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par Shin-Ichi » 06 févr. 2013, 22:15
Je continue maintenant avec des films que j'apprécie beaucoup, mais qui m'ont laissé une impression moins forte que les quatre précédents.
Le chasseur noir de jais : 17/20
Il y a beaucoup à dire sur ce film, considéré par beaucoup de fans comme LE film. Contrairement au film 5, les hommes en noir sont ici présents tout au long du film, avec à la clef une tension permanente, où on se demande à chaque instant s'ils vont apparaître. On se retrouve ici avec une affaire de meurtres en série plutôt classique dans les films. Celle-ci manque un peu d'intérêt, la raison étant simple : la quasi-totalité des meurtres ont lieu hors écran et avant le début véritable de l'enquête. On se retrouve ainsi à devoir résoudre le code laissé par le meurtrier tout en se disant que cette fois, nos héros ne seront pas en danger. Le mystère est plutôt simple à résoudre si on a l'habitude de lire le manga (en effet, des choses en apparence hors sujet nous permettent de deviner la méthodologie employée par le meurtrier). C'est néanmoins l'occasion de revoir l'ensemble des policiers rencontrés dans le manga.
La partie des hommes en noir vient donc se raccorder dessus de manière un peu poussive. Cependant, l'introduction du personnage d'Irish, qui s'est infiltré parmi les policiers et s'interroge sur l'identité de Conan, est l'occasion de faire courir un vrai danger à Conan et à son entourage. On découvre alors l'identité et le mobile du meurtrier, sadique et manipulateur comme on s'y attendait. Ensuite vient un final explosif avec une confrontation directe entre Irish, Conan et Ran ; puis, entre Conan et le reste des hommes en noir. Aoyama en profite pour montrer les distensions entre les membres de l'organisation (qui seront confirmés dans l'arc Kir), et ainsi une piste d'exploitation pour la fin du manga.
Deux autres points positifs sont : la rencontre Conan / Vermouth, cette dernière étant toujours aussi ambigue. Enfin, la place accordée à Sato et Takagi qui ont eux mêmes des soupçons et s'interrogent sur la présence d'une mafia, est très intéressante et nous prouve que ces deux-là sont très perspicaces. Peut-être finiront-ils par découvrir la vérité sur Conan dans le manga ? Comme toujours, l'animation et la bande son sont au top.
Pour finir, on peut dire que ce film est une très grande réussite dans le côté thriller et le danger encouru par les personnages, qu'on ne retrouvait pas depuis Mémoire Assassine, et l'utilisation judicieuse des nombreux personnages secondaires. Malheureusement, comme dans le film 5, l'enquête policière et la recherche de la taupe ne sont pas vraiment imbriqués au mieux. On en vient ainsi à oublier la menace Irish jusqu'aux trente dernières minutes. Un autre problème est le manque d'intérêt de la partie sur les Détective Boys, mais heureusement, cela ne concerne que quelques minutes du film. Au final, un film déséquilibré avec des faiblesses scénaristiques, mais néanmoins d'une grande qualité et indispensable pour tout fan de Détective Conan.
Stratégie en profondeur : 16,5/20
Un autre film catastrophe avec un moyen de locomotion, mais des particularités qui rendent son visionnage indispensable, avec une animation et une bande son, comme toujours impeccables. La partie catastrophe, elle, a ici un véritable intérêt scénaristique, avec une vraie tension. Celle-ci n'intervenant que vers la fin, elle n'est pas alors une gêne pour le développement d'une véritable intrigue. Les personnages créés pour le film sont charismatiques et possèdent une personnalité plutôt attachantes. De plus, les Détective Boys et Sonoko sont pour une fois employés judicieusement et permettent au personnage de Ran de nous livrer une mini-intrigue très touchante.
Les deux points forts du film sont cependant l'utilisation du principe de la franchise Columbo : nous montrer le meurtrier et les crimes en direct, pour nous faire ainsi réfléchir sur la façon dont Conan peut arriver à détruire l'alibi que celui-ci s'est forgé. Puis, au cours du film, on commence à relever des éléments étranges qui mettent à mal nos convictions et nous poussent à réfléchir autant que dans une enquête classique. Le seul problème étant que le spectateur peut se contenter de regarder l'histoire se dérouler et lorsque le doute s'installe, ne pas avoir suffisamment analysé le début du film pour pouvoir résoudre le mystère.
L'autre grande surprise est la scène de confrontation entre le détective et le coupable, le meilleur twist de tous les films de la saga, donnant ses lettres de noblesse à un personnage trop souvent sous-estimé et permettant de souligner les efforts des scénaristes pour développer la psychologie de ses personnages.[spoiler]En effet, voir Kogoro dévoiler toute l'affaire et se rendre compte qu'il avait trouvé la vérité avant Conan est une grande première (même dans le manga, Conan donnait des indices à Kogoro pour l'aider).[/spoiler]
Alors que le début du film et la bande annonce laissaient entrevoir un film catastrophe classique et sans originalité, on se retrouve ici avec un film rompant plusieurs conventions de la saga mais parfaitement maitrisé : clairement l'un des opus les plus originaux et intéressants concernant les personnages principaux, et où le revisionnage s'impose !
Décompte aux cieux : 16/20
L'autre film avec les hommes en noir. Pour commencer, c'est à partir de ce film que l'animation atteindra le niveau qui est la sienne aujourd'hui donnant des scènes d'action exceptionnelles et un chara design excellent. La bande son se renouvelle un peu pour donner un parfait support à l'image.
La partie catastrophe , bien qu'excellente techniquement et avec son lot de moments forts, est un peu longue, et surtout, met finalement peu de personnes réellement en danger (à cause de l'ascenseur fonctionnant séparément du reste). Les moyens de fuite (que ce soit pour Ran ou les Détective Boys) sont très bien trouvés et ne s'orientent pas encore vers la surenchère que l'on peut retrouver dans certains films postérieurs.
Deux intrigues sont développés dans ce long métrage : une enquête classique de meurtres en série, et l'autre sur Ai Haibara et ses relations avec les hommes en noir. Cependant, plusieurs problèmes se posent, qui seront en partie corrigés dans le film 13. Tout d'abord, l'enquête n'est cette fois-ci pas intéressante et alors que l'on pense en avoir fini, la catastrophe se produit et repousse sa résolution à la fin du film. On sent que les scénaristes n'étaient pas inspirés et préféraient se concentrer sur Ai. En effet, c'est là la plus grande qualité de ce film : développer sa psychologie et nous montrer ses faiblesses et peurs. A ce stade dans le manga, nous ne connaissons pas encore très bien son caractère et je pense que c'est le visionnage de ce film qui a fait d'elle l'un des personnages les plus appréciés.
L'autre faiblesse du scénario est que les hommes en noir n'ont pas vraiment de lien avec le reste de l'histoire, faisant leurs machinations dans leur coin sans vraiment traiter le cas Haibara.
On a donc ici un film avec de très bonnes idées, qui seront plus tard développées dans le film 13, et qui donne un très bon aperçu de l'univers de Détective Conan et de ses personnages, mais qui ne sont pas poussées au maximum de leurs possibilités. Les relations entre les personnages y sont cependant largement développées, en particulier les amours des Détective Boys (mais d'une façon intéressante). Finalement, la plus grande malchance de ce film est d'avoir été précédé de trois des meilleurs films de la saga.
Mais si vous devez faire découvrir Détective Conan à une connaissance, je pense que lui faire regarder ce film et l'épisode de la sonate au claire de lune suffira à le convaincre !
Croisement dans l'ancienne capitale : 15/20
Ce film est un peu à part dans la saga cinématographique, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, c'est le premier réalisé par ordinateur, ce qui donne des graphiques exceptionnels et permet enfin à la saga d'exploiter les décors utilisés et de magnifier les scènes d'action (même si le cell-shading de la poursuite à moto peut surprendre au début). La bande-son est toujours exceptionnelle et l'ensemble permet de créer un véritable univers.
De plus, c'est le seul film où l'on peut dire que le héros n'est pas Conan, mais plutôt Heiji. Ainsi, c'est lui qui est la cible du tueur en série et qui est au centre de l'intrigue amoureuse. En effet, Heiji profite de son passage à Kyoto pour retrouver son premier amour, ce qui fait peur à Kazuha. Cette partie est vraiment intéressante et poétique, contrairement à ce que l'on pourrait craindre au départ.[spoiler]De plus, le passage sur Shinichi et Ran confirme que ce film est celui où les garçons vont enfin se rendre compte de leurs sentiments envers leurs amies d'enfance.[/spoiler]
Concernant l'intrigue, elle est ici exceptionnelle et rivalise avec les films 4 et 9 sur le côté enquête. Les scènes d'action sont savamment dosées et réparties au cours de l'histoire, avec un final donnant la part belle à Heiji et à Kazuha. Cependant, le film nous donne aussi des moments plus contemplatifs sur le folklore japonais, pour donner le film le plus poétique après le film 12. Quant à l'enquête en elle-même, elle est excellente et nous ramène aux plus belles heures du manga, avec une coopération totale entre Conan et Heiji.
Le seul défaut l'empêchant pour moi de truster la première place du classement est le fait que la résolution repose sur la connaissance de la langue japonaise et sur sa mythologie. A la limite, cela peut se comprendre dans le sens où cela colle parfaitement avec le cadre de l'intrigue et que le film se destine avant tout au publics japonais ; ainsi, certaines intrigues du manga reposaient aussi là-dessus, et elles étaient très intéressantes. Le problème découle des petites parenthèses régulières donnant l'ensemble des informations utiles : au contraire du film 3 où les explications sur l'histoire russe étaient parfaitement intégrées (car partant du principe que le spectateur a une culture suffisante pour déjà en connaître une partie), ici, elles sont plus longues et cela a tendance à fortement casser le rythme de l'histoire.
Cependant, je pense qu'il faut partir du principe que comme le film 12 qui était construit comme un opéra, celui-ci reprend la structure d'un conte, et qu'il faut accepter ce fait pour pouvoir profiter pleinement de cet excellent film.
Le fantôme de Baker Street : 15/20
Voici le film le plus original de la saga, et cela à bien des égards. Tout d'abord, par la présence du père de Shinichi pour la première fois, Yusaku Kudo. Ensuite, par le thème abordé. Shinichi, comme beaucoup d'entre nous, est fasciné par le personnage de Sherlock Holmes (d'où son surnom, le Sherlock des années 90'). Les scénaristes ont donc eu la bonne idée de faire évoluer Conan et la bande des Détective Boys dans la Londres victorienne du 19ème siècle, au moment où sévit Jack l'éventreur.
Pour cela, on nous explique qu'un nouveau jeu révolutionnaire permet de modéliser une réalité virtuelle, où le sujet peut agir et ressentir par l'utilisation de pulsions électriques. Cette théorie, un peu farfelue, est cependant la seule qui permette de faire agir autant de personnes dans Londres. Conan y participe donc pour élucider un meurtre ayant eu lieu pendant la cérémonie.
J'ai pour ma part adoré l'enquête sur Jack l'éventreur. Ainsi, on ressent toute la tension entourant les enfants dans ce monde inconnu (sauf pour Conan), et les personnages de la mythologie holmésienne présents sont très bien utilisés. De plus, l'idée de mort virtuelle permet de faire planer un danger réel sur les enfants, tout en laissant l'espoir de les retrouver si Conan termine le jeu. Le parti pris des scénaristes sur l'identité et le mobile de Jack sont pour leur part cohérents.
Le problème est qu'en parallèle, Yusaku Kudo résout l'enquête dans le monde réel de manière trop poussive. A la limite, il aurait mieux fallu qu'il trouve instantanément la solution et confonde immédiatement le criminel pour en finir avec cela et se concentrer sur le jeu.
Mais la grande particularité de ce film, c'est sa réflexion sur le système héréditaire mis en place au Japon. Le discours de Ai et le comportement des enfants de haut rang au début montrent les dangers que ce système représente. Ainsi, au fur et à mesure de l'histoire, nous verrons évoluer les relations entre nos Détective Boys et ces derniers, pour terminer sur une note plus positive et montre que cette expérience n'aura pas été inutile.
Enfin, pour la première fois dans DC, on montre dès le début le suicide d'un enfant, ce qui est un pari osé mais qui est très efficace pour créer ce cadre de tension et de danger permanent dans lequel baigne le film.
Un très bon film donc, avec des idées et des partis pris très intéressants, un peu plombée par l'enquête du monde réel, mais qui permet à Conan de réaliser son rêve : rencontrer son idole Sherlock Holmes !
Jolly Roger et le cercueil bleu azur : 15/20
Comme l'a dit dit Glass Heart, le film le moins aimé par les fans, car éloigné de l'ambiance thriller de la franchise. Cependant, le bon point de celui-ci est de ne l'avoir pas compensé par du fan-service comme le film 14, ce qui lui donne ainsi une identité propre et avec des qualités.
Tout d'abord, l'animation et la bande son sont toujours excellentes, créant une véritable île paradisiaque avec ses panoramas et ses activités économiques. On ressent bien l'éloignement de la civilisation, cette île semblant toujours figée dans le siècle de la piraterie.
La première partie du film est une chasse au trésor menée par les Détective Boys et Conan, pour retrouver le trésor des pirates, comme on pourrait en trouver dans le manga (ce qui légitime au moins la présence des enfants dans cet opus). Ce sera là la véritable intrigue du film, alors qu'en parallèle, on voit Conan et la police de Tokyo enquêter sur des chasseurs de trésors malhonnêtes. Cette partie enquête reste cependant très simple mais est un bon prolongement de la chasse au trésor. La deuxième partie, elle, est centrée sur [spoiler]l'enlèvement de Ran et Sonoko par les chassers de trésor[/spoiler], et permet de créer la tension nécessaire pour faire évoluer l'intrigue. Même si le dénouement est prévisible, la fin du film qui révèle nature du trésor est bien amenée et conclue superbement cet opus.
Le point fort de ce film est une bonne exploitation de tous ses personnages, ce qui donne alors une véritable cohérence tout le long de l'histoire. C'est également l'occasion de mettre en valeur l'amitié entre Ran et Sonoko.
Au final, cet opus est plus un "film de vacances", mais l'histoire parfaitement maîtrisée et l'excellent travail réalisé pour donner un visage et une vie à cette île mérite bien un visionnage !
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Shin-Ichi le 16 avr. 2013, 17:29, modifié 8 fois.