Auteur: Junji Ito
Editeur: Tonkam
Collection: Frissons
Une série en 3 volumes
Des élèves massacrent une jeune fille sans raison, un couple de personnes agées sans histoire se comporte étrangement, un médecin obsédé par une patiente. Une jeune fille subit une greffe et devient peu à peu l’exacte réplique de la donneuse… Tous ces phénomènes étranges ont la même explication : Tomié !
Tomié, la beauté suprême incarnée dans un démon ! Aussi belle que froide. Tour à tour enjôleuse et capricieuse. Une fois pris dans ses filets, plus rien ne vous séparera… pas même sa mort !
Avis:
Tomié est la première oeuvre de Junji Ito. Graphiquement, cela se ressent: les personnages sont moins bien dessinés que ceux de Spirale. Sans être maladroit, le trait reste très épais: ça choque. Encore plus si, comme moi, vous avez lu Spirale avant. Heureusement l'auteur s'améliore au fil des volumes: les progrès graphiques entre le tome 1 et 3 sont énormes.
Autre grande différence avec les deux autres titres chroniqués ici: l'histoire de Spirale n'est pas linéaire. C'est en effet une succession d'épisodes dont le fil conducteur reste le personnage de Tomié.
Bien évidemment, les histoires sont inégales entre elles: certaines sont assez angoissantes, d'autres... plus anecdotiques.
Il faut aussi souligner une certaine redondance dans les situations. En effet, après avoir lu le premier volume, le lecteur finira par comprendre le schéma narratif de l'auteur: une histoire se termine souvent par la mort de Tomié et son meurtrier plongeant dans la folie... Joussif ou lassant? Cela dépend de qui lit...
Enfin, il faut noter qu'à l'inverse de Spirale ou dans une moindre mesure Gyo, Tomié mise avant tout sur le visuel pour créer un climat de peur chez le lecteur... C'est pourquoi ce dernier devra s'attendre à moults effets gores qui vont ponctuer chaque histoire des trois volumes que compte la série.
En définitive, Tomié reste un bon manga d'horreur, malheureusement doté de quelques défauts gênants. On pardonnera aisément à Junji Ito étant donné que ce titre reste son premier manga édité.
A réserver aux fans du genre ou de l'auteur.
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Auteur: Junji Ito
Editeur: Tonkam
Collection: Frissons
Une série en 3 volumes
Dans la petite ville tranquille de Kurouzu, Kirie, une lycéenne, va chercher son ami Shuichi à la gare. Ce dernier, et on ne sait pas exactement pas pour quelles raisons, a préféré poursuivre ses études dans une autre ville car il ne supporte plus Kurouzu. De plus son père agit bizarrement depuis quelques temps, il est obsédé par les spirales et a une gigantesque collection d'objets qui ont la forme d'une spirale. Tellement obsédé qu'il ne travaille même plus, restant cloîtré chez lui, à contempler son "trésor". Il ira même jusqu'à découvrir la forme de spirale ultime, ce qui aura de terribles conséquences pour l'ensemble de la communauté de Kurouzu. En effet, petit à petit, la ville tombe sous l'influence des spirales... Accidents et phénomènes étranges se multiplient... Mais d'où vient le pouvoir de la spirale?
Avis:
Spirale est un réussite totale. Le lecteur, dès le début du récit, ressent une angoisse, un mal-être. De plus le thème de la spirale est très bien choisi, elle représente l'infini, le perpétuel recommencement, comme s'il était impossible, pour les habitants de kurouzu mais aussi pour le lecteur, de sortir de cette oppression. La grande force de ce manga, c'est la quasi-absence de surenchère de gore: On nous montre une ville qui semble banale au premier abord, avec ses habitants dans leurs actes quotidiens, qui vivent, se connaissent, mangent, discutent, vont à l'école, comme dans n'importe quelle autre ville. Et d'un coup surgit l'évènement, la spirale, suffisamment fou pour semer la terreur, mais pas suffisamment pour provoquer un exode massif de la ville.
C'est ainsi que s'enchaînent les petites histoires, qui suivent un crescendo jusqu'au grand final: l'avènement de la spirale.
Les personnages et l'environnement sont très réalistes, l'auteur ayant trouvé le juste milieu entre traits anguleux et traits ronds. Les plans sont également excellents car ils accentuent l'effet de malaise.
Coté adaptation, c'est irréprochable.
Malgré la relative vieillesse du titre, qui est sorti chez nous depuis plusieurs années, Spirale reste une référence en matière d'angoisse et est l'oeuvre la plus aboutie de Junji Ito, que ce soit au niveau du scénario ou des dessins. A avoir d'urgence dans votre mangathèque.
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Auteur: Junji Ito
Editeur: Tonkam
Collection: Frissons
Une série en 2 volumes
Une étrange invasion débute, des poissons munis de pattes d'insecte sèment la panique en ville ! Partout ces mutant sans vergogne tuent et transmettent un virus inconnu. Fruit de recherche militaire dont on a perdu le contrôle, le parasite à l'origine de ce phénomène, ne semble connaître aucune limite dans son évolution. Après les poissons et les baleines, le voici en quête d'un nouvel hôte : l'Homme...
Avis:
Gyo est le savant mélange de Tomié et Spirale. En effet ce titre joue sur une peur à la fois visuelle et indicible. L'auteur alterne des visions effroyables de monstres (la scène avec le requin blanc est très forte) avec des passages suggérés. Le personnage et le lecteur ne voient rien mais ressentent un certain malaise. Une ombre, un mouvement furtif dans un coin sombre... Junji Ito est loin de nous ménager!
Graphiquement, le titre est très fort. Junji Ito est un génie pour dessiner les monstres, sans pour autant négliger les fonds ou les personnages. Ces derniers manquent néanmoins de profondeur. Ito a tout misé sur son récit: horrifique à souhait, mais aussi engagé. En effet l'auteur s'interroge sur les dérives scientifiques et l'éthique, sans y apporter de réponse.
La fin est, comme d'habitude pour une oeuvre d'Ito, très sombre et pessimiste.
Soulignons également la présence de deux courtes nouvelles qui concluent ce deuxième et dernier tome: "La triste histoire d'un père de famille" et "Le mystère de la faille d'Amigara".
La première nouvelle, très courte (4 pages) mais pourtant excellente, est une métaphore moderne du mythe Atlas.
La deuxième est plus anecdotique et m'a assez ennuyée car prévisible.
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La planète de l'enfer
Auteur: Junji Ito
Editeur: Tonkam
Collection: Frissons
One shot
Lorsque le professeur Ooguro baptise la planète qu'il a découverte Rémina, du nom de sa fille, il ignore qu'il signe là sa perte. Si les premiers temps, Rémina devient la nouvelle coqueluche du public, quand la planète s'avère être un fléau de premier ordre, l'opinion se retourne et la vie de Rémina tourne au cauchemar...
Avis:
Avec Remina, Junji Ito signe une oeuvre plutôt malsaine dans laquelle il s'attache à dépeindre la peur et l'angoisse chez l'homme. Jusque ici rien de bien nouveau par rapport à ses autres oeuvres...
Le plus de Remina, c'est la volonté de l'auteur à montrer la furie dont sont capables les hommes qui perdent leurs repères...
Le cultissime Dragon head avait sa secte païenne, Remina a ainsi ses gourous encapuchonnés. Devant une situation apocalyptique (la terre est en passe d'être avalée par une planète dévoreuse de monde), le lecteur devient ainsi l'observateur d'une civilisation vouée à disparaître. Tout sens commun, toute retenue, toute pensée rationnelle s'évapore alors dans une folie furieuse gigantesque et contagieuse. L'homme revient à un état primmaire qui s'exprime par une violence démesurée...
Ne vous attendez donc pas à une oeuvre horrifique à proprement parler dans Rémina. Il y a quelques cases assez gore, mais la terreur survient chez le lecteur de manière plus pernicieuse: en constatant la brutalité (voir la bestialité) dont sont capables les terriens qui peuplent le petit monde de Junji Ito.
Le récit se construit sous la forme d'un crescendo diabolique: la tension ne cesse d'augmenter tout au long des pages jusqu'au grand final à la Junji Ito, c'est à dire particulièrement pessimiste. Il n'empêche que notre mangaka reste un maître de la narration.
Mais ce One shot ne se termine pas avec Remina. En effet une nouvelle d'une quarantaine de pages intitulée "Des milliards de solitude" clôture définitivement ce tome... Encore une fois c'est du très bon et le lecteur appréciera sans doute l'humour grinçant de Ito sur la question du retour d'une conception individualiste dans la société nippone...
Niveau dessins, notre auteur est au meilleur de sa forme: personnages comme fonds sont très bien dessinés, les scènes de course-poursuites sont très dynamiques.
A noter également un grand travail de la part de Tonkam qui dote Remina d'une édition très soignée. Certaines parties de la jaquettes sont pourvues d'un relief du plus bel effet.
Bravo et merci à Tonkam!
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Le titre le plus gore?
--> Tomié
Le titre le plus angoissant?
--> Spirale
Le titre le plus engagé?
--> Gyo
Le titre le plus joli graphiquement?
--> Remina
Le titre doté du meilleur scénario?
--> Spirale
Le titre qui fait le moins peur?
--> Remina
Le titre que je dois acheter pour découvrir Junji Ito?
--> Spirale
Le titre qui a le personnage le plus charismatique?
--> Tomié
Le titre le plus abouti?
--> Spirale