Vu
Avatar en 3D hier. Le tant attendu Avatar, de James Cameron, le monsieur qui a fait Titanic, Terminator 1 et 2 ou encore Abyss, pour ceux qui ne le sauraient pas encore ^_^ Hé ben alors, il vaut quoi, Avatar ?
Hé bien, techniquement, c'est impeccable, et on comprend aisément comment Cameron a pu claquer autant d'argent sur le projet. L'univers de Pandora est beau et riche, ça fourmille sans cesse de détails, et le réalisateur n'en manque pas une pour bien mettre tout ça en valeur. En ce qui concerne la 3D... Ben déjà, je suis loin d'être fan de la 3D, mais il faut reconnaître qu'Avatar est typiquement le genre de film qui se prête à ça. Du coup, on s'en prend plein la vue. Youpi. Mais... pas tant que ça, en fait. Avec Avatar, la 3D passe un cran au dessus par rapport aux trucs moisis qu'on nous proposait avant en 3D, mais l'ensemble n'est pas encore très percutant. De plus, cette pseudo 3D nique bien les yeux comme il faut, tout en nous obligeant à fixer notre regard sans cesse sur certains éléments, ce qui fait qu'on en loupe d'autres, et les passages d'action trop rapides sont mal rendus.
Pour revenir à l'univers de Pandora, c'est très beau, certes, mais Cameron ne fait pas la preuve de la moindre originalité. Tout ce qui est proposé, on a l'impression de l'avoir déjà vu ailleurs, voire en vrai (me semble que pas mal d'éléments s'inspirent des fonds marins). Mais surtout, le problème dans tout ça, c'est que Cameron se contente de nous faire voir plein de beaux trucs, sans leur donner la moindre consistance, sans nous expliquer l'utilité de certains, sans leur apporter la moindre signification.
Scénaristiquement... C'est le Néant. Cameron nous ressort la bonne grosse morale écolo sans faire preuve de la moindre originalité, en accumulant tous les clichés possibles.
Les personnages sont tous d'énormes stéréotypes. Le héros est l'ancien militaire qui arrive avec une mission, tout niquer, mais qui va changer de camp au contact des habitants-de-Pandora-dont-j-ai-oublié-le-nom-tellement-qu-on-s-en-fout, qui va découvrir qu'il a été élu et qui va sauver le monde des gros méchants très méchants, tous des gros bras balafrés dirigés par un autre militaire gros dur qu'il est tout balafré aussi, qu'il est tout costaud, qu'il aime tout casser pour le plaisir, qu'il a fait la guerre au Vénézuela et tout, et donc qu'il est pas un rigolo, le mec. Quant aux habitants-de-Pandora-dont-j-ai-oublié-le-nom-tellement-qu-on-s-en-fout, ils vivent en harmonie avec la nature et tout, youpi, c'est chouette, tout est beau, ils sont tous gentils. On rajoute à tout ça la scientifique gentille (Sigourney Weaver, impec'), le garçon manqué qui change de camp aussi (Michelle Rodriguez, toujours aussi inexpressive), et du côté des habitants-de-Pandora-dont-j-ai-oublié-le-nom-tellement-qu-on-s-en-fout, le fils du chef qui est d'abord pas content de l'arrivée du héros et puis qui va changer aussi, et bien entendu, la fille du chef dont va tomber amoureux le héros (waouh, en plus c'est crô crô bô, l'humain il tombe amoureux de la non-humaine, petite morale pas subtile pour un sou au passage, youpi).
Le scénario accumule tous les clichés possibles (vraiment tous... sans exagérer). Tous les évènements s'enchaînent sans surprise, tout est prévisible dès le début du film. En gros, on remplace John Smith par le héros (dont j'ai oublié le nom aussi, tiens... les personnages sont tellement stéréotypés et fades qu'on en oublie leur nom), Pocahontas par la fille du chef des habitants-de-Pandora-dont-j-ai-oublié-le-nom-tellement-qu-on-s-en-fout, la forêt par une planète dans le futur, et on a l'histoire.
Il faut quand même reconnaître une autre qualité à Cameron: sa façon de raconter les choses est efficace, même si pas originale pour un sou. Par contre, le combat final est vraiment beaucoup, beaucoup trop long, tellement qu'il en devient ridicule à la fin. Cameron fait dans la surenchère, comme s'il voulait bien nous faire comprendre que "hohoho, c'est que j'ai eu plein de sous pour faire mon film. Gnahaha, je vais tout rallonger pour mettre tout plein d'effets spéciaux tout partout sans raison parce que j'aime ça, même si j'ai pas d'histoire potable pour aller avec."
Enfin, pour appuyer tout ça, il y a les musiques de James Horner, et on a connu le monsieur plus inspiré. Ici, les musiques fleurent bon la niaiserie, on les croirait sorties d'un de ces téléfilms américains qui passent l'après-midi sur TF1. Ca passe partout, ça n'a rien d'original, ça ne marque pas.
Avis très caricatural, oui

Mais qui résume bien ce que j'ai pensé du film. James Cameron nous ressort ce qu'il avait fait il y a dix avec le couple d'amoureux transis qui font des bulles sur un bateau: techniquement: c'est magnifique mais ça tourne à vide, et scénaristiquement, c'est à chier.
Tout au plus, un bon moment à passer au cinéma (et s'il faut le voir, c'est vraiment au cinéma), et c'est tout.