Innocent W
Tome 1:
Makoto Hirasaka est un jeune homme qui exerce la profession pour le moins particulière, pour un individu de sexe masculin, de "sorcière". Spécialisé dans la recherche de personnes et d'objets perdus, il reçoit un jour la visite d'une mystérieuse jeune femme lui donnant pour mission d'aller dans un bus jusqu'à une certaine destination et d'y retrouver une "vraie sorcière". Makoto s'exécute, ignorant qu'il s'agit en réalité d'un piège dans lequel sont tombées avec lui six autres sorcières. Arrivés à destination, les sept individus, accompagnés de quelques innocents qui en pâtiront aussi, se retrouvent traqués par des personnes ayant toutes une dent contre l'un d'eux, et n'ayant qu'un objectif: les tuer sauvagement de la pire des manières pour assouvir leur soif de vengeance...
Kei Kusunoki, l'auteur de Diabolo et, plus récemment, de Bitter Virgin, revisite ici le thème de la chasse aux sorcières à sa manière.
Le fond de l'intrigue est on ne peut plus simple: une lutte pour la survie s'engage pour nos 7 "sorcières", mais peu à peu, elles vont tomber les unes après les autres, et deux d'entre elles sont déjà mortes à la fin de ce premier volume.
Le rythme est donc très soutenu et on n'a pas le temps de s'ennuyer, mais Kusunoki n'en oublie pas pour autant de travailler un minimum ses personnages. Ainsi, nous découvrirons le pouvoir de chacune des "sorcières", ainsi que l'origine de la haine que leur chasseurs leur portent. De ce côté-là, le tout reste traité de manière assez superficielle, mais suffit pour rendre l'ensemble un peu plus prenant.
Et à vrai dire, le scénario n'est clairement pas, ici, la priorité de l'auteur, qui veut avant tout nous offrir un divertissement brutal, bête et méchant. Et de ce côté-là, c'est efficace: au programme de ce premier tome, corps tranchés en morceaux, jeunes filles éviscérées, tentatives de viol, lycéennes brûlées vives, massacrées au poing ou au bout de bois... Le mangaka n'épargne rien, âmes sensibles s'abstenir.
Comme dit plus haut, le rythme est très soutenu, peut-être trop: par moments, Kusunoki passe un peu du coq à l'âne, et la confusion s'empare du lecteur. Heureusement, la grande simplicité de l'histoire fait que celle-ci ne dure jamais longtemps.
Visuellement, le coup de crayon est expressif, dynamique, et ne fait clairement pas dans la dentelle.
Innocent W est l'un de ces manga défouloirs qui flattent les plus bas instincts. Et dans cette catégorie, le titre de Kei Kusunoki s'en tire honorablement. Pour peu qu'on aime voir de la violence gratuite de temps en temps, on appréciera le titre.
Au niveau de l'édition, c'est du Kami. Traduction basique, lettrage et adaptation médiocres, impression inégale. Tout est dit.