Une série en cours au Japon publiée par Glénat
Lorsque Yutaka Kanzaki, œnologue mondialement connu, décède, le monde du vin est en émoi. En effet le maitre possède l'une des plus extraordinaire cave dont on puisse rêver. Shimizu Kanzaki, son fils, lui, n'est en rien amateur de vin. Employé dans une brasserie, il fut même plutôt rebelle à ce père tant obsédé à lui faire découvrir les arômes des vins, qu'il finit par l'en dégouter. Tout le contraire de son frère, le sombre Issei, fils adoptif, qui a suivi une brillante carrière de sommelier. A qui reviendra la cave de Yutaka Kanzaki? Le testament du maitre est clair, celui des deux qui résoudra 12 énigmes sur 12 vins et découvrira quel est ce 13ème et mystérieux vin, inconnu de tous, et que le maitre surnomma "les gouttes de Dieu". Une chasse au trésor en forme d'enquête policière va alors opposer les deux demi-frères aux caractères et parcours opposés : le talent et la technique d'issei contre la sensibilité et l'émotivité de Shimizu...
Fils d'un oenologue mondialement reconnu, Shizuku Kanzaki se voit mettre au défi le jour de son décès. En froid avec son père depuis longtemps, le jeune homme se voit dans l'obligation de résoudre douze énigmes vinicoles laissées par son paternel afin de récupérer son héritage. Seulement voilà, afin de motiver son rejeton plutôt revêche, le monsieur a adopté un jeune oenologue de génie il y a peu, ce dernier étant très intéressé par l'héritage.
Les français aiment le Japon pour ses mangas, les japonais aiment la France pour sa gastronomie et en particulier son vin. Soyons franc, je suis loin d'être un amateur de vin. Je n'y connais rien et je n'ai pas spécialement l'envie d'en savoir plus... comme le héros de notre récit! Car oui, malgré le fait que je sois assez réfractaire à l'oenologie j'ai été totalement conquis par les Gouttes de dieu!
Sur ce titre, on retrouve un duo d'auteurs qui, à eux seuls, ont fait explosé la vente de vin au Japon et en Corée!
Au dessin, Shu Okimoto nous offre un dessin qui n'est pas sans rappeler celui de Takeshi Obata (Hikaru no Go, Death Note). Le trait est fin, élégant, les décors sont détaillés et les personnages dégagent vite un certain charisme tout autant que le moteur de ce récit. L'alcool couleur sang est magnifiquement représenté par Okimoto et devient un personnage à part entière du récit. Shu Okimoto a tout d'un bon Bourgogne.
Au scénario, Tadashi Agi nous fait partager son immense culture de la vigne, avec autant de caractère qu'un bon Bordeaux. Le titre n'a rien de soporifique contrairement à ce que l'on pourrait croire vu le sujet. Lancée sur un prétexte ubuesque, l'histoire nous raconte donc une course à l'héritage entre un fils adoptif, professionnel aguerri, et un fils naturel, amateur complet. C'est l'occasion pour le lecteur d'en apprendre plus sur le vin, ses grands domaines, ses classifications, ses méthodes d'exploitation et ses grands cultivateurs qu'ils soient français, pour la plupart, mais aussi italiens ou californiens. Le ton n'est jamais lourd, on ne s'ennuie pas même quand on assiste à la description détaillée d'un vin. Mais le titre reste aussi la grande aventure post-mortem d'un fils dans la passion de son père, une passion que l'homme n'a pas réussi à lui transmettre mais dont il lui a laissé les clés. Un scénario intelligent qui s'annonce passionnant.
Ajoutez à cela des fiches sur l'oenologie en fin de volume, claires et accessibles aux néophytes, une adaptation de qualité -que ce soit la traduction ou la jaquette au vernissage sélectif- et un temps de lecture plutôt long (plus d'une heure) qui viennent largement justifier le prix de l'objet.
En définitive, les Gouttes de dieu est un grand cru à consommer sans modération!