Vol. 1:
Keima, jeune homme d'apparence banale, est, en réalité, le dieu de la drague. Aucune fille ne lui résiste, peu importe son caractère ! Enfin, ici on parle bien entendu des jeunes filles qui officient dans les jeux video. Parce que, dans la vrai vie, Keima il fait fuir ses camarades de classe comme la peste ! Néanmoins, cette existence peu ordinaire lui convient parfaitement bien. Seulement voila, au royaume des morts, lorsque l'on s'était mis en quête d'un bel apollon capable de faire chavirer les coeurs les plus insubmersibles afin de débusquer les esprits malfaisants qui y ont élu domicile, on avait pas tout compris au statut de notre héros. Du coup, voila Elsy, la petite démone envoyée sur Terre pour débusquer ces âmes en cavale, bien embêtée lorsqu'elle se rend compte que son nouveau partenaire est en réalité un loser de première lorsqu'il s'agit de draguer dans le monde réel ! Quoi qu'il en soit, il faudra faire avec ce qu'on a parce que, quand même, c'est la décapitation qui les attend si ils échouent...
A première vue, cette nouvelle acquisition de Kana n'avait pas de quoi bousculer les foules. Pourtant, force est de constater que ce premier volume se montre très agréable à suivre sans pour autant atteindre des sommets humoristiques et scénaristiques. Et cela, on le doit à plusieurs choses.
Tout d'abord, un dessin qui, s'il nous apparait comme fort simpliste dans un premier temps, s'imposera rapidement comme parfaitement bien adapté au style du récit. Les personnages sont mignons tout plein et, surtout, particulièrement expressifs. L'auteur n'hésite pas non plus à faire usage d'un rendu SD de temps en temps, ou encore de nous plonger dans les pensées farfelues de Keima à l'aide de cases très imagés. En outre, l'ensemble se veut très dynamique et le déroulement de l'action est toujours relativement simple à suivre tout en nous réservant ça et là quelques twists afin de pimenter quelque peu les choses.
Deuxième point fort de la série: son thème principal. Il faut bien avouer que, dans nos contrées, les jeux de dragues ne sont pas particulièrement populaires. Ils sont même pratiquement inexistants. Ce n'est pas du tout le cas au Japon et cela nous permet de nous plonger dans un univers que l'on ne connait pas forcément très bien. Tamiki Wakaki semble en tous cas bien décidé à utiliser toutes les ressources propres au genre au travers de ses histoires comme on peut déjà s'en apercevoir. Entre la jeune fille sportive et dynamique et la gosse de riche hautaine à souhait, il y a de grandes possibilités de diversités. A condition toutefois de ne pas trop faire durer les choses. Il n'empêche que cela permet aussi d'avoir droit à tout une ribambelle de protagonistes aux caractères très marqués et donc loin d'être fades. Au même titre que le personnage central du récit, soit dit en passant.
Jusqu'à présent, on est donc invité à suivre Keima et Elsy à le recherche d'un esprit en fuite et, une fois trouvé, le garçon doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour arracher un baiser à la fille chez qui il s'est réfugié et, ce, en se référant systématiquement à ses connaissances illimitées des héroïnes virtuelles. Dans ce premier volume on a droit à deux histoires de ce type en plus d'un chapitre qui s'attache à nous présenter le duo principal et de quelques passages plus déjantés à l'image de la toute fin du tome qui nous prouve juste comme il le fallait que Keima est quand même bien allumé. Jusqu'à présent, tout cela semble assez bien dosé et suffisamment comique. L'auteur n'essaye pas non plus du trop en faire niveau émotion ce qui n'est pas plus mal car ça ne correspondrait de toute manière vraiment pas à l'ambiance générale du titre.
Côté édition, c'est assez bon dans l'ensemble. On regrettera juste quelques tournures de phrases pas franchement réussies et une traduction en quelques occasions assez hasardeuse (une cravache qui est appelée fouet par exemple).
"J'entrevois... la fin !!"
Que sa volonté soit faite commence ainsi de bien belle manière et augure une suite qui devrait tenir la route à condition que l'auteur sache faire preuve d'assez d'imagination que pour ne pas (trop) se répéter. Pas encore hilarant mais bien délirant !
Vol. 2:
Maintenant que Keima s'est découvert des talents insoupçonnés pour la drague de jeunes filles en chair et en os, son attitude n'a... strictement pas changé. Il reste toujours aussi peu enclin à s'ouvrir aux gens autour de lui. Et, ce, même lorsque Kanon Nakagawa, une idole locale, fait son apparition dans son lycée. Cette dernière ne le prend d'ailleurs pas de la meilleure des manières et s'en prend à notre héros à coup de taser, rien que ça ! Evidemment, ce qui devait arriver arriva : le détecteur d'âmes en fuite d'Elsy ne tarde pas à trouver la prochaine conquête de notre héros en la personne de Kanon...
Sans surprises, on retrouve le même principe que dans le premier volume à savoir deux histoires mettant en scène des classiques dating sims dans la vraie vie. Outre notre petite star en herbe qui manque de confiance en elle, on aura également droit au rat de bibliothèque qui a bien du mal à s'exprimer en présence d'autrui. Et, une fois encore, l'ensemble se révèle fort plaisant à suivre. Non seulement on a définitivement adopté Keima, ce qui n'est peut-être pas forcément le cas d'Elsy, assez discrète dans ce second tome comme le remarquent les personnages eux-mêmes, mais en plus le niveau atteint par les différents scenarii est en constante augmentation. En outre, l'auteur se laisse aller, en plus de ses petits délires permanents, à pas mal d'originalité dans sa mise en scène, à l'image de ces deux chapitres qui nous invitent à suivre les mêmes évènements mais à travers les yeux de deux personnes différentes. Si dans les faits ce n'est pas forcément aussi alléchant que sur le papier, l'initiative reste à saluer et l'on est en droit d'espérer de nouvelles escapades hors des sentiers battus de la narration.
En outre, et c'est surtout vrai lorsque l'attention se centre sur Shiori, la bibliothécaire, Wakaki développe à travers ce cliché sur pattes(parfaitement assumé, reprécisons-le) une réflexion finalement assez juste sur la difficulté que l'on peut avoir à se faire entendre et comprendre de ses congénères. Rien de bien renversant, c'est évident, mais néanmoins appréciable. Cela montre, par la même occasion, que la série peut ne pas se cantonner à nous proposer quelques tranches de rigolades ça et là. D'ailleurs, en parlant de rire, si, une fois de plus, l'aventure principale n'est que rarement hilarante au point de se laisser aller à se bidonner durant la lecture, elle n'en demeure pas moins très encline à esquisser un sourire sur nos lèvres. Les pages bonus en fin de volume, par contre, en plus d'êtres très nombreuses sont juste désopilantes.
Au niveau de l'édition, plus de problèmes de traduction peu convaincante comme se fut le cas dans l'opus précédent. Du tout bon donc !
Ce deuxième tome confirme ainsi sans aucun soucis tout le bien que l'on pouvait penser de Que sa volonté soit faite après un départ qui ne demandait qu'à confirmer ses bonnes intentions. Elle semble en tout cas en passe de s'imposer comme une série fort amusante pour quiconque apprécie le genre !