Terra Formars

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 29 janv. 2013, 20:52

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La fiche sur le site


Tome 1 :

" Do you Speak martien ?... *shruck* "

Remarqué l'année dernière sur l'Affaire Sugaya (paru aux éditions Delcourt), le dessinateur Kenichi Tachibana s'allie cette fois-ci au scénariste Yu Sasuga pour nous offrir Terra Formars, un seinen de science-fiction pour le moins très éloigné de sa précédente oeuvre.

Jugez vous-même : dans le futur, l'humanité qui n'a cessé de croître épuise dangereusement les ressources de la Terre au point de risquer l'extinction. Pour remédier à cela, un plan de sauvetage est mis en place : envoyer sur Mars l'unique être vivant capable d'endurer l'environnement de la planète rouge et de rendre celle-ci habitable : le cafard.
500 ans plus tard, en 2599, la terraformation de Mars est sur le point d'être bouclée, et les insectes qui y pullulent doivent désormais être exterminés. Succédant à une première équipe, celle du "Bugs 1", qui a mystérieusement disparu alors qu'elle était en mission d'extermination sur mars 20 ans auparavant, une deuxième équipe composée de 15 personnes est à son tour envoyée par l'U-Nasa sur Mars à bord du "Bugs 2" pour éliminer les insectes... Mais est-ce là leur vraie mission, ou leur cache-t-on des choses ? Et comment ont-ils été sélectionnés ?
A peine les 15 membres de l'équipe ont-ils débarqué sur la planète nouvellement terraformée qu'ils y découvrent d'étranges créatures très peu amicales. La théorie de l'évolution ne s'applique pas qu'à l'homme, et les habitants de Mars sont bien décidés à se venger de ceux qui les persécutaient autrefois et à éliminer tout intrus...

Une couverture aussi froide que brute, un synopsis aussi tiré par les cheveux qu'annonciateur d'action pas fine : voilà, le ton est déjà donné. Terra Formars offrira son lot de trucs dégueu' et de morts atroces aux amateurs de titres bourrins, qui ne devront d'ailleurs pas attendre longtemps avant de voir les premiers corps tomber. Et qu'on se le dise, ça ne s'arrêtera pas du volume, au point de régulièrement étonner et estomaquer le lecteur.
Etonner, car on n'a pas forcément l'habitude de voir des personnages présentés comme des héros et qui ont droit pour la plupart à un petit background (tout petit, mais quand même) se faire éparpiller sitôt les présentations finies.
Estomaquer, parce que les auteurs se font un plaisir de nous prendre au dépourvu en réduisant en morceaux leurs personnages à n'importe quel moment, parce que le découpage très brutal et la narration directe et sans détours accentuent ces effets de surprise, et parce que les "charmants" habitants de Mars ont des physiques pour le moins atypiques et marquants. Disons ridiculement effrayants, ce qui est accentué par un design fait par ordinateur, façon Gantz.
En fait, c'est exactement ça : Terra Formars devrait parler sans problème aux amateurs de Gantz, car on y retrouve une ambiance glauque et malsaine, des dessins denses et qui en imposent, un design informatisé des créatures plutôt flippant, de l'action sanglante et brute, des morts violentes et soudaines qui donnent l'impression que les auteurs pourraient achever n'importe lequel de leurs personnages n'importe quand, et des événements qui vont loin dans le WTF.

Justement, parlons-en, de ce WTF.

"Le polypedilum vanderplanki est un petit moucheron de la famille des chironomidés vivant en Afrique centrale. Cousin des moustiques, il ne se nourrit pas de sang et est totalement inoffensif. Sa larve a toutefois une capacité extraordinaire...

Oui oui, vous êtes toujours dans Terra Formars. Mais pour vous aider, vous qui commencez à vous poser des questions sur cette étrange citation du tome 1, à comprendre un tant soit peu de quoi il en retourne, abordons un autre aspect de prime importance dans ce volume : un déroulement très... très haut perché.
Tout commence avec une question que l'on est amené à vite se poser : pourquoi ces 15 personnes en particulier, qui n'ont aucune compétence d'astronaute, ont-elle été sélectionnées, et que leur a-t-on fait subir pour qu'elles puissent accomplir leur mission ? Les réponses arrivent vite, et elles annoncent bien la couleur quant à l'étrangeté du récit : simples miséreux hors-la-loi ramassés aux quatre coins du monde, les membres du "Bugs 2" se sont vus injecter des sérums leurs conférant les pouvoirs de différents insectes : ainsi, l'un est devenu quasiment immortel, tandis que l'autre possède un souffle capable de le propulser à une vitesse folle, ou qu'un autre encore peut manipuler les cafards... Voilà voilà. Ca a le mérite d'être inventif et, surtout, ça assume totalement son côté nawak jusqu'au bout, puisque chaque nouveau pouvoir dévoilé donne lieu à des explications 100% véridiques sur les insectes concernés. Ainsi a-t-on droit, au beau milieu du joli massacre qui a lieu, à de véritables puits d'informations sur les différents insectes qui ont inspiré les pouvoirs. En fait, Terra Formars est un documentaire sur les insectes camouflé sous un récit SF d'action bourrin et sanglant, et on sent bien toute la documentation des auteurs sur le sujet. Voici un mélange plutôt... étonnant, allons-nous dire. C'est rigolo et ça contribue à l'ambiance pour peu qu'on entre dans le trip, même si, bien souvent, les focus sur ces insectes ne servent pas à grand chose, puisque les personnages auxquels ils sont rattachés ont la fâcheuse tendance à finir en plusieurs morceaux à la case suivante (et quand je dis à la case suivante, je n'exagère pas).
Mais le WTF ne s'arrête pas là, et se poursuit dans le déroulement des choses, le lecteur découvrant, entre deux démembrements, quelques mystères amenés par des petits événements pour le moins très bizarres : les monstres qui se mettent à téléphoner par portable, des pyramides qui apparaissent au milieu de nulle part... Certaines réponses sont d'ores et déjà amenées, d'autres non, et ça a le mérite d'intriguer un tant soit peu quant à la suite de ce récit qui aime partir en vrille.

D'ailleurs, partir en vrille, voici une autre spécialité de ce premier volume. Que ce soit voulu ou non, pour le pire ou le meilleur.
Dans le registre voulu et assumé, on a notamment les tout petits flashbacks sur certains personnages qui arrivent à accumuler nombre de clichés rarement finauds, ou encore la capacité des "Martiens" à très vite évoluer et à dévoiler au fur et à mesure de nouvelles capacités qui n'augurent rien de bon pour les humains. Ils sont flippants, vous dit-on. Quant à nos "héros", leur capacité de transformation leur offre des physiques aussi nanardesques que sympathiques.
Dans une catégorie dont on ne sait pas vraiment si elle est totalement voulue ou non, restons sur les physiques des héros en signalant leur look qui ne colle pas toujours à leur nationalité. Ainsi croiserez-vous un chef américain de l'U-Nasa qui a une tête de tyran anarchiste russe, un thaïlandais à tête d'allemand, ou un israëlien à la dégaine de mercenaire d'Amérique du Sud. Et côté scénario, mieux vaut oublier de nombreux raccourcis qui donnent parfois des impressions d'incohérence : en effet, la narration passe parfois un peu trop du coq à l'âne, et certains éléments décontenancent car ils ont été mal préparés (par exemple, Victoria qui sort de nulle part alors qu'on ne l'avait pas vue une seule fois avant et que les autres ne se sont à aucun moment demandés où elle était passée).

Quand Gantz rencontre Starship Troopers. Avec ce premier volume, les auteurs nous offrent un récit étrange sur bien des points. Bancal et parfois maladroit, mais bourrin, dense, prenant si on se laisse happer par l'énorme trip. Vous n'avez jamais rien lu de tel, car Terra Formars est une expérience unique, qui vous instruira sur le criquet pèlerin entre deux têtes qui volent. Peut-être l'un des plus beaux WTF de ces dernières années, auquel on adhèrera ou pas.

Côté édition, c'est du tout bon : l'impression est de qualité, la traduction de Sylvain Chollet très vivante et claire.
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Garvi
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Re: Terra Formars

Message non lu par Garvi » 07 févr. 2013, 00:21

Je viens de le terminer et j'ai plutôt adhéré au côté vraiment, mais alors vraiment très WTF XD.

C'est du grand n'importe quoi mais personnellement, ça ne m'a pas choqué, parce que, hormis quelques incohérences scénaristiques dont tu as parlé (en plein milieu d'un combat "Victoria manque à l'appel. Où est-elle passée ?' Euh... c'est qui Victoria déjà ? (parce que non, on ne l'a encore jamais vue)), les éléments WTF sont assumés et on est déjà dans un concept de base tellement haut perché (cafards humanoïdes sur Mars vs équipe de parias-mutants-insectoïdes) que voir apparaître des pyramides ou voir un des cafards parler ne choque pas plus que ça (enfin, ça choque, mais on se dit qu'au point où en est, un élément de plus ou un élément de moins, ça ne changera pas grand chose).
Et du coup j'ai plutôt bien aimé. Ca faisait longtemps que je n'avais pas été aussi surpris tout au long d'une lecture. Certes, il faut aimer le concept de base pour pouvoir poursuivre, c'est sûr.

Enfin, j'ai beaucoup apprécié l'ambiance que j'ai trouvé assez oppressante et vraiment malsaine. Les cafards, dès leur première apparition se montrent véritablement redoutables, extrêmement dangereux et totalement insensibles, ce qui les rend véritablement terrifiants, intimidants et menaçants. Un peu comme si les rôles avaient été inversés et que l'être faible était l'humain et non l'inverse. Imaginez vous face à un ennemi qui vous semble invincible, qui n'exprime aucune pitié et semble véritablement vous vouer une haine au point de vouloir vous tuer à tout prix. Voilà à peu près la consistance de cette ambiance oppressante assez bien rendue je trouve.
Ajoutez à cela qu'ils ont la facheuse tendance à décoller des têtes toutes les 5 pages et vous vous sentirez encore moins rassurés XD.

Les quelques points négatifs que je pourrais signaler sont plutôt personnels.
J'ai globalement adhéré à tous les personnages (pas forcément tout de suite, mais le petit background a joué un rôle positif pour certains. Les sortant un peu des clichés (où les y enfermant, mais les rendant du coup plus attendrissants) hormis ce "chef américain de l'U-Nasa qui a une tête de tyran anarchiste russe" XD. Je le trouve vraiment trop caricaturé (et inadapté au personnage).
Deuxièmement, les couvertures japonaises sont magnifiques en blanc, alors pourquoi s'être embêté à nous sortir une version noire moins réussie ?
Enfin, la fin du tome me laisse un peu dubitatif.
[spoiler]Ce premier volume qui semble être annoncé comme un prologue me fait un peu peur. J'ai peur de ne pas revoir les personnages qui rentrent sur Terre (pas que je sois d'ors-et-déjà un grand fan, mais simplement parce que je pense qu'ils peuvent jouer un rôle très intéressant par la suite et que ce serait dommage de perdre tout contact avec le premier volume par la suite (même si le "chef américain de l'U-Nasa qui a une tête de tyran anarchiste russe" réapparaît par la suite XD).
L'annonce du tome 2 me fait d'autant plus peur qu'elle annonce une troisième expédition 20 ans après (ce qui confirmerait la disparition des personnages survivants du premier volume). M'enfin, peut être que je me trompe et que ce sera très bien :). Mais j'ai peur que l'on voit arriver un tome plus convenu comme c'était arrivé avec le tome 2 de Front Mission : Dog Life & Dog Style, après un très bon tome 1 (tout au moins qui sortait des sentiers battus, comme ce premier volume de Terra Formars).[/spoiler]
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Koiwai
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 07 févr. 2013, 17:56

En ce qui concerne la couverture française, je pense que Kazé Manga a fait une couv' dans des tons plus sombres et montrant entièrement le visage pas très normal du héros pour mieux montrer l'ambiance qui nous attend dans la série. Au moins, là, on sait bel et bien ce qui nous attend XD (même si je préfère aussi la couv' japonaise)


En ce qui concerne les pistes pour le tome 2, je pense que [spoiler]le gars à lunettes de soleil de la bande-annonce est le héros du tome 1. Il a la même dégaine, la même coupe de cheveux, paraît un peu plus vieux que les autres. Et sa conversation de la bande-annonce "- tu es sûr qu'il n'est pas Mort ? - Certain" laisse penser ça aussi. Il parle sans doute du blond balafré laissé sur place à la fin du tome 1. Après tout, rien ne nous indique qu'il est vraiment mort, d'autant que contrairement à tous les autres morts il reste en un seul morceau XD
Bref, je vois bien le gaillard participer à la nouvelle expédition pour plusieurs raisons : retrouver le blond qui ne serait pas mort, et venger la mort de sa chère petite Aki. D'ailleurs, celle-ci n'est peut-être pas vraiment morte non plus, ce qui pourrait expliquer le fait que l'un des cafards voulait emmener son corps en fin de tome... sans oublier qu'elle non plus n'a pas le corps éparpillé en plusieurs morceaux XD Les auteurs nous réservent peut-être un (sale ?) avec elle aussi.
Bref, je m'attends quand même à pas mal de liens avec le tome 1 :)[/spoiler]
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 16 mai 2013, 14:12

Tu peux être rassuré Garvi, il reste quand même pas mal de liens avec le tome 1 ! :)


Tome 2 :

A l'instar de la mission "Bugs 1" avant elle, la mission "Bugs 2" s'est soldée par un sanglant échec, quasiment tous les membres de l'équipage ayant été massacrés par les Terra Formars, ces cafards qui ont muté au point de devenir surpuissants pour résister aux conditions climatiques de Mars. Seuls deux membres parviennent à s'échapper et à revenir sur Terre, mais ils ne savent pas encore qu'ils ramènent avec eux un terrible agent infectieux...

20 ans plus tard, en 2619, un nouveau voyage se prépare, avec pour réelle mission de trouver sur Mars l'agent pathogène à l'origine du mal qui ronge de plus en plus d'humains sur Terre. Une mission de grande envergure, qui ne comportera pas moins de 100 personnes opérées pour pouvoir résister aux Terra Formars.

Après un premier tome qui offrait une introduction d'une violence sans concession, ce deuxième volume se veut beaucoup plus calme, car il se consacre surtout à bien poser le scénario en préparant le nouveau voyage vers Mars.
Dans ce cadre, les auteurs nous invitent à suivre l'arrivée dans l'équipe de certains personnages en particulier. Ainsi découvre-t-on surtout Akari Hizamaru, un jeune garçon participant à des combats à mort clandestins pour financer l'opération de son amie d'enfance atteinte du mal mortel venu de Mars, avant que le récit n'aille se centrer sur un trio d'amis venus du Mexique, bien décidés à enfin vivre leur rêve après avoir connu bien des problèmes dans leur pays d'origine. Ajoutons à cela quelques autres figures, comme un commandant que l'on connaît déjà, un gros bras russe, un allemand à la mine renfermée, ou la charmante mais redoutable et très froide Michelle, et l'on obtient assez vite une petite palette de personnages assez caricaturaux, pour lesquels les auteurs jouent sur les clichés jusque dans leur nom (le russe nommé Asimov, les deux allemands nommés Adolf et Eva...), mais plutôt bien campés, car il n'y a pas une insistance trop poussée sur les clichés de leur caractère. De fil en aiguille on se retrouve alors avec une équipe hétéroclite, où des relations se forment assez vite, et où l'on découvre chez certains des motivations fermes pour aller sur mars (un désir de vengeance, par exemple), ou des objectifs qui naissent juste avant le début du voyage (chez Akari, notamment).

De manière générale, ce tome de mise en place reste basé sur des choses assez classiques, ne crée pas de grosses surprises pendant un bon moment, mais sait rester prenant et parvient à disséminer pas mal de petites informations au compte-goutte, informations précisant certains aspects de la mission (le taux d'échec de l'opération, par exemple) ou préparent déjà quelques énigmes qui viendront sûrement enrichir la série par la suite (on reste notamment intrigué par la rencontre entre Shichisei Hiruma et Honda vers la fin du tome). Toutefois, les auteurs continuent d'offrir quelques petits moments d'action assez funs, à commencer par le combat too much d'Akari contre un grizzly en début de volume. Et surtout, ils n'hésitent pas à nous balancer ça et là quelques gros rebondissements que l'on n'attendait pas forcément, et ce dès le début du tome concernant l'amie d'enfance d'Akari, ou encore plus dans une fin de volume faisant ressurgir soudainement l'action sanglante, pour un final qui laisse le lecteur estomaqué tant, en quelques pages, la situation dégénère déjà.

Après un premier volume violent et sanglant, ce deuxième tome de Terra Formars pose donc des bases plus solides autour de personnages assez clichés mais plutôt sympathiques et autour desquels se créent rapidement des liens, et tout ceci n'empêche pas les auteurs d'offrir quelques-uns de ces coups de théâtre inattendus et violents dont ils ont le secret. La machine Terra Formars semble désormais bien lancée, et est très prometteuse.
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 25 août 2013, 13:05

Tome 3 :

Avril 2620. Afin de récupérer l'agent pathogène qui devrait leur permettre de sauver l'humanité du virus, 100 humains surentraînés et ayant survécu à leur opération sont envoyés sur Mars à bord du vaisseau Annex 1 sous les ordres du commandant Komachi. Akari, Sheyla, Marcos, Eva et les autres se préparent sereinement à affronter les Terra Formars. Mais alors qu'ils sont à deux heures de l'atterrissage sur la planète autrefois rouge, ils tombent nez à nez sur l'une de leurs camarades, réduite en bouillies : sans qu'on sache comment, les cafards mutants sont présents à bord du vaisseau en plein espace. Et face à la menace, Komachi est obligé d'enclencher le plan Delta : les membres de la mission sont évacués via six navettes sous les ordres de chacun des six supérieurs, et une fois celles-ci posées à des lieux différents sur le sol martien, tous devront se rejoindre près de la carcasse d'Annex 1. Mais une fois sur place, les six troupes auront fort à faire, car les Terra Formars sont partout, et n'ont pas fini de dévoiler des caractéristiques toujours plus dangereuses...

La fin du tome 2 nous replongeait avec brutalité et efficacité dans l'action avec l'attaque du vaisseau. Comment les cafards sont-ils arrivés dans le vaisseau ? Komachi s'interroge : quelqu'un les y aurait-il glissé volontairement ? Si oui, pour quelle raison ? L'énigme est là, mais l'heure n'est pas à sa résolution : il faut évacuer en catastrophe, se poser sur Mars, se regrouper, et espérer que tout le monde s'en sorte... Ce qui, évidemment, ne sera pas le cas.

En effet, Yu Sasuga et Ken'ichi Tachibana nous ont déjà habitués à la mort soudaine et extrêmement violente de personnages qui en jetaient, et il s'en donnent plus que jamais à coeur joie dans ce troisième volume, où les troupes humaines, séparées en six groupes, sont contraintes de faire face en catastrophe aux Terra Formars bien décidés à les éclater en morceaux. On devine la mission de regroupement délicate, on sait très bien que tout le monde ne survivra pas (après tout, s'ils sont 100, c'est bien pour être sûr d'avoir suffisamment de chair qui vole, non ?), et la force du récit réside alors toujours dans cette façon brutale de faire disparaître des visages dont certains étaient déjà familiers, que ceux-ci paraissent redoutables ou plus fragiles. Définitivement, dans Terra Formars, tout le monde peut y passer, à n'importe quel moment, et c'est bien ce qui nous tient en haleine, car pour servir ça, on peut compter sur une narration et une mise en scène sans concession, sans détours, où un personnage tranquille peut se retrouver en grand danger ou sans tête la page suivante sans qu'on s'y attende. C'est brut, nerveux, excellemment mis en scène, et il paraît impossible de s'ennuyer si on aime le genre. D'autant qu'au-delà de la menace pesant sur les humains, on trouve ici un rapport de force plus équitable qu'avant, car si les humains morflent, cette fois-ci les cafards sont eux aussi éparpillés à plusieurs reprises par des héros qui en jettent et savent utiliser les capacités insectoïdes conférées par leur opération.

Surtout, dans le feu de l'action, les auteurs continuent de distiller avec talent révélations et interrogations. On se demande toujours comment les cafards sont arrivés dans le vaisseau. On s'interroge sur les capacités incroyables d'Akari ou de la très charismatique Michelle avant d'avoir des éléments de réponses. On voit se révéler aussi bien chez les humains que chez les cafards des capacités toujours plus redoutables qui rendent l'action toujours plus nerveuse, d'autant que les auteurs s'appliquent toujours autant à décrire les capacités spécifiques conférées par chaque insecte, comme la vitesse de démarrage d'un cafard ou la force de prise de Michelle. Et on reste très intrigué par ce qui se passe sur Terre entre Shichisei Hiruma et Honda.

Cette fois c'est sûr : Terra Formars a trouvé son rythme de croisière. Les auteurs n'hésitent pas à bousiller des personnages charismatiques à n'importe quel moment, ne laissent jamais le rythme fou retomber, offrent de l'action brutale, sanglante et nerveuse servie par une mise en scène sans concession et qui aime surprendre, distillent ce qu'il faut d'informations pour intriguer toujours plus... Si vous aimez les divertissements d'action bourrins, c'est du tout bon.
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 31 oct. 2013, 21:57

Tome 4 :

Contraintes de se séparer suite à l'attaque de leur vaisseau par des cafards, les 6 équipes, après avoir atteint le sol martien, doivent à présent se réunir tout en commençant à capturer des spécimens de terra formars. Mais entre les différentes équipes, les choses ne se passent pas de la même manière. Du côté de l'équipe nippo-américaine menée par Michelle, on doit faire face à des créatures d'un genre inédit : pendant que Michelle est emportée sous l'eau par un créature pas comme les autres, le reste de l'équipe doit faire face à un cafard ayant des jambes surpuissantes...

Sur mars, les humains ne sont pas au bout de leurs surprises, et doivent se mesurer à des terra formars d'un genre nouveau, qui sont autant une nouvelle menace, qu'un exemple que ces créatures ne sont pas si bêtes que ça dès lors que l'on apprend comment elles ont acquis ces nouvelles facultés...
L'action bat alors son plein, le danger plane réellement sur Michelle ou Akari qui sont poussés dans leurs derniers retranchements. Le coup de crayon dense et le rythme effréné happent à nouveau le lecteur, qui a aussi l'occasion de découvrir plus en détail certains pouvoirs, avec les habituelles explications.

Après cet affrontement, la suite du tome ne change pas de registre, en nous invitant à suivre les combats de deux autres équipes : celle du colossal Asimov, bien épaulé, entre autres, par Ivan, puis celle menée par Adolf, qui dévoilera dans les dernières pages du tome des capacités réellement impressionnantes. Dans chaque cas, la bataille, qui s'annonce d'abord rude, tourne finalement assez facilement à l'avantage des humains, le suspense s'essouffle alors un peu, mais cela est contrebalancé par les nombreuses explications technique sur les animaux ayant conféré leur pouvoir aux différentes héros (les auteurs ne se limitent d'ailleurs plus aux insectes) et sur les risques pris, qu'il s'agisse par exemple de l'apnée ou de l'électricité.

En somme, le tome, en présentant tour à tour les maillons forts des équipes, leurs facultés et quelques bribes de leur vie au gré des combats, est linéaire, est peu surprenant et fait très peu avancer l'histoire. Mais la densité des dessins et de la narration, le souci du détail dans les explications et les quelques pistes qui se précisent vaguement (sur l'armement réservé aux meilleurs du classement M.A.R.S., ou sur les enjeux des missions via un très court flashback de Michelle) rendent la lecture toujours aussi addictive.
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 13 févr. 2014, 08:56

Tome 5 :

Perdus sur Mars et encerclés par les cafards, les six équipes doivent tant bien que mal survivre et tenter de capturer suffisamment de spécimens pendant encore 39 jours, en attendant l'arrivée du vaisseau de secours. Mais face aux terra formars, la tâche est loin d'être facile, et les morts sont déjà au rendez-vous. De son côté, l'équipe germano-sud-américaine emmenée par Adolf se retrouve encerclée par toute une horde de créatures, dont certaines possèdent des capacités inenvisageables... La puissance d'Adolf suffira-t-elle à les contrer ?

La première moitié du tome s'intéresse au combat de l'équipe germano-sud-américaine, face à des cafards qui montrent une fois de plus leur capacité d'adaptation et d'évolution, en combattant de façon un peu plus solidaire, comme une armée, en créant des pièges et en retournant les armes des humains contre eux. La mission s'annonce rude pour l'équipe d'un Adolf qui va devoir se surpasser... si tant est qu'il ait suffisamment de rage pour se battre. Les auteurs nous proposent ici un véritable focus sur l'un des plus charismatiques combattants humains, en s'intéressant un peu plus au passé de l'allemand, fait de trahisons, mais aussi en dévoilant entièrement toute la puissance qui réside en lui. Le cocktail est détonnant, la sauce prend à nouveau dans cette déferlante d'action, et Adolf semble prêt à tous les sacrifices pour préserver les membres de son équipe... Mais Eva et les autres sont-ils seulement prêts à le laisser faire ? La cohérence et la solidarité de l'équipe germano-sud-américaine pourrait bien se faire sentir.

Dans la suite du tome, c'est un autre affrontement qui nous attend : celui de l'équipe 1, l'équipe japonaise emmenée par Komachi, qui doit elle aussi faire face à des cafards aux capacités toujours plus étonnantes... et ne rappelant que trop certaines capacités des membres de la précédente mission. Les cafards possèdent eux aussi une intelligence et un esprit d'analyse, et c'est donc sans surprise que l'on découvre la façon dont ils ont pu profiter des corps humains sans vie laissés sur Mars lors de la mission Bugs 2. Cela annonce forcément des combats toujours plus variés, où la stratégie et la cohésion d'équipe doivent se mêler à l'action pure et simple. Cette cohésion, l'équipe 1 va la démontrer, avec des éléments complémentaires comme Marcos, Keiji et Kanako, dont nous découvrons avec régal les facultés, toujours ponctuées d'explications sur les insectes et animaux qui leur ont conféré leur pouvoir.

C'est désormais une habitude dans la série : le scénario avance à rythme d'escargot. Mais l'action, elle, est toujours au rendez-vous, toujours aussi furieuse, toujours aussi efficace, et portée par de bonnes mises en avant des personnages et de leurs pouvoirs.
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 27 mai 2014, 18:48

Tome 6 :

Les différentes équipes ont été séparées sur Mars, et luttent désormais chacune de leur côté contre les cafards. Alors que certaines sont déjà en partie décimées par des terra formars aux capacités parfois surprenantes, d'autres semblent mieux s'en tirer, à commencer par les deux équipes nippo-américaines qui cherchent à tout prix à se rejoindre. Pendant que l'équipe nippo-américaine n°2 emmenée par Michelle et Akari fait bonne figure, dans l'équipe nippo-américaine numéro 1 les choses sont plus délicates, car les membres ont été séparés : Keiji se retrouve face à un véritable colosse, tandis que le commandant Shôkichi fait face à un redoutable cafard dont les capacités lui rappellent quelques souvenirs douloureux. Quant à Marcos et Kanako, ils eux aussi loin d'être sortis d'affaire.

Toujours aussi rentre-dedans, Terra Formars nous offre avec ce sixième tome l'habituelle déferlante de combats menés par divers personnages que l'on découvre toujours un peu plus au fil de l'action. Découvrir plus en détail le passé de Keiji est sympathique, de même qu'assister aux petits tourments de Shôkichi ou à l'entraide à distance que se procurent les inséparables Alex et Marcos. Et puis il y a toujours ces explications détaillées sur les pouvoirs de nos héros et sur les animaux dont ces pouvoirs sont tirés.

Bref, l'action bat son plein, certains personnages se dévoilent encore plus et gagnent en charisme, et les ennemis terra formars dévoilent des capacités toujours plus dangereuses : le détonnant cocktail qui fait le charme de la série est là. Néanmoins, ce qu'on retient surtout, ce sont les nouvelles surprises que nous offrent les auteurs, autour d'un scénario qui, lentement, continue de se préciser, en balançant quelques informations laissant nos héros et peut-être le lecteur estomaqués. Ainsi l'équipe où se trouve Ivan fait-elle, au coeur des mystérieuses pyramides, une découverte qui confirme ce que tous craignaient, et qui implique un problème plus grave encore... Et si les Terra Formars étaient encore plus intelligents et organisés qu'ils semblent l'être ? Et s'ils avaient suffisamment de ressources pour anticiper les choses, voire pour atteindre la Terre ? Et si un traître se cachait dans le camp humain ? Ces interrogations relancent la machine, et c'est alors du côté de ce qui se passe sur Terre qu'il faut aussi jeter un oeil, avec quelques précisions sur cette chère Michelle, d'étonnantes informations sur le statut à part d'Akari, et les conflits d'intérêt animant certaines personnes...
Le principal regret viendra toutefois de quelques passages et informations assez nébuleux, qui ont du mal à vraiment percer, la faute principalement à un manque de clarté dans les transitions entre ce qui se passe sur Mars et ce qui a lieu sur Terre. Cela reste un défaut minime, qui n'entache pas l'efficacité du récit.

Terra Formars poursuit son chemin avec talent, parvient à monter en puissance et à bien faire ressentir le danger qu'encourt l'humanité. Et au vu des différentes informations du tome, la suite a tout ce qu'il faut pour nous surprendre toujours plus.
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 21 août 2014, 07:24

Tome 7 :

Les deux équipes nippo-américaines sont enfin parvenues à se regrouper, et sont venue à bout du "chef" des cafards, s'offrant alors un moment de répit car leurs ennemis paraissent désorganisés et se montrent moins. Komatsu, Michelle et les autres en profitent pour se mettre en route vers leur vaisseau, prêts à s'organiser pour attendre l'arrivée des secours. Pourtant, ils ne sont pas au bout de leurs surprises, car un autre ennemi, peut-être encore pire que les cafards, est prêt à ses accueillir. Sur Terre, les plus puissants chefs d'Etat se réunissent dans les locaux de l'U-Nasa, se dévoilent réellement, et sont prêts à abattre leurs cartes...

Quand les grandes puissances terriennes dévoilent leurs véritables objectifs de conquête, cela se répercute directement sur les équipes envoyées dans l'espace, pour un résultat engageant la série sur une nouvelle voie assez prévisible mais hautement jouissive dans son genre. Les auteurs relancent leur série en deux temps. D'un côté, on suit avec beaucoup d'intérêt les ambitions qui se dévoilent sur Terre, au gré des oppositions entre les grandes nations et des alliances parfois fragiles qui se forment. Bien qu'on ne comprenne pas toujours tout de suite qui parle pendant les débats, Yu Sasuga et Kenichi Tachibana parviennent à bien faire ressortir les enjeux diplomatiques et stratégiques de puissants qui semblent bien plus occupés à vouloir asseoir leur domination qu'à réellement vouloir sauver les humains atteints du virus. Et, forcément, tout ça se ressent sur Mars, où les différentes équipes deviennent elles-même les jouets des alliances. Cela donne lieu à une trahison et à une bataille joliment orchestrée, qui est l'occasion de découvrir plus en détail une équipe qui jusque là ne donnait plus signe de vie, et qui aboutit sur de l'action rendue prenante par un sens du rebondissement bien huilé et par un plan collectif intéressant du côté des équipes nippo-américaines. L'action est certes moins bourrine que contre les cafards, mais les auteurs font bien ressortir les nouveaux pouvoirs (toujours avec les explications qui vont bien), et exploitent très bien les caractéristiques de certaines capacités déjà connues (Komatsu, Kanako, Ivan...) pour offrir de bons petits retournements de situation et peaufiner des stratégies assez prenantes. Avec, en toile de fond, quelques informations de premier ordre sur Michelle et surtout sur Akari, qui deviennent les objets de toutes les convoitises.

Comme on pouvait s'y attendre, les cafards ne sont pas les seuls ennemis, et l'homme lui-même peut être un adversaire encore plus retors. Les ambitions des grandes puissances se répercutent de plein fouet sur les équipes envoyées sur Mars, et Terra Formars s'offre alors un joli coup de boost qui rend la série encore plus prenante.
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Koiwai
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Re: Terra Formars

Message non lu par Koiwai » 13 nov. 2014, 01:14

Tome 8 :

L'équipe chinoise a dévoilé ses véritables intentions, et pour les contrer, les équipes américano-japonaises et russes doivent s'allier. Voila pour ce que l'on peut retenir de l'histoire dans ce tome. C'est maigre, me direz-vous. Mais dans les faits, ce huitième volume se résume à peu près à ça. La série ayant surtout été jusqu'à présent reconnue pour son action bourrine et ses délires explicatifs, ça n'aurait rien de très dérangeant, si l'on ne s'était pas attendu à voir le scénario se consolider un peu plus après le septième tome qui relançait bien les choses de ce côté-là, et surtout si la baston ici présente n'était pas si faiblarde.

Dans les faits, la recette reste pourtant à peu près la même que d'habitude : dans un tome quasiment entièrement orienté action où Chinois d'un côté, Américano-Japonais et Russes de l'autre se mettent sur la face, les choses commencent pourtant assez bien avec un affrontement au sommet entre ce cher Asimov et le chef chinois Liu Yiwu, qui nous offre notre dose de coups violents, de capacités surhumaines héritées d'animaux et d'explication fun. Puis la narration sait de nouveau nous prendre au dépourvu, en même temps que les personnages, quand les cafards reviennent sur le devant en prouvant à nouveau toutes leurs incroyables facultés d'adaptation. Evoluant décidément très vite, ces mignonnes bébêtes ont su se relever après la mort de leur leader, et semblent avoir tiré des leçons de leurs erreurs, ce qui les rend toujours plus dangereuses lors d'un affrontement où tout le monde ne ressortira pas indemne.

Le problème vient donc surtout d'ailleurs : une mauvaise exploitation des personnages, hormis Liu et Asimov en début de tome, ce qui rend peu à peu le tome de plus en plus lourd à lire. A force d'enchaîner l'action et les personnages, les auteurs commencent à avoir du mal à bien faire ressortir la plupart des protagonistes, ce qui est particulièrement vrai pour les différents membres chinois dont on ne retient pas grand chose (pas même le nom), et dont les capacités, pour certains, s'avèrent trop vite exposées (hormis pour la petite mignonne de la fin de volume). Pire, Ken-ichi Tachibana a ici toutes les peines du monde à varier les physiques de ses personnages : la plupart des membres de l'équipe chinoise ressemblent à d'autres personnages des autres équipes, et même certains Chinois se ressemblent trop entre eux, si bien qu'à quelques reprises on se demande qui est qui.
Ultime témoin d'une assez mauvaise gestion des choses, le focus sur Alexander en fin de tome s'avère très poussif dans les explications sur le pouvoir et sur le passé de ce personnage, et se conclut sans réellement passionner, avec un sacrifice limite idiot qui ne nous fait rien ressentir, là où d'autres choses de ce type mieux préparées avaient su, par le passé, provoquer en nous un petit sursaut de surprise ou d'amusement.

Après un septième volume qui relançait bien l'intrigue, les auteurs se plantent un peu avec ce huitième tome assez poussif et confus. Le premier vrai petit faux-pas de la série promet tout de même de vite s'estomper, au vu des toutes dernières pages.
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