Le Berceau des esprits

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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Le Berceau des esprits

Message non lu par Koiwai » 08 sept. 2011, 20:59

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La fiche sur Manga-news


Tome 1:

Le mangaka Kei Sanbe jouit déjà d'une certaine réputation en France, aussi bien pour son style très nerveux et addictif que pour ses fins ratées et incohérentes (L'île de Hozuki), bâclées (Kamiyadori) voire inexistantes (Testarotho). Après avoir découvert L'île de Hozuki l'année dernière, c'est à nouveau via les éditions Ki-oon que nous découvrons un nouveau manga de l'auteur, son dernier en date.

Tout semble aller pour le mieux pour des lycéens qui ont embarqué sur un paquebot, en compagnie de nombreuses autres personnes, en vue de leur voyage scolaire. L'excursion aurait dû être un bonheur, et pourtant, celle-ci tourne à l'horreur avant même de commencer: un tueur fou rôde sur le navire et massacre tout ce qu'il croise. Comme si ça ne suffisait pas, les blessures ne semblent pas l'atteindre et sa folie meurtrière paraît s'étendre à d'autres personnes. Et cerise sur le gâteau, voici que le bateau sur lequel tout ce petit monde se trouve se retourne sur lui-même, perdu au beau milieu de l'océan. Pour les survivants, s'échapper de cet enfer s'annonce compliqué, d'autant qu'avec cette folie meurtrière contagieuse, le danger peut débarquer à chaque seconde...

C'est sur ce synopsis totalement et volontairement "too much" que se présente le Berceau des esprits. Une histoire qui semble tenir sur un fil nylon, ce que la lecture nous confirmera, et on comprend tout de suite que l'on va avoir affaire à une bonne grosse série B. Oui, mais une série B diablement efficace !

Efficace, car Kei Sanbe fait du pur Kei Sanbe, à ceci près qu'il ne s'embarrasse pas ici d'un véritable scénario fait de mystères demandant un minimum de vrai développement, un peu comme ce qu'il a raté sur L'île de Hozuki. Du moins, pour le moment. L'auteur se consacre alors à ce qu'il sait faire de mieux: du divertissement popcorn bourrin à souhait et totalement décérébré. Et il attaque très vite sur cette voie, puisque dès les toutes premières pages, le sang gicle. Pas de préambule, Sanbe plonge directement son lecteur dans le vif du sujet. Lorsque la lecture débute, le massacre a déjà bien commencé, et il ne faut pas attendre longtemps avant de voir le bateau piquer la tête dans l'eau.

Rapidement se crée une petite équipe de survivants, faite dans ce premier volet de quatre adolescents stéréotypés comme il faut: l'héroïne paniquée mais courageuse, le bad boy sans tact qui semble faire peu de cas de la vie d'autrui, le séducteur qui se veut rassurant en faisant chavirer les coeurs des minettes, et la minette en question, crétine de base à moitié hystérique qui passe son temps à refuser d'avance à cause de la peur. Typiquement le genre de personnage qu'on a envie de voir mourir, justement. Kei Sanbe, doué pour réveiller nos pulsions sadiques ?

Ce petit monde va alors se fixer la mission de s'échapper, cherchant à remonter à la surface en descendant les étages du bateau (non non, ils ne sont pas idiots à ce point, quand même, n'oubliez pas que le bateau s'est retourné). Ca tombe bien, l'un d'eux connaît par coeur les dimensions du bateau, le nombre d'étages et de passagers, ce qui pourra leur être utile. Par contre, ne vous demandez pas où il a appris tout ça...

Tout ceci en espérant éviter de tomber sur les tueurs qui rôdent (au sujet desquels ils sont les seuls à ne pas avoir encore compris qu'il s'agit de zombies... Ils sont peut-être un peu idiots quand même, finalement... Mais une telle situation est difficile à accepter, n'est-ce pas ?). Pendant 200 pages, leurs pas vont donc les amener à tomber sur des victimes massacrées de toutes les manières (un bon coup de hache dans la tête, des démembrements, des corps brûlés, dévorés, transpercés ou éclatés contre un mur, voire quasiment le tout à la fois), ou sur des survivants qui ne le resteront pas forcément très longtemps. On notera que parmi toutes ces rencontres, on semble retrouver Yume, la petite soeur aveugle de Kokoro dans L'île de Hozuki, à présent adolescente. Simple clin d'oeil où élément voué à avoir son importance ? En tout cas, au fil des pages, il semble que cette petite équipe soit destinée à s'agrandir, et, espérons-le, à rétrécir également.

Pour tenter de justifier un tant soit peu tout ça, Kei Sanbe tente vaguement d'apporter quelques tourments à ses personnages (doit-on achever sans état d'âme une personne qui le demande ? Laisser derrière soi quelqu'un inapte à se déplacer facilement ?). Cet aspect est survolé, mais à vrai dire, ici on s'en fiche totalement, car n'importe quel amateur de séries "popcorn" bourrines, gores et idiotes sera plus occupé à prendre son pied devant les planches sanguinolentes de Kei Sanbe.

Car pas question pour l'auteur de nous épargner quoi que ce soit. Les corps explosés ou en train de se faire dévorer, nous les voyons, avec tripes et côtes qui ressortent de préférence, et par moments, les haut-le-coeur nous arrivent réellement pendant la lecture de ce qui constitue d'ores et déjà la série la plus trash du mangaka. Le trait expressif, noirci, incisif et ultra-nerveux fait le reste, rendu très efficace par un découpage et des plans fluides. Ajoutons par-ci par-là quelques filles en sous-vêtements et des culottes, mais pas trop non plus, et l'on obtient le penchant manga d'un bon nanar horrifique à voir entre potes et trouvable à 0,99€ dans tout magasin d'occasion qui se respecte.

Vous l'aurez compris, avec ce premier volume, le Berceau des Esprits se dresse d'ores et déjà comme une série B dont l'histoire tient sur un fil nylon, mais qui s'avère redoutablement efficace, à condition d'aimer le genre. C'est "too much", c'est décérébré, c'est gratuit, c'est gore, et c'est surtout très fun, et on n'en demande pas plus à un tel titre. A essayer en connaissance de cause, toutefois.

Du côté de l'édition, Ki-oon rend une très bonne copie, avec traduction fluide et première page en couleur.
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sainfoins
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Re: Le Berceau des esprits

Message non lu par sainfoins » 04 nov. 2011, 18:14

Je fais une overdose de BD de zombie (mangas, bd franco-belges, comics...sans parler des films et séries TV). Je n'en peux plus! mais ta critique me donne envie d'y jeter un oeil quand même. :wink:

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Koiwai
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Re: Le Berceau des esprits

Message non lu par Koiwai » 16 déc. 2011, 07:28

Tome 2:

Perdus au beau milieu du navire, notre petit groupe de 5 adolescents tente de se sortir du pétrin, menacé par le psychopathe, et ne cessant de croiser sur sa route des camarades ou des inconnus morts ou qui n'ont plus rien d'humain. La folie semble s'être emparée des lieux, ce qui se confirme à nouveau lorsque nos héros croisent la route de Yayoi, une camarade de classe qui ne tarde pas à les attaquer !

Ainsi se poursuivent les déboires de nos héros dans cet univers où le danger peut débarquer de partout. Dans le fond, les évolutions au sein du groupe sont assez peu nombreuses, car s'ils comprennent enfin que la folie meurtrière est contagieuse et peut se transmettre par une simple morsure, nos ados ont encore du mal ici à émettre l'hypothèse des zombies que tout lecteur a pourtant cerné dès le premier volume. Ne leur en demandons donc pas trop, et continuons de les regarder avec délectation s'entre-déchirer (la chair, cela va de soi), se tirer des balles dans le pied ou tenter de s'en sortir par tous les moyens.

Et c'est bien là le principal enjeu du tome. Face au danger plus ou moins rapproché, chacun réagit à sa manière : Tandis que l'un, par exemple, n'hésite pas à tatouer les gens pour les différencier des zombies, ou à massacrer tout le monde à tout va sans se poser de questions, l'autre, mordue, fait tout pour cacher sa situation en allant jusqu'à semer la discorde au sein du groupe. Et d'autres encore préfèrent jouer la carte de l'entraide, avec plus ou moins de réussite. Dans le feu de l'action, Kei Sanbe en profite également pour développer un peu plus le personnage de Takigawa.

Les cas proposés par Kei Sanbe sont donc divers et variés, classiques du genre, mais pas déplaisants à suivre. La folie est omniprésente, on sent parfaitement que le danger peut venir de partout, peut survenir à tout moment, et les rebondissements sont bien présents, le mangaka entretenant également le suspense sur le sort de certains personnages. Reste que l'on attend aussi de voir ce que Kei Sanbe réserve du côté de certains personnages en dehors du groupe, comme Yume la jeune aveugle, le gamin, ou encore cette métisse aperçue le temps de deux pages juste pour le fan-service.

On reste donc sur de la série B classique mais efficace. Kei Sanbe ne fait pas traîner les choses, enchaînant les épreuves pour ses héros, qui sont toutefois encore un peu longs à la comprenette. Le coup de crayon incisif et dynamique de l'auteur reste plaisant, de même que la petite pincée de gore et de sexy (aaaah, le coup des jupes déchirées...), et il n'en faut pas plus pour passer un bon moment de divertissement.
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kenzo
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Re: Le Berceau des esprits

Message non lu par kenzo » 24 janv. 2012, 16:22

je continue après la lecture du 2ème tome à être fan de la série, tout est bien et les rebondissements ainsi que les questions qu'on se posent sont omniprésente et captivent notre attention! la question que je me pose toujours est comment se virus est il apparu, surtout qu'il est différent des autres car on peut pas dire que les infectés se transforment vraiment en zombie. c'est plutôt la folie qui les emparent et ca demande à voir par la suite en effet. du grand suspense, j'attends la suite avec impatience même si je sens que ce manga pourrait être long.

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Koiwai
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Re: Le Berceau des esprits

Message non lu par Koiwai » 28 mars 2012, 19:54

kenzo a écrit : même si je sens que ce manga pourrait être long.
Je ne m'attends justement pas à une série longue, d'une parce que Kei Sanbe n'est pas du genre à rester longtemps sur une série, quitte à faire une fin pourrie (Kamiyadori et L'île de Hozuki), voire à ne pas faire de fin (hum hum Testarotho hum hum), de deux parce que les choses évoluent beaucoup dans le tome 3. Je miserais pour 6 à 8 tomes maximum, mais bon, on verra bien ^^


Tome 3:

Kana a été mordue et doit se rendre à l'évidence : elle est désormais infectée. La situation a raison d'elle, et la voilà qui sombre petit à petit dans la folie, bien décidée à emporter avec elle ses compagnons, à commencer par Makoto...

Qu'on se le dise, Kana est donc à l'honneur dans ce tome, sa chute se poursuivant pendant que l'on découvre rapidement quelques bribes de son passé, qui permettent de mieux appréhender la personnalité de la demoiselle.

D'ailleurs, ce tome est placé sous le signe des révélations : en plus des brèves informations sur Kana, se dévoile petit à petit la vérité supposée sur la situation actuelle. Grâce à des vidéos, nos héros peuvent en déduire nombre de choses, et comprennent qu'il ne sert à rien d'attendre des secours et qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour s'en sortir. Si les révélations sur les origines du mal qui sévit sur le bateau sont on ne peut plus classiques, elles arrivent au bon moment, permettent d'entretenir l'intérêt tout au long du volume, et annoncent une suite toujours plus complexe pour les différents groupes survivant sur le navire.

Par ailleurs, les différents clans sont amenés à bouger de manière significative dans ce volume. Des personnages se séparent, rejoignent d'autres survivants, et chacun commence à trouver sa place, y compris ceux qu'on n'avait qu'entraperçus jusque là, telle Hanna. On a le sentiment que les groupes se consolident un peu plus, mais que certaines mentalités risquent de prendre le dessus sur les autres. A ce sujet, Kei Sanbe alterne quand il le faut sa narration sur les différents groupes (ce qui lui permet, en prime, de créer quelques mini suspenses en laissant de côté un groupe à un moment tendu), s'arrête sur chacun d'eux, et en fait ressortir les aspects les plus sombres. Ainsi, si la chute psychologique de Kana a déjà été évoquée, on a une nouvelle fois tout le loisir de voir l'aspect implacable de Serizawa, qui n'hésite pas à sacrifier des personnes pour s'en sortir, y compris celles qui avaient apparemment sa confiance.

Les choses évoluent donc bien dans ce troisième volume. Les informations sont nombreuses et de première importance, les différents groupes évoluent, certains personnages gagnent encore en intérêt, le tout sous couvert d'un coup de crayon toujours aussi brut en ce qui concerne la petite dose de violence (les petits passages gores et peu ragoûtants sont toujours au rendez-vous, rassurez-vous !), généreux du côté des personnages féminins (et pourtant, le fan-service est étonnamment moins présent que dans les deux premiers tomes), et tout simplement efficace.

Voici donc un volume riche, qui brise un peu la routine qui commençait à s'installer. Et si le récit est finalement très classique, tout est là pour faire du Berceau des esprits une série B toujours aussi efficace. Ca ne se prend pas la tête, c'est bien raconté, les dessins ont du charme pour qui aime le genre, c'est divertissant : que demander de plus ?
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Re: Le Berceau des esprits

Message non lu par Koiwai » 29 août 2012, 17:14

Tome 4 :

Makoto, Yûya, Yume, Shunsuke et Hanna ont pu se retrouver pour poursuivre leur échappée ensemble, mais ils laissent derrière eux Kasuga, en compagnie d'une Kana qui sombre définitivement dans la folie après avoir été mordue...

Kana et Kasuga sont les principaux acteurs de ce tome, et l'on assiste alors à une confrontation brutale et sans concession comme sait les faire Kei Sanbe, et qui met face à face deux personnalités résolument inquiétantes. Porté par une mise en scène efficace et qui fait volontiers dans la surenchère et le gore à petites doses, la série B que nous propose l'auteur continue de divertir. Pourtant, trop de surenchère tue la surenchère, et c'est bien là le problème de ce volume : à force d'enchaîner chez Kana des visages exagérément déformés et des retours alors qu'on la croyait morte, Kei Sanbe donne l'impression de se parodier lui-même, et la lassitude guette, d'autant plus qu'à côté de ça, il faut souvent attendre plusieurs dizaines de pages avant de voir l'histoire évoluer réellement un minimum. Par exemple, ici, il faudra se contenter de quelques nouvelles explications expéditives sur les origines du mal qui sévit sur le bateau, explications qui ont néanmoins le mérite de confirmer la personnalité très inquiétante de Kasuga, personnage qui revêt ici un nouveau statut...

Si l'ensemble continuera sans problème de divertir les plus gros fans de Kei Sanbe, il est tout de même dommage de voir le rythme se perdre un peu trop autour de certains éléments épuisés jusqu'à la moelle (Kana devient ici réellement insupportable), au détriment d'une avancée scénaristique qui reste très lente. Un tome divertissant, sans plus.
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Re: Le Berceau des esprits

Message non lu par Koiwai » 13 déc. 2012, 16:46

Tome 5 :

Les différents clans tentant de se sortir du navire continuent leur chemin, fait de trahisons et de morts. Toujours désireux d'être le seul à s'en sortir vivant, Kasuga profite de la crédulité de Mami et Haru pour faire tomber dans un piège le redoutable et impitoyable Serizawa. Quant à Yûya, qui se sait perdu depuis qu'il a été mordu par Kana, il continue de tout donner pour sauver Yume et les autres.

Au fil des pages, des vies s'éteignent à nouveau, au grand dam de certain, à la grande joie d'autres. Le récit se poursuit à bon rythme, et divertit sans mal, car après un tome 4 assez poussif, on retrouve ici le goût de l'auteur pour les rebondissements vite faits bien faits et qui ne font pas dans la dentelle. L'ensemble est toujours teinté de bonnes pincées de gore, l'ambiance est bien rendue par une mise en scène vivante, digne d'une bonne série B pop corn, et au-dessus de ça l'auteur prend le temps de s'intéresser un peu plus à certains de ses personnages, Yûya et Kasuga en tête. Ainsi, la détermination et la gentillesse bien cachée du premier restent un point fort qui se révèle peu à peu, au fil des faiblesse que le jeune garçon montre en avouant avoir peur de ne plus être lui-même. Sans chercher à faire dans le pathos, Kei Sanbe offre tout juste ce qu'il faut à son héros. Quant à Kasuga, tandis qu'on se régale face aux coups bas, manipulations et trahisons qu'il enchaîne, on découvre un peu plus les raisons qui le poussent à agir ainsi.

Evidemment, dans ce travail sur les personnages, il n'y a jamais rien de profond et tout ne reste qu'un prétexte pour offrir une bonne série B d'action. Et la mission est réussie : cet avant-dernier tome est rythmé, prenant, bien servi par la mise en scène et la pointe de gore, les protagonistes sont poussés dans leurs derniers retranchements, et l'on a hâte de découvrir dans le sixième tome la conclusion. Pour tout amateur de série B, le divertissement est assuré.
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Re: Le Berceau des esprits

Message non lu par Koiwai » 02 juil. 2013, 18:48

Tome 6 :

Yûya, Makoto et les autres poursuivent leur route vers le propulseur transversal, leur seule chance de s'en sortir, tandis que Mami et Koyuki, piégés par Kasuga, poursuivent leur route tant bien que mal... Alors que les ombres menaçantes de Kasuga et Serizawa sont toujours là, parviendront-ils tous à se tirer vivants de l'Ocean Cradle ?

Avec ce dernier tome, l'heure est venue pour le Berceau des Esprits de tirer sa révérence, au fil de rebondissements très basiques mais néanmoins suffisamment bien menés pour garder le lecteur accroché.
Au fil des ultimes épreuves imposés par les derniers sursauts de Kasuga et Serizawa ainsi que par un navire qui continue de couler, les groupes se scindent, se rejoignent, et surtout se renforcent autour de sentiments que l'on voyait largement venir. Et tandis que certains y vont de leur petite déclaration au moment le plus critique, d'autres se rapprochent tout naturellement au fil des épreuves, sans forcément se l'avouer. On appréciera donc ce petit travail sur les personnages, ces sentiments entre Yûya et Makoto que l'on devinait et qui éclatent enfin, ce rapprochement entre Mami, qui a tant de choses à se faire pardonner, et Koyuki, qui se doit de se montrer plus fort. De même, certains protagonistes présentent un sens du sacrifice exemplaire, qui finit d'offrir à la série son quota de bons petits climax.
Néanmoins, si tout ceci entretient convenablement un suspense dont on devine les tenants et aboutissants, il y a toutefois de nombreuses facilités et rapidités qui viennent un peu entacher le plaisir de lecture. Entre autres, facilités du côté des retrouvailles entre Mami et Kasuga, ou de la réapparition soudaine, au bon moment et au bon endroit de certains personnages. Rapidité dans les derniers rebondissements autour de Shimada ou de Kasuga, ou dans le traitement de certains protagonistes dans l'épilogue (on aurait aussi aimé revoir Koyuki et Mami).

En somme, le Berceau des Esprits s'offre une fin assez convenue, trop facile et trop rapide sur certains points, mais a le mérite d'avoir une conclusion qui tient à peu près la route et assume jusqu'au bout son statut de série B pas prise de tête. Une bonne petite lecture, pour amateurs de séries popnorn pas trop exigeants.
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