anglais plus que particulier. Tout cela dérive un peu trop vers l’aspect sexuel de leur relation, et les sentiments sont abordés un peu tard. Mais contre les détracteurs, il peut être opposé le fait que la relation même de Mahiro et de Misuzu est basée sur le sexe avant tout. Ce n’est cependant pas une excuse pour montrer les sentiments d’une femme envers son violeur. Mais une fois ce gros problème dépassé, il reste un goût amer, au fur et à mesure des pages.

Un personnage secondaire pas assez exploité, Kazuki bien trop effacé, Mahiro encore trop incertain et Misuzu toujours aussi peu stable. Cependant, un retournement de situation survient sans prévenir, assez maladroitement il faut en convenir. En conclusion, c’est une fin pour le moins surprenante que nous offre celle qui nous a gentiment fait vibrer avec Hot Gimmick, partant sur le postulat d’un shojo à héroïne cruche mais pas totalement dénué de sensualité et de dureté, sous des abords un peu faciles. Ici, c’est pareil. Sauf que la fin n’est pas rose bonbon, étant donné que ce concept même s’échappe de cette série, qui finit en queue de poisson. Si cela est intéressant d’amener une conclusion qui n’est pas représentative du pays des bisounours, reste qu’une telle ouverture est plus que décevante. L’impression d’inachevé laisse le manga comme on l’a ouvert, sans que l’histoire que l’on a pris plaisir à suivre se trouve une chute correcte. De nouveaux éléments intéressants précipitent cette fin totalement décalée et décevante.
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Aeterna
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par Aeterna » 20 oct. 2011, 20:29

Bon comme j'ai été menacée de me faire trainer sur les fonts baptismaux, par qui vous savez, si je ne postais pas mon avis sur ce titre (avis rédigé il y a plus d'un an, je le signale, mais resté dans un coin de mon disque dur), je m'exécute afin de sauver ma carcasse d'une mort certaine... :mrgreen:
Alors, étant donné qu'il s'agit de ma première contribution du genre sur le forum, j'espère que vous serez indulgents et que vous ne me tiendrez pas rigueur de la longueur de ma prose :oops: ... En même temps, si la taille du texte vous effraie, n'hésitez surtout pas à aller sur un autre topic, hein... Je ne vous en voudrais absolument pas !!! :wink:


Voilà donc, en substance, le produit de mes cogitations de l'époque...

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voulais préciser ceci : je suis habituellement plutôt bon public, c'est-à-dire que même si l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard, j'essaie toujours de sauver les meubles en arguant du fait qu'il s'agit de fiction et que, forcément, on peut se permettre certaines libertés scénaristiques avec la réalité…
Je ne connais absolument pas les autres œuvres de Miki Aihara (ce qui est peut-être un tort en soi), mais pour que j'en vienne à regretter à ce point mes 12 € et des brouettes déboursés pour deux malheureux volumes, c'est qu'il a dû se passer un truc pas très net et que j'ai dû faire comme un blocage en cours de route…
Donc, je viens de terminer le tome 2 et… Comment dire… Je suis déçue !!! Et je dis "déçue" pour ne pas dire "atterrée" par cette histoire que j'avais imaginée tout autre. Moi qui pensais que ce deuxième volume relèverait le niveau et donnerait au contenu plus d'épaisseur, j'en suis pour mes frais… Et je ne sais même pas par où commencer tant il y aurait à dire…

Voyons voir… L'héroïne se fait violer, manipuler et harceler moralement et physiquement (quand ce n'est pas par son élève au visage d'ange, c'est par son petit ami proviseur, ou encore par un autre prof tout aussi pervers que les deux premiers réunis). Enfin, elle n'a pour unique alternative que de sacrifier sa vie de femme sur l'autel des convenances familiales, à un homme retors mais visiblement seul capable, financièrement, de sauver l'honneur perdu de son père cloué sur un lit d'hôpital !!!!... Mais où on est, là ?... :shock:

Je n'ai pas compris si Miki Aihara avait essayé, en tombant dans l'exagération à outrance des situations, de nous pondre un truc érotique et délirant à la façon de Yuki Yoshihara, ou si son but était bien de nous narrer une histoire dramatique (vu les thèmes abordés, on se serait plutôt attendu à cela, mais bon :| …).
Enfin, cela n'a plus guère d'importance puisque, quel qu'ait été son choix, je pense qu'elle n'a réussi à faire qu'une chose : planter lamentablement son histoire… D'abord, parce que si son parti-pris était le déjantage total, le fait même d'avoir choisi le viol comme fil conducteur ne pouvait en aucun cas prêter à sourire (ça tient même du paradoxe, à mon sens !). Et ensuite, parce que si son but était de jouer sur le ressort dramatique, elle aurait dû étayer son propos en essayant au moins de "justifier" les actes des uns et des autres, en en expliquant les tenants et les aboutissants.
Mais non !… On attend des indices, mais rien ne vient et on ne peut qu'éprouver une certaine consternation devant une Misuzu qui nous la fait, façon "Syndrome de Stockholm" (au moment de la rédaction de ce commentaire, je n'avais pas encore lu celui de Feryoni mais je me suis fait exactement la même réflexion... Comme quoi !...).
Qu'elle tombe amoureuse de son tortionnaire était déjà en soi quelque chose d'assez discutable (j'ose espérer que l'auteur ne pensait pas que le viol "passerait mieux" s'il était commis par un mineur sur une adulte, c'est-à-dire que de ce fait, il s'en trouverait peut-être excusé par les lecteurs !), mais voir cette débauche de scènes toutes plus improbables les unes que les autres m'a vraiment laissée perplexe et un rien désabusée… Et parce que le propos tendait quand même plus vers le drame, c'est justement ce trop-plein de situations délirantes qui, à mon avis, lui a enlevé toute crédibilité (la "punition" avec les sous-vêtements "vibrants", ou encore une Misuzu en proie à des questions existentielles, luttant contre la tentation mais finissant tout de même par y succomber... :?).
En effet, comment écrire une histoire plausible quand on se permet de se servir des mêmes ficelles que pour un "Boing Boing" ou que pour un "Virgin Hôtel" (qui eux ont des genres parfaitement identifiables et assumés et peuvent donc être pris pour ce qu'ils sont), tout en abordant un thème aussi grave que le viol ? C'est mission impossible !

De plus, à force de nous perdre dans cette surenchère, l'auteur s'égare elle-même dans son propos et en oublie l'essentiel. Ainsi, on ne saura jamais pourquoi le proviseur déteste autant son petit frère (ce qui, à mon avis, aurait donné un peu de profondeur à un récit qui en manquait cruellement) et pourquoi il tient tant à récupérer sa dulcinée (vu son comportement, je doute fort que ses intentions aient été guidées par un amour pur et innocent !)…
Tout comme on ne saura jamais pourquoi Mahiro, connaissant l'animosité de son grand frère à son égard, est justement venu étudier dans son établissement (envie soudaine de lui pourrir la vie, crise aigüe de masochisme ?) ; ou encore comment il a pu, au nom de son ardente passion, forcer sexuellement la seule personne de qui il ait prétendu être vraiment amoureux (un moment d'égarement, peut-être, à moins que cela ne relève d'un des nombreux fantasmes inassouvis de Miki Aihara ?)...
Au final, on obtient un vaste n'importe quoi, où l'auteur ne tire aucun parti des pistes qu'elle nous agite sous le nez (par exemple, pourquoi vers la fin le professeur qui est aussi "l'homme de main" du proviseur avoue t-il à demi-mot sa propre jalousie ? Jalousie pour qui ? Est-il amoureux de Kazuki – ce qui expliquerait qu'il ait accepté de faire ses bases besognes – ou de cette pauvre Misuzu qui, à ce stade de l'histoire, n'en demandait sûrement pas tant !?)…

Enfin, j'ai été dépitée par cette fin bâclée qui m'a laissée un goût d'inachevé. Je ne m'attendais pas spécialement à une "fin heureuse", mais là, pardon !... De fait, je ne vois pas bien comment on pourrait avoir une existence enchanteresse en ayant, au choix, soit la perspective de passer sa vie aux côtés d'un bishô qui vous a fait subir les derniers outrages en guise d'entrée en matière et sans aucun état d'âme ; soit de finir ses jours avec une gravure de mode qui a érigé la torture mentale en art de vivre.
D'ailleurs, il faut croire que la mangaka elle-même se soit rendue compte de l'inconsistance de son travail, puisqu'elle s'excuse, à la dernière page du volume, de nous balancer au visage cette conclusion qui n'en est pas une… Et de nous prévenir, par la même occasion, qu'elle nous en remettra vraisemblablement une couche un de ces jours prochains, pour qu'on comprenne peut-être enfin où elle voulait en venir ! Ouuuf !!!

Voilà ! Désolée d'avoir été aussi sévère et aussi critique mais c'est réellement le sentiment qui s'est dégagé de ma lecture et qui me fait tirer à boulets rouges sur ce titre.
En même temps, c'est vrai que faire tenir en deux petits tomes une histoire comme celle-ci relevait plutôt de la gageure. C'est d'autant plus dommage qu'il y avait matière à produire une intrigue autrement plus cohérente, si l'auteur s'était décidée pour un style et s'y était tenue sans chercher à mélanger les genres. Alors un conseil : si vous ne voulez pas jeter votre argent par les fenêtres, passez votre chemin, sinon, si votre curiosité vous démange trop, je veux bien vous vendre les miens ! (Nan, je plaisante ! Je vais quand même me les garder… Ne serait-ce que "pour l'exemple" ! :wink: !!!)


Et sinon, à tous ceux qui lisent ces derniers mot, merci d'avoir eu le courage, la patience et la curiosité nécessaires pour parvenir jusqu'ici ! Promis, j'essaierai de faire plus court la prochaine fois... Enfin, si tant est qu'il y en ait une !!! :arrow:
Modifié en dernier par Aeterna le 21 oct. 2011, 09:03, modifié 1 fois.
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Re: Le préféré de la prof

Message non lu par NiDNiM » 21 oct. 2011, 06:55

Il y aura une prochaine fois, je t'assure :D

Bravooo Aeterna pour avoir passé le cap de "je dis des conneries sur le fofo" où je suis plus ou moins resté à celui de "je dis des trucs intelligents ET à côté je dis des conneries sur le fofo".
:love:
Eh ben cet avis sert à quelque chose juste pour que je puisse le relire quand ma boite de messagerie aura effacé tes mps, il immortalise ton dégoût pour la série et il permettra peut être à d'autres de ne pas l'acheter :mrgreen:
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