Wolf Guy

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
shinob

Re: Wolf Guy

Message non lu par shinob » 30 août 2011, 13:52

Wang Tianjun a écrit :On a quand même de sacrés opportunistes pour casser du sucre sur le dos de MN au passage (sans parler d'un certain as du flood sur un autre forum :roll
Un vrai cafard, celui-là... :|

Edit: Haut de page pour ça... OMG

Sorrow
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Re: Wolf Guy

Message non lu par Sorrow » 30 août 2011, 16:57

Mine de rien, j'ai du mal à comprendre pourquoi une réaction épidermique sur ce tome en particulier, alors que TOUT le manga est dans la même veine. (ex : Chiba qui se fait arracher la langue, torturer et violer...)
Des discours clichés et extrémistes sur la nature humaine, sans la moindre nuance, une complaisance dans la violence, une narration qui plonge dans un voyeurisme faute de savoir raconter une histoire de manière subtile... Comment, ne pas voir qu'un cliché dans le personnage d'Haguro, ses réflexions et ses mimiques ? Pareil pour Inugami. Le manga tente de se la jouer intello en prétendant explorer la noirceur de l'âme humaine, mais ne sait que jouer de clichés et nous présenter des personnages non-humains, des tripes et des nichons. Dès lors, impossible de le prendre au sérieux.

La scène de viol décrite de façon aussi explicite ne m'a même pas choqué ou dégoûté, elle ne m'a laissé que atterré face à un tel déchaînement de violence et de gratuité et un tel manque de subtilité, et je n'y ai vu qu'un moyen de choquer facilement, de donner à certains lecteurs ce qu'ils souhaitent, et de faire de la pub (ce qui fonctionne parfaitement, j'ai l'impression). Elle reste dans la logique des auteurs, qui veulent faire croire qu'ils nous emmènent au coeur des ténèbres, mais sont incapables d'être crédibles et prouvent qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent, et donc pour le coup, on ne peut y voir qu'exagération, voyeurisme et fan-service, et rien d'autre.
Un viol n'a pas besoin d'être explicitement montré pour causer un choc. La découverte du corps de Triela dans un flashback de Gunslinger Girl (avant qu'elle ne devienne un cyborg) m'a infiniment plus marqué qu'une mascarade de débauche de bas-instincts dans ce titre. Une image suggérée et laissé faire le reste à l'imagination sera toujours bien plus efficace pour causer un choc émotionnel qu'une exagération fan-service.
Le viol est une arme de guerre, utilisée depuis le début de l'humanité, afin d'attaquer un peuple dans sa chair et dans son âme en s'en prenant directement à celles qui assureront la relève du pays et à ceux qui partageront la vie des victimes (en plus de créer un traumatisme aux futurs enfants nés de ces viols). Donc dans le contexte, même si l'acte est pire que condamnable, il a sa place dans un torchon comme Wolf Guy, car il reste dans le même esprit. Son manque de nuances, son sens de la narration voyeuriste, sont présents dès le début.
Wolf Guy n'a rien d'un titre mature, il n'est qu'exutoire pour une frange de lecteurs frustrés, avide de violence sans la moindre sensibilité et réflexion derrière, qui voudrait bien se croire loup solitaire à la Inugami pour expliquer leur solitude et trouver une réponse à pourquoi ils se sentent persécutés dans ce monde trop injuste. Et Inugami qui est le seul à pouvoir sauver une femme comme la prof (bien roulée, il faut le dire), violée et rejetée de partout, et donc qui leur serait irrémédiablement soumise, puisque lui seul l'accepterait comme elle est, constitue sans doute un beau phantasme pour cette même tranche de lecteurs... Comme le reste du titre, d'ailleurs.

Ce n'est pas ce tome en particulier qui aurait du comporter un avertissement, mais bien toute la série, et ce depuis son début (ah, et moi qui espérait une vraie histoire de loup-garou...)
Modifié en dernier par Sorrow le 30 août 2011, 21:44, modifié 1 fois.
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Re: Wolf Guy

Message non lu par Kimi_ » 30 août 2011, 21:12

Ça c'est de la critique... Bien construite, très bien argumentée avec des exemples pertinents. Je te rejoins vis-a-vis de celle-ci. Bravo a toi Sorrow. ;)
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Koiwai
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Re: Wolf Guy

Message non lu par Koiwai » 12 oct. 2011, 09:13

Tome 9: bon, c'est juste mauvais donc y a du mieux :mrgreen:

Après un huitième volume qu'on aura préféré effacer de notre mémoire, Wolf Guy revient avec un neuvième tome qui s'annonçait tout sauf meilleur tant la fin du précédent opus n'annonçait rien de bon.
Après 200 pages d'un viol dont on cherche encore l'intérêt, il ne reste à présent plus que dix minutes à Akira pour sauver Mlle Aoshika. Dix minutes avant le moment fatidique où son visage sera dévoilé à la face du monde. Après tant de péripéties, on ne souhaite qu'une chose à notre héros: parvenir à temps afin de réussir ce pour quoi il a fait tant d'efforts, luttant contre un ennemi qui ne semble pas connaître de limites dans l'horreur. Mais Akira, depuis le début, a-t-il seulement la moindre chance de sauver Aoshika à temps ?

C'est bien là tout l'enjeu du début de ce volume, qui conclut la quête d'Akira de manière on ne peut plus cruelle, assombrissant toujours plus un récit au sein duquel les auteurs montrent qu'ils sont bien décidés à offrir une oeuvre noire jusqu'au bout. Les scènes-choc s'enchaînent sous les yeux de notre héros, impuissant face à Haguro, rongé par son désir de faire éclater à la face du monde la réelle identité de notre héros et de montrer contre quoi il a décidé de se battre. Ces scènes-choc sont toujours portées par des représentations assez franches du viol, mais moins poussées, et qui ont surtout une utilité plus visible qu'auparavant, faisant bien ressortir toute la noirceur de l'âme de Haguro (reconnaissons un mérite à l'oeuvre: rarement un méchant de manga n'a paru aussi horrible) et l'aspect très malsain qui va avec. Reste qu'après le tome précédent, cet arc centré sur le viol d'Aoshika commence sérieusement à lasser, tant l'indigestion frôle et on a l'impression que les choses n'avancent pas. Mais voir ici Akira subir, les unes après les autres, les épreuves cruelles infligées par un Haguro qui ne connaît aucune limite, a de quoi mettre réellement mal à l'aise.

Sur ces événements mettant toujours plus en avant l'horreur qu'inspire Haguro et la pureté de la relation entre Akira et la pauvre Aoshika, on se retrouve déjà quasiment à la moitié du volume, en ayant surtout la sensation, malgré l'ambiance créée par les auteurs, qu'il ne s'est une nouvelle fois quasiment rien passé de très intéressant. Haguro est un monstre, Akira un bon gars. Ok. Mais ça, les auteurs nous le rabâchent sans cesse depuis le début de la série, et ce qui vient de se passer n'apporte finalement rien de nouveau. Quant à Aoshika, dommage que les auteurs n'aient pas cherché, avant d'en faire un objet sexuel contre son gré, à la rendre un minimum intéressante.
L'un des gros problèmes de Wolf Guy vient de là: en 9 tomes, rien n'a bougé. Les personnages restent campés sur leurs positions, rien n'évolue, on cherche toujours l'histoire de loup-garou qu'on attendait et qui n'apparaît que par bribes, et les auteurs se contentent finalement, depuis le départ, d'enchaîner des scènes-choc autour de l'horreur de ses personnages, de la violence et du sexe... Un minimum d'histoire aurait été de trop, apparemment. Reste que quand ils s'y mettent, les auteurs savent faire de l'oeuvre un vrai manga d'ambiance, une ambiance que l'on aimera ou pas, mais qui, dans tous les cas, commence tout de même sérieusement à lasser tant on a l'impression qu'il n'y a rien d'autre. Le thème du loup-garou et la critique humaine promis, entre autres, sont de plus en plus difficiles à entrevoir.

Pourtant, il arrive, de temps en temps, que Wolf Guy propose une idée réellement intéressante, et c'est ce qui se produit dès la fin de cette longue première partie de l'arc du viol d'Aoshika, via le chapitre nommé "Le Buzz", pas fin pour un sou, mais intéressante mise en abyme du sexe et de l'impact malsain qu'il peut avoir sur les personnes dans notre société où tout se base sur l'information et les buzz. Mais la suite du tome fait retomber Wolf Guy dans ses travers. Le retour sur le devant de la scène du journaliste Akira Jun et de la dévergondée Ryûko avait de quoi apporter un renouveau, mais l'on attend toujours de savoir à quoi sert le premier. Quant à la deuxième, elle revient sur le devant de la scène pour être exactement comme elle a toujours été: une débauchée assoiffée de sexe. Les auteurs s'appuient à nouveau sur un élément déjà largement utilisé auparavant sans rien y apporter de neuf, en profitant juste pour présenter une nouvelle scène un peu scabreuse qui prend comme prétexte les prémisses de la révolte d'Akira. Car oui, ça y est, après 9 tomes de passivité donnant envie de le baffer, notre héros semble bien décidé à prendre les choses en main, au vu de dernières pages laissant présager un tome 10 tout sauf finaud (on est dans Wolf Guy, oh !). Mais on ne peut s'empêcher de trouver tout cela très mal amené. L'annonce du réveil d'Akira au contact de certaines personnes paraît très bancal, surtout quand les dites personnes restent figées depuis le début dans leur rôle de faire-valoir et qu'elles se paient le luxe d'avoir des réactions incohérentes tout sauf crédibles. Et quand on pense qu'il a fallu 9 tomes pour en arriver là...

En somme, s'il reste pourvu d'énormes défauts qui lui enlèvent toute crédibilité, ce neuvième tome remonte la pente dont le fond avait été atteint par le volume 8. Le manga d'ambiance est toujours là, divisera les foules, mais l'interminable étirement de l'ensemble autour d'un scénario qu'on cherche encore souvent tant il n'a pas évolué d'un pouce, lui, ne trompe pas quant à la médiocrité du contenu.
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titali
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Re: Wolf Guy

Message non lu par titali » 12 oct. 2011, 16:44

Déjà au tome 10? o O Je pense que tu veux dire le tome 9?^^ Sinon je te souhaite bon courage pour lire la suite des évènements de cette (horrible) série! :mrgreen:
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Re: Wolf Guy

Message non lu par Koiwai » 12 oct. 2011, 18:50

Oui tome 9 ^^" Je suis tellement pressé que ça se finisse que je saute des tomes :mrgreen:
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Re: Wolf Guy

Message non lu par Wang Tianjun » 12 oct. 2011, 19:24

Ravi de voir aujourd'hui en librairie que Tonkam a changé de position en mettant cette fois le tome sous cellophane ! Nos gueulantes ont l'air d'avoir été entendues ! :twisted:

M'enfin du coup j'ai pas pu le feuilleter pour voir si c'était toujours pourri, c'est malin.. :P :arrow:
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Re: Wolf Guy

Message non lu par Koiwai » 12 oct. 2011, 19:30

+1 pour le cellophane ! Mais quand même, c'était la base, quoi, du cello sur un bouquin pareil :roll:
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Re: Wolf Guy

Message non lu par hdix » 13 oct. 2011, 10:50

eh ben quelle histoire :shock:
je viens de découvrir tout le chimilimili du tome 8 ( qui a dit que j’étais à l'heure comme un train de la sncf :o ?? )

bref, une série qui m'a intrigué sur le début, mais j'ai pas acheté, et finalement je ne le regrette pas du tout ^^
parce que s'il y a bien un truc que je ne supporte pas, ce sont les scènes de viol (que ce soit dans les mangas ou en film)

ca me dégoute vraiment, mais quand c'est rapide, même quand c'est pas montré. rien que la suggestion me choque.
j'ai été choqué rien qu'en lisant vos critiques :roll: (bon ok j'exagère )

même la scène dans enfer et paradis ne m'a pas plu, pourtant elle dure 1 page.

enfin bref, définitivement rayé.
Pourtant y a moyen de faire qque chose bien avec les loups garou...
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Re: Wolf Guy

Message non lu par Koiwai » 12 janv. 2012, 13:26

Tome 10:

Poignardé par Ryuko, Inugami semble mal parti, car cette nuit, la lune est absente... Pourtant, le jeune garçon ne perd pas ses forces pour autant et se lance les deux pieds devant dans le piège de Haguro pour sauver Aoshika. La légende de la perte de pouvoir des loups-garous lors de la nouvelle lune serait-elle fausse ? Akira trouve-t-il tout simplement sa force dans sa volonté de secourir Aoshika ? Cet élément n'est-il qu'un prétexte facile, un de plus, pour enchaîner directement sur du bourrin ? Les deux premières hypothèses étant à peine esquissées, on penchera plutôt pour la troisième : le prétexte facile, qui a donc, en plus, tendance à confirmer l'inutilité du personnage de Ryuko.

Puis c'est une autre inutilité qui se confirme petit à petit : celle du journaliste Akira Jin, apparu depuis déjà quelques tomes, présent lui aussi là où Aoshika est retenue, mais ne faisant rien hormis parler pour ne rien dire. Par défaut, Akira part donc seul à l'assaut de Haguro et de ses sbires, s'infiltre dans la propriété et explose les uns après les autres les ennemis se présentant face à lui, au fil de pages peinant, ce coup-ci, à mettre réellement en valeur toute la violence et l'horreur de ce qui se joue. Si le design des personnages parvient à nouveau à faire ressortir la folie pure d'un personnage comme Haguro, la mise en scène est peu inspirée, et les dessins souffrent par moments de réels problèmes de proportion ou de plans, à l'image de la case où Akira bondit sur la voiture de Jin, passage où notre héros, dans les airs, ne ressemble à rien.

Akira s'infiltre donc, tabasse les méchants, qui sont par ailleurs longs à la détente, car, Haguro compris, il leur faut quasiment un tome complet pour comprendre que c'est Akira qui les attaque, et pas le journaliste comme ils le pensent, alors même qu'ils attendent de pied ferme l'arrivée d'Akira et qu'avec un peu de jugeote ils auraient dû tilter tout de suite qu'un simple journaliste ne pourrait pas se débrouiller aussi bien. Une stupidité de plus, passons.

Entre deux phases de débilité maladive des ennemis, les facilités et incohérences sont toujours là, plus flagrantes que jamais. Comment diable Haguro a-t-il pu se procurer des mines antichar ? Mieux encore, comment le portable trouvé par Akira a-t-il pu résister à de telles explosions ?

Un autre gros problème vient ici de la narration extérieure, à laquelle les auteurs nous ont déjà habitués, mais qui a ici tendance à venir briser le rythme quand le texte part sur des explications sur les ennemis et les armes, comme celles sur les chiens ou sur les fusils. On sent ici une volonté des auteurs de mettre en avant quelques caractéristiques de la déchéance humaine via l'exploitation des animaux ou des armes, mais le problème est qu'ils en parlent maladroitement et sans aller au bout de leurs idées. Puis, quand on constate que ces passages sont tantôt narrés par un narrateur extérieur à l'histoire, tantôt par Akira, la cohérence narrative finit d'être achevée.

Du côté de Haguro, les choses ne sont guère mieux. Après des volumes complets où le bonhomme ne s'est jamais remis en question, les auteurs décident, comme un cheveu sur la soupe, de le confronter aux fantômes de son passé, au sens propre comme au figuré. Tandis qu'on se demande pourquoi ce choix est fait maintenant et d'un seul coup, on ne peut que constater que la façon qu'ont les auteurs de représenter la chose passe complètement à côté de son objectif. La psychologie (ou absence de psychologie, plutôt) de Haguro paraît ici plus grossière que jamais tant le tout est peu inspiré.

Enfin, que penser de la fin du volume, où l'on retrouve une Aoshika plus pitoyable que jamais ? Si l'idée d'aborder le désespoir total de la jeune femme, au bord de la folie, tellement à bout qu'elle s'offrirai désormais de son plein gré à n'importe quel homme, aurait pu être intéressante pour présenter une autre faiblesse humaine, la façon qu'ont les auteurs de présenter la chose est une nouvelle fois pathétique, grossière, tant ceux-ci semblent avoir décidé d'humilier leur pseudo-héroïne jusqu'au bout.

Au final, Wolf Guy semble une nouvelle fois vouloir battre des records dans la nullité. De bonnes idées sont là mais sont toutes vendangées, et la série souffre plus que jamais de ses facilités et incohérences scénaristiques, narratives et visuelles.
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