Auteur: Kaiji Kawaguchi
Editeur: Kana
Collection: Big Kana
Une série toujours en cours au Japon.
1942. L'histoire de l'équipage d'un navire de guerre ultramoderne, dépêché en Amérique du Sud pour assurer la sécurité de ressortissants japonais, qui se retrouve en pleine guerre du Pacifique et qui doit faire face à un dilemme: participer ou non à la guerre quitte à changer le cours de l'histoire...
Avis:
A l'instar du film "Nimitz, retour vers l'enfer", Zipang narre l'épopée d'un navire japonais dernier cri (le Miraï), et de son équipage, qui se retrouvent transportés 60 ans en arrière en plein conflit mondial.
Kawaguchi, auteur engagé (un peu nationaliste même), pose les bases d'un récit se voulant avant tout politique. Il s'attache à créer un questionnement chez ses personnages: En effet, avec un tel bijou de technologie, il est possible de changer le cours de l'histoire et de modifier profondément les bases du Japon moderne (par "Japon moderne" j'entends le Japon post guerre) en influant sur les évènements qui ont fait perdre la guerre au pays du soleil levant.
Faut-il le faire? Là est toute la question des premiers volumes d'une série plutôt longue (plus de 30 volumes au Japon).
En parallèle à l'aspect politique de l'oeuvre, Kawaguchi crée des scènes d'action; notamment navale; très réussies grâce à un savant mélange de réalisme rigoureux dans les dessins et de narration dynamique et soignée.
Le vocabulaire militaire est très usité, mais heureusement des notes explicatives ponctuent régulièrement le récit et pour les plus exigeants, on retrouve parfois un lexique en fin de volume.
Au niveaux des dessins, c'est du Kawaguchi tout craché. Les personnages ont souvent une impression figée, et un visage souvent rond. Par contre il faut souligner un réel effort pour les graphismes et les engins militaires. Kawaguchi s'est documenté, cela se ressent.
En définitive, Zipang reste une oeuvre prometteuse et une des meilleures séries de Kawaguchi (derrière Spirit of the Sun). L'histoire nécessite une certaine concentration mais reste vraiment palpitante et tiendra en haleine le plus exigeant des lecteurs. Malheureusement ce dernier sera parfois exaspéré par la présence de certains dialogues pompeux et nationalistes.
Par précaution je conseille une lecture avant achat.