Ghost Face

Cette rubrique est consacrée à toutes les séries qui ne sont pas issues du Japon mais qui s'apparentent au manga. Vous y retrouverez donc les manwhas (Corée), les manhuas (Chine), mais aussi les séries appartenant au "Global manga" (courant qui regroupe notamment des auteurs français).
Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10746
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Ghost Face

Message non lu par Koiwai » 07 sept. 2011, 23:17

Image Image
La fiche sur MN


Tome 1 (chronique de Shinob):

Le récit de Ghost Face prend place dans un futur indéterminé, où les grands criminels ont la possibilité d'être amnistiés s'ils rejoignent pour toujours une île appelée Shodo. Cette "île prison" échappe à tout contrôle et vit en totale autarcie (et à la lecture de ce premier tome, qui nous donne quelques indices sur la topographie de l'île, on se demande comment!). Ce sont des seigneurs de guerre qui y font régner la loi, cette dernière étant basée sur une idée simple: "le plus fort a toujours raison".
Les choses se compliquent lorsqu'un criminel de Shodo rejoint la terre ferme pour voler à une compagnie pharmaceutique l'échantillon d'un mystérieux produit utilisé à des fins militaires: le Terex 50. Les propriétaires de l'échantillon décident d'envoyer une équipe sur Shodo pour récupérer le Terex 50.

Ce qui frappe en premier lieu lorsqu'on ouvre Ghost Face, ce sont les graphismes. C'est en effet une véritable claque visuelle qui nous frappe assez violemment à la lecture des premières planches, soignées et terriblement dynamiques! Le grand format ajouté aux couleurs renforçant encore plus cette impression. Une mention spéciale sera attribuée pour le chara design général des personnages, assez stylés. Mais Hyuug Min Woo a aussi beaucoup de talent pour croquer les muscles, à l'instar d'un Keisuke Itagaki pour Baki. Néanmoins, à ce sujet, on tombe vite dans le fantasque, car notre auteur a tendance à ajouter quelques muscles qui n'existent pas dans la réalité!

Le scénario est quant à lui assez plat et ne brille pas par son originalité. Une équipe envoyée sur un terrain hostile pour récupérer un objet volé par un mystérieux individu... vous conviendrez que c'est plutôt convenu.
De plus, force est de constater que nous n'apprenons pas grand chose dans ce tome, qui fait la part belle à l'action. On n'éprouve aucune empathie pour les protagonistes, dépeints très froidement par l'auteur. En fait, on a la désagréable impression que les 68 pages de la BD n'ont pas suffit à planter pleinement le décor et l'intrigue, tant et si bien que c'est un peu frustré qu'on referme l'ouvrage, qui se lit d'ailleurs très rapidement.

En définitive, ce premier tome de Ghost Face ne remplit pas tout à fait ses objectifs, malgré le style graphisme sublime de Hyung Min-Woo et l'adaptation soignée de Kantik. Néanmoins, attendons la parution du deuxième opus pour proposer un avis plus définitif.
Image

Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10746
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Re: Ghost Face

Message non lu par Koiwai » 07 sept. 2011, 23:18

Tome 2:

Sortie par Ryan Kuriger des fins fonds de la Cité où elle croupissait en vendant son corps sans connaître ne serait-ce que le mot espoir, Naomi a été chargée par son sauveur de se rendre à Shodo pour récupérer le Terex-50, un énigmatique produit pharmaceutique qui a été dérobé à Kuriger Haim. Mais l'opération commando subit une cuisante défaite et ébranle le fragile équilibre qui existait entre les différentes forces de Shodo, la jeune femme attirant les regards sur elle et devenant le centre des convoitises de tous. Alors qu'elle est retenue par Tetsan, qui ne manque pas de l'intimider, le Roi Sauvage doit faire face à l'arrivée chez lui, les uns après les autres, d'opposants agissant en face ou le prenant en traître...

Après un premier volume qui introduisait de manière assez inégale l'univers de la série, ce deuxième volet de Ghost Face entre de plus en plus dans le vif du sujet, présentant un univers sombre et malsain rendu particulièrement immersif par tout le talent narratif et visuel de Hyung Min Woo, l'auteur du regretté Priest.

Du côté du récit, on reste conquis par la façon qu'a l'auteur de raconter son histoire, en se basant fortement sur des dialogues bien pensés d'un narrateur extérieur à l'histoire, qui présente de manière détaillée les particularités du fragile équilibre de Shodo, tout en accentuant son contraste avec la Cité au niveau des règles et en proposant des réflexions assez sombres sur la nature humaine lorsque celle-ci est en proie à un monde sans foi ni loi.

Visuellement, le trait incisif de l'auteur fait des merveilles dans la création d'ambiance, les silhouettes élancées et taillées à la serpe, les expressions faciales bestiales et les décors détaillés et aux couleurs sombres faisant parfaitement ressortir l'univers étouffant et malsain dans lequel évoluent les protagonistes. Parmi ceux-ci, le colossal Tetsan attire sans problème sur lui tous les regards, et l'annonce de son alliance avec Naomi pour avancer vers un but commun promet une suite mouvementée.

Pour autant, tout n'est pas parfait, et ici, on regrette surtout des scènes d'action orchestrées de manière assez minimale, les cases omettant pas mal de détails, cassant ainsi le dynamisme. Reste des plans parfois vraiment judicieux, qui en mettent à plusieurs reprises plein la vue.
De même, la narration, tout aussi immersive puisse-t-elle être, passe à plusieurs reprises du coq à l'âne et perd parfois le lecteur pendant quelques secondes.

En somme, Ghost Face commence à décoller avec ce deuxième opus. Au fil des pages, les enjeux s'installent et prennent racine, et les différentes forces se mettent en place, de même que les quelques mystères qui régissent l'ensemble, notamment autour du Terex-50, et qui viennent intriguer le lecteur qui a alors envie de voir de quoi la suite sera faite.

En fin de volume, on retrouve quelques pages bonus dédiées à des roughs de Hyung Min Woo. Un bonus plus que sympathique, permettant de cerner un peu plus la façon de travailler de l'auteur.
Image

Répondre