jojo81 a écrit :La réalisation ne colle pas au style du film.
J'ai trouvé que cette réalisation inhabituelle par rapport au contenu était l'un des principaux intérêts du film !
Donc...
Drive:
Je m'attendais à autre chose de la part de Refn, à une histoire moins classique, à plus de prise de risques. Car le fond en lui-même reste finalement basique, la sensation de déjà vu est là à chaque minute ou presque, et de ce côté-là j'ai été plutôt déçu. Mais déçu par rapport à ce que j'en attendais, car malgré tout je ne me suis pas ennuyé une seconde, j'ai été happé par la réalisation. Après Valhalla Rising, Refn démontre encore tout son talent en tant que créateur d'ambiance. Une ambiance à laquelle on accroche ou pas (surtout ici tant le décalage entre l'ambiance et le contenu est parfois très marqué). J'ai adoré la scène d'intro, avec cette musique, ces bruitages, ces plans nocturnes qui mettent bien dans l'ambiance d'emblée, et cette petite dose d'adrénaline atténuée par la réalisation assez sobre m'a offert une sensation étrange et pas désagréable. Puis, tout au long du film, les vues en plongée sur L.A. la nuit (très classique dans les films du genre, mais ça me fait toujours de l'effet), les ralentis lors de certaines scènes pourtant choc (je pense avant tout à [spoiler]Bianca qui se fait dégommer la tête au fusil à pompe[/spoiler]). Une réalisation un peu décalée qui est finalement en adéquation avec le héros du film, sérieusement décalé aussi, qui aime et tue avec la même pureté, se promène au beau milieu de la rue avec son manteau plein de sang, etc... Mais côté réalisation, la plus grosse qualité de Refn est à mon avis d'avoir su tirer le meilleur parti de ses acteurs. Gosling est impressionnant dans son rôle de héros monolithique, en apparence inexpressif, et qui arrive pourtant à faire passer juste ce qu'il faut d'expressivité pour qu'on comprenne ce qu'il ressent, notamment à travers ses yeux. En ça, les nombreux plans insistants de Refn sur les visages de son acteur sont une réussite tant ils accentuent cet aspect, et certains petits jeux de lumière m'ont beaucoup plu, comme celui où [spoiler]dans l'ascenseur, Gosling pousse Mulligan dans le fond, son visage est pris dans l'ombre tandis que celui de la miss est ébloui par la lumière de la fenêtre, puis quand ils s'embrassent ce sont les deux visages qui se retrouvent dans la lumière.[/spoiler]
Toutefois, s'il y a des moments comme ça qui m'ont séduit (je pourrais aussi citer la scène finale), j'ai trouvé la réalisation, la majeure partie du temps, très bonne mais trop classique. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu pas mal de choses du film dans d'autres oeuvres.
Comme déjà dit, j'ai trouvé Gosling très bon dans son rôle. Mulligan et les autres acteurs jouent bien aussi mais ne m'ont pas marqué. Par contre la miss a un visage franchement joli de profil, j'aime beaucoup la finesse de la courbe qui va du dessous de son menton au haut de son cou (tiens, ça fait un peu fétichiste, ça

) *_*
Et enfin, le film ne serait rien sans sa BO exceptionnelle, que j'achèterai sans doute tant elle m'a envoûté.
Bref, assurément un très bon film, à l'ambiance intéressante, mais j'en attendais plus dans le contenu et l'originalité.
Beur sur la ville:
Ouais bon ok XD ça arrive à tout le monde d'aller voir des croûtes, hein

mais je ne m'attendais pas à une daube aussi phénoménale. Il n'y a strictement rien à sauver. L'humour tombe continuellement et indéfiniment à plat tant il se répète et enchaîne tous les poncifs, il n'y a aucune cohérence dans l'avancée du semblant d'histoire, les acteurs surjouent tous au point de devenir irritants, même les (très très) nombreuses guests se forcent... On était affligés avec Shinob et on a eu quelques rires nerveux face à un spectacle aussi lamentable, et d'autres rires largement moins dus au film qu'à la dégaine des autres spectateurs. En gros, ceux-ci collaient parfaitement au film tant et si bien qu'on se serait cru dans une autre dimension pendant 1h30

En somme on a ri par moments, mais jamais à cause du film lui-même

qui est navrant d'un bout à l'autre.