Auteurs : Yutô Tsukuda / Shun Saeki
Éditeur : Tonkam
Pré-publication : Shônen Jump
Synopsis :
Sôma a grandi dans les cuisines du restaurant familial et se prépare depuis toujours à prendre la succession. Mais son quotidien est bouleversé quand son père accepte un poste dans un palace new-yorkais. Le jeune garçon est alors envoyé dans une prestigieuse école culinaire. Bien décidé à ne pas décevoir sa famille, Sôma devra rivaliser de génie pour s’imposer parmi les meilleurs espoirs.
Fiche Manga News
Tome 1 :
Sôma Yukihira aide depuis son plus jeune âge son père en tant que cuisinier du petit restaurant qu’ils tiennent. Passionné par l’art alimentaire, Sôma entretient depuis le rêve de reprendre un jour le commerce. Seulement, ses projets changent le jour où son géniteur annonce travailler au sein d’un grand hôtel new-yorkais pendant trois ans. Pour Sôma, c’est l’occasion d’intégrer la prestigieuse école culinaire Totsuki, lui, le fils d’un chef de petit restaurant de quartier, tandis que l’école accueille la descendance de personnes renommées dans la gastronomie.
Pour la rentrée 2014, les éditions Tonkam font très fort en nous proposant l’un des derniers hits en date du très célèbre Weekly Shônen Jump, un titré signé Yuto Tsukuda pour le scénario et Shun Saeki au dessin, et ayant presque atteint la dizaine de tomes au Japon. Pas question de baston dans ce nouveau shônen, mais simplement… de cuisine ! Mais attention car dans Food Wars (ou Shokugeki no Sôma peut ceux qui préfèreraient le titre original), l’art gastronomique nous est montré de façon particulière.
Globalement, ce premier tome nous propose un grand délire à chacun de ses chapitres. Il nous montre bien que les auteurs n’ont nullement l’intention de prétendre apprendre aux lecteurs la cuisine de luxe, mais jouent sur de nombreux clichés du shônen pour créer un titre ultra dynamique et surtout très apetissant. Les séquences de cuisine ont la particularité d’être survoltées, ceci grâce à une mise en scène implacable de la part de Shun Saeki. Cuisiner devient alors une suite de mouvements à couper le souffle, et le tout donnant lieu à des plats luisants, juteux, qui donneraient bien envie de croquer dedans. Et évidemment, parce que Sôma cuisine comme un Dieu, chaque dégustation provoque chez le gouteur une extase mise en scène de manière farfelue, l’occasion idéale pour produire du fan-service aussi bien masculin que féminin. Mais le tout passe très bien étant donné l’absurde dominant de ce genre de séquences.
A côté de cette dimension culinaire particulière se cache un scénario très basique, de même pour les différents personnages. Le choix de scénariste et du dessinateur s’est porté sur des schémas et idées très classiques dans le shônen. Aussi, pris au sérieux, ce premier tome ne présente pas vraiment de surprise et l’intrigue sert de prétexte pour mettre en scène différentes séquences de cuisine en tentant de renouveler les recettes, passant d’un plat japonais à une cuisine typiquement française. L’alchimie fonctionne très bien puisque le décalage provoqué engendre beaucoup d’humour dans le récit, faisant de Food Wars un titre assumant à 100% son rôle de divertissement et n’ayant autre prétention que d’amuser le lecteur… et de donner faim !
Là où le titre s’avère bluffant, c’est graphiquement. Le trait de Shun Saeki est fin, précis et détaillé. Le manga est capable de créer une narration très classique comme une intensité palpable grâce à sa mise en scène. Les personnages sont ainsi très beaux, d’autant plus que leurs personnalités bien trempées nous permettent de nous attacher à eux. Les caractères sont très classiques, mais efficaces. Notons aussi l’habilité du dessinateur de travailler les effets d’ombre dans son récit, rendant son style riche et moderne à la fois. Du point de vue graphique, Food Wars est une série qu’on prendra sans un immense plaisir à suivre.
Notons que ce premier tome ne propose que les cinq premiers chapitres de l’histoire, parus à rythme hebdomadaire dans le Jump, ce qui peut s’avérer frustrant tant on atteint du premier opus de nous en montrer le plus possible. Néanmoins, le tome précurseur de la série nous offre un bonus des plus sympathiques, le pilote paru dans le Jump Next avant la parution du manga. Ce genre de suppléments est en général destiné aux Guide Book, il est donc très appréciable d’avoir accès directement à cette courte histoire permettant d’apprécier les évolutions entre les premières idées des auteurs et ce qu’est Food Wars actuellement, mais aussi la montée graphique de Shun Saeki.
L'édition est de bonne facture et Tonkam s'est montré aux petits soins avec son titre. Un format de livre standard, celui de la collection shônen, mais doté d'une bonne qualité de papier et d'une bonne impression. Pas ou peu de coquilles sont à relever, et la traduction est suffisamment fluide pour ne jamais entacher notre lecture. C'est donc une bonne copie de l'éditeur pour ce nouveau shônen phare.
Food Wars est l’un des shônen attendus de cette rentrée, et ce premier opus répond entièrement à nos attentes. Ce premier volet nous propose un savoureux mélange de cuisine, de burlesque, d’idées plus classiques et d’un dessin très riche. Food Wars ne prend pas de grands risques mais n’en a pas besoin, les auteurs voulant simplement proposer un divertissement honnête. Et dans cette optique, ce premier volet réussi haut à la main, et il constitue une lecture hautement divertissante qui ouvre l’appétit. C’est avec un grand plaisir que nous suivrons l’épopée gastronomique de Sôma !