Collection "Classiques" de Soleil Manga

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Wang Tianjun
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Le Capital

Message non lu par Wang Tianjun » 19 janv. 2011, 23:33

"Je ne suis pas une marchandise... Je suis un homme ! Ma vie a un sens !"
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LE CAPITAL
  • Auteur : Studio Varietty Artworks (collectif), basé sur l'oeuvre originale de Karl Marx
  • Editeur VO : East Press (paru en décembre 2008)
  • Editeur VF : Soleil Manga (paru en janvier 2011)
  • 2 tomes, édition terminée
  • Fiche de la série

Tome 1
Philosophe et économiste allemand du XIXème siècle, Karl Marx est l'un des plus grands penseurs de son époque, en analysant et en bouleversant les codes de la société qui l'entourait. Révolutionnaire au sein des classes ouvrières, de sa philosophie sont nés des courants de nombreux courants de pensées anticapitalistes. Avec son confrère Friedrich Engels, ils sont considérés comme les pères fondateurs du socialisme et du communisme. Si l'on retient de Marx essentiellement "Le Manifeste du Parti Communiste", il dénonça également les dérives du monde avec "Le Capital", ouvrage en quatre parties dont il rédigea la première, la relève étant prise ensuite par Engels pour les deux suivants. Cet ouvrage, décrivant dans le moindre détail les rouages du système capitaliste, garde depuis l'époque de sa publication d'un ouvrage à la lecture ardue, complexe, voire rébarbative. Mais le théoricien se serait-il douté qu'un jour, près de 150 après sa première publication, cette œuvre bénéficierait d'une adaptation en bande dessinée, japonaise qui plus est ?

Voilà le pari fou que s'est lancé l'éditeur japonais East Press, qui depuis 2007 a lancé une collection inédite nommée "Manga de Dokuha". Ce label correspond à une série de nombreuses adaptations de classiques de la littérature en version manga, afin que les japonais puissent aller vers des chefs d'œuvre pour lesquels ils n'auraient pas eu d'intérêt autrement, en représentant tant les auteurs japonais qu'étrangers. Citons par exemple : "Guerre et Paix" de L. Tolstoï, "Le Rouge et le Noir" de Stendhal, "Le roi Lear" de W. Shakespeare, "Vol de Nuit" d'A. de Saint Exupery,... parmi tant d'autres. Sorti en décembre 2008, cette version manga du Capital aurait, à l'instar de l'adaptation du roman japonais "Kanikôsen", contribué à l'évolution de la popularité de la littérature de gauche au Japon, ainsi qu'à la croissance du parti communiste nippon ! Pourtant, le succès était loin d'être garanti à l'avance : en effet, comment rendre intuitif et accessible une œuvre théorique majeure qui n'a rien d'aisée ni de romancé à la base ?

Le parti pris du premier volume de ce diptyque est de considérer l'œuvre de Marx et d'Engels par l'exemple. Le récit prend place dans un contexte contemporain aux penseurs : une Europe du milieu du XIXème siècle. Nous y découvrons Robin, un jeune fromager qui suit les traces de son père. Ses produits connaissent un certain succès sur le marché, mais n'étant que deux pour les fabriquer, les ventes se font rares. C'est alors que Robin rencontre Daniel, travaillant dans le monde de la finance, et qui sent dans ces fromages un possible filon. Obsédé par le souvenir de sa mère morte par faute de ne pouvoir se payer des soins convenables, Robin décide de faire confiance à Daniel et de monter sa propre entreprise, contre la volonté de son père qui ne voit rien de bon là-dedans. Pour le jeune homme, c'est le début de l'aventure de sa vie : monter une usine, obtenir les matières premières, les outils de fabrication, et bien sur, du personnel. Mais le monde vers lequel Robin s'aventure est loin d'être paradisiaque, ni humaniste : les ouvriers ne sont vus que comme une force de travail, négociable à merci, et le seul endroit où la plus-value peut se créer, autrement dit, les bénéfices. L'homme n'est plus vu qu'en tant que marchandise, et doit se plier à de telles conditions sans autres alternatives... jusqu'aux limites du supportable.

L'évolution de Robin, passant de simple fils de fermier à patron fermant les yeux sur les suppliques de ses employés, démontrent toute l'absurdité du système dans lequel il s'engage. Il n'y est finalement qu'une pièce de l'engrenage, ni victime, ni bourreau. Reprenant la pensé de Marx, le récit assume pleinement un certain manichéisme : Daniel y est présenté comme quelqu'un de profondément machiavélique, sans oublier l'accentuation du caractère d'un contremaitre particulièrement violent envers ses subordonnés. Néanmoins, rien ne parait trop exagéré, et l'on comprend bien comment une telle spirale peut se créer aussi rapidement. Amie d'enfance de Robin, Héléna viendra également apporter un autre témoignage de l'époque en devant vendre son corps et se considérer à son tour comme un "produit". Si quelques facilités sont décelables tout au long de l'histoire, et que quelques passages sont vite prévisibles, le tout se lit néanmoins aisément en fournissant au passage une certaine valeur didactique non négligeable. Mais le second volume développera d'avantage cet aspect.

Se voulant discrets, les auteurs de cette version manga, cachés sous le nom de Varietty Artworks, offrent un graphisme plutôt réaliste, qui sied au contexte présenté : quelques caricatures et clichés mangas seront présents, mais de manière très rare. Le style évoque par exemple celui d'un Syndrome 1866 ou d'un Dossier A, mais avec tout de même un peu moins de maîtrise. Certains visages pêcheront par une certaine irrégularité d'un manque d'équilibre, notamment Daniel et le design de ses lèvres charnues. Néanmoins, pas de quoi crier au scandale ou à l'amateurisme. Le ton est respecté, dans le fond comme dans la forme, même si l'on aurait espéré encore un peu plus d'audace !

Le Capital constitue également l'inauguration chez Soleil d'une nouvelle collection de ses classiques adaptés en manga. Pour célébrer cela, l'éditeur se paie le luxe d'un invité de marque pour signer une préface conséquente à l'ouvrage, en la présence d'Olivier Besancenot, parvenant en quelques pages à synthétiser les rouages dénoncés par l'œuvre de Marx, de quoi nous préparer à la suite des évènements. Soleil fait preuve d'une volonté de valeur ajoutée en offrant en fin de tome la présentation de quelques ouvrages de référence sur le sujet, ainsi que de chercher à attirer un nouveau public en optant pour une lecture en sens français. Le support reste d'une qualité correcte, même si quelques coquilles sont à déplorer.

Au final, on ne peut que saluer l'initiative de l'éditeur pour oser prendre un tel risque, en leur souhaitant un succès similaire que leur homologue japonais ! Cette version manga du Capital permet de vulgariser la pensée marxiste sans la dénaturer et par l'exemple, par le biais d'une histoire à l'implacable fatalité, où le lecteur découvrira au rythme du héros tout l'envers du décor de la machinerie capitaliste. Marx et Engels n'ont pas de quoi se retourner dans leur tombe : cette adaptation leur fait honneur, et fait prendre conscience de certaines choses tandis que les valeurs qui y sont dénoncées ont encore cours à l'heure actuelle. Et si la révolte devait passer par là ?
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Kakunoshin Niitsu
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Re: Le Capital

Message non lu par Kakunoshin Niitsu » 20 janv. 2011, 13:36

Petite question.Pour ceux n'ayant pas lu l'original dont moi ^^" ça reste une bonne alternative ou c'est vraiment une version anorexique de l'oeuvre de Marx ?
En tous cas ta critique m'a donné envie de m'y intéresser pour un manga que j'aurais sûrement zapper à la base.^^
ouvrage en quatre parties dont il rédigea la première, la relève étant prise ensuite par Engels pour les deux suivants.
Une petite erreur dans cette phrase non ? :mrgreen:
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Wang Tianjun
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Re: Le Capital

Message non lu par Wang Tianjun » 20 janv. 2011, 13:56

Non, pas vraiment une erreur, juste une petite omission : le quatrième ouvrage n'est réalisé ni par Marx, ni par Engels, mais par Karl Kautsky, socialiste allemand, et est plutot considéré comme une annexe en survenant bien plus tard. Mais vu que seuls les deux premiers sont resté dans l'histoire et mis en image dans le manga, je ne voulais pas rajouter d'avantage d'informations inutiles à mon pavé ! :mrgreen:

Je n'ai pas lu l'oeuvre originale, et je ne suis pas non plus adepte d'une quelconque pensée marxiste. Le sujet même du capitalisme ou de l'économie en général a tendance à m'endormir. Pourtant là, c'était vraiment clair et ça a réussi à m'y intéresser.
Certes, ça ne vaudra jamais la lecture complète de l'oeuvre originale, mais c'est une très bonne initiation. C'est d'ailleurs le but assumé de la collection Manga de Dokuha : pousser les lecteurs de manga à se tourner au classique. J'ai bien lu Crime et Chatiment après avoir découvert Syndrome 1886, comme quoi, ça marche ! :D (Mais je ne garantis pas la même chose pour Das Kapital :mrgreen: ).

Puis l'investissement n'est pas énorme non plus (2*7 euros...)
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Kakunoshin Niitsu
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Re: Le Capital

Message non lu par Kakunoshin Niitsu » 20 janv. 2011, 15:44

Merci pour ces eclaircissement. :wink:
Au départ ce sujet n'est pas non plus ma tasse de thé mais ça peut être un premier pas qui peut donner envie ou pas d'ailleurs d'approfondir ses connaissances à ce sujet.

Puis si ce genre d'initiative connaît un certain succès, ça poussera peut être les éditeurs à sortir les autres oeuvres que tu cites notamment l'adaptation de Vol de nuit, qui déjà m'intéresserait d'avantage.^^
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Wang Tianjun
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Re: Le Capital

Message non lu par Wang Tianjun » 20 janv. 2011, 15:54

Si ce n'est pas déjà fait, jette-toi sur Syndrôme 1866 :wink: Quant à moi j'attends au tournant le suivant sur la liste de Soleil, "Le Rouge et le Noir", en espérant que d'autres arrivent derrière.

D'ailleurs, j'en profite pour replacer la liste complète des "Manga de Dokuha" (déjà laissée par Natth sur le topic Soleil et qui m'a été fortement utile :wink: )
http://en.wikipedia.org/wiki/Manga_de_Dokuha

Il y a encore de quoi faire là-dedans ! :)
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Koiwai
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Re: Le Capital

Message non lu par Koiwai » 20 janv. 2011, 23:46

Belle chronique ! :wink: Ca me confirme ma curiosité pour ce titre. Je le rajoute sur ma liste.
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Wang Tianjun
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Re: Le Capital

Message non lu par Wang Tianjun » 27 janv. 2011, 21:50

Le Capital 2

Après un premier tome qui présentait, au travers de l'histoire de Robin, un exemple de la dérive d'une société organisée selon les règles du capitalisme, l'adaptation manga du Capital prend ici un tout autre aspect, tant dans la forme que dans le fond ! En effet, nous serons surpris de voir apparaître à l'ouverture du tome le personnage de Friedrich Engels, confrère de Karl Marx et auteur de deux parties de l'œuvre. Personnalisé, "manga-isé", Engels devient alors le narrateur de cette partie, et joue le rôle de professeur en développant de nombreuses situations pour comprendre comment le système capitaliste est né, quels sont ses rouages, et ses travers.

Après avoir posé les concepts de bases que sont "valeur d'usage" et "valeur d'échange", Engels repart aux sources du système de troc, puis de système monétaire, et ainsi de suite. Puis, la notion de valeur de la force de travail, définie comme le nœud du problème capitaliste et déjà évoquée dans le premier opus, est ici particulièrement détaillée, décortiquée et désamorcée. Le tout, avec des mots et exemples simples, pour ne pas perdre le lecteur, et ce malgré des passages profondément techniques et poussés. Le cercle vicieux du système y apparait alors comme une évidence.

Mais que ceux qui ont apprécié l'histoire du premier volume se rassure : elle ne tardera pas non plus à revenir ! Servant de fil rouge aux démonstrations d'Engels, nous retrouvons la progression de Robin dans son exploitation fromagère. Si son affaire augmente, il ne peut s'empêcher d'exprimer quelques regrets quant à la mauvaise humeur de son personnel, regrets que Daniel ne tarde pas à réfuter en prétextant la (relative) liberté des ouvriers. Le récit fait ensuite la critique des systèmes bancaires, et introduit également une entreprise annexe dans l'affaire, histoire de dénoncer la fragilité de ce château de cartes pouvant avoir de terribles répercussions à sa chute pour tous les partenaires. Une chute qui ne tarde pas à arriver lorsque s'installe la concurrence...

Ainsi, les deux récits interviendront en parallèle, l'un ponctuant l'autre, de manière efficace et jamais artificielle. En se posant à la fois à une échelle humaine et à une vision plus globale du problème, la narration offre une relecture brillante de Marx, tombant peut-être dans un côté pédagogique scolaire, mais particulièrement efficace. On regrettera peut-être que la fin du récit soit paradoxalement assez optimiste pour Robin et la libération de ses problèmes. Néanmoins, cette version manga du "Capital" atteint pleinement son but : nous faire prendre conscience des failles du système qui régit nos vies depuis des dizaines d'années. De quoi réveiller quelques consciences !
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Re: Le Capital

Message non lu par Addicted.MANGA » 30 janv. 2011, 10:46

Bonjour !
J'ai lu ça hier, et c'est excellent . Le dessin est assez spécial et ça m'a un peu rebuté au début, mais ça sied parfaitement à l'histoire . Cette dernière est passionnante, car cela permet à beaucoup de mieux comprendre le capitalisme et son impact sur la vie au travail . Le tome 2 est plus instructif que le premier, mais plus dur à comprendre .

On ne tombe pas dans un manichéisme excessif, c'est juste la vérité pour les ouvriers de cette triste époque .

L'édition de soleil est convenable, c'aurait été mieux d'avoir le bouquin en sens original; mais c'est compréhensible car ça va toucher des adultes probablement peu habitués au manga .
Maintenant, j'ai hâte de découvrir la suite de cette collection " Classiques " chez Soleil, j'espère avoir un jour "Dieu et l'Etat" de Mikhail Bakounine, adapté tout aussi plaisamment que ce Das Kapital que je m'en vais lire en roman . :)

Quand j'ai vu qu'il avaient fait Mein Kampf (source : wikipedia), j'ai tout de suite été ravi étant donné que j'ai pas pu trouver ça en roman :s
" Tant qu'il y'a du noir, y'a d'l'espoir . " ( Bérurier Noir )

Manga-News.com est tout simplement génial .

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Natth
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Re: Le Capital

Message non lu par Natth » 10 févr. 2011, 22:46

Une petite critique postée ce soir sur Mangaverse. Je manque de courage (et d'énergie ^^") pour tout réécrire :
De mon côté, j'ai lu les deux volumes du Capital. Je craignais de lire un manga qui me tomberait des mains, mais ce ne fut pas du tout le cas.

La narration est plutôt didactique, ce qui n'est pas un mal lorsque l'on a laissé l'économie de côté depuis le bac. Les idées de l'auteur (je parle bien de Marx) sont clairement expliquées et très bien illustrées par l'évolution d'un jeune entrepreneur. D'ailleurs, il y a une nette différence entre le volume 1, qui se concentre sur le début de carrière de Robin, et le second tome où Engels explique les théories du Capital plus en détail. Cependant, on s'appuie sur des exemples pratiques (dont l'évolution de Robin), ce qui permet de comprendre facilement ces explications.

Le personnage de Daniel, l'investisseur, m'a paru assez particulier. Au début, on a l'impression qu'il s'agit du "méchant" de l'histoire. Mais je pense plutôt qu'il représente de l'incarnation du système capitaliste, tel que le voyait Marx. Son visage garde presque toujours la même expression, comme si rien ne pouvait le toucher ou l'énerver. Il dit à plusieurs reprises qu'il n'est là que pour faire du profit, mais il accepte sans difficulté les embûches qu'il rencontre. D'après lui, tout cela fait partie du système et c'est donc normal. De toute façon, comme il le dit, il fait "partie des gagnants".

J'ai bien aimé le style graphique, plutôt clair même s'il n'est pas très détaillé. En fait, je trouve qu'il convient bien à ce type d'ouvrage. Pour finir, je dirais que le cheminement suivi par l'auteur (du manga) rend les idées développées très compréhensibles. Selon moi, l'adaptation de Soleil est satisfaisante (en dehors de quelques fautes) et le prix très attractif.

Je suis curieuse de voir l'adaptation des autres oeuvres, dont la structure est très différente du Capital. Mais si c'est aussi réussi, je pense que j'apprécierai la lecture ^^
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Koiwai
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Re: Collection "Classiques" de Soleil Manga

Message non lu par Koiwai » 14 juil. 2011, 18:05

Le Capital:

Je me suis rendu compte que je n'avais toujours pas lu le tome 2 du Capital, ayant été peu intéressé par le premier volume. Mais le mal est à présent réparé.

L'auteur prend donc le parti de vulgariser l'oeuvre de Marx à travers une histoire qui, de mon point de vue, reste bien peu captivante et très très cliché. En somme, l'histoire de fond qui sert de prétexte à la présentation des théories marxistes m'a paru soporifique tant elle enchaîne les évidences. La vulgarisation de l'oeuvre de Marx, quant à elle, est plutôt bien fichue, mais je regrette justement qu'elle vulgarise beaucoup trop les choses, puisqu'elle n'en retient que les grandes lignes. Des grandes lignes dont j'ose espérer que n'importe quel adulte les connaît, c'est un minimum o_O mais bon, je dois sûrement me faire des illusions...
Côté dessins, j'ai tout simplement eu un mal fou. Je n'arrive pas à trouver d'autres mots, désolé, mais c'est, à mes yeux, tout simplement moche. Très basique, très caricatural dans les expressions des personnages, qui ont d'ailleurs trop souvent des visages improbables. Mais bon, les dessins ne sont clairement pas l'intérêt de l'oeuvre, donc je passe.

En somme, je dois dire que je vois peu d'intérêt dans le Capital pour un adulte qui a un minimum de culture, tant cette adaptation manga se contente de vulgariser des éléments extrêmement connus. Il s'agit donc d'une vulgarisation basique. Et de ce fait, par contre, je ne peux que la conseiller à un public plus jeune, notamment des adolescents. Nul doute que cette oeuvre pourrait avoir sa place dans des CDI au lycée, par exemple.

En bref, personnellement je me suis fait royalement chier, mais objectivement, ce titre possède un intérêt certain, surtout pour les ados et les jeunes en général, à mon avis.

Côté édition, bah c'est une catastrophe. A ce sujet, l'avis de SHK sur Mangavoraces résume bien mon avis.
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