Editée en France par Glénat.
Ryutaro Asada est un chirurgien de génie ayant travaillé dans les conditions les plus difficiles : ancien chef d’une équipe médicale faisant partie d’une ONG, Ryutaro est habitué à opérer, malgré le manque d’équipements et de médicaments, dans des régions du monde ravagées par des conflits armés. Cette expérience lui a permis d’acquérir une habileté chirurgicale hors du commun qui lui permet de réussir des opérations que peu de ses confrères auraient tentées. De retour au Japon, alors qu’il mène une vie paisible, il reçoit la visite d’Akira Kato, une jeune chirurgienne qui rêve d’être promue professeure en réalisant une opération du coeur extrêmement difficile : l'opération Batista. Selon Akira K ato, seule une équipe dirigée par Ryutaro serait capable de réussir un tel acte chirurgical. Malgré leurs divergences philosophiques sur la médecine, elle arrive à convaincre Ryutaro en lui promettant de pouvoir choisir sa propre équipe. L’arrivée de Ryutaro va bouleverser l’hôpital très conservateur où les luttes de pouvoir sont incessantes et où le premier souci des docteurs n’est que de protéger leur carrière.
Notre histoire commence quand le Dr Akira Kato, désireuse d'être nommée professeur, retrouve Ryutaro Asada afin de lui demander de faire partie de son groupe d'étude sur l'opération Batista, une méthode de chirurgie cardiaque risquée. Jeune médecin s'étant fait la main en travaillant pour une ONG, où le matériel médical est bien différent de celui des luxueux hôpitaux des grandes villes, Asada est arrogant, prétentieux, s'intéresse peu aux patients mais n'en reste pas moins un chirurgien extrêmement compétent (et qui n'est pas sans rappeler un certain Gregory House).
Derrière le trait clair et réaliste de Taro Nogizaka, supervisé par Akira Nagai -médecin et journaliste médical décédé pendant la série- on suit les pérégrinations de ce médecin qui fait fi du système conventionnel japonais. Un système qu'on pourrait qualifier de féodal, où les termes médicaux empruntés à l'allemand rendent impossible la compréhension de ceux-ci par le patient et où les praticiens se contentent de suivre leur manuel médical. Le tome est d'ailleurs parsemé de citations directes des chapitres, en blanc sur fond noir, mettant bien en avant les problèmes du système médical japonais. Asada tente le tout pour le tout sans avoir recours au matériel high-tech, prend en charge son interne peu expérimenté et désacralise la profession de médecin. Il nous démontre que les diplômes et les notes d'excellence pour la théorie ne sont pas synonymes de compétence au moment de la pratique, lors d'une véritable opération. Un point de vue parfaitement compatible avec la France.
On pourra regretter que certains termes n'aient pas été adapté à la France (le “bosmin” est le nom commercial de l'adrénaline au Japon, épinéphrine étant le terme anglo-saxon) mais les schémas explicatifs qui parsèment le récit permettent par leur simplicité une compréhension du plus grand nombre. Pas de discours pompeux ni de cours magistral, on est loin “d'Urgences” où les termes médicaux sont alignés à la suite sans réel intérêt.
Team Medical Dragon est une véritable série médicale très accessible, engagée et qui reste amusante avec son personnage principal charismatique et imprévisible.