Synopsis allociné: D’après l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite à l’abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pearce). D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et d’affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage (Geoffrey Rush) aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie.
Reconstitution d'époque impeccable, dialogues de haute volée, un Colin Firth tout simplement dans son plus beau rôle tant il est impeccable (Geoffrey Rush n'a pas à rougir à côté, tant sa prestation est excellente également), photographie superbe, réalisation belle dans sa sobriété... Grand moment de cinéma, qui parvient à toucher avec beaucoup d'intelligence.
Bon, le synopsis d'Allociné est à côté de la plaque, donc j'en fais un à ma sauce en en divulguant le moins possible. La troupe du New York City Ballet est en effervescence: le rôle principal de la nouvelle mouture du Lac des Cygnes va bientôt être donné par le chorégraphe Thomas (Vincent Cassel), qui veut trouver une héroïne capable d'interpréter à la fois l'innocent cygne noir et la maléfique cygne noir. Nina (Natalie Portman) ne vit que pour obtenir ce rôle. Complètement couvée depuis la naissance par sa mère qui veut la voir réaliser ce qu'elle-même n'a jamais pu, la jeune danseuse vit dans l'innocence la plus totale: elle est un cygne blanc parfait, ce qui lui vaudra d'obtenir le rôle principal. Mais pour convaincre pleinement Thomas, il lui faudra également être capable de devenir un cygne noir. Avide de jouer son rôle à la perfection, Nina va tomber dans une obsession pour ce rôle qui va peu à peu la faire tomber dans la paranoïa et la folie, notamment à partir du moment où apparaîtra une nouvelle recrue, Lily (Mila Kunis), parfait cygne noir, en laquelle notre héroïne va voir à la fois un mentor et une terrible rivale...
Darren Aronofsky (Requiem for a Dream, The Wrestler) nous offre ici un trip psychologique assez poussé qui, j'en ai bien peur, ne plaira pas à tout le monde, si je suis la tendance de la salle de ciné: certains ne savaient pas trop quoi penser à la fin du film (comme, à tout hasard, Shinob
), d'autres se mettaient à rire pendant le film tellement ils n'y comprenaient rien... De mon côté, j'ai adoré. Aronofsky va jusqu'au bout de son idée et nous offre un thriller psychologique magistral dans un monde du ballet magnifiquement retranscrit. Stars déchues sombrant totalement (à ce sujet, ça fait plaisir de retrouver Winona Ryder dans un film), concurrence entre les danseuses, extrême rigueur des entraînements, supérieur profiteur...
Natalie Portman porte le film à elle seule. Dans ce rôle de fleur innocente s'épanouissant jusqu'à la débauche et la folie, elle n'a jamais été aussi belle, sensuelle et fascinante, tant elle incarne les différents facettes du personnage à la perfection. Mila Kunis est une véritable révélation, nul doute que ce rôle sera un grand pas dans sa carrière. Quant à Vincent Cassel, il se contente du minimum, malheureusement.
La lente chute de Nina est bien rendue par de nombreux indices visuels étranges, malsains, voire très sulfureux (au vu d'une scène, on peut dire que Mila Kunis porte très bien son nom de famille
) qui ne cessent de s'accentuer au fil des tomes. On se retrouve totalement plongé dans la psychologie de cette jeune femme sombrant complètement pour pouvoir trouver les moyens de jouer son rôle de cygne noir à la perfection. L'incursion dans son esprit ne comporte guère d'explications claires quant à sa dégringolade, seules les hallucinations visuelles sont là pour nous le faire comprendre. Je pense que c'est ce que beaucoup de monde dans la salle n'a pas apprécié.
Le rythme est très soutenu, la tension va crescendo jusqu'à une scène finale qui restera parmi les moments de cinéma les plus intenses qu'il m'ait été donné de voir, si ce n'est LE moment le plus intense. Le tout est filmé avec maestria, les scènes d'entraînements et de ballet sont d'une beauté esthétique renversante (avec Natalie Portman, ça aide
), et la BO... bah c'est le Lac des Cygnes, donc c'est absolument magnifique, d'autant que les musiques sont parfaitement exploitées en tant qu'éléments à part entière du film.
Bref, complètement conquis, de mon côté. Je garde en mémoire cette scène finale magnifique, et la musique qui va avec. Achat obligé dès la sortie en magasin.