L'île des vampires
Auteur: Koji Matsumoto
Editeur: Soleil
Une série en cours au Japon
Personne n'est jamais revenu d'Higanjima ! Ce petit îlot désert cache, en effet, le plus terrible des secrets... une communauté de vampires !
Pour continuer à attirer les humains sur l'île, ils envoient d'exquises créatures séduire les hommes, grâce à leurs charmes puissants. L'une d'entre elles entre sans frapper dans la vie d'Aki, un jeune étudiant dont le frère a mystérieusement disparu depuis deux ans...
Avis:
Higanjima fait partie de cette catégorie de seinen mêlant habilement action et hémoglobine.
Titre particulièrement contesté à ses débuts pour la présence de fan service, le titre s'est assagi au fil des volumes pour se concentrer sur le combat des humains contre les vampires. Tant mieux.
Le scénario, digne d'un film d'horreur de série B, reste néanmoins très maîtrisé. L'auteur semble savoir où il va. Il a d'ailleurs dit lors d'une interview que son oeuvre ne dépasserait pas les 20/25 volumes.
Les personnages ne sont pas le point fort du titre. La plupart sont creux et/ou stéréotypés: Le mec qui doute, l'intellectuel lourd, le boulet, la gourde.... L'auteur aurait pu faire mieux.
Ce qui rend ce titre fort à mes yeux, c'est le traitement que fait l'auteur du mythe du vampire. Ainsi dans Higanjima le vampire est civilisé et vit en communauté. Organisés en groupe, ils chassent les humains natifs de l'île ou organisent des guets-apens pour faire venir de la "chair fraîche" sur Higanjima. Et lorsqu'un vampire manque de sang, il se transforme en une sorte de gigantesque monstre. Il y en a plusieurs sortes de tailles et capacités différentes. C'est un joli bestiaire que nous offre Matsumoto.
Plus qu'une source de survie pour le vampire, l'humain dans Higanjima devient un animal traqué faisant office de bétail lorsqu'il est capturé: Attaché sur une chaise percée, bâillonné et gavé pour vivre le plus longtemps possible... Certains y verront une référence sado-masochiste... Pour ma part je pense que c'est une sorte de métaphore où l'auteur se moque de notre société de consommation où l'humain occupe le haut de l'échelle alimentaire... Sauf que dans le titre qui nous intéresse, ce dernier est détrôné.
Les graphismes ne sont pas le point fort d'Higanjima. Les traits des personnages sont assez anguleux, les yeux sont dessinés bizarrement... Bien souvent l'auteur délaisse les arrières plans qui sont désespérément vides... Les vampires par contre, ont un joli design et sont flippant. Quant aux monstres, on peut dire que l'auteur a fait preuve d'une grande imagination! Le lecteur appréciera.
En définitive, Higanjima doit être pris pour ce qu'il est: un pur divertissement, simple mais pourtant très efficace. Non exempt de défauts mais sauvé par un scénario haletant savamment orchestré (un cliffhanger à chaque fin de volume), Higanjima ravira les fan d'hémoglobine et de castagne.