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Tome 1 :
Lycéenne, Tsumugi Motohashi a toujours été rondelette. Un peu martyrisée à cause de ça dans son enfance, elle a décidé de prendre son courage à deux mains et, loin de se laisser abattre, s'est mise à assumer ses kilos en trop avec le sourire. Une mentalité optimiste qui lui a permis de se faire apprécier malgré tout, et de nouer quelques amitiés solides, notamment avec la dénommée Mami, à défaut de pouvoir se faire aimer d'un garçon à cause de son physique... C'est du moins ce qu'elle pense ! Car Yukiya Tagami, un adolescent plutôt beau, finit un jour par lui demander de sortir avec elle. En effet, le bonhomme est fan par dessus tout des filles rondes, dont il adore les formes généreuses et qu'il rêve constamment de malaxer. Tsumugi, plutôt incrédule, se laissera-t-elle conquérir par ce garçon un peu difficile à cerner ?
Telle que tu es !, de son nom original Pochamani, est la première série longue de Kaname Hirama, auteure qui a démarré sa carrière en 2009 et n'avait dessiné auparavant que quelques one-shot et histoires de quelques chapitres. L'oeuvre ici présente était d'ailleurs originellement un récit court dessiné en 2011, qui a pu être décliné en série un an plus tard. Il ne faut donc pas trop s'étonner d'avoir l'impression que le premier chapitre peut se suffire à lui-même.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que du fait que le premier chapitre était à l'origine un one-shot, l'entrée en matière apparaît très rapide, les choses s'ouvrant directement sur la déclaration de Yukiya à Tsumugi. A partir de là, l'auteure laisse s'écouler un récit jouant sur les interrogations de Tsumugi qui était persuadée qu'elle ne plairait jamais à un garçon, et de Yukiya qui apparaît tantôt amusant tantôt un peu inquiétant ou décalé dans son obsession quasiment fétichiste pour les rondeurs de la jeune fille... Même si elle accepte de sortir avec lui, comment va évoluer la relation entre les deux adolescents ? Pourront-ils construire une relation stable ? Yukiya aime-t-il réellement la jeune fille, ou ne s'intéresse-t-il qu'à son physique ? Ces interrogations animent une bonne partie du tome, tant le jeune garçon peut paraître bizarre sur le coup. Souvent vu comme un pervers par ses camarades, ayant tout le temps envie de tripoter le corps doux et moelleux de notre héroïne, on se demande forcément s'il est fiable... il commencera à prouver que oui assez rapidement, via quelques éléments évoqués de façon assez discrète mais qui pourraient amener des développements prometteurs. Ainsi, s'il est évidemment très attiré par le physique douillet de Tsumugi, le jeune garçon affirme également avoir été séduit par l'optimisme et le sourire de celle-ci : là où nombre de filles peuvent malheureusement rester complexées face à leur physique, Tsumugi a choisi de s'assumer, et n'en apparaît que plus belle aux yeux de l'adolescent. De plus, comme il le déclare à son ami d'enfance Seiji, son comportement traduit également autre chose : un désir de faire changer les mentalités qui, là aussi, pourrait amener des choses très intéressantes par la suite. Tsumugi, elle, apparaît instantanément attachante de par son naturel : douce et attentionnée, elle a choisi d'assumer son corps et de répondre par l'optimisme et la gentillesse aux moqueries dont elle a pu être la cible par le passé. Elle véhicule ainsi un certain message de courage pouvant être salvateur.
Autant dire qu'ensemble, ces deux-là ont de quoi beaucoup éveiller la curiosité, et très vite ça ne manque pas. Certains s'interrogent sur les goûts de Yukiya pour Tsumugi, d'autres voient en eux un couple mal assorti... les préjugés apparaissent doucement, mais au bout de ce premier tome l'auteure ne perd jamais son fond bienveillant et optimiste, car Yukiya se fiche royalement de l'image qu'il peut renvoyer aux autres ! Tout comme Tsumugi assume ses kilos, lui assume totalement son attrait pour la jeune fille, quels que soient les commérages.
Toutefois, la situation reste au départ un peu plus délicate pour Tsumugi, confrontée à quelque chose que jusque là elle n'avait jamais connue : une relation de couple. Elle a beau être très positive, elle s'interroge forcément sur l'attrait de Yukiya pour elle. Pourra-t-elle assumer pleinement cela ? Et que ressent-elle exactement quand le jeune garçon la touche ?
Cette dernière question amène un très, très léger érotisme à la série, dû au côté très tactile de Yukiya, mais il s'agit d'un érotisme positif : celui où, tout naturellement, le contact physique des deux amoureux qui se découvrent leur permet de mieux cerner ce qu'ils ressentent. Ainsi Tsumugi, novice en amoure, devra-t-elle comprendre ce qu'elle ressent quand le corps de Yukiya touche le sien. Rien de putassier, au contraire. Hirama conserve une vision douce et bienveillante.
Le tout est emballé dans une ambiance quotidienne plaisante, les chapitres offrant pour l'instant des événements de fond classiques (première sortie en amoureux au parc d'attraction, quotidien au lycée, passage à la piscine...), ponctués de beaucoup de notes d'humour (notamment concernant la balle anti-stress de Yukiya qui lui permet d'évacuer son désir de sauter sur Tsumugi) et d'un style graphique clair, expressif et tout en douceur. Le seul regret viendrait plutôt des quelques autres personnages qui, entre Mami et Seiji, restent pour l'instant très secondaires.
Avec son premier volume, Telle que tu es ! part donc sur des bases très appréciables, promettant d'aborder les questions des complexes physiques, du désir et des préjugés à briser sur un ton très positif et plutôt doux. Et tant mieux : après tout, il n'y a pas plus jolie fille que celle qui s'assume et se sent bien dans ses pompes !
Côté édition, Kana nous offre un travail qui est totalement dans ses standards, que ce soit côté papier, impression ou traduction, cette dernière étant tout à fait correcte et ne souffrant pas de gros problème. On regrette juste un peu le synopsis peu évocateur en quatrième de couverture, ainsi que le changement d'illustration sur cette couverture du tome 1 : l'illustration a beau être agréable et dégager une certaine douceur, elle atténue un peu le physique rondelet de l'héroïne et s'avère bien moins moins parlante et enlevée que l'illustration japonaise. Dommage !